
«D'Exctinction Rebellion au droit d'asile pour les Gazaouis, ces jurisprudences qui affaiblissent l'État de droit«
TRIBUNE - Dans une décision de jurisprudence, vendredi 11 juillet, la Cour nationale du droit d'asile a considéré que les Palestiniens étaient persécutés dans la bande de Gaza à raison de leur nationalité et pouvaient donc obtenir le droit d'asile en France. Noëlle Lenoir, membre honoraire du Conseil constitutionnel, y voit une dérive loin d'être isolée.
Noëlle Lenoir est avocate à la Cour, membre honoraire du Conseil constitutionnel.
À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié
Par une décision du 11 juillet 2025, la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) a jugé que les Palestiniens de la bande de Gaza devaient pouvoir obtenir le statut de réfugié en France «en raison des méthodes de guerre utilisées par les forces israéliennes» ! Sans preuve, la Cour reprend la thèse de l'Assemblée générale de l'ONU - dont on connaît le tropisme anti-Israélien – condamnant «toute utilisation de la famine contre des civils comme arme de guerre». Qu'en sait la CNDA et est-elle habilitée à apprécier les méthodes de guerre d'un pays qui exerce son droit de se défendre ? Après l'effet de sidération face à un jugement dont les conséquences sont potentiellement dramatiques, la dérive que constitue ce type de jurisprudence soulève la question de la préservation de la démocratie. L'inversion des valeurs caractérise sans doute la période actuelle. Mais au nom de quoi, la CNDA s'arroge-t-elle sans…
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Le Figaro
26 minutes ago
- Le Figaro
«Il y a juste la diplomatie» : Jean-Noël Barrot répond à Bruno Retailleau sur l'Algérie et Boualem Sansal
«Il faut changer de ton, assumer un rapport de force que le pouvoir algérien a lui-même choisi», avait le ministre de l'Intérieur au Figaro. Bruno Retailleau prône la fermeté à l'encontre du pouvoir algérien. «Il faut changer de ton, assumer un rapport de force que le pouvoir algérien a lui-même choisi», expliquait le ministre de l'Intérieur au Figaro hier. «La diplomatie des bons sentiments a échoué. Je le dirai au président de la République, que je dois voir la semaine prochaine», a-t-il ajouté, citant l'emprisonnement depuis près de huit mois de l'écrivain Boualem Sansal, 80 ans, ou celui du journaliste sportif, Christophe Gleizes, 37 ans. «Il n'y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment. Il y a juste la diplomatie», lui a rétorqué Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, sur X vendredi soir, mettant une fois encore en lumière une fracture au sein du gouvernement sur ce sujet. Publicité «Pendant de longues semaines, je me suis tu pour n'obérer aucune chance de libération de Boualem Sansal», avait expliqué le ministre de l'Intérieur. L'Élysée avait choisi la voie diplomatique pour obtenir sa libération. La cour d'appel d'Alger a confirmé mardi 1er juillet une peine de cinq ans de prison ferme. Ses soutiens espéraient une grâce présidentielle pour l'anniversaire de l'indépendance algérienne, le 5 juillet, qui n'est pas venue. «La France utilise les moyens diplomatiques pour demander au président Tebboune une grâce humanitaire», avait alors réagi Sophie Primas, porte-parole du gouvernement. «La situation que Boualem Sansal subit est une situation que tous les Français et le gouvernement français trouvent insupportable, à juste titre», avait ajouté François Bayrou, le premier ministre. Depuis sa nomination au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau a voulu établir un «rapport de force» avec l'Algérie, tant sur les retours de clandestins que sur les prisonniers français. Constatant la mauvaise volonté algérienne, François Bayrou avait annoncé, aux côtés du Vendéen, une «riposte graduée» . Parmi les solutions évoquées : la dénonciation de l'accord de 1968. Emmanuel Macron avait sèchement répondu : «Chacun est dans ses compétences. L'accord de 1968, c'est le président de la République». Une série de mesures, relevant des compétences de plusieurs ministères, avait été proposée par le ministre, mais le Quai d'Orsay a privilégié la diplomatie avec un pouvoir algérien sourcilleux. Aucune avancée n'a été notée. «Comme ministre de l'Intérieur, je constate que 42% de la population d'étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention administrative sont Algériens. C'est la première nationalité», rappelait Bruno Retailleau au Figaro. À lire aussi Algérie : comment la France pourrait dénoncer les accords de 1968 Le ministre de l'Intérieur, élu président des Républicains en mai dernier, assume de «s'exprimer sur d'autres sujets que les [s]iens». Début juillet, il publiait une tribune dans les colonnes du Figaro pour cesser le financement de l'énergie renouvelable et investir dans le parc nucléaire. «Si on se met à avoir des ministres qui s'occupent de tout, ça ne s'appelle plus un gouvernement !», avait répondu Emmanuel Macron. «Chaque ministre doit s'occuper des affaires pour lesquelles il est nommé», ajoutait-il. La tribune de Bruno Retailleau avait suscité un tollé au sein de l'exécutif alors qu'un amendement, dans le cadre de la proposition de loi sur la programmation énergétique, proposant un moratoire sur l'énergie éolienne et photovoltaïque, déposé par un député LR, avait été voté avec le soutien du Rassemblement national et des Ciottistes. Il avait été abrogé par la suite.


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- Le HuffPost France
Sur le budget 2026, comment expliquer le manque de soutien à François Bayrou de la part du socle commun
POLITIQUE - « Le gouvernement n'a pas de majorité, il arrive même que ses soutiens ne soient pas totalement convaincus. (...) Il sait parfaitement qu'il est à la merci des oppositions, autant que, ici ou là, des doutes de ses soutiens. » C'est presque un euphémisme qu'a fait François Bayrou en présentant son plan de budget pour 2026. Face à des oppositions qui ont immédiatement brandi la menace de la censure, le socle commun censé appuyer sa politique traîne des pieds pour lui venir en aide. Le 15 juillet en début de soirée, il n'y avait guère que les élus du MoDem, parti de François Bayrou, pour afficher un soutien franc dans un communiqué, sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias. Pour Renaissance, Les Républicains et Horizons, il faudra patienter 24 heures pour obtenir des réactions officielles. Lesquelles laissent davantage apparaître leurs « doutes » pour citer le Premier ministre, qu'un véritable soutien. Certes, le 16 juillet au matin, les ministres de tous bords ont assuré le service après-vente. Gérald Darmanin a défendu la suppression des jours fériés … tout en estimant qu'il ne s'agissait pas de la mesure prioritaire et avant de sous-entendre que cette piste n'était guère différente de la fin des 35 heures que lui-même prônait. « Le Premier ministre a ses mots », a par exemple lâché le garde des Sceaux Gérald Darmanin. On l'a connu plus solidaire en défense. Service après-vente minimum Mais c'était presque laudatif, à la lumière des réactions d'Edouard Philippe et de Gabriel Attal. Le maire du Havre et président d'Horizons est le premier à sortir - brutalement - du silence. Dans une interview au Parisien, il charge : « Quasiment rien dans ce qu'il propose ne règle le problème. Ça permet juste de limiter les conséquences ». L'année blanche ? Un cache-misère temporaire, estime-t-il en substance. Le lundi de Pâques et le 8 mai ? Il préfère s'aligner sans le dire sur la position de Gérald Darmanin. Son lointain successeur à Matignon se montre moins offensif mais tout aussi peu emballé. En fin de journée, Gabriel Attal publie un long message sur X dans lequel il n'évoque qu'une seule des pistes de François Bayrou : la réforme de l'assurance chômage… Qu'il a lui-même défendue corps et âme avant d'être bloqué par la dissolution. Chez Les Républicains, qui s'enorgueillissent pourtant de cinq portefeuilles ministériels, le ton est tout aussi tempéré (la mesure sur les jours fériés, par exemple, est balayée par Bruno Retailleau pour qui « il faut s'y prendre autrement ») mais exempt de critiques frontales. Dans Le Figaro trois jours après la présentation du plan, le président du parti et ministre de l'Intérieur va jusqu'à reprendre la comparaison de François Bayrou avec la Grèce. « Les deux directions que le premier ministre a voulu prendre sont les bonnes : un frein sur les dépenses et un coup d'accélérateur sur la production », valide-t-il. Bruno Retailleau comme le patron des députés LR Laurent Wauquiez se satisfont du « signal d'alarme » tiré par François Bayrou sur la dette - un avis partagé autant par Edouard Philippe que Gabriel Attal. Voir 2027 à sa porte Pour mieux servir leurs intérêts personnels ou plutôt présidentiels ? « Quand on est une personnalité politique présidentiable et qu'on s'approche des présidentielles, on a des solutions à tout mais aucune de celles proposées par les autres ne peut être la bonne », résume auprès du HuffPost « pas étonné mais un peu déçu », le député MoDem Erwan Balanant. Alors que François Bayrou répète à l'envi que toutes les contributions extérieures sont les bienvenues, ses alliés sur le papier comptent bien en profiter. Les Républicains se sont ainsi rués sur « l'angle mort » migratoire, tout en dénonçant la « double peine » pour les retraités. Horizons et Renaissance n'ont pas formulé à cette heure de propositions précises, mais les deux promettent de participer aux débats pour « préciser ou corriger » les propositions, dixit Gabriel Attal. Cette stratégie a des intérêts multiples. Tout d'abord, elle permet aux trois camps de se distinguer de ceux qui « refuse(nt) tout en bloc » (Gabriel Attal), que Les Républicains nomment le « cartel du déni »: le Rassemblement national et la France insoumise. Et de jouer la carte de la « responsabilité ». En témoigne la toute première réaction de Bruno Retailleau aux annonces budgétaires : « un parti de gouvernement ne peut pas se défausser ». Surtout, partager le constat tout en se montrant dubitatifs sur les solutions permet à toutes ses écuries d'avancer leurs pions pour 2027. Edouard Philippe, candidat déclaré, ne se cache pas quand il promet que ses troupes participeront aux débats pour « essayer de faire prévaloir nos trois piliers », à savoir « travailler plus, dépenser moins et taxer moins. » Les propositions des LR sont dans la droite ligne de tous les programmes présidentiels de la droite depuis une décennie. Quant à Gabriel Attal, ce n'est sans doute pas sans arrière-pensée qu'il a souligné qu' « en 2024, pour la première fois depuis 15 ans, l'État a dépensé moins que l'année précédente. » Soit l'année qui l'a vu s'installer à Matignon de janvier à septembre. La trêve estivale permettra à chacun d'affiner ses propositions. Rendez-vous à l'automne pour entendre les solutions alternatives des uns et des autres et surtout, voir le sort qui leur est réservé. De cet examen, dépendra en partie la survie du bloc central, qui de l'aveu même d'un de ses membres, n'est « pas vraiment un bloc » et .


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Nîmes, Avignon, Arles… Les fastueux vestiges de la première province romaine de Gaule
GRAND RÉCIT - La Provence fut d'abord, près d'un siècle avant la conquête césarienne, le cœur de la première province romaine en Gaule. Elle en conserve des monuments qui témoignent de l'ampleur et de la rapidité de sa romanisation. Cet article est extrait du Figaro Hors-Série « Provence éternelle, la Toscane française », retrouvez l'histoire de cette région, ses traditions, son art de vivre et ses écrivains dans un numéro magnifiquement illustré de 162 pages. «Provence éternelle, la Toscane française». Le Figaro Hors-Série L'expérience est vertigineuse : elle est celle d'une colonisation brutale entreprise par soif de domination dans le souci de sécuriser une marche frontière, d'assurer à ses initiateurs des voies de communication pour leurs armées et leur commerce, sans égard pour les droits légitimes des populations autochtones ; d'une conquête poursuivie par des généraux en quête de la gloire des armes au service de leur insatiable ambition ; achevée par une guerre inexpiable au cours de laquelle n'avaient pas manqué les crimes de masse, et au terme de quoi auraient péri près d'un million de personnes ! Elle s'est pourtant traduite par l'accès des peuples soumis aux trésors de la civilisation : leur adoption de la vie civique, fondée sur la délibération rationnelle…