
Congé forcé pour 139 employés critiques des politiques de Trump
Melina Walling
Associated Press
Dans une lettre rendue publique lundi, les employés ont écrit que l'agence ne remplissait plus sa mission de protection de la santé humaine et de l'environnement. Cette lettre constituait une critique publique rare de la part d'employés de l'agence, conscients qu'ils risquaient de subir des représailles s'ils s'exprimaient contre l'affaiblissement du financement et du soutien fédéral aux sciences du climat, de l'environnement et de la santé.
Dans un communiqué publié jeudi, l'APE a dit appliquer une « tolérance zéro à l'égard des fonctionnaires de carrière qui sapent, sabotent et compromettent illégalement » le programme de l'administration Trump.
Les employés ont été informés qu'ils seraient placés en « statut temporaire, sans fonction et rémunéré » pour les deux prochaines semaines, dans l'attente d'une « enquête administrative », selon une copie du courriel obtenue par l'Associated Press (AP).
« Il est important que vous compreniez qu'il ne s'agit pas d'une mesure disciplinaire », peut-on lire dans le courriel.
Plus de 170 employés de l'APE ont signé la déclaration de désaccord, et une centaine d'autres l'ont signé anonymement par crainte de représailles, selon Jeremy Berg, ancien rédacteur en chef du magazine « Science ». Celui-ci n'est pas un employé de l'APE, mais compte parmi les scientifiques et universitaires non affiliés à l'APE à avoir également signé.
Des scientifiques des Instituts nationaux de santé (NIH) ont pris une mesure similaire plus tôt en juin, mais M. Berg a affirmé ne pas avoir connaissance d'un seul cas aux NIH ayant été placé en congé administratif similaire.
Sous la direction de l'administrateur Lee Zeldin, l'APE a réduit le financement des améliorations environnementales dans les communautés minoritaires, s'est engagée à abroger les réglementations fédérales visant à réduire la pollution atmosphérique dans les parcs nationaux et les réserves tribales, souhaite annuler l'interdiction d'un type d'amiante et propose d'abroger les règles limitant les émissions de gaz à effet de serre provenant des centrales électriques au charbon et au gaz naturel.
M. Zeldin a entamé la réorganisation du bureau de recherche et développement de l'agence dans le cadre de ses efforts pour réduire son budget et vider de sa substance son étude sur le changement climatique et la justice environnementale. Il cherche également à abroger les règles antipollution qui, selon une enquête de l'AP, permettraient de sauver 30 000 vies et 275 milliards US chaque année.
L'APE a répondu à la lettre des employés en début de semaine en déclarant que les décisions politiques « résultent d'un processus au cours duquel l'administrateur Zeldin est informé des dernières recherches et des dernières avancées scientifiques par les professionnels de l'APE, dont la grande majorité sont des professionnels accomplis et fiers du travail accompli par cette agence au quotidien. »
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