
Oui Care: «Les services à la personne manquent de compétences»
Leader français des services à la personne avec une quinzaine de marques (O2, Apef, Autonomia, Interdomicilio…), le groupe Oui Care ambitionne de devenir leader mondial, en passant à terme de 500 millions à 2 milliards d'euros de volumes d'affaires. Après s'être développé par acquisitions, le groupe mise sur la croissance, « à la fois organique sur nos marques actuelles, ou via d'autres que nous pourrions créer, mais aussi par la franchise dans des pays un peu plus lointains », explique son PDG, Guillaume Richard. Pour soutenir cette accélération à l'international, le groupe, qui réalise 95 % de son activité dans nos frontières, se dit prêt à accueillir de nouveaux investisseurs.
Depuis sa création en 1996, l'entreprise a revu ses priorités, pour se concentrer sur les services les plus demandés : accompagnement des personnes âgées ou en situation de handicap, garde d'enfants et ménage. Oui Care compte aujourd'hui 13 marques dont certaines offrent les mêmes services. « La proposition de valeur de chacune est très différente, explique le PDG. Les clients ont le choix entre des marques d'entrée de gamme telles que Berillus ou des prestations hyperexclusives (Maison Helya Paris). Les salariés aussi, avec des marques comme La Compagnie des lavandières qui leur offrent automatiquement un CDI à temps plein. »
À lire aussi Services à la personne: maîtrisez-vous le crédit d'impôt?
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Tensions sur les recrutements
Dans le secteur, les besoins en main-d'œuvre sont appelés à grossir à moyen terme, pour passer de 1,3 à 1,6 million de salariés. « Nous manquons de compétences plus que d'attractivité, constate l'entrepreneur. Nous recevons 400 000 candidatures par an. Près de 2 % de la population active du privé candidate chaque année dans une de mes entreprises ! Nous concrétisons à peine 6 000 recrutements par an. Comme nos clients nous confient ce qu'ils ont de plus précieux, je dois trouver à la fois des personnes totalement dignes de confiance, mais aussi très performantes dans leur métier. »
Ces derniers mois, les incertitudes autour du crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile ont aussi suscité de vives inquiétudes. Jugé mal ciblé par la Cour des comptes, le dispositif est dans le viseur du gouvernement. Celui-ci envisage d'abaisser la déduction fiscale maximale de 50 % à 40 % des sommes versées. « Si on abaisse de 10 points le crédit d'impôt, 1 Français sur 4 assure qu'il réduira sa consommation de service à domicile », explique le PDG, qui chiffre à 48 % la part des prestations à domicile actuellement réalisées au noir.
Il y a dix ans, mes équipes passaient 10 % de leur temps à faire de l'administratif. Aujourd'hui, c'est 40 % Guillaume Richard, le président du groupe Oui Care
Alors que 83 % des coûts du groupe viennent des rémunérations et charges sociales de ses salariés, les tâches administratives ne cessent de s'alourdir. « Il y a dix ans, mes équipes passaient 10 % de leur temps à faire de l'administratif. Aujourd'hui, c'est 40 %, déplore le patron. Plutôt que de tout justifier, passons d'un système basé sur une obligation de moyens à un autre basé sur une obligation de résultat. »
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