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Gaza : une association d'experts en droit international intente une action en justice face à l'« inaction grave » de l'UE

Gaza : une association d'experts en droit international intente une action en justice face à l'« inaction grave » de l'UE

Le Parisien4 days ago
L'objectif apparaît dès les premières lignes du communiqué de presse : mettre « l'Union européenne face à ses responsabilités à
Gaza
». Jeudi, l'association des Juristes pour le respect du droit international (Jurdi) déposera « un recours en carence devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) contre la Commission européenne et le Conseil de l'Union européenne ».
En clair, ce collège d'experts accuse les institutions d'« inaction grave et prolongée face aux violations du droit international dans le Territoire palestinien occupé ». La date du 16 juillet est symbolique : elle coïncide avec la Journée mondiale de la justice internationale.
Malgré des mises en demeure et une « avalanche de preuves documentant un génocide en cours à Gaza », la Jurdi constate que l'accord d'association - un pacte économique - qui lie l'UE à Israël est toujours d'actualité et qu'aucune sanction, comme celles qui ont pu être enclenchées contre la Russie, ne frappe l'État hébreu.
Les experts en droit international remarquent ainsi que l'« obligation de prévention du génocide » n'est pas respectée. Même constat s'agissant du « devoir de mettre fin aux entraves à l'autodétermination du peuple palestinien ». La question de la vente d'armes à Israël figure aussi parmi les points d'attention de l'association. Certains États membres poursuivent leurs envois de technologies militaires vers Tel-Aviv en « violation manifeste du Traité sur le commerce des armes », sans réaction des institutions de l'UE, alerte la Jurdi.
La Cours de justice de l'Union européenne est appelée par les juristes à « constater formellement cette carence » et à « enjoindre aux institutions de l'Union de suspendre leur coopération avec Israël, d'adopter des sanctions ciblées et de respecter leur devoir de prévention ». « Quand les institutions savent, peuvent, et ne font rien, cela s'appelle une complicité passive », clame Patrick Zahnd, président de la Jurdi.
Au-delà de la Journée mondiale de la justice internationale, la date choisie concorde avec une actualité toute récente. « Bien que l'UE ait reconnu la violation par Israël de l'article 2 de l'accord d'association relatif au respect des droits de l'homme, elle a refusé de prendre des sanctions, y compris des mesures formelles balayées lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères mardi à Bruxelles contre une promesse d'autoriser
l'aide humanitaire dans la bande de Gaza
», relate Hasni Abidi, politologue spécialiste du monde arabe, sur X.
Les États membres de l'UE étaient en effet invités à se prononcer sur un rapport produit par Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne. Ce document, rapporte
Le Monde
, affirme qu'« il existe des indications selon lesquelles Israël n'aurait pas respecté ses obligations en matière de droits de l'homme ». Et prévoyait une batterie de mesures restrictives commerciales contre l'État hébreu.
Malgré la pression des ONG, l'UE se dit satisfaite des concessions obtenues du gouvernement israélien. Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères français, s'est seulement dit favorable à ce que l'UE « cesse toute forme de soutien financier direct et indirect à la colonisation ». « Quelques heures après sa déclaration, l'armée israélienne a mené des raids meurtriers contre des abris et des points de distribution humanitaires. Premier bilan :
20 Palestiniens tués et des dizaines de blessés à Gaza dont des enfants
et pas un mot de l'Union européenne. Il y a de quoi être fier ! », s'indigne Hasni Abidi.
Selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU, près de 60 000 personnes ont été tuées depuis le début de la riposte israélienne, dont une majorité de civils. Ces représailles ont débuté dans la foulée du massacre terroriste du 7 octobre 2023. 1 219 personnes avaient été tuées par le Hamas ce jour-là, dont une majorité de civils, et 251 personnes avaient été kidnappées. Sur les 49 otages toujours dans les geôles du Hamas, 27 sont déclarés morts par l'armée israélienne.
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Flottille pour Gaza : le collectif dénonce des « tentatives de sabotage » du Handala avant son départ
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Le Parisien

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  • Le Parisien

Flottille pour Gaza : le collectif dénonce des « tentatives de sabotage » du Handala avant son départ

Aux cris de « Free Palestine », drapeaux vert, blanc, noir et rouge dans le vent, le Handala a mis les voiles . Six semaines après le départ du Madleen , le premier navire humanitaire à destination de Gaza , une seconde embarcation s'est élancée ce dimanche matin. Le départ a été donné d'Italie, et plus précisément de Gallipoli, dans les Pouilles. Initialement programmé vendredi, il a finalement été reporté en raison des « derniers préparatifs techniques » nécessaires à la navigation. Mais l'embarcation aurait pu ne jamais quitter le port transalpin. Selon Emma Fourreau, eurodéputée insoumise et membre de cette nouvelle expédition, le Handala a subi des « tentatives de sabotage » avant de prendre la mer. Ce que confirme la Flottille pour la libération de Gaza dans un communiqué publié ce dimanche soir. D'abord, au cours de la matinée du départ, « une corde solidement serrée autour de l'hélice du bateau a été découverte ». Puis, un petit peu plus tard, un camion devant transmettre un stock d'eau fraîche au bateau est arrivé. « Cependant, le réservoir indiquait acide sulfurique et contenait en fait une substance chimique corrosive, pointe le collectif humanitaire. Un membre de l'équipage a reçu une projection sur la jambe et soufre de brûlures. Un autre membre d'équipage, détectant une forte odeur de produits chimiques, a ouvert le réservoir et s'est brûlé à la main. » La Flottille pour la libération de Gaza dénonce « deux incidents alarmants », pour lesquels « une investigation complète est nécessaire, mais dont les circonstances sont profondément troublantes. » « Ce pourrait être des tentatives délibérées de nous faire du mal ou d'interrompre notre mission », s'interroge-t-elle plus loin dans le communiqué. Le collectif lance un « appel urgent à la responsabilité » et demande qu'on lui garantisse de pouvoir voguer en toute sécurité. Mais prévient : « Nous ne serons pas intimidés. Nous naviguons pour les enfants de Gaza, contre le siège, la famine et le massacre. Nous naviguons contre le blocus illégal d'Israël et pour donner de l'aide et de l'espoir ». Emma Fourreau, qui a embarqué aux côtés de Gabrielle Cathala, députée insoumise du Val-d'Oise, fustige « des tentatives désespérées pour priver les enfants de Gaza de lait infantile et de nourriture ». « Honte aux complices du génocide ! », s'indigne-t-elle encore. En attendant que la lumière soit faite sur cette affaire, l'ancien chalutier battant pavillon norvégien, chargé de matériel médical, de nourriture, d'équipement pour enfants et de médicaments, a commencé à parcourir les quelque 80 km qui le séparent des côtes de Gaza. Une semaine de trajet sur la mer Méditerranée attend l'équipage. Sur le navire, une bâche clame : « Pour les enfants de Gaza ». D'autres messages, parfois à même les murs du Handala, invitent le pouvoir israélien à « arrêter le génocide » et le monde à « plus d'amour s'il vous plaît ». Emma Fourreau dit elle aussi vouloir « briser le blocus illégal organisé par Israël ». « Ce bateau, il est pour les enfants de Gaza, en première ligne du génocide organisé par Netanyahou », soutient l'élue. Le Madleen, parti le 1er juin avec la militante écologiste Greta Thunberg et l'eurodéputée insoumise Rima Hassan à son bord n'avait pas atteint les côtes de l'enclave. Il avait été intercepté à environ 185 km à l'ouest de Gaza par les forces israéliennes. L'eurodéputée franco-palestinienne avait ensuite été détenue pendant 72 heures avant de pouvoir regagner la France. À son retour, elle avait promis « autant de bateaux que nécessaire » face au blocus.

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Le gouvernement équatorien a extradé dimanche vers les États-Unis Adolfo Macías, alias « Fito » , le plus grand trafiquant de drogue d'Equateur, arrêté fin juin après un an et demi de cavale , a annoncé l'autorité pénitentiaire. Le parquet américain a accusé en avril « Fito » de trafic de cocaïne et d'armes. John Durham, procureur d'un tribunal de Brooklyn, l'avait alors décrit comme « un leader impitoyable et un narcotrafiquant prolifique pour le compte d'une violente organisation criminelle transnationale ». Le baron de la drogue « a quitté le Centre de privation de liberté La Roca », gardé par des policiers et des militaires, « dans le cadre d'un processus d'extradition », a déclaré l'autorité pénitentiaire (SNAI), dans un message envoyé aux journalistes. Depuis sa cellule dans une prison de haute sécurité, « Fito » avait accepté la semaine dernière d'être extradé vers les États-Unis lors d'une audience en visio-conférence. Il devient ainsi le premier Équatorien à être extradé par son propre pays depuis le rétablissement en Équateur de cette procédure par référendum en 2024, une mesure défendue par le président équatorien Daniel Noboa dans sa lutte contre le crime organisé. « Nous l'envoyons avec grand plaisir pour qu'il réponde devant la loi américaine », avait-il déclaré lors d'une interview avec CNN. « Fito » s'était évadé en janvier 2024 du centre pénitentiaire de Guayaquil (sud-ouest de l'Equateur) où il purgeait depuis 2011 une peine de 34 ans de réclusion pour crime organisé, trafic de drogue et meurtre. Chef d'un des principaux gangs du pays, les Choneros, qui règne notamment sur le trafic de cocaïne, « Fito » a été associé à l'assassinat en août 2023 de l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle équatorienne, Fernando Villavicencio. Ancien chauffeur de taxi, il était devenu l'ennemi public numéro un enÉEquateur, les autorités le désignant comme un « criminel aux caractéristiques extrêmement dangereuses ». Son évasion avait déclenché une vague de violences sans précédent dans le pays, faisant des dizaines de morts et générant des mutineries dans plusieurs prisons, des combats de rue déclenchés par les gangs et une prise d'otages sur un plateau de télévision. Daniel Noboa avait alors déclaré le pays en « conflit armé interne » et déployé l'armée pour tenter de neutraliser la vingtaine de groupes criminels impliqués. Du fait de sa situation entre la Colombie et le Pérou - les plus grands pays producteurs mondiaux de cocaïne - et de ses ports stratégiques sur le Pacifique, l'Équateur est devenu ces dernières années le théâtre de violents affrontements pour le contrôle des territoires destinés à l'acheminement de la cocaïne vers les États-Unis et l'Europe. Le gang des Choneros a des liens avec le cartel de Sinaloa au Mexique, le Clan del Golfo en Colombie, plus grand exportateur de cocaïne au monde, et les mafias des Balkans, selon l'Observatoire équatorien du crime organisé. Plus de 70% de toute la cocaïne produite dans le monde transite désormais par les ports de l'Équateur. En 2024, le pays a saisi un record de 294 tonnes de drogues, principalement de la cocaïne.

Maroc : des dizaines de milliers de personnes manifestent contre la situation « insoutenable » à Gaza
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Maroc : des dizaines de milliers de personnes manifestent contre la situation « insoutenable » à Gaza

Ils étaient plusieurs dizaines de milliers. Un grand nombre de Marocains a manifesté ce dimanche à Rabat contre la situation humanitaire « insoutenable » des Palestiniens dans la bande de Gaza et la normalisation des relations entre Israël et leur pays . Les manifestants ont défilé sur l'une des principales avenues du centre-ville de la capitale en brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes appelant notamment à la fin du blocus israélien à Gaza. « C'est une honte, Gaza est sous le feu », « Levez le blocus », « Maroc, Palestine, un seul peuple » et « Non à la normalisation », ont scandé les manifestants, réunis à l'appel de différentes organisations, notamment une coalition regroupant le mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane et des partis de gauche. Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. « Les Palestiniens sont affamés et tués sous les yeux du monde entier. Il est de notre devoir de dénoncer cette situation dramatique insoutenable », a déclaré l'un des manifestants, Jamal Behar, à l'Agence France-Presse (AFP). Pour la jeune Hibattallah Rifqat, « Israël commet un nettoyage ethnique à Gaza. Ma participation à cette manifestation est une manière d'amplifier la voix des Palestiniens », a-t-elle dit. « Dénoncer le drame à Gaza est la moindre des choses. Il est crucial que ça cesse. Et (…) nous sommes contre toute forme de normalisation (avec Israël) », confie une manifestante, Hasna Ouazzani. Plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu dans le royaume depuis le début de la guerre à Gaza, en soutien aux Palestiniens mais également pour réclamer l'abrogation de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, actée fin 2020. Le Maroc a officiellement appelé « à l'arrêt immédiat de la guerre israélienne sur Gaza », sans remettre en question la normalisation.

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