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De l'enfance en Nouvelle-Calédonie à l'or de Singapour  : Maxime Grousset, le champion qui vient du bout du monde

De l'enfance en Nouvelle-Calédonie à l'or de Singapour : Maxime Grousset, le champion qui vient du bout du monde

L'Équipe28-07-2025
Après une enfance en Nouvelle-Calédonie, Maxime Grousset s'est exilé depuis 2016 en métropole. Le nouveau champion du monde du 50 m papillon s'est toujours nourri d'un collectif et des défis qu'il se lance à lui-même et aux autres pour avancer.
C'est un moment charnière. De ceux qui font basculer une vie pour un futur double champion du monde. Ce jour de septembre 2016, ­Sandrine et Stéphane Grousset accompagnent leur fils à Amiens. Il est né dix-sept ans plus tôt à Nouméa, aime passionnément la natation et leur a annoncé son désir de quitter la Nouvelle-Calédonie pour progresser sous les ordres de Michel Chrétien en ­Picardie. À l'évocation de ce souvenir, la maman s'étrangle. Il est toujours difficile de voir son ­enfant s'éloigner, surtout à 17 000 kilomètres. « C'était une fantastique journée ensoleillée, on a vu Amiens non pas comme un petit paradis mais comme une ville charmante avec ces briques rouges sous un ciel bleu », sourit le père.
« Il est arrivé avec un autre ­nageur, Thibault Mary. Ils étaient en bermuda, marchaient pieds nus. Ce n'étaient peut-être pas des guerriers, mais ils étaient durs au mal, s'étonne encore Chrétien. Quand j'ai demandé à Max pourquoi il voulait venir, il m'a répondu : "Je veux être champion olympique. C'est mon rêve depuis tout petit.'' Mais venir à Amiens, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête... »
Le binôme ne tarde pas à créer des liens forts. Ils ont rejoint ­ensemble l'Insep quand il a été question de créer un groupe d'élite au coeur du bois de Vincennes. « C'est un garçon qui est beaucoup dans l'affect, il a besoin d'avoir un regard bienveillant et je lui ai rendu ça, je crois », glisse pudiquement Chrétien. À Fukuoka, pour son premier titre mondial, sur 100m papillon, ses parents étaient venus en presque voisins. Ils ont pleuré de joie en brandissant un drapeau tricolore pendant la Marseillaise. Ils mesurent la détermination et l'abnégation nécessaires à un tel accomplissement. Ils revisitent des instants, des anecdotes qui le racontent.
« En Nouvelle-Calédonie, il y a beaucoup de sollicitations. Ses copains qui pratiquaient le surf, le paddle ou le kitesurf ont essayé de l'attirer »
Les parents de Maxime Grousset
Arrivés en Nouvelle-Calédonie en 1995, ils n'en sont jamais ­repartis. Né sous le signe de l'eau en 1999, Grousset était un bébé quand son père l'a plongé dans la mer. « C'est sa spécialité, taquine Sandrine. Les jeunes enfants, il les prend et les met dans l'eau. Comme un baptême. » Stéphane joue au water-polo. Sa petite soeur aussi continue de nager, même si la vie l'a menée vers d'autres horizons. Même Sandrine, plus adepte du fitness, s'y est mise il y a cinq ans. Maxime a bien hésité à abandonner, mais il s'est ravisé, et entêté. « En Nouvelle-Calédonie, il y a beaucoup de sollicitations. Ses copains qui pratiquaient le surf, le paddle ou le kitesurf ont essayé de l'attirer. Il ne s'est jamais dispersé », racontent ses parents. Sans doute grâce à l'ambiance de son club à Nouméa, des défis qu'ils se lançaient. Déjà.
S'il a hérité du côté rêveur de sa maman, de son côté excessif aussi, il tient son esprit de compétition de son père. « À l'origine, il était brasseur, révèle Stéphane. Le club organisait des sélections pour que les meilleurs de ses 9-12 ans participent aux Championnats néo-zélandais. À 8 ans, Maxime a raté de peu le chrono et n'a pas été retenu. Ça a été une catastrophe. Le premier truc qui l'avait affecté. Mais il a gagné tous les ans après ça. »
72 kilos en 2016, 92 kilos aujourd'hui
« En Nouvelle-Calédonie, il était monomaniaque du 50 m. Mais quand il est arrivé à Amiens, il a pris conscience de devoir bosser pour passer sur le 100 m, souligne son entraîneur. Il réalisait les mêmes temps que les filles mais il s'est accroché. Il s'est découvert une grosse capacité de travail. Parce qu'il a toujours continué à jouer au quotidien. » « Il est têtu, pointe sa mère. Quand il a un objectif, il s'y tient. » Son mari prolonge : « Il est alors capable sans effort de faire le vide autour de lui. »
Cette concentration lui permet de progresser, de casser les barrières lors des grands Championnats. « En 2018, il se prend des taules pour sa ­première sélection chez les grands, se souvient son père. ­Logique, il n'était pas physiquement comme aujourd'hui (72 kg en 2016, 92 aujourd'hui pour 1,92 m). Mais l'année suivante, lors des Mondiaux en Corée du Sud, il finit 9e en demie du 50 m, les gens sont déçus, mais nous, on est fous de joie dans notre canapé parce qu'il vient de passer la barre des 22''. » L'échec des Jeux Olympiques à Paris, où il a dû se contenter d'une médaille avec le relais 4x100m 4 nages, ne l'a pas non plus fait dévier de sa route. Toujours sous le signe de l'eau.
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