
Céline imitée, déguisée, mais surtout aimée
Les orages plus tôt dans la journée n'ont pas découragé plusieurs fans. La place des Festivals était pleine de curieux qui se sont aventurés dès 20 h jeudi pour ce spectacle gratuit présenté pour la seule et unique fois dans la métropole. « Ce soir, on chante, on danse, on fait le party ! », lance Jean-François Payette (au centre), qui arbore fièrement son t-shirt de Céline. Ses amis, Marco Salvas (à gauche) et Jean-François Dutil (à droite), acquiescent. Ils sont, eux aussi, admirateurs à la fois de celui qu'ils appellent affectueusement « Matt Duf » et de la diva québécoise. Qui préfèrent-ils ? Après mûre réflexion, Céline l'emporte, mais de peu, quand même.
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La Presse
4 hours ago
- La Presse
Florence K en trois photos
Une image vaut mille mots, paraît-il. En voici trois, choisies par Florence K parce qu'elles jettent un éclairage sur son parcours et sur sa personnalité. On ne prend pas la peine de faire encadrer des photos qui ne sont pas significatives. Dans son bureau rempli de livres au cœur duquel trône un magnifique piano à queue, Florence affiche sa photo officielle de finissante, prise au moment de l'obtention de son bac en psycho. Pourquoi ? « Cette photo-là, c'est pour me rappeler, quand j'ai des moments de découragement pendant le doctorat, mon sentiment d'accomplissement et de fierté d'être passée à travers le bac. C'est tellement difficile de rentrer au doctorat. Quand la photo a été prise, je savais que j'étais acceptée. Je ne pouvais être plus heureuse, car mon rêve se concrétisait. Cette photo m'aide aussi à me rappeler mon enlignement, mon chemin. Et quand je suis vraiment à bout, elle me rappelle que c'est vraiment ce que je voulais, que c'était un objectif à long terme qui n'est pas évident. » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Disque d'or en main, Florence K est entourée de Georges-Hébert Germain et de Francine Chaloult. « Sur cette photo, j'avais 26 ans. C'était en 2008. J'avais reçu mon disque d'or pour mon deuxième album et avec moi, on voit deux personnes qui ont eu une énorme influence artistique sur moi. Francine Chaloult était ma grande amie et ma relationniste. J'avais connu Francine Chaloult en faisant mon premier bac, en communication. Elle m'avait engagée comme stagiaire. Elle a vraiment été un catalyseur. C'était quelqu'un qui aimait profondément la musique. Sa passion première, c'était les shows, les artistes. Et Georges-Hébert Germain, lui, c'est au niveau de l'écriture qu'il m'a beaucoup influencée. Quand j'ai écrit mes livres, je pensais beaucoup à lui. C'était tellement une figure inspirante aussi. Leur niveau de culture, de conversation par rapport à la littérature, à l'art… Ce sont vraiment des gens qui m'ont énormément inspirée, qui m'ont énormément aidée. Francine est décédée en 2022 et je pense encore à elle quand je monte sur scène. » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE « C'est mon chum et ma fille, la grande, qui m'ont acheté un cerveau », confie Florence K. Le concept de cette série est de commenter des photos, mais ce cerveau était trop intrigant pour ne pas faire une exception. « C'est mon chum et ma fille, la grande, qui m'ont acheté un cerveau. C'était deux semaines avant mon accouchement de la petite Charlotte. J'étais en dernière année de bac. J'avais un cours de neuro et il fallait que je mémorise toutes les parties du cerveau pour mes examens. J'avais besoin de le voir en 3D pour mieux comprendre. Je m'étais mis des stickers partout ! Mon chum et ma fille m'ont fait cette surprise pour m'aider parce que j'avais un examen deux semaines après mon accouchement. J'avais pris ce risque-là de continuer à étudier parce que c'était la pandémie, donc je pouvais étudier de la maison. Et je ne voulais pas prendre de session off parce que j'avais 38 ans et que je voulais être psychologue à 45 ans. »


La Presse
4 hours ago
- La Presse
« C'est la vraie croisée des chemins »
Après l'été, Florence K fera la rencontre de ses premiers patients, dans la clinique de psychologie de l'UQAM, passage indispensable à l'obtention de son doctorat. Le titre de cette série semble avoir été créé sur mesure pour la chanteuse, musicienne, chroniqueuse, animatrice à la radio, conférencière et bientôt psychologue. Après des années de transition en douceur, mêlant piano et études, le début de ses stages marquera une transition dans sa vie. « Je te dirais que vraiment, cet été, pendant que tu fais cet article-là, c'est la vraie croisée des chemins », m'a-t-elle dit, assise sur son sofa, entourée des siens et de son minuscule caniche brun. À 42 ans, Florence Khoriaty est passionnée par la psychologie humaine au point d'y consacrer neuf ans d'études et de vouloir en vivre. Elle donne déjà des conférences sur le sujet en plus de tenir une chronique à la radio. Mais le début de ses stages rendra son rêve plus concret que jamais. La musique, elle, se déplacera doucement… sans quitter son cœur. L'artiste aimerait continuer à chanter pour le public de temps à autre. Pas pour payer les factures, juste pour vivre un moment agréable. Quand je vais monter sur scène, j'aurai choisi les occasions. Ça va être dans des moments où je me sentirai bien. Ça va juste être du plaisir. Florence K Ses réflexions sur son avenir professionnel sont évidemment teintées par la profonde transformation de l'industrie de la musique. Les plateformes d'écoute en continu ont eu un effet dévastateur sur les revenus de ceux qui ne créent pas des mégasuccès. Et sur leurs façons de travailler. Les artistes qui ne peuvent plus compter sur la vente d'albums doivent miser sur les tournées. « Mais c'est saturé ! Il y a plus d'artistes, mais pas plus de salles nécessairement, lâche-t-elle. J'ai tellement eu des désillusions dans la dernière année face à la façon dont l'industrie pouvait fonctionner… » Elle se demande aussi : « Dans 10 ans, est-ce que je vais encore être en état de faire de la tournée ? En plus, je m'ennuie profondément de ma maison, de mes enfants, quand je pars. » C'est sans compter que les chanteurs doivent désormais alimenter les réseaux sociaux constamment pour garder le contact, une nouvelle tâche accaparante, exigeante. J'en conclus que l'aspirante docteure est fort prévoyante. Elle éclate de rire quand je lui souligne cette démonstration de sagesse, notamment financière. Elle y voit plutôt la preuve de son anxiété ! Quoi qu'il en soit, les bancs d'école ne sont pas un fardeau qu'elle s'inflige en désespoir de cause. Florence a toujours aimé étudier. « C'est le fun de se coucher le soir et de sentir qu'on a appris. » D'ailleurs, après le cégep, elle avait obtenu un bac en communication. « Je ne me voyais pas arrêter d'étudier après le cégep. C'était aussi pour avoir un plan B parce que ma mère, oui elle est connue aujourd'hui, mais j'ai vu mes parents rusher énormément les 10 ou 12 premières années de ma vie. J'ai vu comment ce n'était pas facile pour eux de gagner leur vie avec leur art. Je n'ai pas voulu vivre ça. » Autrement dit, l'histoire se répète. La motivation ne manque pas. Mais Florence le dit sans détour : concilier ses rôles d'étudiante, de mère et d'artiste est un numéro d'équilibriste épuisant. À lui seul, le doctorat lui demande de 30 à 60 heures par semaine. Par la force des choses, c'est devenu un projet « familial », me dit-elle, pendant que son amoureux vide le lave-vaisselle. Sans le soutien de sa tribu, elle n'y arriverait pas. Voilà pourquoi elle s'est souvent exclamée, en rentrant à la maison : « On a eu A+ ! » Pour elle, il est évident que toute la maisonnée a contribué à sa note… ne serait-ce qu'en écoutant ses exposés de vulgarisation scientifique. Florence insiste d'ailleurs sur le « sérieux » et la « rigueur » de la psychologie, tout en rappelant que le cerveau est un « organe ». « C'est la santé des gens. On ne peut pas se permettre de faire des trucs qui ne sont pas prouvés scientifiquement. La recherche est hyper importante. » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE L'artiste se passionne également pour la recherche et les statistiques. Je n'exclus pas l'idée que je vais peut-être devenir professeure d'université ou chercheuse après, parce que j'aime beaucoup la recherche aussi. Florence K Contre toute attente, elle est tombée amoureuse des statistiques. « La journée où tu comprends que tes données, tes analyses racontent une histoire, c'est comme… la plus belle affaire au monde ! » La passion de Florence est contagieuse lorsqu'elle parle de ses recherches, des théories sur le vieillissement, du pouvoir des émotions ou des facteurs de protection. Ça tombe bien : elle aime utiliser ses talents de communicatrice pour partager ses connaissances. Jusqu'ici, elle a donné une centaine de conférences sur le thème de la psychologie. Elle tient aussi une chronique sur le sujet à l'émission de radio Dessine-moi un matin, animée par Franco Nuovo à Radio-Canada… chronique qu'elle agrémente d'une chanson au piano. « On peut être bipassionnel ! » La psychologie s'avère aussi une manière pour elle de redonner au suivant. « J'ai envie de travailler dans un métier de relation d'aide, j'ai envie de me mettre au service de mes futurs patients. » Étant donné son vécu, son diagnostic de bipolarité de type II, sa dépression majeure, sa psychose, elle a la conviction qu'elle sera « vraiment capable d'empathie ». On le serait à moins. D'ici la fin de ses études, elle poursuivra ses travaux de recherche en travaillant dans deux laboratoires de l'UQAM, le CREO (qui s'intéresse à la manière dont le cerveau produit des idées originales) et le GRACE (qui se penche notamment sur le développement de l'identité chez les artistes et les athlètes). Ces sujets, Florence les incarne et les étudie avec l'enthousiasme d'une personne qui a trouvé sa voie. Elle rédigera aussi sa thèse qui porte sur un sujet très peu étudié : l'influence de l'humeur et de la santé mentale sur le niveau de créativité des artistes. Ses travaux lui permettront, dit-elle, de démolir le mythe selon lequel les artistes torturés sont plus talentueux. Avec sa recherche scientifique, à laquelle 200 artistes de la scène du Québec ont participé, Florence promet de nous apprendre beaucoup de choses avec « ses gros chiffres ». Elle lancera aussi une seconde étude, pancanadienne celle-là, avec 300 participants qui passeront des tests de créativité au fil du temps tout en décrivant leur humeur. Les artistes qui deviennent des scientifiques étant plutôt rares, sa transition amène quelques questions inédites. Les psychologues se doivent d'être « le plus neutres possible », comme des feuilles blanches pour leurs patients. Or, la vie personnelle de Florence K est abondamment documentée en ligne. Y aura-t-il un impact ? Que faire si des admirateurs se présentent à la clinique, si des patients sont admiratifs ? Ces questions inédites ont suscité des discussions avec ses professeurs. Mais comment savoir ce qui va arriver ? Il n'y a pas de précédent. Alors Florence devra devenir psychologue pour avoir des réponses. Chaque jour, ce rêve se rapproche. Après avoir donné à son public des moments de bonheur avec sa voix magnifique, Florence K s'apprête à devenir une oreille attentive. Encore une façon, pour elle, de se mettre au service des autres. De faire du bien.


La Presse
6 hours ago
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Gala de la francophonie Juste pour rire
Dans le cadre de sa nouvelle formule de galas thématiques, Juste pour rire présentait samedi une soirée consacrée à la francophonie et ses humoristes. À l'animation : Mehdi Bousaidan. Au menu : des artistes francophones plus ou moins connus, dont certains se sont démarqués et d'autres ont dérapé. Retour sur un Gala de la francophonie malgré tout riche en temps forts. Pour ce gala qui venait réunir des artistes de provenances diverses, qui sera diffusé dans plusieurs pays de la francophonie, on a misé sur toutes sortes de formes d'humour. Du plus engagé au plus grinçant, les humoristes sur scène ont créé des moments d'ovation et des moments de malaise à oublier. En fait, un seul a été particulièrement difficile à subir. Jarry, qui pourtant nous avait été promis comme une découverte intéressante par la presse française et même la presse québécoise, a été la source du numéro le plus déplaisant. S'il a voulu chambouler les instincts « woke » du public montréalais, mission accomplie. Il a rabaissé, touché, intimidé des membres du public. Une bonne capacité à improviser est appréciable lorsqu'on décide de faire rire des foules dans la vie. Mais Jarry, lorsqu'il est descendu faire son crowd work, a parlé du poids d'un jeune homme, embrassé « le seul Noir » de la salle sur la bouche et a allégrement touché tous les hommes avec lesquels il a eu des interactions. Visiblement mal à l'aise, plusieurs ont tenté de refuser les échanges, en vain. Mais le gala n'a été que légèrement perturbé par ce numéro parmi plusieurs autres. La plupart des autres artistes sur scène, dont l'animateur de la soirée, ont été très convaincants. En commençant par notre coup de cœur du gala, Waly Dia, un humoriste très apprécié en France et qui pourrait très bien réussir ici aussi. Sa première phrase concernait Gilbert Rozon. Il est ensuite allé aborder le sujet de la Palestine, en tentant notamment de situer Benyamin Nétanyahou sur une échelle allant de « Anne Frank » à « Hitler ». Il a parlé de Trump, de Musk, d'Esptein, de transidentité, d'homophobie. Son humour noir est tombé dans le mille, parce qu'il n'était pas destiné à choquer pour le plaisir de choquer, mais plutôt à susciter des réactions sur des sujets révoltants. Le gala a été parsemé de nombreuses comparaisons entre les Montréalais et les Parisiens. Chaque fois, les Français en ont pris pour leur grade. Mais beaucoup de références de ce gala axé sur la francophonie ont renvoyé à l'héritage des humoristes, tous nés ou résidants dans un pays francophone, mais d'origines diverses. Ainsi, Sarah Lélé a été excellente lorsqu'elle a raconté que ses parents camerounais n'avaient que faire de la culture belge, même si elle est née dans ce pays voisin de la France. Elle nous a fait souvent éclater de rire en parlant de son père surtout, en particulier lorsqu'elle a exposé la façon dont elle l'a sauvé de son homophobie. Son numéro était intelligent, réfléchi et s'est révélé l'un des plus drôles de la soirée. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Waly Dia Nordine Ganso, qui est à la fois français, noir et arabe, a discuté de sa triple identité avec brio. Elena Nagapetyan, née en Ouzbékistan, qui a grandi en Russie et dont le français n'est pas la langue maternelle, a profité de son passage sur scène pour faire quelques blagues grivoises, parlant de sexe avec légèreté. Laurie Peret, qui fait rire en chantant, s'est armée de son clavier pour interpréter une chanson pour l'amour de sa vie qu'elle n'a pas encore trouvé. Son personnage, bancal et à l'air naïf, n'a pas manqué d'amuser le public du Théâtre Maisonneuve, sans toutefois le déchaîner. Des visages connus Si le public montréalais lui est très familier, c'était la première fois que Katerine Levac participait à un gala destiné à des Français. Ce n'est pas une culture qu'elle connaît bien, a-t-elle ajouté, en précisant que son actrice française préférée est Magalie Lépine-Blondeau. Il est plaisant de penser à ce que le public de France et de Belgique découvrira grâce à ce gala, puisqu'elle est, comme toujours, impeccable sur scène. Elle a le ton, le rythme, le personnage… tout est là pour nous faire rire aux éclats, sans qu'elle semble vraiment y mettre trop d'efforts. C'est son côté flegmatique qui nous charme le plus lorsqu'elle parle des aléas de son orientation sexuelle, de la vie avec ses jumeaux ou de ce qui lui manque des relations sexuelles avec les hommes. La fin du gala a été réservée aux deux vedettes de la soirée, que l'on a plus à présenter, mais dont la présence a été anticipée tout au long du gala grâce à des capsules vidéo les mettant en scène. Gad Elmaleh et Rachid Badouri ont clos la soirée. Le premier a fait un sans-faute, lui qui a profité de cette présence à Montréal pour effleurer le sujet du plagiat dont il a été accusé dans les dernières années (au moyen d'une des capsules vidéo). Il a parlé de la vieillesse, et même si l'auteure de ces lignes ne connaît pas encore les maux qu'il a décrits, il l'a fait avec une telle adresse qu'il nous a chaque fois fait rire. Et puis il y a eu Rachid Badouri, avec l'énergie qu'on lui connaît, qui s'est attaqué au concept de multiculturalisme. Il s'est dit heureux de le voir face à lui, mais aussi désireux qu'il y en ait encore plus. Dans un message aussi hilarant que pertinent, il a parlé lui aussi de son statut en raison de ses origines. Badouri est marocain et il travaille fort, comme ses amis humoristes maghrébins, à défaire, un spectacle à la fois, l'image que certains ont des gens comme lui. Mais certains préjugés persistent. Le thème ne s'épuise pas, en tout cas pas entre les mains de Rachid Badouri, qui excelle dans ce qu'il fait.