
« Un drame pour les enfants » : à Rouen, Nutriset alerte sur la chute de l'aide humanitaire mondiale
l'entreprise Nutriset développe, fabrique et distribue des solutions nutritionnelles
dont la plus connue est le Plumpy'Nut afin de prévenir et traiter ce fléau auprès des populations vulnérables. Elle passe à travers des ONG (World food programme, Unicef, Médecins sans frontières, Action contre la faim, le Comité international de la Croix-Rouge, etc.) principalement à partir de son usine de Malaunay (près de Rouen) qui emploie 250 personnes.
Seulement, la société a vu sa production chuter de 60 000 tonnes en 2023 à 32 000 tonnes cette année. En cause, selon le site de Médecins du monde, « l'administration Trump qui, en moins de trois mois, a suspendu plus de 80 % des financements de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) - plus grand bailleur de fonds humanitaires au monde qui représentait plus de 40 % de l'aide mondiale en 2024 -, et les baisses drastiques de l'aide publique au développement de nombreux pays européens : 2 milliards d'euros en moins en France, 900 millions en Allemagne, mais aussi au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse ou encore aux Pays-Bas. »
Et Nutriset en ressent déjà les effets : « Les conséquences sont catastrophiques, déplore Adeline Lescanne-Gautier. Nous avons déjà dû licencier près de 15 % de nos salariés. Normalement, dans cette période, nous avons envoyé tous les produits. Là, il n'y a pas de commandes. »
À l'invitation des ONG Action santé mondiale, Alima et Médecins sans frontières, quatre députées - Sabrina Sebaihi d'Europe Écologie Les Verts, Sandrine Josso du Modem, Marie-Agnès Poussier Winsback d'Horizon et Béatrice Piron d'Horizon - ont découvert, le 10 juillet dernier, les enjeux de l'aide alimentaire dans le monde et le rôle de Nutriset à travers une visite complète de ses unités de R&D et de production, et surtout les impacts des choix politiques des pays donateurs. « Dès janvier, nous avons eu un arrêt complet des commandes et même certaines annulées. Si les ONG n'ont plus d'argent, c'est un drame pour les enfants et pour nos industries », a déclaré Adeline Lescanne-Gautier, présidente du groupe Nutriset.
« Les parlementaires ont besoin d'arguments contre les anti aides, a insisté Stéphane Doyon, responsable programme pour Médecins sans frontières. Comment peut-on laisser mourir des enfants alors que nous avons des solutions efficaces produites localement ? Au-delà de l'impératif moral, il y a aussi un impératif économique en France et là-bas. Avec 1 dollar dans la malnutrition, c'est 23 dollars en retour d'investissement. C'est stratégique. C'est aussi un moyen de lutter contre les migrations, contre les conflits et les déstabilisations. En investissant dans la malnutrition on investit dans la sécurité et la stabilité mondiale. Alors, c'est le moment d'être cohérent. La France aurait un rôle à jouer d'autant plus que du côté des États-Unis, qui ont montré la voie, c'est fini ! Il faut que quelqu'un reprenne le flambeau. C'est un plaidoyer pour que la copie budgétaire 2026 soit moins raide que celle de 2025
(le président de la République a promis 750 millions d'euros sur 5 ans contre 800 millions auparavant, NDLR)
. »
Gautier Centlivre, coordinateur d'Action santé mondiale, renchérit : « Nous avons des solutions innovantes développées par une société française qui bénéficie à des millions d'enfants. Si on poursuit la baisse des financements, c'est un danger pour le monde entier. Hier, 9 millions d'enfants étaient pris en charge. Aujourd'hui, ils ne seront plus de 6,5 millions. »
De son côté, Marie-Agnès Poussier Winsback, députée de Seine-Maritime, a annoncé : « Nous allons avoir des discussions âpres à la rentrée sur le budget. Il va falloir trouver 40/45 milliards d'euros. Il va falloir faire des choix et il sera important de bien en mesurer les conséquences. On voit que cela va avoir des incidences sur nos entreprises. Nous devons être porteurs de ce message. Nous allons pouvoir batailler collectivement. » Des propos repris par Sandrine Josso qui a déclaré que « les décisions qui seront prises engageront un équilibre ou un déséquilibre dans le monde. Nous devons savoir en parler. »
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