
Deepfake, cyanure et collyre : le glaçant stratagème d'un dentiste qui demande à sa fille de maquiller l'assassinat de son épouse
CNN
.
James Craig, dentiste de profession, est accusé d'avoir tué sa femme Angela
par empoisonnement
en mars 2023. Il lui aurait fait ingérer à son insu un mélange
d'arsenic, de cyanure
et de tetrahydrozoline, une molécule qui entre dans la
composition du collyre
, dilué au sein de ses boissons protéinées. Pendant une longue période, Angela s'est sentie mal, allant à l'hôpital à trois reprises en dix jours. Les médecins n'avaient pas réussi à identifier la cause de ses troubles.
Mais sa dernière visite
lui a été fatale
: au bout de trois heures à l'hôpital, elle a commencé à convulser et est tombée dans le coma. Transférée en soins intensifs, elle est décédée trois jours plus tard à l'âge de 42 ans. James Craig est accusé de lui avoir administré en plus un comprimé de cyanure alors qu'elle était hospitalisée, ce qui lui a été fatal.
Selon l'acte d'accusation, l'homme aurait voulu assassiner son épouse à cause de ses problèmes financiers, mais aussi en raison de ses « sentiments naissants » pour une autre femme. Il a plaidé non coupable des charges qui pèsent contre lui : durant plusieurs mois, il a tenté de persuader ses proches qu'Angela avait des idées suicidaires pour justifier son décès.
Lors du procès, qui se tient depuis le 11 juillet, l'une des filles de l'accusé et de la victime a témoigné et révélé l'effroyable demande de son père : il lui a adressé une lettre dans laquelle était détaillé un plan à suivre point par point pour permettre de faire passer la mort de sa mère pour un suicide. Dans ce texte, il donnait à la jeune femme de 20 ans des conseils afin
de créer un « deepfake »
, une vidéo générée par intelligence artificielle, d'Angela en train d'expliquer les raisons pour lesquelles elle avait voulu mettre fin à ses jours.
Le procureur a lu un extrait de la lettre manuscrite à l'audience : « Je t'aime... Je suis désolé de devoir te demander de m'aider à faire ça », écrivait James Craig. Il lui demandait d'acheter un ordinateur « bon marché », d'installer un réseau privé et un navigateur pour se rendre sur le dark web.
La vidéo devait avoir l'air de dater
des semaines précédant la mort d'Angela. Pour ce faire, il lui fournirait une carte cadeau Visa prépayée, a détaillée la fille de la victime.
Il lui a également demandé
de graver les vidéos
sur des clés USB et de faire savoir à un enquêteur qu'elle les avait trouvées dans le sac de sa mère, avant de détruire l'ordinateur portable, a-t-elle déclaré. Dans ce courrier glaçant, l'homme expliquait à sa fille, deuxième d'une fratrie de six, qu'il l'avait choisie pour réaliser cette tâche parce qu'elle était celle qui ressemblait le plus à sa mère et la plus à l'aise avec la technologie. La fille aînée de James et Angela Craig a également été entendue par les jurés ce jeudi et déclaré que son père ne voulait pas qu'une autopsie soit pratiquée sur la victime.

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Ce que révèle la viralité « hallucinante » autour de la démission du patron d'Astronomer
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Deepfake, cyanure et collyre : le glaçant stratagème d'un dentiste qui demande à sa fille de maquiller l'assassinat de son épouse
Il est accusé d'avoir empoisonné son épouse. Un dentiste du Colorado vient de voir sa défense mise à mal par sa propre fille après qu'elle a témoigné lors de son procès ce jeudi 17 juillet et révélé qu'il lui avait demandé de fabriquer un « deepfake », une fausse vidéo, qui l'innocentait, rapporte CNN . James Craig, dentiste de profession, est accusé d'avoir tué sa femme Angela par empoisonnement en mars 2023. Il lui aurait fait ingérer à son insu un mélange d'arsenic, de cyanure et de tetrahydrozoline, une molécule qui entre dans la composition du collyre , dilué au sein de ses boissons protéinées. Pendant une longue période, Angela s'est sentie mal, allant à l'hôpital à trois reprises en dix jours. Les médecins n'avaient pas réussi à identifier la cause de ses troubles. Mais sa dernière visite lui a été fatale : au bout de trois heures à l'hôpital, elle a commencé à convulser et est tombée dans le coma. Transférée en soins intensifs, elle est décédée trois jours plus tard à l'âge de 42 ans. James Craig est accusé de lui avoir administré en plus un comprimé de cyanure alors qu'elle était hospitalisée, ce qui lui a été fatal. Selon l'acte d'accusation, l'homme aurait voulu assassiner son épouse à cause de ses problèmes financiers, mais aussi en raison de ses « sentiments naissants » pour une autre femme. Il a plaidé non coupable des charges qui pèsent contre lui : durant plusieurs mois, il a tenté de persuader ses proches qu'Angela avait des idées suicidaires pour justifier son décès. Lors du procès, qui se tient depuis le 11 juillet, l'une des filles de l'accusé et de la victime a témoigné et révélé l'effroyable demande de son père : il lui a adressé une lettre dans laquelle était détaillé un plan à suivre point par point pour permettre de faire passer la mort de sa mère pour un suicide. Dans ce texte, il donnait à la jeune femme de 20 ans des conseils afin de créer un « deepfake » , une vidéo générée par intelligence artificielle, d'Angela en train d'expliquer les raisons pour lesquelles elle avait voulu mettre fin à ses jours. Le procureur a lu un extrait de la lettre manuscrite à l'audience : « Je t'aime... Je suis désolé de devoir te demander de m'aider à faire ça », écrivait James Craig. Il lui demandait d'acheter un ordinateur « bon marché », d'installer un réseau privé et un navigateur pour se rendre sur le dark web. La vidéo devait avoir l'air de dater des semaines précédant la mort d'Angela. Pour ce faire, il lui fournirait une carte cadeau Visa prépayée, a détaillée la fille de la victime. Il lui a également demandé de graver les vidéos sur des clés USB et de faire savoir à un enquêteur qu'elle les avait trouvées dans le sac de sa mère, avant de détruire l'ordinateur portable, a-t-elle déclaré. Dans ce courrier glaçant, l'homme expliquait à sa fille, deuxième d'une fratrie de six, qu'il l'avait choisie pour réaliser cette tâche parce qu'elle était celle qui ressemblait le plus à sa mère et la plus à l'aise avec la technologie. La fille aînée de James et Angela Craig a également été entendue par les jurés ce jeudi et déclaré que son père ne voulait pas qu'une autopsie soit pratiquée sur la victime.