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Laval se dirige vers une année record

Laval se dirige vers une année record

La Presse2 days ago
C'est du jamais vu, à Laval : en juin, non seulement le nombre de mises en chantier a atteint des sommets inégalés en près de deux décennies, mais il se situe pratiquement au même niveau qu'à Montréal.
Entre janvier et juin 2025, on a comptabilisé 2800 mises en chantier à Laval, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
« À ce rythme-là, on va se diriger vers une année record », estime Francis Cortellino, économiste responsable de l'analyse du marché de l'habitation du Québec à la SCHL.
Francis Cortellino fait référence à l'année 2008, où 3200 mises en chantier ont été comptabilisées à Laval… en une année complète.
Fait intéressant : ce sont les maisons unifamiliales et les condos qui dominaient le marché, cette année-là. Mais c'est loin d'être le cas en 2025, où les mises en chantier d'appartements locatifs restent la priorité partout dans la province.
Conversion de centres commerciaux
Ces données apparaissent comme une bonne nouvelle dans le contexte de la crise du logement pour le maire de Laval, Stéphane Boyer. Le moment décisif, à son avis ? L'adoption d'un nouveau plan d'urbanisme, au début de son mandat.
« Il a des critères plus élevés en matière d'esthétisme des bâtiments, et en matière de développement durable. En revanche, on l'a rendu beaucoup plus clair, plus facile à comprendre », a-t-il expliqué à La Presse. De fait, la Ville a délivré deux fois plus de permis destinés à la construction, l'an dernier.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Le maire de Laval, Stéphane Boyer
Mais ça n'est pas de trop, selon le maire, car les besoins étaient criants à Laval, et les projets actuels transforment principalement d'anciens centres commerciaux en quartiers mixtes.
M. Boyer a souligné que ce progrès réitère l'importance de « lancer des études aussi pour le prolongement de la ligne orange sur le territoire de Laval ».
Mais que fait Montréal ?
En plus de battre ses propres records, Laval rivalise avec Montréal : du jamais vu, selon la SCHL. Le bilan de mi-année révèle que les deux municipalités totalisent presque le même nombre de mises en chantier – à une soixantaine près.
Habituellement, la métropole en comptabilise en moyenne 2300 de plus que sa voisine de la couronne nord après six mois, selon les données des 20 dernières années de la SCHL.
Laval compte 452 000 habitants et Montréal presque quatre fois plus avec ses 1,9 million d'habitants.
En avril dernier 1, La Presse a d'ailleurs écrit que Montréal perdait du terrain dans le marché de la construction résidentielle à l'échelle de la région métropolitaine, au profit de ses banlieues.
« Tous les promoteurs à qui je parle vont me répondre : on ne veut pas développer au centre-ville de Montréal, en ce moment, ça semble être le point d'accord. Il y a encore beaucoup de logements à louer ou à vendre, en termes de condos. La demande est moins au rendez-vous », dit Francis Cortellino.
À Québec aussi
Les sorties de terre sont aussi en forte augmentation dans la ville de Québec. Après six mois seulement, en 2025, les mises en chantier dans la ville de Québec, au nombre de 3160, égalent presque l'année 2024 dans son entièreté.
« La hausse dans la région de Québec est donc essentiellement attribuable à la forte activité observée dans la ville de Québec. Ici aussi, la construction locative domine », explique Francis Cortellino.
La ville de Québec présentait un taux d'inoccupation de 0,8 % en 2024, selon la SCHL.
Mises en chantier en hausse
Si le Québec continue à ce rythme, elle pourrait atteindre 53 000 mises en chantier d'ici la fin de l'année, soit 12 000 de plus que l'an dernier.
Le Québec fait bonne figure par rapport au reste du pays, surtout par rapport à l'Ontario.
Francis Cortellino. économiste responsable de l'analyse du marché de l'habitation du Québec à la SCHL
Lorsqu'on cumule le nombre de mises en chantier des autres provinces, le total devrait baisser d'une année à l'autre – 187 000 à 183 000, selon les prévisions de la SCHL.
Malgré cette augmentation dans la province, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) en veut encore plus. « On a un très grand nombre de logements qui sont en construction qu'on doit terminer au Québec, et avec les cibles de la SCHL, il va falloir certains changements et améliorations », estime David Goulet, directeur du service économique à l'APCHQ.
Le coût des matériaux de construction et la récente mise à jour de la SCHL2 concernant les assurances hypothécaires des promoteurs sont des exemples d'obstacles rencontrés par l'industrie, explique-t-il.
Laisser tomber les barrières au commerce, solution à la crise ?
Si le Canada laissait tomber ses barrières commerciales entre les provinces, le pays pourrait ajouter 30 000 mises en chantier par an à son compteur, estime une analyse de la SCHL publiée jeudi. Pour atteindre cet objectif, le Canada doit diminuer les obstacles interprovinciaux qui freinent le transport d'ouest en est. Cela permettrait de maximiser l'utilisation des matériaux nationaux à travers le pays et, ultimement, de contribuer de façon importante à combler l'écart dans l'offre de logements au Canada, croit la SCHL.
1. Lisez l'article « Montréal perd de son attractivité »
2. Lisez l'article « Des assurances qui doublent pour certains constructeurs »
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