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Le village de Léchelles se déchire autour de l'affaire Vipret

Le village de Léchelles se déchire autour de l'affaire Vipret

24 Heures10 hours ago
La controverse heurte les sensibilités dans le fief du guérisseur fribourgeois. Beaucoup défendent bec et ongles leur légende locale. D'autres se mettent à douter. Voire à l'éviter. Publié aujourd'hui à 08h30
Malgré le calme apparent, le village de Léchelles se déchire autour de sa figure locale. L'enquête de la RTS est sur toutes les lèvres.
Chantal Dervey/Tamedia
En bref:
Léchelles, dans l'arrière-pays de la Broye fribourgeoise. Son petit clocher, son terrain de football laissé en friche, ses balançoires vides depuis que les familles sont parties en vacances. Et surtout, sa légende locale, Denis Vipret. Ce mercredi 16 juillet, les rues sont figées dans la torpeur estivale. Le seul bruit provient de quelques pelleteuses, qui s'acharnent à offrir de nouveaux immeubles à ce village de 800 habitants. Ambiance un peu lourde.
Dans l'artère principale, un panneau indique le chemin vers la grande ferme familiale où Denis Vipret prodigue ses soins depuis plus de quarante ans. Certains regards se noircissent lorsque nous nous mettons à poser des questions sur sa probité. Les médias seraient des oiseaux de mauvais augure, attirés par l'odeur du scandale. «Où étiez-vous lorsque Vipret faisait les plus belles années du FC Léchelles?» fait remarquer un passant.
Au milieu du village, un panneau indique la direction de la ferme du guérisseur Denis Vipret.
Chantal Dervey Deux instructions en cours
Ici, tout le monde se connaît. Ou presque. Une bonne raison pour ne pas trop potiner avec les journalistes venus remuer les accusations qui touchent «leur» guérisseur depuis l'enquête de la RTS, sortie dix jours plus tôt. Celle-ci n'est plus en ligne. Les avocats de Denis Vipret ont obligé le service public à dépublier les deux volets de l'enquête, à coups de mesures superprovisionnelles, en attendant le verdict de la justice. Dans les troquets du village, certains y voient la preuve que «tout ceci ne tenait pas debout».
À ce jour, deux instructions pénales concernant Denis Vipret sont en cours. L'une à Berne, l'autre à Fribourg. La présomption d'innocence demeure dans les deux cas. Pour mémoire, le magnétiseur avait déjà été condamné en 2024 pour attouchements. Il clame son innocence dans un communiqué adressé cette semaine aux médias, même s'il refuse pour l'heure de leur parler directement. Depuis les révélations de la RTS, il a reçu plusieurs menaces de mort sur son portable privé, ce qui l'a poussé à réagir par voie de justice.
En marge du village, la ferme familiale où le guérisseur Denis Vipret prodigue ses soins depuis des dizaines d'années.
Chantal Dervey Fossé générationnel
Réactions contrastées dans le village. Si de nombreuses personnes âgées se scandalisent que la presse ose s'immiscer dans la «vie privée» de Denis Vipret «dans le seul but de détruire sa réputation», beaucoup de jeunes Léchellois applaudissent le «travail de prévention» des médias. Un petit groupe d'ados se confie: «Ici, beaucoup de gens se méfient de lui. Certains se sont mis à l'éviter. Ma cousine de 17 ans a reçu des messages ambigus de sa part sur Facebook, alors qu'il a plus du triple de son âge.»
Sa camarade approuve. «C'est l'un des meilleurs dans son domaine. Il m'a soignée quand j'étais plus jeune. Mais aujourd'hui, en tant que jeune fille, je n'oserais plus aller chez lui sans être accompagnée.» Plus loin, un garçon d'une dizaine d'années n'a pas la pudeur de ses aînés. «Si Vipret veut toucher des nénés, qu'il se trouve une femme», s'exclame-t-il avant de s'échapper à toute allure sur sa planche à roulettes.
Reste que beaucoup doutent de la crédibilité des témoignages l'accusant d'attouchements. Que vaut la parole d'une vingtaine de femmes, alors que Denis Vipret a soigné des milliers de personnes au cours de sa carrière? «Partout où il est allé, il a fait le bien. Comme par hasard, ces témoignages sont déballés juste après la sortie de son livre », maugrée un trio en sirotant son café. Les prétendues victimes seraient motivées par «la jalousie de son succès» ou «l'appât» de juteuses indemnités. «Il ne faut pas fermer les yeux»
D'accord, Denis Vipret est une «grande gueule» qui adore «être au centre de l'attention», estiment trois autres riverains. Peut-être bien qu'il a exagéré certains récits, comme le fait d'avoir soigné les joueurs du Real Madrid pendant trois ans. Mais «ça fait partie du personnage». Il ne mérite pas d'être «traîné dans la boue» pour autant.
Trop facile de parler de mains baladeuses dans un métier aussi tactile, nous dit-on. «Il a peut-être serré quelques femmes d'un peu trop près, et cela a été mal interprété, voilà tout», raisonne un couple sur le point de s'attabler sur une terrasse pour le repas de midi. Denis Vipret serait «l'énième célébrité» emportée par la vague #MeToo, ce qui agace. «Moi, si j'ai un problème avec quelqu'un, on règle ça entre quatre yeux. Ou bien je vais voir la police, juge un autre client. Je n'attends pas des dizaines d'années avant de régler anonymement mes comptes dans la presse.»
La gare du village de Léchelles, dans la Broye fribourgeoise.
Chantal Dervey/Tamedia
Pour une trentenaire croisée à la gare de Léchelles, ce genre de raisonnements participerait justement à la culture du viol: «La parole des victimes doit être écoutée. Dans le coin, beaucoup ont du mal à désacraliser la figure de Denis Vipret… Mais il ne faut pas fermer les yeux sur ses agissements au seul prétexte qu'il a guéri de nombreuses personnes.»
Denis Vipret aurait profité de son statut d'homme providentiel pour agir en toute impunité pendant des décennies. Et quand une minorité essaie de faire éclater une vérité dérangeante, sa version est «immédiatement décrédibilisée», dénonce la jeune femme. Un «schéma typique» de la violence patriarcale. «Je n'y crois pas une seule seconde»
À l'Auberge Communale, où Denis Vipret a ses habitudes, le sentiment d'injustice est particulièrement fort. Son patron, Olivier Quirici, est un ami de longue date du célèbre guérisseur. Lui aussi dénonce une cabale médiatique: «Je ne crois pas une seule seconde à ces accusations! Jamais je n'ai connu quelqu'un d'aussi généreux. Il amène d'immenses sacs de viennoiseries le matin, paie les repas de toute la clientèle le soir, inonde mon fils de cadeaux. C'est un homme d'une grande bonté.» S'il est «profondément convaincu» de l'innocence de Denis Vipret, ce n'est pas par loyauté pour son ami, mais car «ça se voit dans son regard».
Le tenancier embraie sur les dons prodigieux du magnétiseur: «Une fois, je l'ai appelé pour une brûlure. Sans aucune précision de ma part, il a immédiatement deviné qu'il s'agissait de mon pouce gauche alors que ça aurait très bien pu être un autre doigt à la main droite.» Une autre dame prend la défense de Denis Vipret depuis la terrasse de son jardin: «Il a guéri mon fils qui avait de graves problèmes intestinaux. Je lui en serai à jamais reconnaissante. Je n'ai jamais constaté le moindre comportement abusif de sa part. Il ne faut pas le juger sur des rumeurs.»
À l'autre bout du village, une femme arrose ses plantes: «J'ai vu l'enquête de la RTS. Les témoignages sont concordants et cohérents. Ces victimes n'ont aucune raison de mentir. Vipret devrait s'excuser auprès d'elles.» Cela dit, elle déplore l'emballement autour de la fortune et la personnalité du guérisseur. «Ce sont des questions complètement secondaires. Tant mieux pour lui s'il a réussi son business. Malheureusement, certains profitent du scandale pour discréditer tout le milieu des médecines parallèles.» Histoire de gros sous au FC Léchelles
Dans les années 2000, le guérisseur était le président – mécène – du FC Léchelles. Pendant des années, il a dépensé sans compter – nos confrères de «La Liberté» évoquent une saison ayant coûté jusqu'à 300'000 francs – pour amener le petit club broyard au sommet du football fribourgeois (2e ligue), pillant les clubs adverses de leurs meilleurs éléments.
Le FC Léchelles a été arrosé pendant des années par Denis Vipret. Le club n'a pas survécu au retrait de son mécène en 2013. Il fera faillite dix ans plus tard.
Chantal Dervey/Tamedia
La folle trajectoire du FC Léchelles s'attire d'abord les foudres de la concurrence, puis la curiosité du fisc. Une bisbille avec son associé de l'époque met brutalement fin au rêve en 2013. Le robinet se ferme. Après le retrait brutal de son mécène, le club vivote tant bien que mal pendant dix ans avant d'être définitivement dissous fin 2023 .
Aujourd'hui, seuls quelques panneaux publicitaires survivent à l'ère Vipret. Les buts sont toujours en place aux extrémités du terrain. Mais les mailles des filets se détendent. Et la pelouse cabossée ne sert plus qu'aux enfants du village. Quant à la buvette, elle a été transformée en salle de fêtes.
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Thibault Nieuwe Weme a rejoint la rubrique vaudoise en octobre 2022. Après un Bachelor en science politique, il a obtenu son Master à l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'Université de Neuchâtel. Il est également passé par la rédaction du Temps. Depuis juin 2025, il couvre l'actualité fribourgeoise. Plus d'infos
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Une tempête démocratique se prépare contre les éoliennes en Suisse
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24 Heures

timean hour ago

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Une tempête démocratique se prépare contre les éoliennes en Suisse

Avis de tempête sur les parcs éoliens. Deux initiatives populaires fédérales visant à freiner leur extension sont à bout touchant. Publié aujourd'hui à 17h21 Les éoliennes pourraient être encore plus freinées dans leur lancée. ADRIAN MOSER En bref: Berne veut mettre le turbo sur les éoliennes. L'énergie fait partie du paquet vert devant aider la Suisse à sortir du fossile. Une accélération des procédures – qui durent parfois des années en raison des oppositions – pour les installations d'intérêt national est également en cours d'élaboration. Cet élan pourrait toutefois se heurter à un obstacle de taille. Deux initiatives fédérales visant à restreindre l'expansion de ces moulins à vent modernes sont à bout touchant. Elles affichent chacune plus de 120'000 paraphes au compteur et devraient être déposées vendredi 25 juillet à la Chancellerie fédérale. Pas d'éoliennes en forêt La première veut interdire la construction des éoliennes dans les forêts et les pâturages boisés denses ou à moins de 150 mètres. «Les lisières sont tout aussi importantes que les forêts, si ce n'est plus, pour la biodiversité, explique Elias Vogt, président de Paysage Libre Suisse à l'origine des textes. Or beaucoup d'éoliennes sont planifiées dans les forêts. C'est le cas, par exemple, de 96 des 100 éoliennes prévues dans le canton de Zurich.» Pour l'entrepreneur, il existe suffisamment de crêtes sans arbres pour construire ces installations. «Il y a aussi un immense potentiel dans les plaines ou sur de petites collines. Pas besoin d'empiéter sur les forêts.» Et de donner en exemple le projet de parc éolien de La Joux-du-Plâne (NE), derrière le Chasseral où il tient son hôtel, ou celui du col du Gothard, au Tessin. Elias Vogt, président de Paysage Libre Suisse. ADRIAN MOSER Le deuxième texte exige l'approbation des éoliennes par les populations des communes d'implantation et limitrophes impactées. «En Suisse alémanique, les cantons suppriment de plus en plus ce droit des communes, relève le jeune homme de 29 ans. L'Exécutif de Saint-Gall a pris une telle décision il y a moins de huit mois. C'est inacceptable dans un État démocratique.» Les initiatives, si elles sont approuvées par le peuple et la majorité des cantons, auront un effet rétroactif au 1er mai 2024. Les constructions réalisées après cette date devront être démantelées aux frais des commanditaires si elles ont été érigées en forêt ou si elles n'obtiennent pas le feu vert du peuple dans les autres régions. Les projets déjà approuvés de La Joux-du-Plâne, du Crêt-Meuron, de Montperreux et de Montagne de Buttes , dans le canton de Neuchâtel, sont cependant exemptés: ils ne repasseront pas par les urnes. Biodiversité préservée en Suisse Pour l'instant, aucune grande organisation ni grand parti n'a soutenu ces textes. Pas même les Verts, dont la protection des animaux et de la nature est au cœur des revendications. Ni l'UDC, qui a pris en grippe les énergies renouvelables et pousse pour rouvrir la porte du nucléaire. «La biodiversité est déjà protégée et le restera, souligne Lisa Mazzone, présidente des Verts. Toutes les cautèles ont été prises pour s'en assurer dans la nouvelle loi sur l'électricité (ndlr: approuvée dans les urnes en juin 2024) . Les éoliennes ne pourront être construites que dans des zones forestières déjà exploitées avec des routes d'accès et qui ont peu de valeur en termes de biodiversité.» Quant à l'argument des éoliennes tueuses d'oiseaux, elle rappelle que les routes sont nettement plus dangereuses pour la faune. «Et puis, le choix des lieux veille à les protéger.» Lisa Mazzone, présidente des Verts. J-P GUINNARD Pour la Genevoise, les initiants avancent des arguments prétextes, voire fallacieux pour arriver à leur fin. «Ils veulent en réalité empêcher purement et simplement la construction d'éoliennes. Le potentiel de l'éolien est restreint en Suisse. On parle de 200 à 300 éoliennes et non pas de 1000, comme les initiants le prétendent. Tirer un trait dessus reviendrait à compromettre l'approvisionnement sûr et durable en électricité et à accroître notre dépendance face aux importations fossiles de l'étranger.» Pesée d'intérêts autour des éoliennes À l'autre bout de l'échiquier politique, Nicolas Kolly (UDC/FR) se dit contre toute interdiction de principe. «On ne fait pas d'omelettes sans casser d'œufs. Toute infrastructure énergétique a un impact sur le paysage, sur la biodiversité ou l'économie. Il faut avant toute chose peser les pour et les contre, et voir si les avantages l'emportent sur les inconvénients. Je préfère construire des éoliennes sur des crêtes forestières avec beaucoup de vent – et planter des arbres en compensation – que dans des plaines sans vent, où il y aurait beaucoup d'habitations.» Le conseiller national est conscient que certains membres de son parti pourraient avoir un avis différent et pourraient soutenir les textes lors des débats au parlement. «Mais, à mes yeux, on a besoin d'un mix énergétique complémentaire, incluant l'éolien.» Cette absence de soutien de poids lourds de la politique explique peut-être en partie la récolte fastidieuse des signatures. Elle a longtemps stagné, avant de s'accélérer dans les derniers mois. À tel point que les initiants n'ont pour l'instant que 90'000 paraphes validés par texte. «Mais nous en recevons chaque jour des milliers des communes.» Elias Vogt garde ainsi l'espoir d'avoir le bon compte pour la fin de la semaine. À peine lancées, les initiatives antiéoliennes ont provoqué une levée de boucliers dans les milieux favorables aux énergies renouvelables. L'Association faîtière de l'économie des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (aeesuisse) a accusé Paysage Libre Suisse de vouloir torpiller le tournant énergétique souhaité par le peuple suisse. Suisse Eole a joué plus tactique et tenté de rassurer, en soulignant l'impact positif des éoliennes dans les forêts allemandes. Dans le parc Verenafohren, non loin de Schaffhouse, les lisières ont été éclaircies en raison des travaux de construction. Un phénomène qui a permis l'apparition d'une trentaine de fleurs et de plantes herbacées différentes, selon un rapport de la section régionale de l'Association allemande pour la protection de la nature et de l'environnement. Parmi elles, quelques-unes sont particulièrement rares et protégées, comme le sabot de Vénus. Plus au nord, dans le land de Rhénanie-Palatinat, où des éoliennes ont également trouvé leur place en pleine forêt, l'expérience a montré que les chevreuils, lapins, renards et perdrix s'habituent aux pales en rotation, fait encore valoir aeesuisse. L'éolienne est certes une source de perturbation, mais ces animaux comprendraient rapidement qu'elle n'est pas menaçante. Sur les éoliennes Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Cette plage à Genève doit fermer à cause de cyanobactéries
Cette plage à Genève doit fermer à cause de cyanobactéries

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timean hour ago

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Cette plage à Genève doit fermer à cause de cyanobactéries

La baignade est interdite à cet endroit jusqu'à nouvel avis. Les cyanobactéries peuvent produire des toxines dangereuses pour la santé. Publié: 16.07.2025, 14h12 Une prolifération d'algues potentiellement toxique, ici à Lausanne. VANESSA CARDOSO/ 24HEURES. En bref: Jusqu'à nouvel ordre, il est interdit de se baigner à la plage de La Plaine, située dans la commune de Dardagny. Le service du médecin cantonal a prononcé ce 16 juillet une fermeture temporaire du lieu, en raison de la présence de cyanobactéries dans l'eau. Des cyanobactéries excèdent le seuil de 20'000 cellules par millilitre recommandé par l'OMS pour les eaux de baignade, font savoir le Département de la santé et celui du territoire. «Les fortes chaleurs de ces dernières semaines, ainsi que le fait que l'étang de baignade soit peu profond et que l'eau y stagne, peuvent expliquer le fort développement de cyanobactéries», précise un communiqué. Dangereuses pour la santé Ces toxines représentent un danger pour la santé lorsqu'on les avale, qu'on entre en contact direct avec elles (par exemple en nageant dans une eau contaminée) ou qu'on les respire. Côté symptômes, elles peuvent toucher la peau, provoquer des troubles digestifs, ou causer des symptômes qui ressemblent à une grippe, des maux de tête ou des vertiges. Elles sont particulièrement dangereuses pour les jeunes enfants et les animaux de compagnie. En cas de suspicion d'observation de cyanobactéries, les autorités recommandent de contacter le Service d'incendie et de secours au 118. Et en cas d'intoxication humaine ou animale, il faut immédiatement contacter le 144 ou son vétérinaire traitant. Quand la plage sera-t-elle à nouveau accessible? Difficile à dire. Un suivi hebdomadaire de la qualité sanitaire de l'eau est mis en place par l'Office cantonal de l'eau. Lorsque la situation sera revenue à la normale, l'interdiction pourra être levée. Nos articles sur les cyanobactéries Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Emilien Ghidoni est journaliste à la Tribune de Genève depuis août 2022. Il couvre en particulier les questions de mobilité et la commune de Vernier. Il est titulaire d'un Master en journalisme à l'Académie du journalisme et des médias à l'Université de Neuchâtel et d'un Bachelor en relations internationales. Il a suivi une formation complémentaire sur les mouvements politiques radicaux. Plus d'infos @emilien_ghidoni Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Cagoule ou voile intégral: après six mois, la loi antiburqa n'a puni presque personne
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time4 hours ago

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Depuis le 1er janvier, il est interdit de se dissimuler le visage en public. Si l'initiative avait suscité un large débat, son application semble vaine. Publié aujourd'hui à 13h58 À Genève, une affiche détériorée pour l'initiative populaire «Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage». Laurent Guiraud/ Tamedia En bref: Cela restera comme l'une des votations les plus émotionnelles de ces dix dernières années en Suisse. Le 7 mars 2021 , la majorité du peuple et des cantons acceptait l'initiative «Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage». Même si le texte – lancé par des milieux proches de l'UDC – concernait aussi les hooligans encagoulés, la campagne avait surtout porté sur la question du voile intégral et des craintes suscitées par une certaine vision de l'islam. Raison pour laquelle on parlait à l'époque d'initiative «antiburqa». Après quatre années de travaux parlementaires, la nouvelle loi, qui concrétise l'initiative, est entrée en vigueur au 1er janvier de cette année. Il est désormais prohibé de dissimuler son visage dans les lieux publics. Selon l a communication du Conseil fédéral de novembre dernier, «toute personne qui contreviendra à l'interdiction sera en règle générale punie d'une amende de 1000 francs au plus», mais dans la plupart des cas, c'est un montant de 100 francs. Voilà pour la théorie; car en pratique, les contraventions sont rarissimes. Trois cas en six mois pour Genève Nous avons recueilli les données des polices des cantons abritant les cinq plus grandes villes du pays. À Genève, seules trois contraventions ont été enregistrées depuis le début de l'année, toutes en ville. Du côté de Vaud, c'est zéro pour la police cantonale. «Cette réponse ne tient pas compte des éventuelles amendes d'ordre que les polices communales vaudoises auraient pu délivrer», précise-t-elle. La police bernoise précise quant à elle «qu'il n'y a pratiquement pas eu d'amendes à ce sujet jusqu'à présent». À Bâle, aucune donnée n'est communiquée, la police ne faisant pas de distinction entre les amendes d'ordre. Quant au canton de Zurich, son service de presse refuse de nous communiquer les derniers chiffres, étant donné qu'une intervention parlementaire est en cours. En avril, la Ville de Zurich ne dénombrait toutefois que quatre contraventions. Et dans tous ces exemples, impossible de faire la distinction entre des personnes encagoulées ou voilées intégralement. Des touristes arabes traversent la rue à Lucerne. L'image date d'avant la votation. Urs Jaudas Ces chiffres sont-ils étonnants? Pas tant que cela. Lors de la campagne de votation, le Conseil fédéral rappelait déjà que le problème de la burqa était marginal en Suisse, et concernait principalement des touristes du golfe arabique. Il faut dire que la Suisse a une expérience en la matière. Le Tessin et Saint-Gall connaissent depuis 2016 et 2019 des législations cantonales similaires. Or, Saint-Gall nous indique n'avoir infligé aucune amende à ce jour. Quant au Tessin, canton touristique , le problème semble s'être réglé de lui-même. Ce qui laisse envisager un effet dissuasif. «Entre 2016 et 2020, 60 amendes ont été délivrées pour dissimulation du visage, précise la police cantonale. Parmi celles-ci, 32 concernaient des personnes liées au hooliganisme, tandis que 28 concernaient des personnes au visage voilé. Depuis 2020, le Département des institutions n'a plus reçu d'informations de la part des polices municipales, compétentes en la matière.» La défense des valeurs judéo-chrétiennes en Suisse Face à cette quasi-absence de cas, faut-il se résoudre à constater que cette loi n'en vaut pas la peine? Jacqueline de Quattro (PLR/VD), ancienne conseillère d'État chargée de la Sécurité, a soutenu l'initiative. Pour elle, la discussion ne doit pas être posée en ces termes. «La volonté populaire était claire lors du vote de 2021. Aussi bien la majorité de la population que celle des cantons a voté en faveur de cette initiative pour préserver nos valeurs judéo-chrétiennes. Il s'agit désormais de respecter cette volonté populaire, et pour le faire, il faut appliquer la loi.» La Vaudoise n'est pas la seule à s'interroger sur la façon dont les forces de l'ordre sanctionnent cette infraction. L'intervention parlementaire en cours de traitement dans le canton de Zurich est précisément liée à ce thème. Les deux élus UDC qui l'ont déposée veulent savoir comment l'interdiction de se dissimuler le visage est appliquée, et si certaines personnes utilisent des masques d'hygiène pour la contourner. Il est en effet possible d'avoir le visage couvert pour des raisons sanitaires. Aucun bilan officiel au niveau suisse Cette question de l'application de la loi, nous l'avons posée à la Conférence des commandants des polices cantonales. Nous lui avons aussi demandé ce qu'elle pensait des résultats après six mois. Cette dernière botte en touche: «Aucune statistique n'est disponible au niveau suisse. En conséquence, aucun bilan n'est prévu de notre part.» Jean Tschopp, conseiller national (PS/VD): «L'UDC et ses alliés ont réussi à en faire des tonnes avec une initiative dont on savait dès le départ qu'elle ne résoudrait rien.» Adrian Moser Du côté des opposants à l'initiative antiburqa, cette poignée de cas enregistrée était attendue. «Ce que ces chiffres montrent, c'est que l'UDC et ses alliés ont réussi à en faire des tonnes avec une initiative dont on savait dès le départ qu'elle ne résoudrait rien, réagit Jean Tschopp (PS/VD). Les personnes qui portent le voile intégral sont une partie infime de la population qui vit en Suisse.» Membre de la Commission des institutions politiques, il poursuit: «Aujourd'hui, il ne s'agit pas de refaire tout le débat. Mais cette affaire doit nous rappeler la capacité de ce parti à exagérer – à des fins électorales – des problèmes pratiquement inexistants pour nous détourner de questions bien plus importantes comme la santé ou le pouvoir d'achat.» Plus sur l'interdiction de se dissimuler le visage Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire pour les Radios Régionales Romandes. 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