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Syrie : Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes, plus de 350 morts depuis dimanche

Syrie : Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes, plus de 350 morts depuis dimanche

Le Figaro4 days ago
LE POINT SUR LA SITUATION - Le président syrien a affirmé vouloir éviter «une guerre ouverte» avec Israël dont il a condamné l'intervention dans le sud du pays, théâtre d'affrontements communautaires qui a fait plus de 350 morts depuis dimanche.
Le président syrien Ahmed al-Charaa a annoncé ce jeudi le transfert «à des factions locales et des cheiks» druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueïda.
Il a également affirmé vouloir éviter «une guerre ouverte» avec Israël dont il a condamné l'intervention dans le conflit. «Nous avons donné la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction», a déclaré celui-ci dans une allocution télévisée.
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Le sud du pays est le théâtre d'affrontements communautaires qui ont fait plus de 350 morts depuis dimanche.
Le Figaro fait le point sur la situation.
Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes
Des affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche dans la province de Soueïda après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé ce mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays.
«Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueïda», a dit Ahmed al-Charaa, le président syrien, en évoquant «la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur» après quatre jours de violences. «Nous avions deux options: une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national», a-t-il expliqué.
À lire aussi En réponse à des affrontements entre druzes et troupes syriennes, Israël bombarde Damas
Retrait des troupes syriennes de Soueïda
Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueïda à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni et qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'«exécutions sommaires» par les forces gouvernementales.
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Dans son discours, Ahmed al-Charaa a promis de faire «rendre des comptes» aux auteurs d'exactions contre «notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État». «L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueïda et des régions avoisinantes», a-t-il affirmé.
Des frappes israéliennes à Damas ont fait trois morts
Le président syrien a également accusé Israël d'avoir «eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu».
Ahmed al-Charaa n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé «un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante» en Syrie. Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une «cible militaire» dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas «les environs de l'aéroport militaire de Mazzé», selon les autorités syriennes. D'autres ont ciblé notamment Soueida et l'autoroute Damas-Deraa, d'après l'agence Sana.
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La Défense civile de Gaza a déclaré que les forces israéliennes avaient tiré dimanche sur des Palestiniens qui tentaient de récupérer de l'aide humanitaire dans le petit territoire, tuant au total 73 personnes sur l'ensemble du week-end. L'ONU et des ONG font régulièrement état d'un risque de famine dans la bande de Gaza assiégé par Israël après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023 . Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 67 personnes avaient été tuées et des dizaines blessées à la suite de « tirs de l'occupation (Israël, NDLR) sur des personnes attendant de l'aide au nord-ouest de la ville de Gaza », dans le nord du territoire palestinien. Dans le sud, cette organisation a fait état de six autres personnes tuées dimanche par les forces israéliennes près d'un centre de distribution d'aide au nord-ouest de Rafah, où des dizaines de personnes avaient péri la veille . Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré qu'un de ses convois de 25 camions transportant de l'aide alimentaire était entré dimanche matin dans le nord de la bande de Gaza et avait « rencontré d'immenses foules de civils affamés qui ont essuyé des tirs ». Le PAM a jugé « totalement inacceptable » toute violence contre des civils cherchant à obtenir de l'aide humanitaire. Sollicitée par l'AFP, l'armée a évoqué des « tirs de sommation pour écarter une menace immédiate qui pesait sur elle », face à un regroupement de « milliers » de personnes. Elle a démenti le bilan de la Défense civile. Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties. « Des milliers de personnes désespérées étaient rassemblées pour obtenir de la farine », raconte Qassem Abou Khater, qui s'était rendu à une distribution d'aide. « Les chars (israéliens) tiraient de manière aléatoire sur nous », dit cet homme de 36 ans qui affirme avoir vu « des dizaines de personnes » mourir devant lui. La Défense civile a en outre dit avoir constaté une augmentation du nombre de décès de nourrissons causés par « la faim et la malnutrition sévère », signalant au moins trois décès d'enfants au cours de la semaine dernière. « Nos enfants pleurent et crient pour avoir à manger. Ils s'endorment affamés », confie Ziad Mousleh, un père de famille de 45 ans qui explique ne plus trouver de quoi nourrir ses enfants. Dans ce contexte, l'armée israélienne a annoncé étendre ses opérations à la région de Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, où elle a sommé la population d'évacuer. Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a exhorté les civils à « se diriger vers le sud ». En près de 22 mois de guerre, la majorité des plus de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois. L'annonce israélienne a inquiété des familles d'otages retenus depuis le 7 octobre 2023, qui craignent que l'offensive israélienne ne mette en danger leurs proches. L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes également enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé en représailles une offensive destructrice dans laquelle au moins 58 895 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

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