
Lula qualifie d'« arbitraires » les sanctions américaines contre les juges
Juan Sebastian SERRANO
Agence France-Presse
Jugé pour tentative de coup d'État contre l'actuel président de gauche Lula, Jair Bolsonaro, âgé de 70 ans et qui a dirigé le Brésil de 2019 à 2022, s'est vu contraint vendredi de porter un bracelet électronique et interdit de recourir aux réseaux sociaux.
Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a justifié ces mesures en lui reprochant d'inciter, avec son fils Eduardo, à des « actes hostiles » des États-Unis contre le Brésil et de tenter de faire « obstruction » au procès en cours, dont il a la charge.
PHOTO MATEUS BONOMI, ARCHIVES REUTERS
Jair Bolsonaro
En réaction, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé la révocation des visas pour les États-Unis de M. de Moraes, de l'ensemble des juges qui siègent au procès et de leurs parents proches.
Ces sanctions sont une « mesure arbitraire et complètement infondée des États-Unis », a dénoncé samedi le président Lula dans un communiqué de la présidence.
« L'interférence d'un pays dans le système judiciaire d'un autre est inacceptable et porte atteinte aux principes fondamentaux de respect et de souveraineté entre les nations », a-t-il ajouté.
Jair Bolsonaro a été surpris vendredi matin par une perquisition de la police à son domicile à Brasilia, puis conduit au secrétariat de la Justice de la capitale.
À la sortie, il a dénoncé devant une foule de journalistes une « suprême humiliation » après l'imposition du bracelet électronique.
Également interdit de contact avec ambassades et autorités étrangères et forcé de rester chez lui soir et week-end, il a nié tout projet de fuite.
À quelques semaines de la fin attendue de son procès, cette fracassante décision judiciaire intervient en pleine crise diplomatique et commerciale entre le Brésil et les États-Unis.
Tonnant contre une supposée « chasse aux sorcières », le président américain Donald Trump, 79 ans, a menacé la semaine dernière le Brésil de droits de douane supplémentaires de 50 % à partir du 1er août.
Lula, 79 ans, a défendu la « souveraineté » du plus grand pays d'Amérique latine et menacé de « réciprocité ». Dans un discours jeudi soir à la télévision nationale, il a réprouvé un « chantage inacceptable », tout en plaidant de nouveau pour la négociation.
Il a aussi qualifié de « traîtres à la patrie » « certains politiciens brésiliens » qui soutiennent les menaces américaines.
« Otage »
Dans un communiqué publié par les médias brésiliens, la défense de Jair Bolsonaro a estimé que les « graves mesures » judiciaires prises à son encontre avaient « été imposées en raison d'actes commis par d'autres ».
M. Bolsonaro est ciblé cette fois pour ses liens avec la Maison-Blanche et la mouvance trumpiste, dont la cheville ouvrière est son fils Eduardo.
Ce dernier vit actuellement aux États-Unis, où il plaide auprès des autorités américaines pour des sanctions contre la justice brésilienne.
C'est à ce titre qu'il fait, comme son père, l'objet d'une enquête spécifique au Brésil, pour des soupçons d'obstruction au procès pour tentative de coup d'État.
Sur le réseau social X, Eduardo Bolsonaro a accusé Alexandre de Moraes de prendre son père en « otage » en représailles aux « actions légitimes du gouvernement des États-Unis ».
Les deux hommes « incitent, encouragent et aident un gouvernement étranger à mener des actes hostiles contre le Brésil » et « tentent ostensiblement de soumettre le fonctionnement de la Cour suprême aux États-Unis d'Amérique », estime le juge Moraes.
M. Bolsonaro a en outre « reconnu avoir aidé financièrement » son fils en lui transférant quelque 360 000 dollars aux États-Unis, selon le magistrat, ce qui attesterait d'une « convergence d'objectifs ».
Il voit dans son procès une « persécution » et risque plus de 40 ans de prison. Le parquet a demandé mardi sa condamnation et celle de sept de ses collaborateurs de l'époque pour avoir essayé d'assurer leur « maintien autoritaire au pouvoir ».
M. Bolsonaro est en outre inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé pour le scrutin de 2022.
Plaidant pour une large amnistie, il espère faire annuler son inéligibilité pour concourir à la présidentielle de 2026.
Déjà au pouvoir de 2003 à 2010, Lula a redit vendredi sa volonté de briguer un quatrième mandat.
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La Presse
a day ago
- La Presse
Lula qualifie d'« arbitraires » les sanctions américaines contre les juges
(Brasilia) Luiz Inacio Lula da Silva a qualifié samedi d'« arbitraires » les sanctions américaines contre les juges du procès pour tentative de coup d'État de l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, soutenu par Donald Trump qui a lancé une guerre commerciale contre le Brésil. Juan Sebastian SERRANO Agence France-Presse Jugé pour tentative de coup d'État contre l'actuel président de gauche Lula, Jair Bolsonaro, âgé de 70 ans et qui a dirigé le Brésil de 2019 à 2022, s'est vu contraint vendredi de porter un bracelet électronique et interdit de recourir aux réseaux sociaux. Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a justifié ces mesures en lui reprochant d'inciter, avec son fils Eduardo, à des « actes hostiles » des États-Unis contre le Brésil et de tenter de faire « obstruction » au procès en cours, dont il a la charge. PHOTO MATEUS BONOMI, ARCHIVES REUTERS Jair Bolsonaro En réaction, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé la révocation des visas pour les États-Unis de M. de Moraes, de l'ensemble des juges qui siègent au procès et de leurs parents proches. Ces sanctions sont une « mesure arbitraire et complètement infondée des États-Unis », a dénoncé samedi le président Lula dans un communiqué de la présidence. « L'interférence d'un pays dans le système judiciaire d'un autre est inacceptable et porte atteinte aux principes fondamentaux de respect et de souveraineté entre les nations », a-t-il ajouté. Jair Bolsonaro a été surpris vendredi matin par une perquisition de la police à son domicile à Brasilia, puis conduit au secrétariat de la Justice de la capitale. À la sortie, il a dénoncé devant une foule de journalistes une « suprême humiliation » après l'imposition du bracelet électronique. Également interdit de contact avec ambassades et autorités étrangères et forcé de rester chez lui soir et week-end, il a nié tout projet de fuite. À quelques semaines de la fin attendue de son procès, cette fracassante décision judiciaire intervient en pleine crise diplomatique et commerciale entre le Brésil et les États-Unis. Tonnant contre une supposée « chasse aux sorcières », le président américain Donald Trump, 79 ans, a menacé la semaine dernière le Brésil de droits de douane supplémentaires de 50 % à partir du 1er août. Lula, 79 ans, a défendu la « souveraineté » du plus grand pays d'Amérique latine et menacé de « réciprocité ». Dans un discours jeudi soir à la télévision nationale, il a réprouvé un « chantage inacceptable », tout en plaidant de nouveau pour la négociation. Il a aussi qualifié de « traîtres à la patrie » « certains politiciens brésiliens » qui soutiennent les menaces américaines. « Otage » Dans un communiqué publié par les médias brésiliens, la défense de Jair Bolsonaro a estimé que les « graves mesures » judiciaires prises à son encontre avaient « été imposées en raison d'actes commis par d'autres ». M. Bolsonaro est ciblé cette fois pour ses liens avec la Maison-Blanche et la mouvance trumpiste, dont la cheville ouvrière est son fils Eduardo. Ce dernier vit actuellement aux États-Unis, où il plaide auprès des autorités américaines pour des sanctions contre la justice brésilienne. C'est à ce titre qu'il fait, comme son père, l'objet d'une enquête spécifique au Brésil, pour des soupçons d'obstruction au procès pour tentative de coup d'État. Sur le réseau social X, Eduardo Bolsonaro a accusé Alexandre de Moraes de prendre son père en « otage » en représailles aux « actions légitimes du gouvernement des États-Unis ». Les deux hommes « incitent, encouragent et aident un gouvernement étranger à mener des actes hostiles contre le Brésil » et « tentent ostensiblement de soumettre le fonctionnement de la Cour suprême aux États-Unis d'Amérique », estime le juge Moraes. M. Bolsonaro a en outre « reconnu avoir aidé financièrement » son fils en lui transférant quelque 360 000 dollars aux États-Unis, selon le magistrat, ce qui attesterait d'une « convergence d'objectifs ». Il voit dans son procès une « persécution » et risque plus de 40 ans de prison. Le parquet a demandé mardi sa condamnation et celle de sept de ses collaborateurs de l'époque pour avoir essayé d'assurer leur « maintien autoritaire au pouvoir ». M. Bolsonaro est en outre inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé pour le scrutin de 2022. Plaidant pour une large amnistie, il espère faire annuler son inéligibilité pour concourir à la présidentielle de 2026. Déjà au pouvoir de 2003 à 2010, Lula a redit vendredi sa volonté de briguer un quatrième mandat.


La Presse
2 days ago
- La Presse
La pression juridique s'accentue sur l'ancien président Bolsonaro
Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. (Brasilia) La pression judiciaire s'est accrue vendredi sur l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, malgré l'offensive de Donald Trump, qui en soutien à son allié d'extrême droite a lancé une guerre commerciale contre le Brésil. Juan Sebastian SERRANO Agence France-Presse Limité dans ses mouvements et dans son expression : jugé pour tentative de coup d'État contre l'actuel président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, l'ancien chef d'État (2019-2022), 70 ans, s'est vu contraint de porter un bracelet électronique et interdit de recourir aux réseaux sociaux. Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a justifié ces mesures en lui reprochant d'inciter, avec son fils Eduardo, à des « actes hostiles » des États-Unis contre le Brésil et de tenter de faire « obstruction » au procès en cours, dont il a la charge. PHOTO EVARISTO SA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Eduardo Bolsonaro, le fils de Jair Bolsonaro En réaction, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé la révocation des visas pour les États-Unis de M. de Moraes, de l'ensemble des juges qui siègent au procès et de leurs parents proches. « La chasse aux sorcières politique du juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes contre Jair Bolsonaro a créé une persécution et une censure telles qu'elles ne violent pas seulement les droits fondamentaux des Brésiliens, mais s'étendent au-delà des côtes brésiliennes pour atteindre les Américains », a-t-il développé dans un communiqué. Jair Bolsonaro a été surpris vendredi matin par une perquisition de la police à son domicile à Brasilia, puis conduit au secrétariat de la Justice de la capitale. À la sortie, il a dénoncé devant une foule de journalistes une « suprême humiliation » après l'imposition du bracelet électronique. Également interdit de contact avec ambassades et autorités étrangères et forcé de rester chez lui soir et week-end, il a nié tout projet de fuite : « Je n'ai jamais pensé quitter le Brésil, je n'ai jamais pensé me réfugier dans une ambassade ». À quelques semaines de la fin attendue de son procès, cette fracassante décision judiciaire intervient en pleine crise diplomatique et commerciale entre le Brésil et les États-Unis. Tonnant contre une supposée « chasse aux sorcières », le président américain Donald Trump, 79 ans, a menacé la semaine dernière le Brésil de droits de douane supplémentaires de 50 % à partir du 1er août. PHOTO ERALDO PERES, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva Lula, 79 ans, a défendu la « souveraineté » du plus grand pays d'Amérique latine et menacé de « réciprocité ». Dans un discours jeudi soir à la télévision nationale, il a réprouvé un « chantage inacceptable », tout en plaidant de nouveau pour la négociation. Il a aussi qualifié de « traîtres à la patrie » « certains politiciens brésiliens » qui soutiennent les menaces américaines. « Otage » Dans un communiqué publié par les médias brésiliens, la défense de Jair Bolsonaro a estimé que les « graves mesures » judiciaires prises à son encontre « ont été imposées en raison d'actes commis par d'autres ». M. Bolsonaro est ciblé cette fois pour ses liens avec la Maison-Blanche et la mouvance trumpiste, dont la cheville ouvrière est son fils Eduardo. Ce dernier vit actuellement aux États-Unis, où il plaide auprès des autorités américaines pour des sanctions contre la justice brésilienne. C'est à ce titre qu'il fait, comme son père, l'objet d'une enquête spécifique au Brésil, pour des soupçons d'obstruction au procès pour tentative de coup d'État. Sur le réseau social X, Eduardo Bolsonaro a accusé Alexandre de Moraes de prendre son père en « otage » en représailles aux « actions légitimes du gouvernement des États-Unis ». Les deux hommes « incitent, encouragent et aident un gouvernement étranger à mener des actes hostiles contre le Brésil » et « tentent ostensiblement de soumettre le fonctionnement de la Cour suprême aux États-Unis d'Amérique », estime le juge Moraes. M. Bolsonaro a en outre « reconnu avoir aidé financièrement » son fils en lui transférant quelque 360 000 dollars aux États-Unis, selon le magistrat, ce qui attesterait d'une « convergence d'objectifs ». Au domicile de l'ancien président ont par ailleurs été trouvés « 7000 reais (environ 1700 $ CAN) et à peu près 14 000 dollars US », de son propre aveu. Il nie toute irrégularité. Il voit dans son procès une « persécution » et risque plus de 40 ans de prison. Le parquet a demandé mardi sa condamnation et celle de sept de ses collaborateurs de l'époque pour avoir essayé d'assurer leur « maintien autoritaire au pouvoir ». M. Bolsonaro est en outre inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé pour le scrutin de 2022. Plaidant pour une large amnistie, il espère faire annuler son inéligibilité pour concourir à la présidentielle de 2026. Déjà au pouvoir de 2003 à 2010, Lula a redit vendredi sa volonté de briguer un quatrième mandat. « Je ne vais pas rendre ce pays à cette bande de fous », a-t-il dit lors d'un évènement public dans le nord-est du pays.


La Presse
2 days ago
- La Presse
L'ancien président Bolsonaro doit porter un bracelet électronique
(São Paulo) L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro a reçu l'ordre de porter un bracelet électronique, a annoncé vendredi son service de presse. Gabriela Sá Pessoa Associated Press Cette décision survient alors que la police fédérale a perquisitionné son domicile et le siège de son parti à Brasília, selon des personnes au courant de l'ordonnance. Les médias locaux ont rapporté que M. Bolsonaro se voit également interdire d'utiliser les réseaux sociaux ou de contacter d'autres personnes faisant l'objet d'une enquête de la Cour suprême fédérale, notamment son fils, Eduardo Bolsonaro, un député brésilien résidant actuellement aux États-Unis et connu pour ses liens étroits avec le président américain Donald Trump. Un communiqué de la police indique que les agents de Brasília ont exécuté « deux mandats de perquisition et de saisie, en plus de mesures de précaution autres que l'arrestation, conformément à une décision de la Cour suprême ». Le communiqué ne mentionne pas le nom de Jair Bolsonaro. M. Bolsonaro est actuellement jugé par la Cour suprême et accusé d'avoir mené une tentative présumée de coup d'État visant à renverser l'élection de 2022, lors de laquelle il a été battu par le président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva. Des images aériennes en direct des chaînes de télévision locales ont montré des véhicules de la police fédérale devant la résidence de M. Bolsonaro à Brasília. Le député Sóstenes Cavalcante, chef du parti de M. Bolsonaro à la Chambre des représentants, a déclaré à l'Associated Press que des policiers avaient également perquisitionné le bureau de M. Bolsonaro au siège du parti. Il a décrit cette opération comme « un nouveau chapitre de la persécution des conservateurs et des personnalités de droite » au Brésil. Un avocat de M. Bolsonaro n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Mardi, le procureur général du Brésil, Paulo Gonet, a indiqué dans un rapport à la Cour suprême que « les preuves sont claires : l'accusé a agi systématiquement, tout au long de son mandat et après sa défaite électorale, pour inciter à l'insurrection et à la déstabilisation de l'État de droit démocratique ». M. Bolsonaro a qualifié le procès de « chasse aux sorcières » sur le réseau social X, reprenant une expression utilisée par le président Trump lorsqu'il a pris la défense de son allié sud-américain. La semaine dernière, M. Trump a imposé des droits de douane de 50 % sur les importations au Brésil, liant ainsi directement ces droits au procès de M. Bolsonaro. Le président américain a accueilli l'ancien président brésilien dans sa station balnéaire de Mar-a-Lago lorsqu'ils étaient tous deux au pouvoir en 2020. Donald Trump a comparé la situation du Brésilien à la sienne. Mardi, s'adressant aux journalistes à la Maison-Blanche, M. Trump a réitéré l'affirmation selon laquelle le procès était une « chasse aux sorcières ».