
« On essaye de m'intimider » : l'ex-conseiller de France Travail accusé d'exercice illégal du métier d'avocat
Yann Gaudin
est accusé d'exercice illégal de la profession d'avocat. Le Conseil de l'ordre des avocats de Rennes (Ille-et-Vilaine) l'a assigné en justice. L'audience doit se tenir ce mardi 8 juillet devant le tribunal de commerce de Rennes. « On essaye de m'intimider, de m'asphyxier financièrement », estime Yann Gaudin. Salarié de l'ANPE puis de Pôle emploi (aujourd'hui France Travail),
l'homme avait été licencié en 2020
pour faute grave et insubordination par l'institution. Sa hiérarchie lui reprochait son zèle qui l'amenait trop souvent à déroger aux règles.
Embauché en 2006, le Breton dénonçait des dysfonctionnements massifs dans le versement de certaines allocations, repérait des anomalies quitte à critiquer ouvertement l'établissement public. En 2014, par exemple, il avait découvert par hasard que les intermittents, contrairement aux allocataires du régime général, ne recevaient pas le dossier de demande d'aide spécifique de solidarité, ce qui les privait du versement d'une aide de fin de droits d'un montant de 324 euros. Ill avait alors envoyé un mail aux 8 000 intermittents bretons pour
les informer de leur droit
, ce qui lui avait attiré les foudres de sa direction.
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Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Dans les Pyrénées, le train touristique le plus haut d'Europe rêve à un bel avenir
Le train d'Artouste a été construit il y a plus d'un siècle pour la création d'une centrale hydroélectrique. Il permet d'aller admirer les sommets à 2000 m y compris, désormais, quand la neige n'est pas au rendez-vous. Un exemple de diversification scruté. « Nous sommes heureux de vous accueillir dans le train le plus haut d'Europe ! ». L'annonce est diffusée en français, puis en espagnol et en anglais pour que tous les passagers mesurent la chance d'avoir pris place dans les petits wagons, prêts à s'élancer vers les sommets pyrénéens. Après une première montée en télécabine de 15 minutes depuis Artouste, située à moins d'une heure de Pau, ils pourront sans effort tutoyer, à 1997 mètres, le Pic du Midi d'Ossau ou encore le Pic Palas, emblématiques de cette partie du massif franco-espagnol. Les premières centaines de mètres, le trajet de 55 minutes au total emprunte un tunnel étroit, juste à la taille des wagons, donnant le sentiment de partir à une chasse au trésor. Ce trésor, on le découvre au fur et à mesure de l'avancée sur les kilomètres de voies étroites creusées dans la montagne. La vue plongeante sur la vallée d'Ossau est impressionnante. Publicité Marmottes et orchidées « Orchidées, papillons, vautours et même marmottes et isards avec un peu de chance, l'ours se faisant bien plus discret. Vous pouvez croiser les bergers et leurs brebis aussi », énumère Jean-Christophe Lalanne, directeur général de la station d'Artouste. Une fois arrivés, on rejoint le lac en quelques minutes de marche. Il est possible de faire des circuits plus longs voire de rester bivouaquer pour observer les étoiles. Ou juste s'installer au restaurant ou à la buvette avec sa nouvelle terrasse au bord du lac pour profiter du paysage », complète-t-il, à bord de l'une des rames jaune et rouge. C'est cette station, située entre 1400 et 2100 mètres d'altitude, qui exploite désormais pleinement cette ligne de chemin de fer après avoir acheté les wagons l'an dernier, pour un euro symbolique, auprès de la filiale régionale du producteur d'électricité Engie. « Il s'agit d'un outil industriel construit par la Compagnie des chemins de fer du Midi, entre 1920 et 1929, pour acheminer du matériel et quelque 2000 hommes à près de 2000 mètres, explique Sophie le Scaon, responsable de la communication de la SHEM (Société hydroélectrique du Midi). Ils ont creusé dix kilomètres de galeries souterraines dans les montagnes pour créer des barrages et usines hydroélectriques entre le lac d'Artouste et la commune de Laruns, à 515 mètres. L'objectif initial était d'alimenter avec l'énergie hydroélectrique générée les trains de la compagnie, mais elle irrigue aujourd'hui toute une vallée. Et le train, une fois les ouvrages achevés, a été transformé en outil touristique », poursuit-elle. Le colossal barrage d'Artouste, qui retient 24,5 millions de mètres cubes d'eau. Annelot Huijgen / Le Figaro Si les équipes de la SHEM continuent à monter à son bord pour inspecter, deux fois par mois, l'immense barrage - le plus grand des Pyrénées-Atlantiques avec sa capacité de 24,5 millions de mètres cubes, ce sont les visiteurs qui pourront profiter encore plus de cette infrastructure centenaire unique. L'objectif de ses nouveaux propriétaires, qui ont par ailleurs signé une convention d'exploitation de 30 ans avec l'Etat et la SHEM, est clair : conforter son rôle de « locomotive de la Vallée Ossau » comme le dit si joliment Jean-Christophe Lalanne. Publicité Diversification Et cela l'été comme, demain, l'hiver, alors que les sommets blanchissent ici de moins en moins souvent en raison du changement climatique. Début 2024, le train a quitté pour la première fois ses quartiers d'hiver avant début mai, qui marque normalement le début de la saison estivale jusqu'à début octobre. « Cet hiver, il n'est tombé que 183 cm de neige, alors que nous avions encore eu 14 mètres en 2013, et nous n'avons pas pu ouvrir l'ensemble des pistes (20 de 27 km au total) car nous n'utilisons pas de canons à neige », détaille le responsable. Le train est donc une pièce maîtresse de la stratégie de diversification, à la fois quatre saisons et multi-activités (restauration, tyrolienne, VTT, spa…), de la station gérée depuis 2019 par la commune de Laruns. L'an dernier, sur 180 000 visiteurs, seuls 20 000 d'entre eux ont chaussé les skis. Surtout, Artouste a atteint la rentabilité pour la première fois de son histoire commencée en 1966. « Nous tablons sur 200 000 visiteurs cette année et investissons pour étendre l'offre en créant d'autres manifestations, en plus des concerts en altitude ou des dégustations de Jurançon, notre vignoble local, que nous proposons déjà. Nous aurons également de nouvelles rames l'an prochain pour améliorer le confort et la fréquence du train et rallonger la durée de visite », présente Jean-Christophe Lalanne. Un nouvel espace à visiter au retour du sommet est également prévu pour faire découvrir les richesses naturelles et culturelles de cette vallée béarnaise, dont ce train si singulier est le parfait ambassadeur. Pour préparer votre visite Une antique motrice diesel, qui devrait bientôt être remplacée. Annelot Huijgen / Le Figaro Comptez minimum 3h30 d'excursion. Départs toutes les 30 minutes, 9h-17h en haute saison. Réservation obligatoire. Tarifs : gratuit pour les enfants de moins de 4 ans, billet découverte 28 euros adulte, 20 euros enfant (4-12 ans) ; aller ou retour seulement, 24 euros et 14 euros. Publicité Forfait escapade (retour garanti sur le dernier train de 19h15) 34 euros, 30 euros. Tarif famille solo (un adulte, deux enfants) 65 euros, et famille duo 88 euros.


L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
On a passé une journée avec Patrick, « l'effaceur de pénis » du Tour de France
À bord de sa camionnette, Patrick Dancoisne sillonne chaque matin la route de l'étape pour effacer les dessins obscènes et les messages politiques avant le passage du peloton. Surnommé « l'effaceur de pénis », ce vétéran du Tour de France s'est imposé comme une figure aussi discrète que culte au sein d'un gros dispositif logistique. « Arrête-toi là à droite » : Adrien, viens de repérer quelque chose. Patrick gare sa camionnette. Ils se saisissent d'un rouleau et d'un pot de peinture et c'est parti pour une séance de dessin. Chaque matin, la scène se répète une dizaine de fois ou plus, Patrick et Adrien sillonnent la route de l'étape pour y effacer des dessins obscènes, des slogans politiques et des messages marketing qui ne doivent pas apparaître à la télévision. « Ah, voilà l'effaceur », entend-on parfois sur le bord de la route du Tour de France 2025 à leur passage. Un motif revient : les sexes masculins dessinés à même l'asphalte. « Le dessin qu'on trouve le plus sur la route, c'est le sexe », raconte Patrick. « Je les transforme en hiboux, en lapins ou en papillons. Mais cette année, je fais beaucoup de lapins. » « Grâce à une bite, je suis devenu célèbre » Patrick Dancoisne Avec les années, Patrick, est devenu une figure populaire du Tour, lui qui a souhaité continuer l'aventure, à 65 ans. Sur le bord des routes, on le reconnaît et on l'interpelle régulièrement. « Mon surnom, c'est devenu l'effaceur de bites. Excusez-moi du terme, mais c'est devenu un peu ça. Il y a beaucoup de gens qui me demandent des autographes, ça me fait rigoler. Ça fait partie du jeu ». Messages politiques Lors de la 14e étape, entre Pau et Superbagnères (Haute-Garonne), Patrick a tour à tour pris une photo avec un enfant, été reconnu par un groupe de copains sur le bord de la route, et reçu un message d'une admiratrice sur son téléphone. « Ils sont tellement contents, peut-être, de voir une fois dans leur vie l'effaceur, théorise Patrick. Moi, je suis quand même content, excusez-moi du terme, mais grâce à une bite, je suis devenu célèbre. C'est la gaité du Tour. Les gens sont joyeux. Il y a un monde incroyable. » « Il faut rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre, et surtout rester une fête » Tout n'est pas toujours aussi léger. Quand il s'agit d'effacer des messages politiques, la tension peut vite monter avec les personnes qui ont réalisé l'inscription sur le bord de la route. « On peut se faire agresser aussi. Comme tout à l'heure, on a vu que ça tournait un peu mal. Moi, je préfère ne pas répondre. J'efface ce qu'on m'a demandé d'effacer, et je fais comme si je n'entendais pas. Il faut rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre, et surtout rester une fête. » Chaque année, les inscriptions reflètent l'actualité politique du moment. « Cette année, on a beaucoup de messages sur Israël et la Palestine. On les efface. Par contre, on garde tous les messages d'encouragement pour les coureurs, les messages d'amour, ou même les demandes en mariage, on en voit de temps en temps, et c'est très sympa. » Au coeur d'un dispositif de 80 personnes En chemin, Patrick et Adrien réajustent aussi des panneaux publicitaires, des banderoles de sponsors ou des éléments de signalétique mal positionnés. S'ils attirent la lumière sans le vouloir, ils ne sont qu'une petite partie d'un vaste dispositif. Tous deux travaillent pour l'entreprise prestataire Doublet, au sein d'une équipe de 80 personnes en charge de la logistique et de l'affichage sur le Tour. Ce sont eux qui installent chaque jour les banderoles publicitaires, les portiques d'arrivée, les signalétiques. Des hommes de l'ombre, essentiels à la tenue de la course, qui bossent souvent dans des conditions exigeantes liées à l'itinérance permanente sur le Tour. « On se lève très tôt le matin, on dort dans des bus-couchettes, mais attention : des super bus ! », raconte Patrick, enthousiaste. « Dans chaque ville arrivée, nous avons une "zone de vie" qui est installée pour nous. Il y a les toilettes, les douches, on a nos cuisiniers... Et on mange très, très bien. Je pensais qu'en allant au Tour, j'allais perdre du poids. Mais souvent, je reviens en ayant pris quelques kilos tellement on mange bien ! »

L'Équipe
2 hours ago
- L'Équipe
Événements sportifs annulés, contraintes administratives, activité en mutation... Mais où sont passés les bénévoles ?
Pendant que les pratiquants, clubs et événements sportifs se multiplient, les bénévoles, eux, se raréfient. Le phénomène, qui ne date pas d'hier, pousse à l'innovation... Ils et elles n'ont pas de palmarès, peu de lignes dans la presse, pas de noms ni de numéros floqués dans le dos mais plutôt un ensemble de survêtements ou une chasuble réfléchissante sur la peau, toujours prêts à oeuvrer gracieusement, dans l'ombre. Au coaching, au traçage des lignes, à la buvette, au balisage des sentiers, à la sécurité... Sans eux, pas de sport. Les bénévoles sont au coeur du modèle associatif, dans la vie des clubs collectifs comme des événements récurrents. Mais, à observer les remontées du terrain depuis des mois, voire des années, les petites mains sont devenues rares. Il suffit de faire un tour des médias locaux pour s'en rendre compte. Pêle-mêle, des élus de Carpentras, l'office des sports de Quimper, le mouvement olympique et sportif de Loire-Atlantique, le comité départemental d'athlétisme du Maine-et-Loire ou encore des rugbymen d'Auch ont récemment alerté sur la situation. En écho, et dans une liste loin d'être exhaustive, le trail urbain d'Auxonne (2021), les foulées du Tram (2022), la course des Remparts (2022), la descente de Moncontour (2024), le run in Lisieux (2024), la Bazas-Langon (2024) et le semi-marathon de Watten-Cassel (2024) ont dû être annulés. Une même raison commune est avancée : le manque de volontaires à l'organisation des épreuves. Aucun territoire, aucune discipline ne semblent épargnés. « On est passés d'un format traditionnel où les gens venaient donner leur temps sur la gestion quasi quotidienne, à du coup de main plus occasionnel » Christophe Lepetit, responsable du pôle économie au centre de droit et d'économie du sport de Limoges Dans son baromètre La France bénévole 2024, l'IFOP note, au sujet du sport, que « certains manifestent des inquiétudes, voire quelques désillusions quand ils font le bilan de leur engagement, souvent très prenant ». Tous secteurs confondus, les auteurs soulignent « un engagement de plus en plus ponctuel » (9 % des sondés impliqués chaque semaine contre 12,5 % en 2010), mais en augmentation chez la population jeune ces dernières années (+ 8 % entre 2019 et 2024 chez les 25-34 ans). Alors, où situer la vérité ? « Il n'y a pas réellement de crise, arbitre Christophe Lepetit, responsable du pôle économie au centre de droit et d'économie du sport (CDES) de Limoges. Il n'y a pas moins de bénévoles, mais la moyenne peut paraître en réduction parce que, en face, on a un rythme de croissance des associations bien plus rapide. Ce qui crée une tension sur le vivier, qui ne grossit pas aussi vite que le nombre de postes à pourvoir. Par contre, il y a une forme de crise du bénévolat dans le sens où la nature de l'engagement a beaucoup évolué. On est passés d'un format traditionnel, où les gens venaient donner de leur temps sur la gestion quasi quotidienne, à du coup de main plus occasionnel. On va trouver moins de présidents, de trésoriers, de secrétaires, mais plus de monde pour un tournoi ou un vide-grenier. » Les associations dans l'embarras après Paris 2024 Paris 2024 en est la meilleure illustration : une capacité de mobilisation exceptionnelle pour un événement prestigieux. Mais, dans la foulée, un énième embarras des associations pour faire face à l'afflux des nouveaux pratiquants. « C'est délicat de fédérer ses bénévoles tout au long de l'année, reconnaît Jean-Louis Cellier, président de l'Office des sports valentinois, élu en 2023, deux ans après l'annulation du 10 km de Valence, faute d'encadrement. Il y en a toujours qui vous disent : "Moi, le jour où vous avez besoin, je serai là". Sauf que, quand vous les appelez, ils ne sont plus disponibles. C'est pour cela qu'il faut tenir un planning annuel, de façon à ce que tout le monde puisse s'inscrire à l'avance et bloquer les dates. Et ça marche ! La preuve : à la pétanque, les dirigeants avaient l'habitude de se taper tous déplacements, et, pour la première fois, ils sont restés au repos un week-end. » D'après lui, tout est dans l'anticipation et la transmission. « On ne cherche pas assez à intéresser les personnes, à leur mettre le pied à l'étrier. Quand j'étais entraîneur de foot chez les jeunes, en moins de 15 ans, j'incitais mes joueurs à aller voir une autre équipe à l'entraînement, parfois celle d'un frère. C'était il y a vingt-cinq ans et, l'année dernière encore, trois gamins étaient éducateurs dans un club ! Il faut donner envie, provoquer cette légitimité. » Dans une étude d'octobre 2023, l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire dressait le portrait-robot du bénévole sportif : il représente un Français sur dix, est majoritairement un homme et souvent jeune, aux études avancées et aux revenus assez aisés, avec un ou plusieurs enfants et à la recherche de convivialité avant tout. Sur les 365 000 associations sportives, 86 % fonctionnent sans salarié et se reposent donc, en moyenne, sur 17 volontaires par structure. Si le volume de personnes engagées est stable au fil des années, le renouvellement s'opère moins et la crise sanitaire n'en a été qu'un facteur accélérateur (7 % de retrait dans le sport selon le Paysage associatif français). À écouter nos interlocuteurs, les explications sont multiples et anciennes : de nouvelles priorités post-Covid, mais aussi et surtout un allongement du temps de travail, une baisse de motivation, un déficit de reconnaissance, une fuite des responsabilités... « Ce bénévolat qui était tourné vers les autres est moins en vogue parce que la société est elle-même moins tournée vers les autres. Du coup, on se replie sur soi » Séverine Bardaud et Denis Lafoux, coprésidents de la Fédération française des clubs omnisports « Être président, c'est être représentant légal, voire employeur. Tout le monde n'a pas cette fibre. Le trésorier, lui, est garant de la gestion comptable et financière, de l'utilisation des deniers publics », énumère Christophe Lepetit. « Aujourd'hui, on a un peu perdu le bénévolat désintéressé, abondent Séverine Bardaud et Denis Lafoux, coprésidents de la Fédération française des clubs omnisports, qui regroupe 625 structures. Ce bénévolat qui était tourné vers les autres est moins en vogue parce que la société est elle-même moins tournée vers les autres. Du coup, on se replie sur soi. » Et d'ajouter : « C'est aussi compliqué de s'engager dans une structure où on a la sensation de devoir tout faire. Quand tout est bien cadré dès le départ, cela soulage la modalité d'engagement. » Encore faut-il en avoir les moyens. À Nantes, Jean-Philippe Legal, le président des Foulées nantaises, le sait bien pour avoir renoncé à l'organisation en 2020 et 2021 à cause du Covid, puis en 2022 pour une pénurie de bénévoles. Cette année-là, à un mois de l'échéance, il manquait une centaine de personnes. « Cela peut paraître beaucoup, dit-il, mais, par expérience, ce n'est pas non plus rédhibitoire. On avait surtout dû jeter l'éponge car, pour la première fois, la préfecture nous demandait les documents très longtemps à l'avance et cela nous alourdit le travail. » L'annulation a provoqué des pertes financières autant qu'un électrochoc, et la course a pu reprendre ces dernières années. Dans le Doubs, Jean-Marc Vadam, président de longue date de l'Avenir cycliste rudipontain, a subi la même mésaventure en 2022, devant déprogrammer un test chronométré à cause d'une invalidation en préfecture. « Si nous voulons tuer le bénévolat, continuons ainsi », avait-il alors lâché. L'épreuve n'a plus jamais vu le jour. « On nous exige des choses impossibles à notre échelle, confie-t-il trois ans plus tard. C'est de pire en pire, les autorités prennent ceinture et bretelles pour ne prendre aucun risque. » Heureusement, dans son club, les bénévoles demeurent presque aussi nombreux que les licenciés (58). « On essaie de bien les soigner ! À chaque assemblée, on en récompense certains. » Du côté de Valence, Jean-Louis Cellier veille à mentionner le bénévolat dans les bilans financiers : « S'il se valorise à 10 euros de l'heure et qu'on a fait 1 200 heures, on a économisé 12 000 euros et il faut que cela se sache ». En 2018, le CDES avait évalué la valorisation du bénévolat sportif en France entre 5,2 et 10,1 milliards d'euros. Des avantages pour récompenser les bénévoles Le club de foot de Thaon-les-Vosges a trouvé un autre moyen d'impliquer ses jeunes licenciés avec la mise en place d'un pass bénévole depuis 2022. Le manager général Michaël Ruez précise : « Un tableau est rempli de missions chaque semaine et ils peuvent s'inscrire pour arbitrer, aider à ranger du matériel, être ramasseur de balle en National 3... Il y a un barème de points et cela leur donne droit à des lots. » Une gourde, une écharpe, un maillot, des pizzas, des réductions sur le prix de la licence ou la prise en charge de frais de formation. Le club réfléchit désormais à étendre le dispositif aux bénéficiaires du RSA. Dans la même veine, sur une dimension moindre, l'Étoile sportive oésienne, près de Tours, a lancé il y a cinq ans un bureau des jeunes, des U9 aux U18, qui se réunit tous les trimestres et qui est consulté sur différents projets. L'arrivée d'une mascotte, le planning des stages, l'organisation d'un tournoi... « Cela nous permet de fidéliser nos jeunes tout en les faisant devenir nos bénévoles, nos éducateurs ou nos arbitres de demain », se réjouit Thomas Rainereau, vice-président. Un jeune a déjà pris le sifflet, trois autres devraient suivre, et certains sont entrés au comité directeur du club. Le pétrole ne gît pas au bord des mains courantes, mais les idées fusent ici et là pour redynamiser les effectifs. Parmi les dernières initiatives en date, l'Office marmandais du sport, dans le Lot-et-Garonne, vient de baptiser sa « pépinière des bénévoles ». Un projet dans les cartons depuis un moment et enfin concrétisé. « On fait face à une population davantage tournée vers la consommation. C'est à la carte, au badge, remarquent Patrick Masip, président, et Jean-Pierre Chagne, référent. Notre idée n'est pas de s'adresser aux clubs, déjà débordés, mais aux personnes non engagées dans le milieu sportif. » À partir de l'été prochain, une plateforme numérique mettra en lien les associations et les volontaires, avec une liste de tâches à remplir de chaque côté. Une dizaine de personnes a répondu au premier appel, dont Thierry, de retour sur le territoire après une vie d'actif à Paris. « Avant cela, j'étais très impliqué dans le milieu sportif local, au rugby notamment, du temps d'Albert Ferrasse (ex-président de la FFR), se souvient-il. En revenant, je ne voulais pas m'engager de la même manière, en club, parce que c'est assez lourd. Le fait d'intervenir en fonction de ses disponibilités et sur des événements variés me convient très bien. J'ai été bénévole aux Jeux de Paris et j'ai repris goût au bénévolat, au lien social. Je n'ai qu'une hâte : cocher la prochaine date dans mon calendrier. » À lire aussi Le programme culturel de l'été Thierry Ardisson, le présentateur à qui Noah «n'a plus jamais voulu parler» Wargnier : «Avec Gaumont, vous vous sentez soutenu, encadré» Gaumont, 130 ans de sport