
Lama – D'aventures en aventures/Critique
Tout au long de ses 60 ans de carrière, Serge Lama n'a jamais cessé de conjuguer le verbe aimer en chansons. L'artiste aurait voulu être un homme heureux, mais hélas, il n'a jamais pu fermer sa blessure… Et c'est en empruntant ce riche fil rouge que Mélissa Cardona a tissé sa pièce, Lama – D'aventures en aventures, à l'affiche au Centre culturel Desjardins de Joliette, avant d'entamer une tournée au Québec.
PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR LA PRODUCTION D'AVENTURES EN AVENTURES
Gaëlle et Éric Paulhus
Et c'est une belle réussite, à tous les points de vue : livret, mise en scène, interprétation, conception et éclairages… Si vous aimez le théâtre, la chanson française et que vous aimez vous faire raconter une histoire pleine de rebondissements, allez voir ce spectacle porté par un quatuor d'interprètes polyvalents, ainsi que trois musiciens présents sur scène. Sous l'excellente direction de Gaël Lane-Lépine. Ce dernier quitte même son clavier, par moments, pour défendre un personnage avec aplomb.
L'autrice Mélissa Cardona (Lili St-Cyr, Amsterdam…) a créé un spectacle biographique qui résume autant la vie que le parcours de Lama. Elle lui rend hommage, mais sans en faire un être parfait, une hagiographie. Lama était tout sauf un saint. On le voit donc se tromper, trahir, douter, tomber, se relever, recommencer… Et, surtout, chanter.
On suit son histoire en 80 minutes bien serrées. Le récit commence par la blessure maternelle à l'enfance. Suivie de la mort d'un premier amour, la jeune musicienne Liliane Benelli, dans un terrible accident de voiture. Lama va s'en sortir, non sans séquelles, et après 14 opérations ! Puis, il y a le succès, les coups de foudre, les séparations, les infidélités, la mort tragique de ses parents happés par un chauffard…
Bref, Lama – D'aventures en aventures, c'est l'histoire d'une vie pleine de bonheurs et de malheurs, de succès et d'échecs… L'histoire d'un peu tout le monde, en somme.
Une solide distribution
La mise en scène de Charles Dauphinais est sobre et efficace. Elle nous transporte habilement d'une période à l'autre, sans changement de décor. À travers 22 chansons signées Lama, des airs connus (Je t'aime à la folie, Les ballons rouges, Les petites femmes de Pigalle), d'autres moins connus. Elles sont interprétées en solo, en duo ou en chœur.
Dans le rôle de Lama, de la vingtaine à la cinquantaine, Éric Paulhus est formidable ! D'entrée de jeu, il a fallu quelques minutes à l'auteur de ces lignes pour se remettre de la surprise de voir l'acteur avec cette drôle de perruque, qui lui donne l'air d'un jeune René Simard, époque L'oiseau… Or, on s'habitue rapidement à sa longue et dense chevelure, comme à son fort accent de province. Lorsque Paulhus interprète de sa voix de stentor Je suis malade, l'acteur est bouleversant ! Il a d'ailleurs eu droit à une ovation après sa prestation musicale.
PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR LA PRODUCTION D'AVENTURES EN AVENTURES
Éric Paulhus dans le rôle de Serge Lama interprétant Je suis malade
Stéphan Côté est touchant en Serge Lama vieillissant. Il est aussi très bon dans les rôles du grand ami et du père de Lama. Élizabeth Duperré et Gaëlle jouent plusieurs personnages ayant traversé des épisodes de la vie du célèbre chanteur. Duperré interprète, entre autres, une Barbara plus vraie que nature, dans l'épisode où le jeune Lama est le protégé de la Dame en noir, au cabaret de L'Écluse, à Paris.
À ne pas en douter, les admirateurs du chanteur au Québec vont aimer ce spectacle… à la folie.
LAMA – D'aventures en aventures
De Mélissa Cardona. Mise en scène : Charles Dauphinais.
8/10
Consultez les dates et les villes de la tournée
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8 hours ago
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Le comédien Harry Standjofski s'est éteint
Le comédien, auteur, professeur et metteur en scène Harry Standjofski est décédé, cette semaine à Montréal, d'un arrêt cardiaque, à 66 ans. Rare artiste à travailler autant dans le milieu du théâtre franco et anglo-montréalais, le comédien était aussi reconnu par sa polyvalence. il pouvait jouer au Centaur, au Segal, autant qu'au Quat'Sous, chez Duceppe ou à La Licorne, dans des créations ou en marge ou des classiques du répertoire. En décembre dernier, il faisait partie de la distribution de la pièce Une fin, de Sébastien David, au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. « Toute l'équipe de Duceppe est très attristée d'apprendre le décès de Harry Standjofski », a publié la compagnie vendredi soir sur ses réseaux sociaux. « Grand homme de théâtre, aussi exceptionnel dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare, il aura joué dans trois productions sur nos planches : Une maison face au nord, aux côtés de Michel Dumont ; Les chroniques de Saint-Léonard, de Steve Galluccio ; et tout récemment dans Docteure, de Robert Icke, dans laquelle il interprétait le très attachant Docteur Copley. » MICHEL GAUTHIER/FOURNIE PAR LA SRC Le comédien Harry Standjofski dans le téléroman À nous deux, avec Isabelle Miquelon. À la télévision québécoise, le comédien a incarné divers rôles. Il a été monsieur Cohen dans À nous deux ; Bruce dans Yamaska ; Sam Pollock dans Béliveau ; et le chef d'orchestre Neil Chotem dans la série Harmonium. Au cinéma, on l'a vu dans des films de Denys Arcand (Amour et restes humains), mais aussi au sein de grosses productions américaines. Il a défendu des rôles secondaires dans Assassin's Creed ; X-Men ; Crimes of Passion et Aviator, où il jouait le producteur Louis B. Mayer. Ses propres pièces, comme Anton, Jennydog et No Cycle, dans un livre sous le titre d'Urban Myths. PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE En 2011, lors des répétitions de la pièce Les joyeux naufragés avec Michèle Richard, à l'Espace Libre à Montréal. « Harry était un être humain talentueux dans de nombreuses sphères et cela, dans les deux langues officielles. Il était aimable, attachant et exquis », a écrit, sur Facebook, l'autrice et comédienne Louise Bombardier. Il était aussi musicien, guitariste et professeur en jeu à l'Université Concordia.


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Critique de Lama — D'aventures en aventures
La création du spectacle Lama – D'aventures en aventures, au Centre culturel Desjardins de Joliette, est une fort belle réussite. Une bulle de bonheur pour amateurs de chansons populaires et de théâtre musical. Tout au long de ses 60 ans de carrière, Serge Lama n'a jamais cessé de conjuguer le verbe aimer en chansons. L'artiste aurait voulu être un homme heureux, mais hélas, il n'a jamais pu fermer sa blessure… Et c'est en empruntant ce riche fil rouge que Mélissa Cardona a tissé sa pièce, Lama – D'aventures en aventures, à l'affiche au Centre culturel Desjardins de Joliette, avant d'entamer une tournée au Québec. PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR LA PRODUCTION D'AVENTURES EN AVENTURES Gaële et Éric Paulhus Et c'est une belle réussite, à tous les points de vue : livret, mise en scène, interprétation, conception et éclairages… Si vous aimez le théâtre, la chanson française et que vous aimez vous faire raconter une histoire pleine de rebondissements, allez voir ce spectacle porté par un quatuor d'interprètes polyvalents, ainsi que trois musiciens présents sur scène. Sous l'excellente direction de Gaël Lane-Lépine. Ce dernier quitte même son clavier, par moments, pour défendre un personnage avec aplomb. L'autrice Mélissa Cardona (Lili St-Cyr, Amsterdam…) a créé un spectacle biographique qui résume autant la vie que le parcours de Lama. Elle lui rend hommage, mais sans en faire un être parfait, une hagiographie. Lama est tout sauf un saint. On le voit donc se tromper, trahir, douter, tomber, se relever, recommencer… Et, surtout, chanter. On suit son histoire en 80 minutes bien serrées. Le récit commence par la blessure maternelle à l'enfance. Suivie de la mort d'un premier amour, la jeune musicienne Liliane Benelli, dans un terrible accident de voiture. Lama va s'en sortir, non sans séquelles, et après 14 opérations ! Puis, il y a le succès, les coups de foudre, les séparations, les infidélités, la mort tragique de ses parents happés par un chauffard… Bref, Lama – D'aventures en aventures, c'est l'histoire d'une vie pleine de bonheurs et de malheurs, de succès et d'échecs… L'histoire d'un peu tout le monde, en somme. Une solide distribution La mise en scène de Charles Dauphinais est sobre et efficace. Elle nous transporte habilement d'une période à l'autre, sans changement de décor. À travers 22 chansons signées Lama, des airs connus (Je t'aime à la folie, Les ballons rouges, Les petites femmes de Pigalle), d'autres moins connus. Elles sont interprétées en solo, en duo ou en chœur. PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR LA PRODUCTION D'AVENTURES EN AVENTURES Éric Paulhus dans le rôle de Serge Lama interprétant Je suis malade Dans le rôle de Lama, de la vingtaine à la cinquantaine, Éric Paulhus est formidable ! D'entrée de jeu, il a fallu quelques minutes à l'auteur de ces lignes pour se remettre de la surprise de voir l'acteur avec cette drôle de perruque, qui lui donne l'air d'un jeune René Simard, époque L'oiseau… Or, on s'habitue rapidement à sa longue et dense chevelure, comme à son fort accent de province. Lorsque Paulhus interprète de sa voix de stentor Je suis malade, l'acteur est bouleversant ! Il a d'ailleurs eu droit à une ovation après sa prestation musicale. Stéphan Côté est touchant en Serge Lama vieillissant. Il est aussi très bon dans les rôles du grand ami et du père de Lama. Élizabeth Duperré et Gaële jouent plusieurs personnages ayant traversé des épisodes de la vie du célèbre chanteur. Duperré interprète, entre autres, une Barbara plus vraie que nature, dans l'épisode où le jeune Lama est le protégé de la Dame en noir, au cabaret de L'Écluse, à Paris. À ne pas en douter, les admirateurs du chanteur au Québec vont aimer ce spectacle… à la folie. LAMA – D'aventures en aventures De Mélissa Cardona. Mise en scène : Charles Dauphinais. 8/10 Consultez les dates et les villes de la tournée


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