
Notre critique de BREL: Anna Teresa de Keersmaeker mise à nu
FESTIVAL D'AVIGNON - À 65 ans, la chorégraphe belge remonte sur scène et mesure le temps passé aux chansons de son compatriote.
Anne Teresa de Keersmaeker confiait un jour monter parfois sur les tables des cafés à Bruxelles pour danser. On se disait alors qu'on aurait aimé découvrir la chorégraphe dans ce laisser-aller. On y est et sa performance a divisé le public de la carrière Boulbon au Festival d'Avignon. Les uns ont écarquillé les yeux, stupéfaits de voir la chorégraphe la plus exigeante de ces trente dernières années s'élancer sur les tubes de Brel. « Elle ne peut plus et s'offre un show ! », a-t-on pu entendre. Les autres auront cherché la clé.
À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour
Affûtée dans sa gestuelle, savante dans son rapport à la musique, exigeante envers ses danseurs, Anne Teresa sait calculer son risque. Si cette femme savante créée BREL, si elle remonte sur scène à 65 ans, en duo avec Solal Mariotte qui n'en a pas 25, c'est pour montrer d'elle quelque chose de nouveau : sa vulnérabilité. Qui est un peu la nôtre pour peu qu'on accepte de laisser resurgir la manière dont, depuis l'enfance, certains tubes nous permettent…
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Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Alex Warren, Benson Boone, Olivia Rodrigo... Les nouvelles stars de la pop américaine enchantent le festival Lollapalooza
NOUS Y ÉTIONS - Les têtes d'affiche de la pop ont investi les scènes principales du plus grand festival parisien vendredi soir, avec des shows exceptionnels. « La tendance forte chez les jeunes en ce moment, c'est la pop américaine ». Angelo Gopée, organisateur du Lollapalooza et directeur général de Live Nation France, a eu le coup d'œil. Vendredi soir, près de 50.000 festivaliers ont investi l'hippodrome de Longchamps à l'occasion de la septième édition du Lollapalooza. Au milieu d'une programmation éclectique, avec le rock de The Last Dinner Party, le R&B de Benjamin Ingrosso ou l'electro de Neil Francis, trois têtes d'affiche se sont détachés du lot : Alex Warren, Benson Boone et Olivia Rodrigo. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Ces artistes ont deux points communs. Ils sont Américains et font de la pop. « Cela fait un an et demi qu'ils ont amené cette vague en France et dans le monde », remarque Angelo Gopée. Aux États-Unis, le genre est le troisième le plus plébiscité avec 83,3 milliards d'écoutes en 2025, devant la country, l'electro ou la musique classique, d'après une récente étude de Luminate. Seuls le rap et le rock le devancent. Toujours outre-Atlantique, le classement des morceaux les plus écoutés du premier semestre de cette année affiche six artistes pop. Le chiffre est le même pour les ventes d'albums. Publicité Alex Warren, premier des Charts Ces six dernières semaines, Alex Warren, chanteur pop popularisé en 2024, occupe le sommet du Billboard Hot 100, le classement des 100 morceaux les plus écoutés dans le monde, avec son titre Ordinary. Depuis sa sortie, le 7 février dernier, le single est resté 22 semaines en première position. Vendredi soir, l'ancien influenceur, reconverti musicien, a fait ses marques devant le public français aux alentours de 18 heures. Sa chanson, désormais incontournable, a été entonnée par l'ensemble des festivaliers présents aux abords de la scène principale. « Ce sera la musique de mon mariage », répète sans cesse Margaux, la vingtaine et originaire d'Île de France, qui connaît les paroles par cœur. Le chanteur américain Alex Warren a donné le sourire au public du Lollapalooza le 18 juillet 2025. Meng Christophe/ABACAMeng Christophe/ABACA Le festival peut se réjouir de son succès actuel. Il y a un an et demi, lorsque Alex Warren était sélectionné pour intégrer la programmation du Lollapalooza, le morceau qui lui a forgé un nom n'était pas encore sorti. « On essaie d'anticiper les tendances et les artistes, c'est notre métier, rappelle Angelo Gopée. On parie sur ce qui peut bien fonctionner. » À l'heure actuelle, sur Spotify, le titre cumule 750 millions d'écoutes. Cinq millions de personnes jouent le morceau chaque jour sur leur téléphone. « Je l'écoute en boucle, c'est ma musique préférée », continue Margaux, grande fan. L'artiste la joue « à la cool ». Chemise bleu claire rayée, accompagnée d'un simple pantalon beige, il se produit aux côtés de deux guitaristes, d'un batteur déchaîné et d'un pianiste. Le chanteur américain interprète les plus gros titres de sa jeune discographie et ceux de son dernier album You'll Be Alright Kid, sorti le jour du concert. Il multiplie les notes aiguës et joue de la guitare. Un phénomène. À seulement 24 ans, il ravit les jeunes comme les moins jeunes. Benson Boone, nouvelle figure de la pop-rock Une heure et demie après son passage, Benson Boone vient s'emparer à son tour de la scène principale. Le natif de Monroe, dans l'État de Washington, est d'un tout autre calibre. Ce dernier s'est fait connaître en octobre 2021 avec la sortie de son premier tube Ghost Town. Il a d'ailleurs signé à cette période pour le label Night Street sous le mentorat de Dan Reynolds, chanteur des Imagine Dragons. Les spectateurs campent pendant plus d'une heure devant la scène pour assister, depuis la meilleure place possible, à son concert. J'aime son côté décalé, sa personnalité, ses tenues et son style Alice, fan de Benson Boone Dans la foule, Steven et Steven se font remarquer. Les deux Parisiens sont venus avec des bandeaux américains sur le front, auxquels s'ajoutent une tenue pailletée et du maquillage. « On s'est déguisé pour lui, confie l'un des deux. On l'écoute depuis ses débuts, tous les jours. » Son arrivée est fracassante. Tel un véritable « showman », comme le qualifie si bien Steven, il entre d'un salto avant sur la rythmique de son titre I'm here for someone else. « J'aime son côté décalé, sa personnalité, ses tenues et son style », explique Alice. Vendredi, il s'est accordé avec ses guitaristes, batteurs et pianistes en portant un haut bordeaux. Il a aussi marié ses lunettes de soleil à sa coupe mulet et sa moustache pinceau. Publicité Dans le genre pop, l'Américain excelle. Le public semble déjà maîtriser la totalité des morceaux de son dernier album American Hearth, sorti il y a seulement deux semaines. « C'est un honneur d'être ici, lance-t-il à la foule. De toutes les villes en Europe, c'est à Paris que j'ai passé le plus de temps. Il y a beaucoup d'amour ici. » Un thème qu'il chérit particulièrement et qu'il évoque presque constamment dans ses morceaux. Son énergie, ses va-et-vient et ses acrobaties font de lui un artiste à part sur la scène. « Il a son propre univers et sa scénographie à lui », constate Angelo Gopée. À lire aussi Dua Lipa, la pop star britannique qui chante (aussi) en français avec le cœur Comparé à Freddie Mercury et Queen Certains fans comme Alice le comparent à Freddie Mercury pour son style très rock. Steven et Steven remarquent également une certaine ressemblance avec le chanteur de Queen. Chacun son interprétation. Angelo Gopée refuse de faire des comparaisons : « C'est l'artiste des jeunes, de leur génération. » À 23 ans, Benson Boone accumule déjà les hits. En 2024, il s'est associé à la chanteuse française Philippe Lavrey sur le morceau In the Stars, dans lequel il évoque la perte d'un être cher. Il y a plus d'un an, il dévoilait le clip de Beautiful Things, son single phare. Il est aujourd'hui toujours 15e du classement Billboard Hot 100 avec ce titre qui approche du milliard d'écoutes sur la période entre janvier et juillet 2025, selon le rapport de Luminate. Et pour conquérir le cœur du public français, le chanteur américain n'hésite pas à lui dire qu'il lui a volé le sien. Il donne également des cours de chants sur scène, prend beaucoup la parole et s'autorise même un bain de foule de plusieurs minutes à la fin de sa prestation d'une heure. « Benson Boone incarne la nouvelle pop, démontre Angelo Gopée. Celle-ci est plus acidulée que celle de l'époque, plus neuve. Et ça fonctionne bien. » La diva Olivia Rodrigo « La pop d'avant était beaucoup moins féminine, alors que maintenant, la majorité des artistes de ce genre sont des femmes, ce qui est assez exceptionnel », poursuit le directeur du Lollapalooza. Aux alentours de 22 heures, la très jeune Olivia Rodrigo foule la scène principale du festival. Elle est attendue comme une diva. Certains de ses fans se sont précipités vers la scène six heures avant son arrivée. La majorité d'entre eux sont des jeunes filles. « Le profil de nos festivaliers reste de toute façon assez jeune, admet Angelo Gopée. La musique présentée ici est donc pour des gens plus jeunes et c'est souvent pareil en concert. » La pop star de 22 ans, dont le premier album Sour est paru en 2021, fait son entrée sur le titre Obsessed. Encore une fois, l'énergie ne manque pas. La musique est jouée par de vrais instruments avec la présence sur scène de deux guitaristes, d'un batteur et d'un pianiste. Pour sa dernière date européenne de 2025, la Californienne saute, court, se jette sur le sol... Olivia Rodrigo déborde de talent. Elle chante tout en faisant du piano et de la guitare électrique. Une vraie prouesse. C'est aussi une fan de gags lorsqu'elle pratique le « mute challenge », un jeu qui consiste à rendre muet son public en une fraction de seconde. À lire aussi Rock, chanson, soul, pop, country… Notre sélection des meilleurs concerts de ce début 2025 Publicité « Taylor Swift a ouvert la voie à toutes ces femmes, précise Angelo Gopée. Maintenant, les artistes à la mode sont Sabrina Carpenter, Tate McRae, Billie Eilish, Dua Lipa ou Charli XCX. » Toutes ont leurs petites spécificités. Pour McRae, c'est la danse. Pour Billie Eilish, c'est la scénographie, à l'image de son Bercy il y a quelques semaines. Elles cartonnent en concert, dans des salles comme dans des festivals. Les nouveaux artistes de la pop américaine sont même, plus généralement, très rassembleurs. Selon les informations du Parisien, 20 % des festivaliers du Lollapalooza seraient étrangers.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Crime of the Century, Dreamer … La renaissance de la magie Supertramp en vinyle
Universal refrappe les deux disques emblématiques des années 70 du mythique groupe de rock londonien, Crime of the Century et Crisis ? What Crisis ?. Ils seront dans les bacs le 29 août. Un son qui traverse le temps. En 1974, Supertramp prend son envol avec l'album Crime of the Century, puis séduit les États-Unis en 1975 avec Crisis ? What Crisis ? Le nom du groupe est un pied de nez subtil à la bienséance. Les Supertramp, les super-clochards…Il a été inspiré à ces musiciens pas comme les autres par la geste du poète gallois William Henry Davies, qui aura passé sa vie tel un vagabond. Aujourd'hui, nostalgie oblige, Universal va combler de plaisir les mélomanes adeptes du pop-rock avec la renaissance en vinyle, le 29 août, de leur fameux troisième et quatrième albums, qui ont révolutionné les années 70. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Ce groupe de rock légendaire a connu un succès international fulgurant grâce à un style hors du commun. Il a été fondé en 1969 par les deux chanteurs leaders, Rick Davies (piano) et Roger Hodgson (guitare), complété par John Helliwell (saxophone), Dougie Thomson (basse) et Bob Siebenberg (batterie). Publicité Roger Hodgson, qui a composé la plupart de leurs grands succès, quittera le groupe en 1983. Plusieurs tentatives de réunification échoueront et Supertramp se dissoudra finalement en 1988. Ce n'est qu'en 1996 qu'ils se retrouveront, malheureusement sans Hodgson, pour séduire la maison EMI Music Publishing France qui leur proposera un contrat pour trois albums. Roger Hodgson a repris sa carrière solo peu après son départ du groupe en 1983. Voight Brandon/Splash News/ABACA À lire aussi L'émotion de Roger Hodgson, de Supertramp, décoré de l'Ordre des Arts et des Lettres Le 'Supertramp-Sound' Un son à part, le « Supertramp-Sound » est caractérisé par un jeu syncopé au piano électrique et un mélange d'instruments peu commun pour l'époque, comme la clarinette sur leur titre culte Breakfast in America ou le saxophone sur The Logical Song. Plus important encore, il est défini par les styles très différents des leaders du groupe : Rick Davies, qui offrait sa voix rugueuse et son amour pour le Jazz et le R&B, et Roger Hodgson, avec sa voix de falsetto, capable de monter dans les aigus, et son amour de la pop. La musique n'est pas la seule marque du génie de l'œuvre des Supertramp. Les paroles du troisième album studio, Crime of the Century (1974), teintées de noirceur, participent aussi de l'attrait presque magique de leurs chansons sur les générations de l'après 1968. Le disque explore le thème de la solitude et de la santé mentale. Le titre Bloody Well Right, qui va cartonner aux États-Unis, dénonce le système scolaire anglais que Roger Hodgson, notamment, avait vécu comme un sacerdoce. Un sujet, qui sera récurrent dans les œuvres futures de Supertramp. À lire aussi Roger Hodgson, l'âme solitaire de Supertramp Ce premier millésime Supertramp 2025 ouvrira-t-il la voie à une édition vinyle de Breakfast in America ? C'est à partir de ce son emblématique, en medley avec A Cupid's Chokehold de Gym Class Heroes sorti en 2005, qu'une tendance s'est établie sur les réseaux. Près de 290 000 vidéos ont été créées autour de la phrase d'ouverture de la chanson, « Take a look at my girlfriend, she's the only one I got », que l'on pourrait traduire en français, «regarde ma petite amie, C'est la seule que j'aie». Elle a généré plus de 3 millions de likes. Les phrases des super-clochards sont désormais un élément de viralité. La résurrection musicale d'anciens titres classés cultes est en plein essor grâce à TikTok. Supertramp est donc connu même parmi les plus jeunes. Un vinyle Breakfast in America pourra, peut-être, leur faire découvrir l'unique Supertramp-Sound.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Jeff Bridges, l'acteur qui ne voulait pas devenir célèbre
Arte propose un passionnant portrait de celui qui incarne « le Duc » dans le cultissime The Big Lebowski réalisé par Joel et Ethan Coen. Il est « The Dude » ou « le Duc » dans la version française. La caricature du Californien qui se la coule douce dans le film culte The Big Lebowski que les frères Coen réalisent en 1998. Barbe longue, cheveux à l'hygiène douteuse et peignoir crème, le gars nonchalant est embarqué malgré lui dans une affaire de kidnapping où divers personnages atypiques s'entrecroisent. Ils sont incarnés par John Goodman, Steve Buscemi, John Turturro et Julianne Moore. L'acteur Jeff Bridges est presque quinquagénaire quand il accepte ce rôle qui le fait accéder à la célébrité... qu'il a pourtant tenté de fuir toute sa vie. Jeff Bridges est une icône révélée sur le tard que le passionnant documentaire d'Arte, proposé dans un premier temps sur la plateforme avant d'être diffusé en linéaire ce dimanche 20 juillet, tente de décortiquer. Au cinéma puis ces dernières années dans la série The Old Man, un tel talent ne pouvait pas rester éternellement dans l'ombre. Depuis l'enfance, Jeff Bridges souffre de poids trop lourds à porter. L'incroyable pedigree artistique de sa famille, pour commencer. Publicité Artiste dans l'âme Ses parents Dorothy et Lloyd Bridges sont tous les deux acteurs, comme son frère Beau Bridges. Tous l'encouragent à faire carrière au cinéma. Il a seulement six mois quand il passe pour la première fois devant la caméra. Dans La Voleuse d'amour (1951) de John Cromwell dans lequel joue son grand frère. Enfant, il béguait et supporte très mal le regard moqueur de ses camarades. Il porte longtemps cette anxiété qu'il tente de noyer dans la consommation de drogue. « Parfois, grandir, ça fait mal », lui déclare son père dans un des dialogues de la série The Loner où ils se sont donné la réplique. S'il ne se montre pas enthousiaste à l'idée de devenir acteur, Jeff Bridges est malgré tout un artiste dans l'âme. Il préfère seulement se consacrer à la musique, à la sculpture et à la peinture. Pourtant le cinéma le poursuit, inlassablement. Les rôles, souvent seconds, continuent de se présenter. La Dernière Séance de Peter Bogdanovich (1971), Le Canardeur où il fait face à Clint Eastwood (1974). Il impressionne dans Starman réalisé par John Carpenter en 1984, puis dans État second de Peter Weir, en 1993. À chaque cérémonie de remise de prix, il est comme soulagé de ne pas l'emporter. Jusqu'en 2009, quand il reçoit l'Oscar pour son rôle de chanteur alcoolique dans Crazy Heart. « Je vais perdre mon statut d'acteur sous-estimé », ironise-t-il. En réalité, il entretient un rapport enfantin avec le métier. Son jeu est si juste que l'homme s'efface derrière le rôle. Il ne court pas après la gloire, mais mène plutôt une quête existentielle. Tout comme Lebowski, il est l'antithèse du rêve américain frénétique. Un héros sans héroïsme, sincère, qui aime prendre son temps. Le long-métrage est un échec commercial à sa sortie. Mais le c'est parce que le public se reconnait au fil du temps dans la philosophie du personnage que les frères Coen ont signé a posteriori une œuvre culte.