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Voisins de ruines carbonisées

Voisins de ruines carbonisées

La Presse2 days ago
Les devants d'un ancien dépanneur, à gauche, et d'une ancienne pharmacie, à droite, qui ont brûlé avec le reste des deux triplex
Un des triplex incendiés (à gauche), collé au logement de Monica Campo (à droite). Cette dernière a dû fermer elle-même l'accès à l'escalier en colimaçon du bâtiment incendié avec des rubans afin d'empêcher les squatteurs d'y accéder.
La résidence de Monica Campo (à gauche) et la face arrière d'un des triplex incendiés (à droite)
En janvier 2022, un incendie a détruit deux triplex situés dans la rue Ontario, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ceux-ci suscitent l'inquiétude dans le voisinage.
Monica Campo, Ilan Schwarz et sa fille Ellie, dans la cour arrière d'un triplex incendié dont ils sont les voisins immédiats
Chute de débris, squatteurs, vermine. Des Montréalais sont exaspérés de vivre avec des ruines carbonisées comme voisins, des années après des incendies dans leur voisinage. Ils blâment les propriétaires ainsi que les autorités municipales pour leurs problèmes.
L'incendie qui a détruit deux triplex au coin des rues Ontario et Théodore, dans Hochelaga-Maisonneuve, remonte à janvier 2022. Toit défoncé, débris calcinés, balcons remplis de meubles évacués : virtuellement rien n'a bougé depuis, au grand dam d'Ilan Schwarz et de Monica Campo, les voisins immédiats.
« Il y a beaucoup de choses qui tombent dans le jardin. C'est vraiment, vraiment dangereux chez nous », dénonce M. Schwarz, sa fille Ellie (9 mois), dans les bras. « On a parlé avec toutes les personnes [possibles] à la Ville. On a parlé avec la police, on a parlé avec les pompiers. […] Ça fait trois ans qu'on demande ce qui se passe. »
Les voisins disent appeler fréquemment la police pour dénoncer les squatteurs. « Les gens viennent, ils couchent là, ils font pipi, ils font des drogues », selon Mme Campo.
« On habite juste à côté d'un futur incendie, un deuxième incendie », dit M. Schwarz. « On ne peut pas vivre ça à nouveau : on a des enfants maintenant, on a de nouveaux voisins, de nouveaux locataires. Il n'y a personne qui nous aide. »
À cinq kilomètres de là, en face de la station de métro Rosemont, un bâtiment de deux étages est lui aussi en piètre état. Il a brûlé à l'automne 2020, tuant une jeune locataire et en blessant quatre autres.
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Immeuble abandonné en face de la station de métro Rosemont, après un incendie y a plusieurs années
« Il y a de la vermine. On a beau appeler le 311, ils ne font absolument rien. Ils nous disent de faire des mises en demeure au propriétaire », rapporte Michel Morin, un voisin. « Ça nous cause des problèmes. »
Depuis le feu, « il n'y a rien qui a bougé », dit Josée Miville, qui habite aussi tout près. « Ça attire les rats et les souris. »
« On a suivi les règles »
Dans Maisonneuve, la propriétaire de l'un des triplex en mauvais état a affirmé qu'elle faisait tout en son pouvoir pour limiter les problèmes. « La maison a été sécurisée dès la journée du feu. On a suivi les règles », a assuré Julie Allard. « Mais c'est sûr qu'on n'est pas garants : la police appelle souvent. J'ai une entreprise de barricadage qui y va chaque fois qu'on me dit que ça a été défoncé. »
Mme Allard a aussi blâmé l'arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour les délais de démolition du bâtiment, qui constitue une perte totale. L'arrondissement affirme plutôt avoir autorisé (avec conditions) la démolition au printemps 2024, mais que la propriétaire aurait omis de fournir une garantie bancaire essentielle avant de procéder aux travaux.
Les élus de l'arrondissement ont refusé la demande d'entrevue de La Presse.
Copropriétaire de l'autre triplex brûlé de la rue Ontario par l'entremise d'une société, Alexandre Parent-Legault a affirmé au téléphone n'avoir « pas de commentaire » à formuler sur l'état de son bâtiment. L'arrondissement a affirmé qu'un « ordre de démolition demeure en vigueur » pour ce triplex.
À Rosemont, l'immeuble brûlé vient d'être racheté, au printemps. Dans les dernières années, la propriété avait fait l'objet de « plusieurs inspections » et de « divers avis d'infraction ». La fiche immobilière mentionnait un important potentiel de développement.
L'immeuble appartenait jusque-là à Yong Zhe Jin et Feng Xian Li. La Presse n'a pas été en mesure de les joindre.
Des recours pour les villes
Les municipalités ne sont pas démunies face aux bâtiments lourdement endommagés sur leur territoire, a souligné l'avocat Mario Paul-Hus, une référence en droit municipal. La loi leur permet de s'adresser aux tribunaux pour obtenir une ordonnance de travaux ou de démolition si le bâtiment est dangereux ou s'il a perdu la moitié de sa valeur en raison d'un sinistre comme un incendie.
« La Ville de Montréal s'est toujours traîné les pieds à l'égard de l'application de ces articles-là », a-t-il dit, sans commenter un dossier en particulier.
Ce n'est pas une pratique courante [à Montréal] de mettre en demeure le propriétaire d'un immeuble incendié et d'essayer de le forcer à bouger. Ils vont peut-être émettre des constats d'infraction à répétition, mais c'est peut-être la chose la plus sérieuse qu'ils vont faire.
Me Mario Paul-Hus
Un recours pour obtenir une ordonnance de démolition est entendu d'urgence devant la Cour supérieure, ce qui réduit de façon importante les délais. « Ça prend six mois », a estimé Me Paul-Hus.
Ainsi, la municipalité de Dorval est actuellement devant les tribunaux pour demander la démolition d'un immeuble de 26 logements sur Garden Crescent, après un incendie survenu en septembre 2023. Depuis, « l'immeuble n'a pas été réparé, reconstruit, ni démoli, malgré plusieurs avis et constats d'infraction », déplore la municipalité.
« Je trouve ça long », a témoigné Barbara Matthews, une voisine. « Il y a des barrières tout le long de la bâtisse, des déchets qui traînent… C'est vraiment abandonné. Ça n'a pas bougé du tout. »
La Ville de Dorval se dit elle aussi exaspérée par la situation. Au point de demander à la justice – rapport d'expert en main – d'ordonner la démolition de l'immeuble.
« Le 23 juin 2025, une ordonnance de la Cour supérieure a été obtenue, obligeant les propriétaires à clôturer complètement l'accès au bâtiment, avec des clôtures situées à un minimum de 15 pieds de distance du bâtiment sur tous les côtés, ce qui devait être fait au plus tard le 3 juillet dernier », a rapporté Annick Charest, directrice des communications de la Ville. « Les procédures suivent leurs cours afin que le tribunal puisse éventuellement se prononcer sur la démolition de l'immeuble. »
Au moment de l'incendie, l'immeuble appartenait aux sœurs Cora et Janis Cohen. L'an dernier, il a été transféré dans le patrimoine de deux fiducies qui portent les noms des sœurs.
Me Barry Cohen, qui s'est présenté comme un représentant de l'une des propriétaires, a expliqué qu'un différend les opposait à leur assureur. C'est ce qui expliquerait les délais dans les travaux de démolition ou de reconstruction. « C'est malheureux », a-t-il affirmé.
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time22 minutes ago

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE La terrasse du troisième étage bénéficie d'un bassin et d'un jardin d'esprit méditerranéen qui surplombe le jardin de poche. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE La terrasse du troisième étage bénéficie d'un bassin et d'un jardin d'esprit méditerranéen qui surplombe le jardin de poche. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE La terrasse du troisième étage bénéficie d'un bassin et d'un jardin d'esprit méditerranéen qui surplombe le jardin de poche. 1 /4 Les résidants des condos jouissent quant à eux d'une terrasse située au troisième étage, dans la continuité de la piscine intérieure. Recouvert de grandes dalles, cet espace résolument contemporain est animé d'un bassin, de végétaux en pots et de nombreuses zones de repos confortables. Un jardin contrastant inspiré des climats arides de la Méditerranée prolonge ce lieu, planté d'arbres en pleine terre. 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Des employés de trois traverses appelés à se prononcer sur un accord
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timean hour ago

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Des employés de trois traverses appelés à se prononcer sur un accord

Des employés de trois traverses appelés à se prononcer sur un accord Des employés non brevetés de la Société des traversiers du Québec (STQ) seront appelés à se prononcer, la semaine prochaine, sur une hypothèse de règlement soumise par le conciliateur dans le cadre des négociations pour renouveler leurs conventions collectives. La Presse Canadienne Il s'agit des membres du Syndicat des Métallos qui ne sont pas responsables de la navigation des navires, mais qui sont essentiels au bon fonctionnement des traverses de Sorel-Tracy, de L'Isle-aux-Grues et de L'Isle-aux-Coudres. Ces derniers sont sans contrat de travail depuis avril 2023 et disposent de mandats de grève générale illimitée à exercer au moment jugé opportun, selon le syndicat. Tant l'employeur que le syndicat ont confirmé que l'hypothèse de règlement sera présentée aux employés non brevetés des trois traverses concernées. « Ces trois groupes de syndiqués membres de la section locale 9599 des Métallos se prononceront au cours d'assemblées générales d'ici mercredi prochain », a annoncé le Syndicat des Métallos dans une publication jeudi destinée à ses membres. « Elle témoigne des efforts de dialogue et de recherche de solutions partagées par les deux parties », a ajouté l'employeur dans un autre communiqué publié vendredi soir. Comme c'est toujours le cas en pareilles circonstances, aucun détail sur le contenu de l'entente ne sera dévoilé avant d'être présenté aux employés syndiqués concernés et que celle-ci soit soumise au vote. Quant aux 150 officiers de navigation et officiers mécaniciens de la STQ, représentés également par le Syndicat des Métallos, mais œuvrant à cinq traverses, rappelons que ceux-ci ont accepté l'hypothèse de règlement présentée par le conciliateur à la fin du mois de juin, se dotant ainsi d'une nouvelle convention collective. Leur nouveau contrat de travail prévoit notamment des hausses salariales de 17,4 % sur cinq ans, soit de 2023 à 2028. Des syndiqués de la CSN en grève Pour leur part, les employés non brevetés de la traverse de Matane-Baie-Comeau-Godbout, c'est-à-dire les matelots, amarreurs et le personnel à quai, membres de la Fédération des employés des services publics, affiliée à la CSN, ces derniers sont en grève depuis vendredi, et ce, jusqu'au 3 août inclusivement. « Cette grève paralyse complètement le service de traversier entre la Gaspésie et la Côte-Nord », a déploré l'employeur vendredi soir, alors qu'environ le tiers des Québécois entame la période des vacances de la construction. Malgré tout, « les discussions se poursuivent et des journées de négociation sont prévues les 21 et 22 juillet », selon la STQ.

Budgets à sec pour les fontaines brisées
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Budgets à sec pour les fontaines brisées

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