Seine-Maritime : après un an d'attente, le centre aqualudique de Belbeuf ouvre ses portes sans système de filtration novateur
Une sombre histoire de filtration a fait capoter les plans des élus, regroupés dans le Syndicat intercommunal du centre aqualudique du plateau est (Sicaper), qui ont décidé de baptiser ce nouveau centre O'Cape (Océane Centre aqualudique du plateau est) et de confier sa gestion à Récréa, groupe qui gère notamment le centre aquatique olympique de Saint-Denis, où se sont déroulées des épreuves des Jeux olympiques de Paris 2024.
Un an et un million d'euros plus tard
La décision qui aura causé autant de retard a été prise en 2012. Le choix est alors fait de proposer un système innovant de filtration biominéral, afin que les baigneurs et les personnels ne soient pas agressés par le chlore. Un dispositif qui n'existe alors pas en France pour des établissements publics, sauf sur un bassin extérieur à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Mais, rassurés par leur architecte et des échanges avec le ministère de la Santé, les dix maires de l'époque valident ce choix.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) doit cependant donner son feu vert pour que le centre aquatique s'ouvre au public. Ce qu'elle refuse de faire alors que les travaux, lancés en octobre 2021, avancent. Le couperet de l'Anses tombe enfin, en mai 2024, un an après la date initiale d'ouverture des bassins. En deux mots, l'agence considère que l'eau traitée par ce dispositif est « désinfectée, mais pas désinfectante ». Un résultat insuffisant pour la santé publique.
Face à ce blocage, les maires sont forcés de faire demi-tour. Ils optent pour une filtration à perlite (sorte de roche volcanique) et électrolyse de sel avec production de chlore. Le même dispositif que pour les piscines des Jeux olympiques à Paris. Résultat : une année perdue de plus et, surtout, 1 million d'euros ajoutés à la facture, qui s'élève aujourd'hui « à 19 millions, dont 6 millions de subventions », chiffre Jean-Guy Lecouteux, maire de Belbeuf et président du Sicaper.
Ce jeudi 31 juillet, lors d'une visite avant l'ouverture officielle au public, il ne mâche pas ses mots : « Aujourd'hui, je suis vraiment heureux qu'on puisse enfin ouvrir. J'en veux seulement à l'Anses, qui a mis trois ans à prendre une décision tranchée et qui n'a même pas eu le respect, après le rapport, de nous envoyer un courrier personnalisé pour nous avertir. »
Un espace bien-être à partir de septembre
Mais tout cela sera bientôt de l'eau sous les ponts. Le nouveau centre O'Cape, dirigé par Jordany Scyllon, emploie en effet une trentaine de personnes, dont huit maîtres nageurs, qui ont tout préparé pour atteindre l'objectif d'au moins 220 000 entrées en année pleine.
Ainsi, les nageurs normands vont bénéficier d'une structure sur 3 500 m2 d'emprise au sol, avec un accueil où il sera possible d'acheter des maillots de bain, des bonnets et des lunettes. Pas moins de 1 100 casiers à code ont été installés pour accueillir leurs affaires.
Une fois dans l'enceinte, ils pourront accéder à un bassin ludique de 1,20 m de profondeur, d'une spacieuse pataugeoire pour les plus petits, d'un grand bassin avec ses six couloirs de 25 m de long et, pour la bronzette, à un espace extérieur comprenant 400 m2 de plages minéralisées et 1 400 m2 de solarium végétalisé.
Ça, c'est dans un premier temps. Car, O'Cape ne sera ouvert en intégralité qu'à partir du samedi 13 septembre, date de l'inauguration de son espace bien-être, comprenant un hammam, un sauna, deux douches sensorielles, un bassin de relaxation et une salle de repos.
À partir du 1er octobre, ce sera le tour des écoliers de venir plonger dans le nouvel établissement. « Toutes les classes de la grande section de maternelle au CM2 iront à la piscine », souligne Jean-Guy Lecouteux, avant de préciser qu'il « restera aussi de la place pour d'autres communes. Pour les associations, nous verrons au cas par cas, car il n'en existe pas encore ».
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