
La scène Véga de Paléo cache une histoire étonnante
Au moment de faire sa révolution, en 2022, le festival avait dévoilé cette innovation majeure. Visite guidée d'une scène pleine de surprises. Publié aujourd'hui à 12h25
Depuis 2022, Véga est la deuxième scène de Paléo en termes de capacité. Elle peut accueillir jusqu'à 20'000 personnes selon les conditions.
Florian Cella
En bref:
Depuis 2022, elle est la deuxième scène de Paléo en termes de capacité – avec pas moins de 20'000 personnes. On le sait moins, mais Véga a aussi une histoire pour le moins rocambolesque. Stéphane Python , responsable des constructions depuis les années 90, est le gardien de tous ses secrets. Il nous fait une visite guidée, à dix jours du coup d'envoi du festival, alors que le montage bat son plein.
Stéphane Python est le responsable des constructions depuis trente-cinq ans environ.
Florian Cella Avant Nyon, Belfort
Si elle est née et a fait son baptême du feu à Paléo, la scène Véga est une sacrée globe-trotteuse, puisqu'elle est régulièrement louée par d'autres manifestations. «C'est en train de devenir une référence au niveau européen», résume Stéphane Python non sans fierté, sur le chemin qui mène du «chalet des constructions», près de l'installation au nord-est du terrain.
Iron Maiden à Belfort, le 3 juillet.
AFP
Avant d'arriver sur la plaine de l'Asse en début de semaine, Véga a ainsi servi de scène principale aux Eurockéennes de Belfort, début juillet. «En la voyant pour la première fois en 2022, les organisateurs jurassiens se sont dit qu'elle était quand même pas mal foutue! Elle est haute, elle attire l'œil de loin, elle a de la gueule… Et elle est particulièrement pratique à utiliser pour de nouvelles productions, toujours plus grandes et avec des décors imposants.»
Une innovation technologique, véritable prouesse visuelle, qu'on doit à l'entreprise française NTS, référence dans la conception et l'installation de structures scéniques. Pour l'instant, Paléo, qui n'est pas propriétaire de la scène, a signé un accord avec le concepteur pour cinq éditions durant lesquelles la très prisée Véga sera louée au même prix. Un montant qui reste d'ailleurs confidentiel, tout comme sa prochaine destination sur la route des festivals. Un bébé né pendant le Covid
«Les premières réflexions quant à une scène de ce genre remontent à vingt ans, se souvient Stéphane Python. Ce n'est qu'au bout d'une dizaine d'années, en 2017, qu'on a commencé à travailler sur ce qu'on a appelé «le grand chambardement.»
La scène Véga a beau faire le tour des festivals d'Europe, elle n'a pas toujours eu apparence identique.
Florian Cella
Ces réflexions, qui concernaient le réaménagement des terrains du festival, avaient été contraintes par le projet de la compagnie ferroviaire du Nyon-Saint-Cergue de construire un dépôt atelier sur le site de l'Asse.
Fin 2019, les organisateurs présentaient les contours que prendrait le festival dans le futur. On apprenait entre autres que dès 2020, les Arches laisseraient place à une nouvelle scène «d'une capacité de 5000 à 18'000 spectateurs».
On le sait, la pandémie de Covid-19 a repoussé cette spectaculaire mue, en interrompant le festival pendant deux ans. Mais ce hiatus a aussi eu du bon, en permettant de penser, dessiner et construire la scène Véga. «On a eu tout plein de temps pour réfléchir. C'est donc durant ces deux années que Véga a été conçue», souligne Stéphane Python. Une vingtaine de pros pour le montage
Il faut près de deux semaines pour monter ce monstre de 150 tonnes, contre environ une semaine pour le démontage. Au total, ce sont 25 professionnels qui œuvrent quotidiennement pour que Véga se déploie à temps sur la plaine de l'Asse. Ce jour-là, à dix jours du coup d'envoi de la manifestation, on est forcément impressionnés en les observant munis de baudriers et perchés à plus de 20 mètres de haut, s'attelant à emballer la puissante structure métallique d'une vaste bâche.
Vingt-cinq professionnels travaillent près de deux semaines au montage de Véga.
Florian Cella / Tamedia
«Lundi, ils démontaient les bâches à Belfort; mardi, elles étaient mises dans un camion; mercredi, elles ont été livrées à Nyon après le passage à la douane, et d'ici à dimanche, elles auront fini d'être installées, énumère le responsable des constructions. Dessiner ou financer une installation du style, c'est une chose; savoir comment la monter, c'est le fruit d'un savoir-faire exceptionnel. Vous n'avez pas le droit à l'erreur.» Un transit pour des dizaines de camions
Derrière le monstre, à l'abri des regards, une grande place recouverte d'un revêtement étanche est le théâtre d'innombrables va-et-vient de camions – «une dizaine de semi-remorques liés à Véga chaque jour!» – transportant le matériel des artistes. Juste à côté, Stéphane Python désigne une zone un peu plus large qui accueille les «Tour Bus» des têtes d'affiche et de leurs équipes.
Derrière le monstre, une grande place recouverte d'un revêtement étanche est le théâtre d'innombrables va-et-vient de camions.
Florian Cella / Tamedia
Sous la scène, une forêt ultradense d'échafaudages et de poutres en bois, auxquels les dizaines de bénévoles affectés à cette scène accrochent leurs hamacs. Histoire de pouvoir voler quelques heures de sommeil ici et là, quand leur emploi du temps leur en laisse la chance.
Les bénévoles affectés à la scène Véga accrochent leur hamac sous l'installation.
Florian Cella / Tamedia Une configuration hypermodulable
Avec sa belle hauteur de 23 mètres, tout est fait pour pouvoir y suspendre des éléments de décor, de son ou de lumière. Résistance maximum? «Quarante tonnes!». L'infrastructure est aussi très modulable. «D'un lieu à l'autre, elle est toujours construite un petit peu différemment et chaque événement peut apporter sa patte», note Stéphane Python. Pourquoi «Véga»?
Le nom de la scène est celui de l'étoile la plus lumineuse de la constellation de la Lyre. «C'est également la deuxième étoile à avoir été photographiée par l'humain après le soleil», glisse Bastien Bento, responsable de la communication de Paléo. Au sein d'autres festivals, la structure ne garde toutefois pas le même nom. Au Cabaret Vert, festival de Charleville-Mézières (F), elle se nomme «Zanzibar». Aux Eurockéennes, c'est tout simplement la Grande Scène. Public éparpillé
Concert de Sean Paul en 2024 à Véga. Les curieux observent le chanteur de loin.
Pierre Albouy
En 2024, on prenait conscience d'une menue faiblesse de la scène (ou plutôt de son emplacement) durant le concert du chanteur de dancehall Sean Paul. Alors que les fans inconditionnels étaient concentrés sur l'avant, de nombreux curieux ou simples gens de passage ont eu tendance à bloquer l'accès vers le cœur de la fosse en restant postés sur l'arrière du terrain, donnant un sentiment d'éparpillement. «C'est généralement le cas avec des concerts ultrafédérateurs, reconnaît Stéphane Python. Cette année, nous avons donc choisi d'enlever une imposante structure pour les bénévoles qui se trouvait en face de Véga, justement pour favoriser l'accès des festivaliers.»
Davantage sur le Paléo Festival
Marine Dupasquier est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2020 et couvre essentiellement la région de Nyon. Sensible aux thématiques locales, elle a effectué ses premières piges au Journal de Morges. Plus d'infos
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24 Heures
7 hours ago
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Au Montreux Jazz, Christian Sands transforme le jazz en rituel puissant
Accueil | Culture | Festivals | Le nouveau prodige du piano vient en trio au MJF démontrer un art virtuose qui fait le lien entre les racines du jazz et les musiques du temps présent. Interview. Publié aujourd'hui à 13h59 Le pianiste Christian Sands, cinq fois nominé aux Grammy Awards, fait ses débuts à Montreux. Anna Webber En bref: Il a 36 ans, Christian Sands, l'homme de New Haven. Et ce virtuose, capable d'explorer l'aventure au piano du jazz, du swing au be-bop, des rythmes latins aux sonorités plus contemporaines, influencé par le rap ou la house, est aujourd'hui considéré comme l'un des avenirs de l'instrument. Mis devant un clavier à 4 ans, professionnel à 10, cinq fois nominé aux Grammy Awards , Sands impressionne par sa manière de créer du lien entre l'histoire et sa façon moderne, souvent originale, de raconter des histoires au piano: un album consacré au thème de l'eau et de la fluidité («Be Water», en 2020), un autre, suite à des affres personnelles, à la thématique de la perte et du deuil (le splendide «Embracing Dawn», l'an dernier). Il sera pour la première fois à Montreux, sur la Scène du Casino, ce samedi, en trio, avec Jonathan Muir-Cotton à la contrebasse et Tyson Jackson aux tambours. En attendant, quelque part dans le Connecticut, son téléphone sonne. Quels sont les pianistes qui vous viennent à l'esprit, si on parle d'influences? Il n'y a pas qu'un seul nom qui m'inspirerait. C'est plutôt l'inverse: ils m'influencent tous. L'histoire de la musique est mon professeur. Je peux citer des noms comme Herbie Hancock, McCoy Tyner ou Keith Jarrett. Il y a certaines choses qu'ils font que j'aime et que j'ai adaptées à mon jeu. Le lyrisme de Keith Jarrett, le courage harmonique d'Herbie Hancock ou la force et la puissance de McCoy Tyner. L'inventivité d'Erroll Garner. L'histoire est ma plus grande source d'inspiration. Pourquoi ces albums à thème, l'eau, ou récemment le deuil? J'essaie de créer des histoires que les gens peuvent comprendre. En tant qu'artiste, nous sommes des conteurs. C'est notre travail de raconter les histoires de notre peuple, de l'humanité, et d'être honnêtes et ouverts dans notre démarche. Chaque album que j'ai créé est le reflet d'une expérience que j'ai vécue et à laquelle d'autres peuvent s'identifier. Si vous prenez «Embracing Dawn», par exemple, on y parle certes de la perte, mais c'est un album optimiste. J'ai commencé ce disque dans la tristesse, essayant de surmonter mon chagrin. Mais à la fin de la création, j'ai trouvé le triomphe. Donc, cet album parle vraiment de triomphe. Il s'agit de traverser des épreuves pour devenir meilleur, pour embrasser la prochaine étape de sa vie. C'est vraiment le sujet. Il ne s'agit pas de chagrin, mais de triomphe. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Comment conciliez-vous la tradition et l'innovation dans vos compositions? Quand on pense au jazz, on ne pense pas nécessairement aux structures harmoniques, ni aux lignes mélodiques. Quand on écoute Charlie Parker, pour qui joue-t-il? Quand on écoute Thelonious Monk, pour qui joue-t-il? Quand j'écris ma musique, je joue pour les gens. Je joue pour les histoires que nous avons vécues. Ou, quand on pense au thème latin de «Manteca», par exemple, à ce qui se passait alors dans le jazz: la rencontre de deux mondes à travers la musique de Gillespie. Il y a une histoire derrière, une histoire de famille, une histoire d'humanité, une histoire de personnes. Le jeune public, aujourd'hui, est plus hip-hop que be-bop: vos histoires lui parlent-elles encore? Le jazz, comme toute musique, reste toujours nouveau. Et le jazz était le rap de l'époque. Du swing au be-bop, tout évolue vers le hip-hop, le rap en est une extension de plus. C'est maintenant avec de la poésie, avec des mots. Mais quand on écoute quelqu'un comme Kendrick Lamar, par exemple, il me rappelle tellement John Coltrane. Parce qu'il y a de la poésie. Il y a de l'honnêteté. Il y a une soif d'apprendre. Il y a une belle façon de mélanger différents styles et influences du monde entier. Le hip-hop, c'était la même chose que le jazz. Il est né du besoin de s'exprimer quand on ne pouvait pas le faire autrement. C'est le même appel. J'ai récemment lu un article dans lequel Kendrick Lamar parlait de musique avec Quincy Jones, et c'était magnifique. Quelle place le jazz peut-il alors encore occuper dans le monde d'aujourd'hui? Certains rôles de référence. Le jazz vous enseigne ce vers quoi tendre, l'excellence de quelque chose. La plupart des musiciens de jazz, sinon tous, sont très doués dans leur art, c'est un savoir-faire qui s'acquiert tout au long de la vie. Et je ne crois pas que l'influence soit uniquement sonore. Elle est beaucoup plus grande sur la manière de se comporter: le jazz est cool. En matière de mode et d'expression aussi. Sans le jazz, il n'y aurait pas certains vêtements, certains styles. En ce moment, je m'intéresse parfois à la mode, il y a ce style très populaire avec des pantalons larges. Mais on peut remonter jusqu'aux costumes de Dizzy Gillespie ou de Duke Ellington. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas forcément visibles au premier abord. Je suis convaincu que le jazz est la forme d'art la plus influente après la musique classique. C'est l'expérience humaine la plus présente que l'on puisse exprimer autrement que par la respiration et la parole. Vous étiez un genre d'enfant prodige. Est-ce que vous avez parfois songé à faire autre chose que de la musique? Bien sûr. Surtout quand on fait ça depuis si longtemps, il est naturel de penser à d'autres aventures. Quand j'ai déménagé à Los Angeles, je me suis intéressé au théâtre pendant un moment. Et lorsque j'étais enfant, je peignais pas mal, je faisais aussi du sport, du basket et du tir à l'arc (rires). Mais je n'ai jamais ressenti la même excitation qu'en jouant du jazz. Et quand j'entends le son de la cymbale qui swingue, ça me rend toujours si heureux. Alors je reviens au jazz. C'est ma maison. Montreux, ça représente quelque chose de particulier? Pour moi, le Festival de jazz de Montreux représente le summum de l'excellence. C'est comme une rencontre entre les plus grands esprits créatifs et les sons, réunis en un seul endroit. C'est un endroit merveilleux où pouvoir se produire. Je suis très honoré et très ému de pouvoir venir m'exprimer musicalement dans cet espace, et d'y contribuer. Je fais mienne cette phrase d'Art Blakey: «Tout endroit où l'on joue du jazz est un lieu sacré.» Et l'un des lieux les plus sacrés de l'histoire de l'humanité est ici. Christian Sands Trio, Montreux Jazz Festival, samedi 19 juillet, Casino, dès 20 h 30. Programme complet et billetterie sur Plus sur le Montreux Jazz Festival Christophe Passer, né à Fribourg, travaille au Matin Dimanche depuis 2014, après être passé notamment par le Nouveau Quotidien et L'Illustré. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
8 hours ago
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Au sommet du Mont-Tendre, la buvette cultive son authenticité
Accueil | Vaud | Séries d'été | Christine et Christophe Morel ont repris l'alpage propriété de leur village il y a deux ans. Ils s'y occupent aussi bien des vaches que des petits plats dans un cadre rustique. Publié aujourd'hui à 13h13 Christine et Christophe Morel soignent l'accueil et les petits plats d'une véritable buvette à l'ancienne à quelques pas du sommet du Mont-Tendre qui voit défiler aussi bien les marcheurs amateurs que les traileurs en quête de performances. Yvain Genevay / Tamedia En bref: Ce n'est pas une autoroute qui mène à la Buvette du Mont-Tendre . Et qu'on y monte à pied ou en voiture, une certaine patience est de mise. La buvette, qui fait partie de l'alpage , se dévoile comme par magie au dernier moment, une fois franchi le dernier petit lacet qui conduit depuis Montricher. C'est depuis la fameuse cantine des ges – qui accueille de multiples manifestations tout en haut du village – que la route démarre, avec une pause presque obligatoire à mi-chemin sur le banc qui offre une vue incroyable du Moléson au Jet d'eau de Genève, ou presque! Sur ces crêtes du Jura vaudois qui font le grand écart entre la vallée de Joux et le district de Morges, plusieurs buvettes ont cédé aux désirs de l'horlogerie afin d'y amener la clientèle dans un cadre cosy . Celle du Mont-Tendre a conservé un côté authentique, comme l'entrée qui donne sur… la cuisine et son vieux carrelage d'époque. Les visiteurs qui passent la porte de la buvette tombent d'abord en pleine cuisine, où Matteo Morel et l'aide de cuisine Monica s'activent pour servir les visiteurs qui courent les buvettes d'alpage en cet été caniculaire. Yvain Genevay / Tamedia Le silence puis la montée d'adrénaline La bâtisse est propriété de la Commune et sa gestion est confiée au Syndicat d'alpage qui en choisit les gérants. Pour la deuxième saison, Christine et Christophe Morel sont à la baguette, selon un cahier des charges très précis: être au four et au moulin et se serrer les coudes. «Lorsqu'on se réveille, on ne sait jamais ce que la journée va nous réserver», explique l'enseignante, qui s'offre à nouveau cette parenthèse de cinq mois. Son mari, monteur externe chez Bobst, a pris un congé sans solde pour partager cette aventure qui le voit passer de la surveillance des 233 vaches à l'entretien des clôtures, en passant par le coup de feu du midi et du soir. «Se retrouver là, au milieu de la nature, partir le matin avec son vélo et son bâton, je ne vois pas bien ce qu'il peut y avoir de mieux», glisse celui qui est préposé au four, en compagnie de Matteo, leur fils de 22 ans, saisonnier de luxe. Propriété de la Commune de Montricher, la buvette du Mont-Tendre se trouve seulement à vingt minutes du sommet, ce qui vaut le déplacement. Le retour à pied au village est estimé à deux heures et quart environ. Yvain Genevay / Tamedia Car en plus de Monica, aide de cuisine, l'affaire se vit en famille. Surtout quand la météo se la joue en mode canicule et qu'il faut du renfort en urgence pour servir plus de 100 convives un jour de week-end. «Le Mont-Tendre n'est pas sur un lieu de passage, il faut vraiment vouloir y venir, confie Christine. C'est assez fantastique de voir ce petit théâtre se mettre en place, les gens qui arrivent sans qu'on ne sache trop comment ils ont eu connaissance du lieu. Il n'y a pas un bruit et, d'un coup, l'adrénaline est au rendez-vous pour quelques heures.» La spécialité maison concoctée par la tenancière des lieux Christine Morel: le burger du Mont-Tendre, avec sa tomme fondante entourée de lard. Un must! Yvain Genevay / Tamedia Le terroir proche en vedette Sur place, les vingt minutes à pied qui mènent à la pointe du Mont-Tendre, sans difficulté majeure, se justifient aussi bien pour se mettre en appétit que comme balade digestive. Le soir, on peut aussi prendre l'apéritif sur la terrasse, se faire saluer parfois par un planeur, et manger à l'intérieur. Pour les amateurs de découverte, il convient de se laisser surprendre par le burger de la maison avec salade (23 fr.) imaginé par Christine: le bœuf est remplacé par une tomme fondante et lardée. «J'ai tâtonné, je l'ai servi à la maison un soir d'hiver et la famille m'a dit que c'était OK pour le mettre à la carte. Et c'est un petit succès!» se réjouit-elle. 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Infos sur Le Mont-Tendre: paradis du trail, pas des skieurs! Si une bonne partie de la clientèle «monte» en voiture pour déguster la fondue ou simplement prendre le frais, il est étonnant de voir passer sous le nez à cette altitude des coureurs qui ne s'attardent pas trop autour d'une bière ni d'une meringue à la crème double. Il faut dire que pour les sportifs de la région, l'itinéraire aussi vallonné qu'exigeant est parfait pour pratiquer le trail et s'entraîner par exemple pour Sierre-Zinal ou le redoutable Trail de la vallée de Joux, de 6 à 68 kilomètres! C'est pourtant le ski qui a fait – un temps – rêver les habitants des alentours. Il y a pile soixante-cinq ans, une mise à l'enquête était déposée pour créer un téléphérique entre Montricher et le Mont-Tendre où «à terme, un restaurant pourrait accueillir au sommet les 800 personnes à l'heure amenées par les mêmes cabines qu'au Roc d'Orsay, en plus de trois téléskis». Le projet, jugé comme «une vue de l'esprit fort coûteuse», a été abandonné quelques années plus tard, laissant l'alpage du Mont-Tendre et sa buvette à leur quiétude. De nos jours, cela n'a pas de prix. La buvette d'alpage en série d'été Cédric Jotterand est journaliste à la rubrique vaudoise, responsable du bureau de Morges. Il est par ailleurs rédacteur en chef du Journal de Morges, lauréat du Prix BZ du journalisme local. Plus d'infos @JotterandC Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
10 hours ago
- 24 Heures
Succès record pour le Montreux Jazz qui prépare déjà sa grande métamorphose
L'édition 2025 a rassemblé 250 000 visiteurs pour des taux de remplissage record. L'an prochain, la 60e aura le visage d'un Centre de Congrès remis à neuf. Publié aujourd'hui à 10h59 Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz Festival. «Il restera beaucoup de choses de ce que nous avons appris «hors les murs« durant deux ans.» Yvain Genevay / Tamedia En bref: Malgré la pluie, le beau temps. Bien que chamboulé par une météo parfois humide , la 59e édition du Montreux Jazz , la deuxième posée sur le Léman et sous les nuages, n'a pas pris l'eau – au contraire de Benson Boone, dont le plongeon dans le lac, à peine sorti de son concert, aura généré un joli buzz mondial. Le genre d'images miraculeuses pour la promotion du festival et de sa ville. Le premier est heureux, qui annonce 93% de taux de remplissage de ses deux scènes payantes et 250 000 personnes ayant foulé ses quais du 4 au 19 juillet. La seconde est rassurée: la vadrouille urbaine du MJF, promis juré, prendra fin l'an prochain avec son retour dans le Centre de Congrès revitalisé. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Les grognes riveraines, cela dit, furent moins nombreuses que l'année dernière. «Sans doute parce que les gens avaient reçu l'assurance que cette configuration serait éphémère», suppose le directeur Mathieu Jaton. Qui se réjouit de retrouver un Centre 2M2C tout neuf à l'occasion du 60e anniversaire, l'an prochain. Le nouveau Centre de Congrès va-t-il modifier le visage du MJF? Absolument. Je corrige des choses que j'ai entendues: le Stravinski ne change pas – il n'a jamais prévu de changer. En revanche, le bâtiment change fondamentalement, c'est-à-dire que plus aucun accès, plus aucune terrasse ne seront comme avant. Il n'y aura plus d'escaliers en colimaçons mais deux immenses escaliers croisés. Le hall principal n'est plus le même, les deux bâtiments seront connectés avec des terrasses, avec un accès direct sur les quais, une connexion entre le bâtiment et le lac. On ne pourra plus y mettre de stands. Tout cela va nous autoriser à penser différemment le festival. Fin novembre, on espère pouvoir présenter son nouveau visage. Que restera-t-il de ces deux années «en ville», sur la place du Marché et au Casino? Elles ont confirmé l'importance du lac aux yeux de notre public: un énorme focus sera mis sur son intégration. Nous allons aussi repenser les quais. On a toujours su que ceux devant le Centre de Congrès sont compliqués à gérer, alors que l'expérience «open air» a prouvé combien les quais jusqu'à la place du Marché sont agréables, avec leurs parcs et jardins. Nous allons essayer de garder vivant ce périmètre en créant des choses artistiquement intéressantes – on ne remettra pas des stands lambda. Ces espaces appartenant à la ville, nous aurons des discussions avec elle. Pareil pour des terrasses sur le Léman dans cette zone. Ces éditions ont affiché chacune un budget de 30 millions de francs, dont vous annoncez qu'il sera équilibré. Allez-vous conserver ce chiffre pour fêter le 60e anniversaire? Non. C'est un budget lourd, autorisé par deux subventions exceptionnelles de 600 000 francs chacune, reçue du canton et de la commune pour l'aide à la délocalisation. Il nous faudra être raisonnables. Pour autant, cet anniversaire engendre déjà des attentes. Comme Claude Nobs en son temps, pouvez-vous au moment de boucler l'édition en cours annoncer quelques noms de l'édition prochaine? C'est justement parce que j'ai tellement mal vécu ces annonces à l'époque que je me garderai bien d'en faire! (Rire) Claude était champion pour lancer des scoops alors que rien n'était signé, et il fallait rétropédaler ensuite. Surtout dans le cadre d'un jubilé, nous faisons très attention à ne pas créer des attentes surdimensionnées. Nous avons des envies et des attentes, mais nous sommes aussi réalistes. Lady Gaga qui ferait un trio avec Beyoncé et Rihanna, chacun sait désormais que le music business n'autorise plus ce genre de rêve. Cela dit, 60 ans, c'est un bon argument que nous allons utiliser pour proposer des choses originales, sans doute sous la forme de créations ou de concerts exclusifs. Nous avons lancé quelques bouteilles à la mer, dont je ne révélerai pas les destinataires. Disons juste que la mer est un océan. Vous avez confirmé le retour au Centre de Congrès avant même le début de cette édition. En revanche, vous n'aviez pas scellé le sort du Casino… Il est trop loin, hélas. Je ne dis pas qu'on n'y retournera pas un jour pour une soirée très spéciale. Mais l'infrastructure est trop lourde, et la scène ne reste pas pratique. En revanche, son intimité permet des concerts d'une émotion folle, comme celui de Beth Gibbons. En ce sens, il n'est pas impossible que l'ADN artistique de ces deux années au Casino se déplace au Lab. La salle, dans le nouveau bâtiment, sera là. Mais s'appellera-t-elle toujours le Lab? Aura-t-elle la même configuration? Points d'interrogation. Mais je peux déjà dire qu'elle ne proposera plus la même offre «indé» qu'avant 2024. C'est-à-dire? Elle gardera sans doute le côté hybride que le Casino a proposé en 2024 et 2025, qui nous a permis de faire cohabiter rap et jazz, electro et blues. Cette année, nous avions un maximum de 5800 personnes devant la Scène du Lac et 1300 au Casino. L'an prochain, nous aurons à nouveau 4700 personnes au Stravinski et 2000 au Lab. Donc une même capacité globale de billetterie mais une répartition très différente. On ne pourrait pas financer au Stravinski deux têtes d'affiche par soir comme sur la Scène du Lac, par exemple. Il faudra pleinement jouer sur la complémentarité du Lab, également pour des artistes confirmés. Vous avez évoqué en conférence de presse vos coups de cœur – Raye, Benson Boone, Beth Gibbons, Pulp. Et une déception? Le show d'Iseult, je n'ai pas vraiment compris l'idée. Et j'avais beaucoup d'attente sur le concert des Black Keys, qui m'a peu touché. Peut-être parce que celui des Hermanos Gutiérrez, avant eux, m'a vraiment secoué. Retours de Montreux Jazz Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.