
«Tout le monde me déconseillait de sortir «…les yeux revolver»
Marc Lavoine fête les 40 ans de son tube ce 31 juillet à l'Estivale d'Estavayer-le-Lac, en version électro-symphonique avec l'Orchestre de chambre fribourgeois. Interview.
Julie Queloz Publié aujourd'hui à 15h51
Marc Lavoine fête les 40 ans de son tube aux «yeux revolver» avec une tournée symphonique, qui passe par Estavayer-le-lac, ce jeudi 31 juillet.
AFP
Un quart d'heure avant la répétition, basses, trombones et violons de l' Orchestre de chambre fribourgeois résonnent dans la salle de Fri-Son à Fribourg, mercredi soir. Quelques voix joyeuses fusent ici et là, un musicien sifflote «Sur le parking des anges». Puis, juste avant l'entrée de l'artiste, le ton se fait plus solennel. Le directeur, Philippe Bach, glisse une ultime recommandation: «Peu importe ce qu'il va se passer, l'important est que nous restions ensemble.» Entre alors Marc Lavoine : grand sourire, costard détendu, baskets blanches et casquette vissée, il prend le temps de saluer un à un les musiciens. «Ça va prendre du temps», s'exclame en riant de bon cœur une violoniste. Un café, un carré de chocolat, et la répétition commence. La synchronisation est immédiate, comme si le chanteur et les musiciens répétaient secrètement depuis des semaines. Côté orchestre, les notes fusent sans une once d'hésitation. Le chanteur évince d'un geste le pied de micro, trop encombrant, et vit littéralement chaque note. À la fin du premier morceau, il se retourne vers l'orchestre: «Waouh, c'est vraiment bien.»
Les techniciens relâchent la pression, certains se laissent même aller à fredonner. Les nombreux défis que demande une telle collaboration semblent oubliés. Le rendez-vous est donné avec le public ce jeudi soir à 18 h, sur la Grande Scène de l'Estivale. Mais avant cela, Marc Lavoine – qui a sorti son dernier album en 2022 – s'est confié sur cette rencontre musicale hors du commun, et sur les 40 ans d'un titre désormais inscrit dans la légende de la chanson française: «Elle a les yeux revolver», attendu en point d'orgue du concert à l'affiche du festival d'Estavayer-le-Lac .
Comment s'est déroulée cette rencontre avec l'Orchestre de chambre fribourgeois?
C'était extraordinaire. Je les ai écoutés jouer l'introduction pendant que je me préparais, et c'était très bien fait. J'ai pu percevoir un son délicat, bien nuancé. Ils ont parfaitement compris mes chansons. J'ai vu comment ils jouaient sur certains titres: ils s'adaptent très vite aux morceaux, en intégrant ce mélange pop, électro et symphonique. J'étais juste heureux d'entendre le résultat. D'ailleurs, «Dis moi que l'amour» va être grandiose.
Est-ce facile d'accorder votre voix avec un orchestre différent à chaque date de tournée?
Il faut dire aussi que je ne suis pas tout seul, il y a une quarantaine de musiciens derrière moi. Également, toute mon équipe, qui me soutient beaucoup. Vous savez, un concert ça ne se fait pas seul. Tout le monde est accordé, et c'est rare de trouver ça. C'est quelque chose de précieux, je peux laisser se dérouler les choses et je sais que toute l'équipe gère. Par exemple, il nous est déjà arrivé d'avoir un ou deux problèmes avec les orchestres sur d'autres concerts. Si ça arrive, je sais que mon batteur remet immédiatement le rythme en place.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
Pourquoi avoir voulu faire une tournée électro-symphonique?
Mon manager m'a dit que ça faisait quarante ans que j'avais sorti «Elle a les yeux revolver». Il a suggéré un album symphonique pour marquer le coup. Je ne voyais pas vraiment l'intérêt… Mais j'y ai réfléchi. J'ai pensé à l'album de Deep Purple avec l'orchestre de Londres, de Eurythmics, qui avait fait des albums aussi symphoniques, ou Massive Attack. Soudain, ça m'a beaucoup parlé… J'ai sélectionné les chansons qui me semblaient importantes. Je voulais apporter quelque chose à chaque titre, sans détruire la version originale. Certains ont une dimension plus intimiste, d'autres tournent un peu plus techno. Je n'ai pas l'habitude d'écouter ce que je fais, je ne regarde pas mes films, n'écoute pas mes interviews, je reste en dehors de tout cela… C'était donc assez spécial pour moi. Finalement, c'est une idée géniale!
Entre certains morceaux, vous lisez des extraits de textes. Pourquoi avoir choisi d'ajouter cette dimension parlée au concert?
J'ai sélectionné des phrases d'une multitude de poètes: Rimbaud, Prévert, Aragon, … Je les ai mises les unes à côté des autres, pour qu'elles forment un texte. Quand je lis, je note les phrases qui sont fortes. Il y a des phrases qui vous marquent longtemps.
Que ressentez-vous en vous disant que le titre «Les yeux revolver» a déjà 40 ans?
À vrai dire, rien d'extravagant. Bien sûr, ça me fait plaisir que les gens me le rappellent tous les jours. Vous savez, la seule chose qui me préoccupe vraiment, c'est la réaction des gens. Ils m'intéressent et c'est pour cela que je fais ce métier. Mais je préfère ne pas m'encombrer: quand je crée un titre je ne pense pas à ce qu'il va m'apporter, mais à ce qu'il va raconter. J'aime plutôt apprécier les moments qu'il me fait vivre, comme aujourd'hui. Je suis venu à Fribourg, je découvre des artistes, j'écoute leur musique et la proposition qu'ils me font me plaît beaucoup. Ce sont des instants comme ceux-ci que je savoure particulièrement, plutôt que la gloire d'un titre.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
Justement, comment est né ce titre?
Sur un piano. À l'époque, je n'étais pas en très bons termes avec ma première épouse. Alors une nuit, j'étais sur mon piano, j'y ai écrit le texte et avant de m'endormir, je l'ai déposé sur le piano avec un mot adressé à mon compositeur: «Fais-en quelque chose de rock.»
Le lendemain, je me suis réveillé en l'entendant pianoter cette musique, il n'avait pas lu ma note, car il la jouait très douce, mais ce qu'il faisait m'a plu. Sa façon de chanter, de poser les mains sur le piano… J'ai senti qu'il y avait quelque chose. Ensuite, tout le monde m'a déconseillé de la faire. Parce qu'en pleine époque disco, c'était très lent… Mais ils ne comprenaient pas ce que je voulais faire. C'était le même scénario pour «Parking des anges». Et quand les critiques ne sont pas très bonnes, c'est qu'on est dans la bonne direction.
Qu'est-ce qui vous motive à chaque étape de votre tournée?
J'aimerais que le public soit heureux. Qu'il écoute les chansons, qu'il chante avec moi s'il le souhaite. Vous savez, ce qu'on fait, c'est comme un parfum: ce n'est pas essentiel, mais c'est indispensable.
Estavayer-le-Lac, jusqu'au 2 août. Infos: estivale.ch
Bonnes idées, festivals, expos
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
3 hours ago
- 24 Heures
Pour Golshifteh Farahani, Locarno déploie le tapis rouge (sang)
Accueil | Culture | Cinéma & séries | L'actrice iranienne, condamnée par le régime des mollahs, irradie dans l'horrifique «Alpha», qu'elle présentait mercredi en ouverture. Interview politique. Publié aujourd'hui à 19h12 Golshifteh Farahani n'a pas pu retourner dans son pays natal depuis 2009 et sa condamnation pour être apparue tête nue en conférence de presse. Rahi Rezvani Glamour et intellect: l'équation si souvent réclamée au Festival de Locarno trouve avec Golshifteh Farahani sa plus belle incarnation. Mercredi soir, la comédienne iranienne recevait un Léopard d'honneur en ouverture de la 78e édition du rendez-vous de cinéma, dont le tapis rouge avait les teintes sanguines d'«Alpha», drame horrifique que l'actrice traverse d'une intensité stupéfiante. Le film de Julia Ducournau, Palme d'or cannoise avec «Titane», sortira le 25 août. Locarno, terre d'exil «La première fois que je suis venue ici, c'était juste après mon exil d'Iran, se souvient Golshifteh Farahani. Locarno fut le premier festival à m'accueillir, c'est pourquoi il a une telle importance pour moi. J'y suis venue quatre fois: la première comme membre du jury – nous siégions dans cette pièce où nous nous trouvons. Et aujourd'hui pour recevoir un prix! Je mesure le chemin parcouru.» Elle a de quoi. Comme elle le rappelle sans fausse modestie, l'actrice compte à 42 ans un parcours d'une rare profusion et d'une grande diversité, une vingtaine de longs métrages en Iran, dès l'âge de 15 ans, avant de connaître, de gré puis de force, une carrière internationale entre blockbusters hollywoodiens («Pirates des Caraïbes», «Exodus: Gods and Kings», «Mensonges d'État») et cinéma français – elle a tourné pour Alain Chabat, Christophe Honoré, Louis Garrel… Et Julia Ducournau, donc, autrice hautement abrasive d'un cinéma de la déconstruction et de la métamorphose. Ce que Golshifteh Farahani a connu dans sa chair… «Alpha» raconte les douleurs d'une adolescente stigmatisée, que l'on croit malade dans un monde soumis à un virus terrifiant. Avez-vous pu vous identifier à cette histoire? Bien sûr. Alpha, dont je joue la mère, est victime de traumatismes transgénérationnels que le film révèle. Ce sont des choses auxquelles je suis confrontée dans ma vie, des traumas hérités des générations précédentes, que je n'ai même pas vécus, mais qui m'ont été transmis. À quel traumatisme pensez-vous exactement? Ma grand-mère s'est suicidée. Elle s'est immolée quand ma mère avait 7 ans. Elle en a été témoin, elle est allée chercher les voisins pour éteindre sa mère en flammes. Elle a grandi comme une orpheline. Puis elle s'est mariée, a eu trois enfants – je suis la dernière. Je n'ai pas vu mourir ma grand-mère, mais j'ai vécu sa douleur à travers ma mère. Elle m'a littéralement injecté toutes ses insécurités, je les porte comme si elle m'avait passé un gigantesque sac à dos. Petit à petit, j'apprends à le déposer. Parfois, ces sacs collent à la peau: il faut en arracher une partie. C'est aussi ce que raconte le film dans son rapport au corps. Golshifteh Farahani tient Alpha (Mélissa Boros) dans ses bras. ©MANDARIN & COMPAGNIE KALLOUCHE Le fait d'être séparée de votre famille, de votre ville natale, de votre pays d'origine est probablement un autre traumatisme… Absolument. Je me suis aperçue que je portais ces sacs dès que j'ai quitté l'Iran. L'exil a mis un poids énorme sur moi, et le traumatisme a soudainement pris le dessus. Avant, en Iran, je me sentais étonnamment libre. En 2008, j'ai joué dans «Mensonges d'État», de Ridley Scott, je pensais qu'on serait fiers de moi, parce que ce film n'est pas proaméricain et montrait bien la complexité de la situation au Moyen-Orient. J'étais très connue dans mon pays, je suis revenue de Hollywood en confiance. Puis tout a basculé… J'ai traversé le labyrinthe de la justice nationale et des services de renseignement, avec des mois d'interrogatoires. Je n'avais que 23 ans. Le juge a dit qu'il attendait la sortie du film pour prononcer sa sentence. J'ai eu de la chance, car il m'appréciait comme actrice! Mais ce type est l'un des hommes les plus effrayants du système judiciaire. Un homme horrible. Il avait exécuté plusieurs amis de mon père lors de la révolution islamiste. Alors je suis partie. C'est une longue histoire, mais ma vie est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. «Quand on naît femme en République islamique, on vaut la moitié d'un homme.» Getty Images via AFP De fait, vous êtes à l'international l'une voix les plus populaires de la contestation au régime iranien. Avez-vous choisi d'assumer cette responsabilité? Choisir est un grand mot pour ceux qui naissent dans des conditions difficiles: on n'a pas le choix. Quand on naît femme en République islamique, on vaut la moitié d'un homme. Toute sa vie, on se bat pour combler cette inégalité. C'était une affaire de survie, quelque chose de très organique, je ne me suis jamais trop posé de question, là-bas. En revanche, lors des manifestations de 2022, je me suis consciemment impliquée: je pouvais amplifier la voix de gens qu'on n'entendait pas. Le traduire au niveau émotionnel, car ce qu'on voit aux informations, ce n'est que… de l'information. En tant que comédienne, je voulais traduire les émotions d'une femme iranienne qui perd un mari, un enfant, ou donne la vie. Tout sauf être politique. Comment ça? La politique est toujours l'intérêt de l'un contre l'intérêt de l'autre. Je pense que la seule façon de lutter contre cette obscurité est de se réfugier dans l'art et la culture. D'être une force de lumière face à ces ados qui dirigent le monde. Des hommes sous testostérone qui se menacent. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le conflit militaire entre Israël et l'Iran pourrait-il être un levier de changement plus puissant que les révoltes de 2022? C'est terrible, parce qu'on entend tant d'Iraniens dire: «Qu'Israël vienne nous libérer!» Aucun pays, surtout pas Israël ou les États-Unis, ne libérera un pays pour son propre bien. L'Iran est un trésor, et tout le monde en veut un morceau. J'espère que la liberté pour les Iraniens viendra de l'intérieur, car aucune guerre, aucun bombardement ne peut libérer un pays, et il ne faut pas sous-estimer le poids de 2022: sur les images que m'envoient des amies depuis l'Iran, je n'arrive pas à y croire. Personne ne porte le voile! Elles sont en manches courtes et débardeurs. Le gouvernement a compris qu'il ne pouvait pas lutter avec ça. Il prend le peuple en otage, militairement, mais il a déjà perdu. Festival du film de Locarno, jusqu'au 17 août. À lire, sur le Festival de Locarno François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
5 hours ago
- 24 Heures
Un film romand fait partie de la présélection suisse aux Oscars
Accueil | Culture | Cinéma & séries | «La cache», du Vaudois Lionel Baier, figure parmi les trois œuvres présélectionnées pour représenter la Suisse aux Oscars. Verdict le 12 août. Publié aujourd'hui à 17h12 Le film de Lionel Baier, «La cache», se déroule dans le Paris de Mai 68. KEYSTONE «La cache» du Vaudois Lionel Baier fait partie des trois films suisses présélectionnés pour les Oscars par le comité mandaté par l'Office fédéral de la culture (OFC). Le film qui représentera la Suisse sera annoncé le 12 août, indique mercredi la fondation SWISS FILMS. Les deux autres films choisis dans cette présélection sont «Heldin» (En première ligne») de Petra Volpe et «Hanami» de Denise Fernandes, peut-on lire dans le communiqué. Dans son film «La cache» , qui se déroule dans le Paris de Mai 68, Lionel Baier raconte l'histoire d'un garçon qui découvre une cachette secrète dans l'appartement familial. Cette découverte va lui révéler l'histoire de son aïeule juive et celle de son grand-père, forcé de se cacher durant le régime de Vichy. Depuis l'année dernière, une commission composée de sept membres représentant différents domaines de l'industrie cinématographique suisse décide quel film sera présenté dans la catégorie «International Feature Film» lors de la 98ème cérémonie des Oscars. La cérémonie aura lieu 15 mars 2026 à Los Angeles. Plus sur Lionel Baier et ses films ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
9 hours ago
- 24 Heures
Le Castrum Festival transforme Yverdon en espace culturel à ciel ouvert
Accueil | Culture | Festivals | La 25e édition du festival démarre ce jeudi. Notre sélection de cinq spectacles à ne pas manquer cette année. Publié aujourd'hui à 13h11 Cette année, la place Pestalozzi accueillera trois spectacles (cinq représentations), une déambulation et un DJ set. REGIS MATTHEY – DR En bref: Hybride, dynamique et fédératrice: trois adjectifs pour résumer ce que veut être la 25e édition du Castrum, qui se tient cette fin de semaine à Yverdon. Par la grâce de 39 projets artistiques mêlant danse, cirque contemporain, déambulations, concerts, DJ sets, ateliers, résidences et expositions-installations, le festival pluridisciplinaire va une fois encore transformer la ville en un espace d'exploration ludique et culturel à ciel ouvert. «Entre rêverie, espoir, deuil et résistance, les artistes se font les porte-voix d'une diversité de discours et dessinent collectivement les contours d'un monde radieux et inclusif», promettent les organisateurs. C'est qu'à la lecture du riche programme, il est difficile de voir les effets négatifs de la situation financière délicate de la manifestation. Tout juste peut-on remarquer l'absence d'une seconde zone conviviale construite, un peu excentrée. «Oui, la présence est encore plus marquée aux alentours du château où prend place la majeure partie des projets. Mais nous continuons tout de même à rayonner vers d'autres lieux. Certains où nous nous sommes déjà rendus (ndlr: comme le parc des Rives du lac) , d'autres que nous explorons, comme le Jardin Japonais ou Sports 5», explique Luca Bianchetti, administrateur du Castrum. Budget artistique intact En fait, c'est surtout au niveau du choix des spectacles proposés que Le Castrum Festival s'est montré particulièrement attentif. «Nous avons veillé à ne pas diminuer le budget consacré au cachet des artistes, souligne le directeur, Damien Frei. En revanche, nous avons sélectionné des projets qui ne nécessitent pas la mise en place de structures spéciales et coûteuses.» Pour aider les spectateurs à faire leurs emplettes, voici cinq rendez-vous à ne pas manquer, du 7 au 10 août, à Yverdon. «Mirage», un jour de fête (danse) Inspiré de l'image d'un camp de réfugiés en Cisjordanie avec grillages, barbelés et tôles rouillées en toile de fond, ce spectacle de danse laisse augurer de sombres perspectives. Et pourtant. «Plutôt que de plonger le public dans une ambiance morose, ce grand format l'immerge dans une fête collective qui célèbre la vie», relève Damien Frei. Malgré un propos grave, «Mirage» immerge le spectateur dans une fête collective. C-Detrez / DR Certes, le propos reste grave et dénonce l'horreur et l'absurdité de la guerre, mais la compagnie Dyptik (France) emmène tout le monde jusqu'à une apothéose au cours de laquelle le public peine à ne pas chanter et danser avec les chorégraphes. Terrains de basket du parc des Rives-du-Lac, avenue de l'Hippodrome 3, jeudi 7 (19 h) et vendredi 8 (18 h 45) Gibrana Cervantes (concert) Violon calé entre son menton et son épaule gauche, Gibrana Cervantes agite son archet et fait glisser ses doigts sur les cordes. Classique, comme le son que la musicienne mexicaine libère. Seule en scène, elle va cependant rapidement transgresser tous les genres, grâce aux amplis et aux effets dont elle sait jouer à merveille. «C'est la raison principale qui nous a conduits à la programmer au temple», souligne Damien Frei. Les sonorités cinématographiques du récital y créent un très beau voyage, qui prend son public aux tripes. Temple d'Yverdon, place Pestalozzi 1, jeudi 7 août (21 h). Spectacle payant sur réservation . Gibrana Cervantes fera résonner son violon à l'intérieur du temple d'Yverdon. DR «Fury Room» (spectacle) À l'été 2002, l'attraction «Happy End» offrait aux visiteurs d'Expo.02 la possibilité de fracasser des assiettes en porcelaine. Cette expérience jouissive avait pour cadre l'arteplage de Bienne. Vingt-trois ans plus tard, la Biennoise Fanny Krähenbühl inscrit son seul en scène dans une «Fury Room», un espace où l'on peut lâcher ses pulsions en cassant tous des objets. Sa furie destructrice, la comédienne la nappe dans un humour décapant, moyen qu'elle a trouvé pour dénoncer les nombreux travers de notre époque. C'est drôle, bien senti et communicatif, puisque ça donne envie de pouvoir aussi tout balancer contre un mur. Cour du collège Pestalozzi, rue Pestalozzi 2, vendredi 8 (20 h 30) et samedi 9 (21 h). La Biennoise Fanny Krähenbühl invite à tout casser. FRÉDÉRIC PALLADINO – DR Aïta Mon Amour (concert) Du Village du Monde de Paléo à la cour du château d'Yverdon, il n'y a qu'un pas que le duo marocain Aïta Mon Amour a franchi en moins de deux semaines. Pionnière du rap dans son pays, Widad Mjama s'est associée avec le compositeur et multi-instrumentiste Khalil Epi. Il en résulte un dialogue entre ce passé incarné par la tradition orale séculaire de l'aïta et ce présent, servi par des sons électroniques, des riffs de guitare et des rythmes percussifs. «La puissance de cette musique électro-orientale n'empêche pas d'être pris par les harmonies de cette voix totalement envoûtante», explique Damien Frei. Cour du château, vendredi 8 (20 h). Le duo marocain Aïta mon amour fait dialoguer tradition et modernité. HAZA BENNOUR – DR «Maiador» (melting-pot artistique) «Maiador», le spectacle haut en couleur proposé par la Cia Delá Praká, incarne la diversité culturelle du Brésil. «Je viens d'y passer quelques mois et «Maiador» représente précisément ce que j'ai vu là-bas», reprend le directeur du festival. La Cia Delá Praká propose un cocktail de cultures brésiliennes. TOMAS HUDOLIN – DR Dans le Nordeste, le maiador est le coin ombragé où le bétail se protège du soleil. Avec ce projet, c'est la samba, le baião et la capoeira qui ont trouvé un refuge. En y ajoutant de la musique jouée en direct, du chant et des acrobaties, la compagnie sert un cocktail tropical inimitable. Place Pestalozzi, samedi 9 (10 h 30) et dimanche 10 (18 h 15). D'autres sujets festivaliers Frédéric Ravussin est journaliste à 24 heures depuis 2005 pour qui il couvre l'actualité régionale du Nord vaudois. Au-delà de ces frontières géographiques, il a un intérêt marqué pour les sujets touchant au monde des animaux (les oiseaux en particulier) et au domaine du sport. Plus d'infos @fredravussin Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.