
Le ministre Champagne lance « un examen ambitieux » des dépenses
(Ottawa) Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, tient à imposer une nouvelle rigueur budgétaire à ses collègues du cabinet et, par ricochet, à l'ensemble de l'appareil fédéral, tandis qu'il prépare le premier budget du gouvernement de Mark Carney.
Selon des informations obtenues par La Presse, le grand argentier du pays a expédié lundi deux lettres à ses collègues afin de les informer de ses attentes en prévision du prochain budget qui devrait être déposé en octobre.
Ce budget sera encore une fois rédigé à l'encre rouge. Un déficit frisant les 70 milliards de dollars est maintenant évoqué par certains économistes pour l'exercice financier en cours. Ce budget sera déposé dans un contexte économique incertain, alimenté notamment par la guerre commerciale tous azimuts que mène le président des États-Unis Donald Trump contre le Canada et d'autres partenaires commerciaux.
Dans la première missive, le ministre Champagne demande aux ministres de procéder à un examen exhaustif des dépenses de leur ministère respectif afin d'éliminer les dédoublements et les programmes qui n'ont plus leur raison d'être aujourd'hui.
Et le ministre Champagne va plus loin que ses prédécesseurs : les dédoublements visent aussi les programmes qui sont offerts par d'autres paliers de gouvernement, en particulier les provinces.
« Dans le cadre de cet examen ambitieux, chaque ministre doit examiner les programmes et les activités de son portefeuille afin de déterminer lesquels : atteignent leurs objectifs, sont essentiels au mandat fédéral et complètent plutôt que dupliquent ce qui est offert ailleurs par le gouvernement fédéral ou par d'autres paliers de gouvernement », indique un passage de la lettre qui a été partagé à La Presse par une source gouvernementale.
Les ministres du gouvernement Carney auront environ deux mois pour mener à terme cet exercice de révision des dépenses.
Durant les années de pouvoir du premier ministre Justin Trudeau, les exercices de révision de dépenses ont rarement été couronnés de succès. La taille de la fonction publique a fortement augmenté, ainsi que les dépenses du gouvernement fédéral. Le gouvernement de Justin Trudeau n'a d'ailleurs jamais déposé un budget équilibré en 10 ans.
Depuis son arrivée au pouvoir, le premier ministre Mark Carney a exposé à quelques reprises la philosophie budgétaire qu'il veut privilégier : le gouvernement fédéral doit réduire les dépenses de fonctionnement de l'appareil de l'État et investir davantage dans les mesures et les infrastructures qui permettront d'accroître la productivité de l'économie, qui bat de l'aile comparativement à celle enregistrée par les autres pays du G7.
À cet égard, une source gouvernementale a donné en exemple « les investissements » qui ont déjà été annoncés au cours des deux derniers mois, notamment la baisse d'impôt pour la classe moyenne qui est entrée en vigueur le 1er juillet, l'abolition de la TPS sur les logements neufs de moins d'un million pour les premiers acheteurs, et la décision d'atteindre la cible de l'OTAN de consacrer au moins 2 % du PIB aux dépenses militaires dès le présent exercice financier – une mesure qui coûtera à elle seule neuf milliards de dollars.
Dans la seconde lettre, le ministre des Finances François-Philippe Champagne invite ses collègues à identifier trois priorités qui devraient être financées par le gouvernement fédéral et de trouver les sommes nécessaires pour les réaliser en réallouant les fonds qui sont déjà à la disposition de leur ministère.
Ce faisant, le ministre Champagne s'inspire d'une mesure promise par le chef conservateur Pierre Poilievre durant la dernière campagne électorale. Pour rétablir une discipline budgétaire à Ottawa, M. Poilievre avait promis d'adopter une loi exigeant que les ministres du cabinet dénichent un dollar d'économie pour chaque dollar de nouvelles dépenses.
« Toutes les propositions doivent clairement faire avancer les objectifs décrits dans la lettre de mandat du premier ministre. Il y a un nouveau processus dans lequel les ministres et les ministères doivent d'abord soumettre trois propositions prioritaires qui peuvent être financées par la réaffectation des fonds existants, après l'examen des dépenses », a expliqué une source gouvernementale qui a requis l'anonymat parce qu'elle n'était pas autorisée à discuter publiquement de ce dossier.
Le premier ministre Mark Carney a choisi de reporter à l'automne le dépôt du budget fédéral au motif qu'il souhaitait d'abord attendre les conclusions du sommet de l'OTAN à La Haye et l'issue des négociations visant à conclure une nouvelle entente avec l'administration Trump sur le commerce et la sécurité.
Au sommet de l'OTAN, qui a eu le mois dernier, les 32 pays membres de l'alliance militaire ont endossé une nouvelle cible de consacrer 5 % de leur PIB aux dépenses en matière de sécurité d'ici 2035. Dans le cas du Canada, cela pourrait se traduire par des dépenses totales en matière de défense de 150 milliards de dollars par année d'ici 10 ans.
Dans le cas des négociations avec l'administration Trump, Ottawa et Washington se sont donnés jusqu'au 21 juillet pour conclure un accord.
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