
Deuxième du 5000 m à Monaco, Jimmy Gressier entretient la flamme d'un avenir mondial
Il a pourtant déjà payé assez cher pour savoir. Tokyo 2021 (13e du 5 000 m), Eugene 2022 (11e du 10 000 m), Budapest 2023 (9e du 5 000 m), Paris 2024 (13e du 10 000 m) : Jimmy Gressier connaît la musique. On se prépare au mieux, on est dans la forme de sa vie mais quand arrive la cloche - si on a encore la chance d'être en vie -, on passe par la fenêtre pendant que les places au soleil se dispatchent sur les autres, bien souvent en provenance des hauts plateaux. Mais le Boulonnais (28 ans) est un têtu, sa tête est bien dure et il n'a pas encore décidé de baisser le rideau et de laisser la piste aux jeunes. Et une soirée monégasque comme celle de vendredi va forcément semer de l'espoir, qu'il avait peut-être un peu perdu.
Aligné dans une course où le record d'Europe devait être en danger avec la présence d'Andreas Almgren, impérial chez lui à Stockholm mi-juin, et bien désireux de se rapprocher des 12'40 (record d'Europe à 12'44''27), Gressier avait les idées claires au départ. S'accrocher au wagon jusqu'à implosion et voir où finiraient les débris. Ça, c'était avant qu'une petite touffeur marine ne transforme le stade Louis II en autocuiseur vapeur, du moins pour les fondeurs, rendant les 12 tours et demi, bien plus compliqués que prévu.
Almgren a été le premier à sauter par-dessus bord (en se tenant l'ischio droit) puis, ça a été au tour de Yann Schrub, auteur d'un supersonique 3'31 sur 1 500 m il y a une semaine mais la tête et les jambes ailleurs vendredi pour espérer mieux qu'un retour au stand en marchant.
Gressier, lui, était toujours là. Le coeur au milieu du peloton, de plus en plus excité par ce qu'il voyait, même si son propre record de France établi à Paris le 20 juin (12'51''59) semblait se faire la malle dès la mi-course. « Je ne m'imaginais plus faire un chrono au départ de cette course, expliquait-il en zone mixte. Mais, parfois, il faut savoir mettre les objectifs premiers de côté et se concentrer sur d'autres. Je n'avais pas des jambes incroyables pour aller chercher un chrono. Je redescends d'altitude (stage de 3 semaines à Font-Romeu). Je me sentais patraque. Je me suis rapidement concentré sur le fait de remonter sur la tête de course. »
« J'ai conscience que mon sport est une chance pour moi vu d'où je viens. Je me suis juré de ne jamais abandonner et de toujours aller au bout »
Seul devant, Yomif Kejelcha, un gros bras, faisait sa petite affaire mais les autres, pourtant aussi membres de la bande de ceux qui cassent habituellement les rêves, restaient à porter de pointes et le Boulonnais ne s'en est pas privé. Relançant quand tout le monde voulait que ça s'arrête. Son dernier 400 m était une belle répétition de Championnat, et au bout, il y avait la deuxième place. Ça ne veut pas dire grand-chose en soi, car vendredi soir il ne s'est pas couché avec une médaille. Mais ça veut dire quelque chose quand même car on ne fait pas 2e à Monaco sans compter dans le paysage.
« Dans la tête, je ne me laisse jamais de porte de sortie, d'échappatoire, lâchait-il, pour expliquer sa faculté à briller quand les conditions sont compliquées. Pour moi, l'abandon est inconcevable. S'il le faut je finis à l'hôpital. J'ai conscience que mon sport est une chance pour moi vu d'où je viens. Je me suis juré de ne jamais abandonner et de toujours aller au bout. Ce n'est pas un tacle pour ceux qui ont abandonné ce soir (vendredi) mais c'est juste que moi, même dans la difficulté, je repousse mes limites, je ne me laisse pas de porte de sortie et c'est peut-être pour ça que je m'en sors mieux quand c'est vraiment dur. »
Le chrono - 12'53''36 - et les 4'' de retard sur Kejelcha (12'49''46) confirment qu'il a encore passé un cap et l'espoir le fait donc vivre. « Je suis proche du top 10 mondial donc forcément il y a des ouvertures, des opportunités, sourit-il. Ce n'est pas tous les week-ends, évidemment, mais il y en a. Aujourd'hui (vendredi), je l'ai montré même s'il manquait Jakob (Ingebrigtsen, champion olympique de la distance) notamment. Je n'ai pas encore gagné ma première Ligue de diamant. J'aimerais beaucoup ! Je me rapproche tout doucement. Il faut continuer à bien travailler, ça paiera un jour. »
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