logo
Faveurs sexuelles dans le sport: une étude-choc dénonce des chiffres «affreux», même en Suisse

Faveurs sexuelles dans le sport: une étude-choc dénonce des chiffres «affreux», même en Suisse

24 Heures5 days ago
Une étude inédite fait état d'un nombre affolant de sportives et sportifs, pros ou amateurs, victimes d'une forme de corruption sexuelle. En Suisse aussi. Publié aujourd'hui à 06h13
Montage Tamedia
En bref:
Rechercher ce que signifie «sextorsion» en Suisse, c'est rapidement trouver une définition de la Prévention suisse de la criminalité. Il est question d'une «méthode de chantage exercée sur une personne à partir de photos ou de vidéos la montrant nue ou en train d'accomplir des actes sexuels». Définition correcte mais incomplète.
Le terme peut aussi traduire la corruption sexuelle. Dans le monde du sport, cela s'illustre par la dynamique de pouvoir entre un entraîneur (ou toute autre personne influente) et un athlète. Le premier réclamant au second des faveurs sexuelles.
La «sextorsion» telle que décrite dans l'étude comporte une requête explicite de s'engager dans tout type d'activité sexuelle non désiré de la part d'une personne dans une position d'autorité.
Étude «Unveiling sextortion in sport: a global inquiry into the nexus of sexual violence, abuse of power, and corruption for enhanced safeguarding».
Deux chercheuses se sont penchées sur cette question dans leur étude internationale intitulée «Lever le voile sur la sextorsion dans le sport: une enquête globale dans le nexus de la violence sexuelle, l'abus de pouvoir et la corruption pour augmenter la protection.» Près d'un répondant sur cinq (96 sur 478 sondés) s'est déclaré victime de sextorsion. Trente-sept d'entre eux étaient mineurs au moment des faits. Même en Suisse
La coauteure Whitney Bragagnolo a reçu des témoignages glaçants. Comme celui de cet entraîneur australien qui a exercé dans un sport d'élite en Europe entre 2016 et 2022. «J'ai entendu beaucoup d'histoires de propriétaires de clubs plus âgés qui signaient et échangeaient des faveurs contractuelles contre un rapport sexuel.»
Il y a aussi l'affaire de cet entraîneur qui s'occupait des M18 du Mali en basketball. La FIBA a été sommée de mandater une enquête indépendante sur ce qu'il se passait dans cette équipe en 2021. Résultat: les joueuses étaient incitées à entretenir des rapports sexuels en échange d'une sélection. En cas de résistance ou de dénonciation, elles en étaient écartées. «Le rapport décrit une acceptation institutionnalisée de l'abus, avec des cas documentés jusqu'en 2000», souligne encore la chercheuse.
Les exemples ne manquent malheureusement pas, y compris en Suisse. Les plus connus font l'objet d'un communiqué des tribunaux cantonaux ou de Swiss Sport Integrity. Le président de cet outil de dénonciation helvétique s'est alarmé des chiffres de l'étude. «Ils sont vraiment affreux», commente Ernst König, qui promet que tout est mis en œuvre pour traiter les cas qui sont communiqués à cette organisation.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. La Suisse n'est pas épargnée par les abus
La notion de pouvoir demeure un point central dans bien des abus signalés à l'entité suisse. Un entraîneur de handball a récemment été suspendu. L'enquête de Swiss Sport Integrity a démontré qu'«il était conscient qu'il existait une forte relation de dépendance entre la joueuse et lui en tant qu'entraîneur». Un autre cas concerne le basket helvétique. «Il ressort des rapports ainsi que des enquêtes qui ont suivi que l'accusé a exploité la relation de confiance avec les joueuses.»
L'herbe est-elle plus verte dans le football? Ce n'est pas ce que suggèrent certaines affaires, dont celle d'un ex-entraîneur des juniors du FC La Chaux-de-Fonds. «L'accusé avait une forte emprise sur les jeunes, lit-on dans le jugement rendu par le Tribunal cantonal neuchâtelois à propos d'un ex-entraîneur de football condamné. Le quadragénaire leur offrait de nombreux cadeaux, les invitait à venir à son étude après les matches, leur proposait une place de stage ou de faire des petits boulots rémunérés et les aidait lors de difficultés scolaires.»
Faveur contre bénéfice, c'est aussi ce qu'ont expérimenté des footballeuses à Genève. Eric Séverac avait revu la charte de Servette Chênois avec l'équipe. Il avait raconté dans notre média qu'une joueuse était intervenue. «Elle nous a dit que, cette année, c'était hors de question qu'elle doive sucer le coach pour jouer.» C'était il y a huit ans. La peur des représailles dans le sport
La thématique est sensible. «Il y a une communication assez développée des sanctions lors des cas de dopage, de corruption, de paris sportifs ou de trucage de match. En revanche, sur les questions de safeguarding , il est rare de voir des informations publiées, ce qui rend l'évaluation de la situation très compliquée», observe Carole Gomez, assistante diplômée en sociologie du sport sur les questions d'intégrité et de gouvernance à l'Institut des sciences du sport de l'Université de Lausanne (Issul).
Ce mutisme n'encourage pas les victimes à se manifester à l'interne. Elles se tourneraient donc vers les instances de signalement pour espérer être entendues. Swiss Sport Integrity a reçu 412 signalements de manquement à l'éthique en 2024. Nonante et une procédures d'enquête ont été ouvertes, pour cinq abus avérés. «Malgré l'augmentation de ressources internes et l'acquisition d'outils efficients, une grande partie des procédures des années précédentes reste à traiter, suivie d'un nombre encore plus important de signalements de l'année en cours», déplore le rapport annuel de l'entité.
Il ne s'agit que de la pointe visible de l'iceberg. Seulement 17% des victimes ont transmis leur cas à des mécanismes de signalement , selon l'étude sur la sextorsion. «Une des conclusions les plus troublantes de la recherche porte sur le non-signalement», confirme la coauteure Whitney Bragagnolo.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
Face à cette réalité, la question du pourquoi a logiquement été posée. Les réponses sont teintées de résignation. «Je ne croyais pas que quoi que ce soit puisse être fait pour m'aider», ont répondu 60,4% des sondés. «Je ne pensais pas que l'agresseur serait puni», estiment 58,5% des répondants, tandis que 52,8% du panel affirme: «J'ai eu peur que cela impacte négativement ma carrière.»
Parce que les agresseurs se trouvent à des postes clés, d'où ils contrôlent la sélection, le temps de jeu ou même le financement des athlètes. Ces derniers ont tendance à se taire pour conserver une place dans l'équipe. Le mutisme gagne aussi ces victimes qui ne savent pas vers qui se tourner.
«Mon agresseur était un avocat exerçant au sein de la fédération nationale d'haltérophilie. Il gérait lui-même les rapports sur les incidents, donc il n'y avait aucun intérêt à le reporter… ça n'aurait mené à rien, ou alors il se serait exonéré de toute charge», témoigne une athlète dans l'étude. L'abus se retrouve à tous les niveaux
Le problème est le même à tous les échelons du sport. Whitney Bragagnolo a constaté que la sextorsion prévalait autant au niveau amateur (25% des cas reportés) qu'au niveau professionnel ou élitaire (26%). La chercheuse reçoit personnellement des messages d'athlètes désespérés qui ne savent pas à qui s'adresser. «Beaucoup disent ne pas se sentir en sûreté en se tournant vers leur propre organisation sportive, même s'ils en font partie depuis des années. Cette méfiance en dit long.»
Il existe l'approche graduelle. Un prétexte d'enseignement: il faut bien soutenir le jeune gymnaste sur les barres parallèles pour qu'il s'améliore. La main qui traîne s'oublie avec les médailles. On imagine aussi volontiers l'argument de la santé: après tout, le massage prodigué a des vertus que la vertu ignore. Interrogée, la chercheuse confirme que des suggestions subtiles ou ambiguës grandissent et deviennent plus explicites au fil du temps, à mesure que l'agresseur teste les limites.
Mais l'approche crue et directe existe également. Elle survient davantage quand la différence de pouvoir est notable ou quand l'agresseur se sait tranquille. Il peut s'agir de fédérations dans lesquelles chaque athlète n'est qu'un espoir parmi de nombreux autres. Ou de structures familiales où les agresseurs sont populaires à un tel point que personne ne les soupçonne de pouvoir faire du mal.
Les sportifs et sportives interrogés dans l'étude ne sont pas dupes. S'ils n'ont pas été directement victimes, ils savent que ces pratiques existent. «Près de la moitié des participants à notre sondage ont jugé «très à complètement probable» que quelqu'un dans une position de pouvoir dans leur environnement sportif immédiat abuse de son autorité pour du sexe, et plus de la moitié connaît quelqu'un qui a expérimenté une telle coercition», rappelle la chercheuse. C'est un triste constat: la présence de prédateurs n'étonne même plus.
Autour des abus dans le sport: Newsletter
«Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition.
Autres newsletters
Rebecca Garcia est journaliste à la rubrique sportive de Tamedia. Titulaire d'un master en journalisme de l'Université de Neuchâtel, elle s'intéresse particulièrement au ski alpin, au trail running et à l'économie du sport. Plus d'infos
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Comment Alexander Bublik a remporté le Swiss Open à Gstaad
Comment Alexander Bublik a remporté le Swiss Open à Gstaad

24 Heures

time32 minutes ago

  • 24 Heures

Comment Alexander Bublik a remporté le Swiss Open à Gstaad

Le Kazakh de 28 ans s'est imposé pour la première fois dans un tournoi sur terre battue. Publié aujourd'hui à 14h38 Alexander Bublik en train de renvoyer la balle lors de la finale du Swiss Open 2025 contre Juan Manuel Cerundolo à Gstaad. AFP/Fabrice COFFRINI Alexander Bublik (ATP 34) a remporté le Swiss Open de Gstaad . Le Kazakh de 28 ans s'est imposé pour la première fois dans un tournoi sur terre battue. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Dans une finale divertissante et intense, Bublik s'est imposé 6-4 4-6 6-3 face à la surprise argentine Juan Manuel Cerundolo (ATP 109) dans une Roy-Emerson-Arena pleine à craquer. Bublik est le premier Kazakh à s'imposer dans la station bernoise. Jusqu'à présent, il n'y avait eu que des vainqueurs russes en 2013 (Mikhaïl Youzhny) et en 1995 (Evgeni Kafelnikov). Bublik est russe, mais il joue pour le Kazakhstan depuis 2017. Bublik a commencé le tournoi au 33e rang mondial. Avec ce sixième tournoi enlevé, le Kazakh, qui était 24e mondial il y a 14 mois, se hisse à nouveau dans le top 30. Bublik a retrouvé sa vista au service Cerundolo a lui fêté à Gstaad la victoire la plus précieuse de sa carrière en quarts de finale lorsqu'il a battu la tête de série no 1 Casper Ruud (ATP 13). Cette finale fut longtemps indécise. Bublik, qui n'avait concédé qu'un seul jeu de service jusqu'ici, a perdu d'emblée son engagement. Il a néanmoins remporté le premier set 6-4 après trois quarts d'heure de jeu. Cerundolo a remporté le deuxième set sur le même score en breakant deux fois. Mais dans le set décisif, Bublik a retrouvé sa vista au service et a concrétisé sa deuxième balle de match après 2h09 de jeu. Les moments forts du Swiss Open de Gstaad ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Pour cette Nati, ce n'est pas la fin, mais bien le début
Pour cette Nati, ce n'est pas la fin, mais bien le début

24 Heures

time6 hours ago

  • 24 Heures

Pour cette Nati, ce n'est pas la fin, mais bien le début

Accueil | Sports | Euro 2025 | Éliminée en quarts de «son» Euro, l'équipe de Suisse a pris rendez-vous pour l'avenir, en s'appuyant sur ses jeunes talents et son nouveau public. Publié aujourd'hui à 09h26 Le public du Wankdorf ne voulait plus quitter sa place vendredi. Après une longue ovation et des chants, les supporters ont même poussé les joueuses à sauter en rythme. Sven Thomann/Blick/freshfocus En bref: L'Euro 2025 est terminé, du moins pour ces courageuses Suissesses qui ont réussi à faire douter l' Espagne en quarts de finale à Berne. Habituellement, la fin d'une chose appelle le commencement d'une autre. Pas pour cette Nati décomplexée: «C'est un point de départ, un décollage», a imagé Pia Sundhage peu après la défaite à Berne vendredi soir. Si le second «Miracle de Berne» ne s'est pas produit, l'élan provoqué par ces deux semaines, ce songe de quatre nuits d'été ne va pas s'estomper de sitôt. Les joueuses en avaient conscience au Wankdorf, même s'il fallait fouiller un peu, chercher bien en dessous de la tristesse et de la frustration de l'élimination. Elles étaient bien là, cette fierté, cette joie, cette reconnaissance, cette confiance en soi, en ses coéquipières et en l'avenir. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «On voit que les choses ont changé autour de nous, se projetait la jeune Leila Wandeler, avec une maturité déconcertante. Les regards des gens ne sont plus les mêmes. Forcément, on ne vivra sûrement plus un tel tournoi à la maison. Mais on sent que toute la Suisse est derrière nous. De pouvoir faire partie du futur de ce pays, ça me rend juste trop fière. Pour l'avenir, on sera là aussi.» Encore entrée en cours de jeu vendredi, Leila Wandeler a crevé l'écran durant cet Euro 2025. Sven Thomann/Blick/freshfocus La Suisse a du talent à revendre Un optimisme qui n'a rien de béat, qui va au-delà de l'enthousiasme populaire dans les stades et les fan zones du pays. Dans le jeu, cette Nati a franchi un autre palier, en partie grâce à cette jeunesse aussi libérée que talentueuse: Iman Beney, Sydney Schertenleib ou Leila Wandeler sont à peine majeures. Et il ne faut pas oublier Naomi Luyet, privée d'Euro par une blessure, qui a signé en Bundesliga cet été. «Je suis persuadée à 100% que plusieurs de ces jeunes feront une belle carrière, a prédit la capitaine, Lia Wälti. La plupart participaient à leur premier grand tournoi et elles ont assuré. Elles vivront encore d'autres expériences de ce genre.» La capitaine, Lia Wälti (à droite), a réconforté Leila Wandeler après la défaite contre l'Espagne. Sven Thomann/Blick/freshfocus Dans ce groupe, la révélation genevoise Smilla Vallotto passerait presque pour une ancienne. «Je n'ai que 21 ans, donc bien sûr, je veux apprendre d'une équipe comme l'Espagne, m'entraîner pour les rattraper. J'espère qu'un jour je serai au même niveau que les meilleures joueuses du monde», affirmait sans arrogance la milieu de terrain, qui découvrira aussi le championnat allemand la saison prochaine, avec Wolfsburg. Bien plus qu'un match pour le football féminin L'excellence européenne, la capitaine, Lia Wälti, la côtoie depuis sept ans du côté d'Arsenal. Les canonnières londoniennes ont remporté la Ligue des champions fin mai face au Barça. Un sacre européen qui passerait presque pour accessoire vendredi soir au Wankdorf aux yeux de la Bernoise: «Je n'ai jamais vécu un tel match, une telle ambiance. Je n'aurais pas pu rêver d'un tel engouement.» «Chère Nati, nous sommes fiers de toi.» Sven Thomann/Blick/freshfocus Lia Wälti a été fidèle à elle-même face à l'armada espagnole: brillante sur le terrain (on lui pardonnera ce ballon perdu sur le 2-0) et tout aussi juste quand il s'agit de trouver les mots. «Sur le plan sportif, nous avons atteint notre but (ndlr: sortir de la phase de groupes) , mais je pense que notre plus grand objectif va au-delà du sport. Ce que nous avons accompli est bien plus important qu'un match de football.» Une formule que ne renierait pas Pia Sundhage du haut de sa sagesse. À 65 ans, la Suédoise en a vu d'autres, comme joueuse et comme sélectionneuse. Vendredi au Wankdorf, elle mesurait pourtant l'importance du moment, pour tout notre pays. «Ce n'est pas simple de faire changer d'avis à une personne suisse, glissait-elle avec un petit sourire en coin et le regard extérieur de celle qui a grandi ailleurs. Pourtant, on a réussi à le faire avec une équipe de football. Je joue à ce jeu depuis que je suis toute petite et je suis persuadée que c'est un outil important pour faire évoluer la société.» Des spectateurs suisses ont découvert cette sélection féminine. «J'espère qu'il y aura 20'000 personnes à notre prochain match», s'est projetée Smilla Vallotto. Sven Thomann/Blick/freshfocus Pia Sundhage va-t-elle rester? Combien de personnes viendront voir leurs prochains matches, alors que les qualifications pour la Coupe du monde 2027 au Brésil débuteront l'année prochaine? «Au moins 20'000, lance Smilla Vallotto avec spontanéité. J'espère que les gens vont continuer à venir. C'était fou de voir ces tribunes remplies à Berne, Genève et Bâle. Aussi pour les matches des autres équipes. Je crois qu'on a bien motivé la Suisse à nous suivre.» Et qui sera sur le banc suisse pour cette nouvelle campagne? Le mystère entoure encore l'avenir de Pia Sundhage , dont le premier contrat touche à sa fin en décembre. Questionnée sur le sujet après le quart de finale, la Scandinave a dribblé le dossier avec la même aisance que Sydney Schertenleib balle au pied: «Là tout de suite, mon avenir c'est de dormir parce que je suis fatiguée. On verra ensuite.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. La présence de la coach à la conférence de clôture de l'Association suisse de football samedi matin à Thoune laissait présager une annonce rapide. Il n'en a rien été. «Tout est ouvert et nous n'allons pas prendre de décision aussi vite après le tournoi, a temporisé Marion Daube, directrice du football féminin à l'ASF. Nous allons prendre du temps pour analyser et planifier l'avenir. Il faudra aussi voir ce que Pia a envie de faire.» Le «cas Sundhage» semblait pourtant entendu avant le début de l'Euro. Les premières critiques ont fusé à la suite de la série de défaites en préparation et la pression qui incombe à un tel tournoi à domicile. Le mécontentement gagnait même l'équipe de Suisse à l'interne, à en croire le «Blick» alémanique. Puis la Nati s'est mise dans une bulle, a fait corps pour prolonger le plus longtemps possible la fête. Après le coup de sifflet final, l'équipe s'est réunie autour du rond central. Sven Thomann/Blick/freshfocus Sans parler de son cas personnel, Sundhage a néanmoins souligné deux défis qui attendent le football féminin en Suisse. «Il manque encore des joueuses capables d'assumer la relève en défense.» À l'Euro, la Suédoise a été contrainte de reconvertir Iman Beney en latérale droite. Un rôle contre nature qu'Ana-Maria Crnogorcevic a aussi assumé à plusieurs reprises ces dernières années, et encore vendredi contre la Roja. Alors que l'attaquante bernoise est la meilleure buteuse de l'histoire de la Suisse (74 goals en 172 sélections). «Je n'arrive pas à expliquer cette carence en Suisse, a analysé la sélectionneuse samedi. C'est pourtant super de défendre! C'est l'une des principales marges de progression pour notre équipe.» Euro 2025, un amour d'été qu'il faut pérenniser Avec le discernement de celle qui a entraîné aux quatre coins du monde, et remporté les plus grands trophées, Pia Sundhage a aussi averti la Suisse à ne pas se voir trop belle. À croire que la cause est entendue. «En 1984, j'ai remporté le premier Euro avec la Suède et tout le monde a dit que les choses avaient changé pour le football féminin. Cela a été le cas pour quelques semaines. Mais ensuite il y a eu des pas en arrière, des déceptions. Il faudra être attentifs à cela. Ne pas se reposer.» «Ici pour rester.» Le slogan de l'ASF a été repris à son compte par le public suisse durant cet Euro 2025. Sven Thomann/Blick/freshfocus À l'Association de football de nourrir cet héritage: «Ici pour rester», comme l'affirme le slogan de cette campagne en anglais. Aux Suissesses et aux Suisses de ne pas tourner la page, de faire perdurer encore cet enivrant amour d'été, d'y être fidèles sur le long terme. Si l'Euro 2025 est terminé pour la Suisse, il ne fait que commencer. Et c'est le début de quelque chose de beau, de grand. À lire encore sur la Suisse à l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Ugo Imsand est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Ce trentenaire lausannois couvre en particulier le football suisse et international depuis une douzaine d'années. Il réalise aussi des articles plus magazine sur le sport en général et ses liens étroits avec le reste de la société. Plus d'infos @UgoCurty Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Un petit pas pour la femme, un bond de géant pour l'humanité
Un petit pas pour la femme, un bond de géant pour l'humanité

24 Heures

time6 hours ago

  • 24 Heures

Un petit pas pour la femme, un bond de géant pour l'humanité

Accueil | Sports | Euro 2025 | Opinion La victoire de l'équipe de Suisse ne se mesure pas au tableau d'affichage, mais au formidable engouement populaire qu'elle a su générer. Éditorial Publié aujourd'hui à 09h25 Le parcours de l'équipe de Suisse a suscité respect et enthousiasme. Voilà, c'est fini. L'équipe de Suisse a été éliminée de son Euro après trois semaines de compétition. Et quel chemin parcouru, des railleries du mois de juin, jusqu'au respect, sinon la fierté de tout un pays, en juillet. Et l'honorable défaite face à l'Espagne , championne du monde en titre, n'a fait qu'aiguiser ce sentiment: ces joueuses savent gagner, mais elles savent aussi perdre, de la plus belle des manières. Déjà, la torpeur estivale invite à prolonger l'aventure, dans nos cœurs et dans nos têtes, à se prélasser dans cette douce romance: un amour de vacances, qui a frappé droit quand on ne s'y attendait pas. Or il s'agit tout de même de regarder plus loin: que restera-t-il lorsque l'euphorie sera retombée, que le championnat suisse retournera à son anonymat? À chaque coup de foudre, le même épilogue: que ça fait mal de redescendre sur terre. Rabat-joie? Oui, un peu. C'est comme ça, quand on a trop souvent eu le cœur brisé, on se protège, on peine à s'emballer. C'est inexorable, la «bulle football féminin» a gonflé trop vite pour ne pas bientôt éclater, et s'en retourner à une certaine normalité: des stades dépeuplés, une couverture médiatique intermittente, un engouement fluctuant. Reste une victoire qu'on n'enlèvera jamais à cette équipe de Suisse. Cet Euro a donné des noms et des visages à notre sélection nationale. Wälti, Schertenleib, Reuteler: elles sont maintenant imprimées en lettres d'or sur nos rétines. Car pour aimer bien, il faut déjà connaître, identifier et attribuer des qualités: un processus qui jamais ne peut s'enclencher quand un sport est englué dans l'anonymat. On les a vues valeureuses, conquérantes, capables de souffrir, mais surtout de tordre le cou à la fatalité. Ce n'étaient là que quatre matches de football, mais ils ont tout changé à la considération du grand public, à l'acceptation de la différence, à la célébration d'une nouvelle manière d'envisager le football. Quatre matches, oui, et autant d'étages à la fusée qui vient d'alunir: un petit pas pour la femme, un bond de géant pour l'humanité. À lire également sur l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Florian Müller est journaliste et chef de la rubrique sports de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Après des études de Lettres à l'Université de Genève, il rejoint les rédactions du groupe Tamedia en 2010. Plus d'infos @FloMul Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store