
La fête d'anniversaire polémique de Lamine Yamal en dit long sur la star montante…
Lamine Yamal met tout le monde d'accord sur le terrain. En dehors, sa personnalité divise.
AFP
En bref:
Un mot: élégance. Celui que Lamine Yamal Nasraoui Ebana a sobrement inscrit dans la légende d'un post comprenant une vingtaine de photos postées sur Instagram. Le Blaugrana a fêté samedi ses 18 ans dans un décor qui n'avait pourtant rien de sobre, tant sur la forme que sur le fond.
La célébration semble avoir été digne de «Mon incroyable anniversaire» qui passait sur MTV dans les années 2000. Tous les codes y sont, des bijoux ostensiblement onéreux à la liste d'invités passée au peigne fin. Peut-être manquait-il une voiture affublée d'un gros ruban cadeau dans le coin de la salle. Ou alors y était-elle, or les autres divertissements de la fête ont pris le pas sur le reste.
Car la soirée a engendré une polémique pour la présence de personnes atteintes de nanisme au milieu des coéquipiers de Lamine Yamal, des chanteuses, des mannequins et des rappeurs. Jesús Martín Blanco, directeur général pour le droit des personnes atteintes de handicap au Ministère espagnol des droits sociaux, a demandé une investigation tandis qu'une association promet une action légale.
«Quand une personne avec une influence participe à ce type de situation, les dommages sont encore plus grands, parce que cela indique à la société – surtout aux jeunes – que la discrimination est acceptable.»
Une des personnes employées a réagi sous couvert d'anonymat, réclamant qu'on les laisse travailler. «Nous aimons être des artistes, nous nous y employons depuis longtemps. Depuis deux ou trois ans, nous expérimentons de plus en plus de questions et de bruit autour de notre travail», affirme-t-elle à la radio catalane RAC1 .
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Des clichés d'anniversaire bien singuliers
La défense autour de l'attaquant est compacte, et personne parmi les invités de la fête ne laisse entrevoir un quelconque malaise. Outre la question du bon goût d'employer des physiques particuliers pour divertir se pose celle de ce que Lamine Yamal renvoie comme image. Celle d'un garçon devenu homme comme le veulent les clichés masculinistes de l'an 2000. Une forme de backlash .
La première image en noir et blanc le montre attablé à un jeu d'argent. Une autre photo l'affiche en entier: costume blanc, gant noir et canne. Une dégaine de mafieux que partagent bon nombre d'invités - cela semble bien être le thème de cette fête aussi extravagante que son jeu.
Une partie des commentaires autour de sa publication loue son aura et admire ce jeune qui fait ce qu'il veut comme il le veut. Engager des personnes atteintes de nanisme, s'afficher avec des mannequins de l'âge de son père (33 ans), traîner au Brésil avec Neymar: après tout, quelle importance tant qu'il brille sur le terrain balle au pied? Ses fans s'inquiètent
Une autre partie clame son inquiétude. «Mec, concentre-toi sur le football» ou encore «À ce rythme, sa carrière sera terminée dans deux ans» sont autant de remarques qui reviennent en boucle. L'ascension irrésistible du prodige catalan peut tout aussi bien se muer en pétard mouillé.
Les fans du Barça avaient justement vu leurs légendes céder aux sirènes de la célébrité. Ronaldinho, d'abord, qui avait la réputation d'être un fieffé fêtard. Neymar , ensuite, qui a prématurément mis fin à son héritage au Barça pour un transfert record de 222 millions d'euros au Paris Saint-Germain.
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Lamine Yamal a déjà promis qu'il tracerait sa propre trajectoire. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux du club catalan, il formule ses vœux d'anniversaire. «À 18 ans, j'aimerais tout ce que j'ai eu à 16 et 17 ans avec en plus le titre qu'il me manque.»
Ce titre, c'est la Ligue des champions, qu'il souhaite conquérir au plus vite. «Je ne pense pas au fait d'avoir encore beaucoup d'années devant moi, je veux gagner maintenant et je vais tout faire pour y arriver.»
Ses coéquipiers Pedri et Gavi visent sans nul doute la même chose. Avec une autre approche, plus sobre, plus proche de la définition communément admise de l'élégance. À 18 ans seulement, Lamine Yamal a encore du temps pour mûrir. Il le doit, s'il veut se donner toutes les chances de vivre une carrière aussi prospère que son idole Lionel Messi.
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Rebecca Garcia est journaliste à la rubrique sportive de Tamedia. Titulaire d'un master en journalisme de l'Université de Neuchâtel, elle s'intéresse particulièrement au ski alpin, au trail running et à l'économie du sport. Plus d'infos
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Il y a certaines choses qu'ils font que j'aime et que j'ai adaptées à mon jeu. Le lyrisme de Keith Jarrett, le courage harmonique d'Herbie Hancock ou la force et la puissance de McCoy Tyner. L'inventivité d'Erroll Garner. L'histoire est ma plus grande source d'inspiration. Pourquoi ces albums à thème, l'eau, ou récemment le deuil? J'essaie de créer des histoires que les gens peuvent comprendre. En tant qu'artiste, nous sommes des conteurs. C'est notre travail de raconter les histoires de notre peuple, de l'humanité, et d'être honnêtes et ouverts dans notre démarche. Chaque album que j'ai créé est le reflet d'une expérience que j'ai vécue et à laquelle d'autres peuvent s'identifier. Si vous prenez «Embracing Dawn», par exemple, on y parle certes de la perte, mais c'est un album optimiste. J'ai commencé ce disque dans la tristesse, essayant de surmonter mon chagrin. Mais à la fin de la création, j'ai trouvé le triomphe. Donc, cet album parle vraiment de triomphe. Il s'agit de traverser des épreuves pour devenir meilleur, pour embrasser la prochaine étape de sa vie. C'est vraiment le sujet. Il ne s'agit pas de chagrin, mais de triomphe. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Comment conciliez-vous la tradition et l'innovation dans vos compositions? Quand on pense au jazz, on ne pense pas nécessairement aux structures harmoniques, ni aux lignes mélodiques. Quand on écoute Charlie Parker, pour qui joue-t-il? Quand on écoute Thelonious Monk, pour qui joue-t-il? Quand j'écris ma musique, je joue pour les gens. Je joue pour les histoires que nous avons vécues. Ou, quand on pense au thème latin de «Manteca», par exemple, à ce qui se passait alors dans le jazz: la rencontre de deux mondes à travers la musique de Gillespie. Il y a une histoire derrière, une histoire de famille, une histoire d'humanité, une histoire de personnes. Le jeune public, aujourd'hui, est plus hip-hop que be-bop: vos histoires lui parlent-elles encore? Le jazz, comme toute musique, reste toujours nouveau. Et le jazz était le rap de l'époque. Du swing au be-bop, tout évolue vers le hip-hop, le rap en est une extension de plus. C'est maintenant avec de la poésie, avec des mots. Mais quand on écoute quelqu'un comme Kendrick Lamar, par exemple, il me rappelle tellement John Coltrane. Parce qu'il y a de la poésie. Il y a de l'honnêteté. Il y a une soif d'apprendre. Il y a une belle façon de mélanger différents styles et influences du monde entier. Le hip-hop, c'était la même chose que le jazz. Il est né du besoin de s'exprimer quand on ne pouvait pas le faire autrement. 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Je suis convaincu que le jazz est la forme d'art la plus influente après la musique classique. C'est l'expérience humaine la plus présente que l'on puisse exprimer autrement que par la respiration et la parole. Vous étiez un genre d'enfant prodige. Est-ce que vous avez parfois songé à faire autre chose que de la musique? Bien sûr. Surtout quand on fait ça depuis si longtemps, il est naturel de penser à d'autres aventures. Quand j'ai déménagé à Los Angeles, je me suis intéressé au théâtre pendant un moment. Et lorsque j'étais enfant, je peignais pas mal, je faisais aussi du sport, du basket et du tir à l'arc (rires). Mais je n'ai jamais ressenti la même excitation qu'en jouant du jazz. Et quand j'entends le son de la cymbale qui swingue, ça me rend toujours si heureux. Alors je reviens au jazz. C'est ma maison. Montreux, ça représente quelque chose de particulier? Pour moi, le Festival de jazz de Montreux représente le summum de l'excellence. C'est comme une rencontre entre les plus grands esprits créatifs et les sons, réunis en un seul endroit. C'est un endroit merveilleux où pouvoir se produire. Je suis très honoré et très ému de pouvoir venir m'exprimer musicalement dans cet espace, et d'y contribuer. Je fais mienne cette phrase d'Art Blakey: «Tout endroit où l'on joue du jazz est un lieu sacré.» Et l'un des lieux les plus sacrés de l'histoire de l'humanité est ici. Christian Sands Trio, Montreux Jazz Festival, samedi 19 juillet, Casino, dès 20 h 30. Programme complet et billetterie sur Plus sur le Montreux Jazz Festival Christophe Passer, né à Fribourg, travaille au Matin Dimanche depuis 2014, après être passé notamment par le Nouveau Quotidien et L'Illustré. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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