
Droits de douane : les dates clés de la guerre commerciale entre les États-Unis et l'UE
Pour les uns, c'est un feuilleton en plusieurs épisodes fait de mille rebondissements, pour les autres, c'est une course contre la montre pour réussir à convaincre et négocier afin d'obtenir un accord commercial acceptable pour les deux parties. Depuis le début de l'année, la guerre commerciale bat son plein entre les États-Unis et l'Union européenne. Comme il l'avait fait en 2019 à son arrivée à la Maison Blanche, et à nouveau en 2025 lors de sa réélection, le président américain Donald Trump a souhaité rétablir une forme d'équilibre qui manquait, à ses yeux, entre son pays et l'Union européenne. Intimement persuadé que la balance commerciale de part et d'autre de l'océan Atlantique ne lui est pas favorable. Entre annonces intempestives et rétropédalage, Le Figaro revient sur les 10 grandes dates clés de ce conflit larvé relancé en mars dernier.
12 mars 2025
Première étape dans cette guerre commerciale relancée : le président américain fixe au 12 mars la date d'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium, «sans exception». «Aujourd'hui je simplifie nos droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie. C'est 25%, sans exception ou exemption. Et c'est tous les pays», avait-il expliqué, depuis la Maison Blanche.
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À cette occasion, Donald Trump affirme que les États-Unis « ne se laisseront plus maltraiter» et promet de «répliquer» aux taxes de l'Union européenne. En représailles, la Commission européenne annonce à son tour qu'elle taxera toute une série de produits américains, à partir du 1er avril, jugeant la riposte «forte mais proportionnée».
20 mars 2025
Une semaine plus tard, le 20 mars, la Commission européenne annonce qu'elle reporte à la mi-avril l'entrée en vigueur de ses contre-mesures visant des produits américains en réponse aux fameuses taxes de 25% imposées par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium. «Les contre-mesures de l'UE annoncées le 12 mars prendront toutes effet à la mi-avril», explique le porte-parole de l'exécutif européen pour le commerce, Olof Gill, assurant que cela donnerait «plus de temps» pour les négociations avec l'administration américaine.
2 avril 2025
Jour du «Liberation Day» souhaité par Donald Trump et fixé au 2 avril, et non au 1er avril parce qu'il ne faudrait - selon lui - surtout ne pas en rire. Devant un parterre de journalistes et en présence de l'ensemble de son gouvernement, il entend marquer avec cette conférence intitulée «Make America Wealthy Again» («Rendez sa richesse à l'Amérique») la révolution, fondée sur une guerre commerciale poussée à l'extrême avec le reste du monde.
Ce jour-là, à la Maison Blanche, Donald Trump jure qu'il va rendre les États-Unis plus riches, mais la montagne de taxes sur les importations qu'il a érigée risque de se répercuter négativement sur le portefeuille des Américains et de fragiliser les entreprises, au moins à court terme.
Donald Trump devant la Maison Blanche, le «jour de la libération».
CHIP SOMODEVILLA / Getty Images via AFP
7 avril 2025
Énième rebondissement, dans le cadre des négociations commerciales. Le 7 avril, l'Union européenne - par la voix de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen propose aux États-Unis une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels. Et ce, afin d'éviter à tout prix d'entrer en guerre commerciale. «Nous avons proposé des droits de douane nuls pour les produits industriels. (...) L'Europe est toujours prête à conclure un bon accord» avec les États-Unis, commente-t-elle à l'époque.
Nous avons proposé des droits de douane nuls pour les produits industriels. (...) L'Europe est toujours prête à conclure un bon accord Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
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9 avril 2025
Les droits de douane additionnels sur les importations des États-Unis en provenance de l'Union européenne entrent en vigueur le 9 avril. C'est la première riposte officielle de l'Europe, ciblant un large éventail de produits américains. Jus d'orange, soja, motos, tondeuses à gazon... Les 27 valident une hausse de 25% sur de nombreuses marchandises, afin de répondre aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium. Ils avaient décidé de surtaxer l'équivalent de 21 milliards d'euros d'importations américaines.
Mais, par souci de ne pas pénaliser davantage leur économie, et en raison de divisions sur la réponse à apporter, ces mesures doivent finalement être échelonnées et inférieures, dans leur ampleur, à celles imposées par Donald Trump.
Dans la foulée, le président des États-Unis annonce la suspension pour 90 jours ses surtaxes douanières «réciproques», hors Chine. «Dans le même temps, du fait de la volonté de plus de 75 pays de négocier, j'ai autorisé une pause de 90 jours et des droits réciproques substantiellement réduits durant cette période, de 10%, également effectifs immédiatement» pour les autres pays, écrit-il sur son réseau Truth Social.
10 avril 2025
Le lendemain, l'Union européenne suspend à son tour sa riposte aux droits de douane de Donald Trump pour 90 jours afin de «donner une chance aux négociations». «Nous prenons acte de la décision du président Trump», de suspendre une partie des droits de douane, déclare en effet Ursula von der Leyen dans un message sur le réseau X, après la spectaculaire volte-face du locataire de la Maison Blanche.
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23 mai 2025
Estimant que les négociations en cours «ne vont nulle part», Donald Trump menace à nouveau, le 23 mai, l'Union européenne (UE) d'appliquer 50% de droits de douane aux produits européens importés aux États-Unis à compter du 1er juin. «Il est très difficile de traiter avec l'UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d'un point de vue commercial. (…) Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions je recommande d'imposer 50 % de droits de douane sur l'UE, à compter du 1er juin», écrit-il sur Truth Social.
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Face à une telle instabilité, la Commission revoit dès le lendemain à la baisse les prévisions de croissance européenne (de 1,3 % à 0,9 %) en raison des tensions commerciales.
26 juin 2025
Le président français Emmanuel Macron s'en mêle, appelant de ses vœux un accord «rapide» entre l'Union européenne et les États-Unis sur les droits de douane. «La France défend une conclusion rapide d'un accord, nous ne sommes pas pour que cela dure éternellement», déclare-t-il à Bruxelles. Et d'ajouter : «Il y a une vraie volonté des Européens de conclure (...) Mais on ne veut pas conclure vite à tout prix».
7 juillet 2025
À partir du 7 juillet, et alors que la trêve de 90 jours prend fin, Donald Trump commence à envoyer des lettres aux pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis pour annoncer le sort qui leur sera réservé. Quatorze pays connaissaient déjà le montant de la surtaxe qu'il leur a concoctée: de +25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à +40% (Laos et Birmanie) en passant par +36% (Cambodge et Thaïlande).
Initialement, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, et alors que l'Union européenne attend elle aussi sa lettre, le président américain signe finalement un décret pour reporter au 1er août la collecte de ces nouvelles surtaxes individualisées.
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12 juillet 2025
Et dans ce contexte où les négociations vont bon train entre les États-Unis et l'Union européenne que le chef d'État américain a contre toute attente annoncé ce 12 juillet l'imposition de droits de douane de 30% pour l'Union européenne (en même temps que pour le Mexique), faisant à nouveau grimper les tensions commerciales.
Ces droits de douane entreront en vigueur le 1er août, a indiqué Donald Trump dans des lettres distinctes publiées sur sa plateforme Truth Social, citant respectivement le sempiternel déséquilibre commercial avec l'Union européenne ainsi que le rôle du Mexique dans l'acheminement de drogues illicites vers les États-Unis.
Au lendemain de cette annonce, Ursula von der Leyen décide de prolonger la suspension des contre-mesures aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium. «Les États-Unis nous ont envoyé une lettre avec des mesures qui entreraient en vigueur sauf s'il y a une solution négociée, c'est pourquoi nous prolongerons également la suspension de nos contre-mesures jusqu'au début du mois d'août», explique-t-elle, tandis que la suspension de ces représailles aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium devait expirer dans la nuit de lundi à mardi.
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