« Attaquer pour faire quoi ? S'il peut gagner le Tour comme ça, tant mieux » : Tadej Pogacar à l'économie depuis le début de ce Tour de France
« Deux jours plus faciles à venir. » Tadej Pogacar, vainqueur vendredi de sa deuxième étape du Tour cette année, la dix-neuvième depuis ses débuts, a fait peu de mystère des prochaines quarante-huit heures : lui et son équipe ne vont pas se mettre à la planche et vont continuer de respecter un plan qui, depuis le départ de Lille, se déroule sans accroc ou presque si on fait abstraction qu'à Boulogne-sur-Mer, ils ont attrapé sans réfléchir le maillot à pois comme la queue du Mickey.
Pour le reste, ils avancent sans rien laisser à Visma - Lease a bike « qui, on le voit, attaque beaucoup » selon Mauro Gianetti, le manager général. Après avoir frappé un bon coup lors du chrono - le Slovène a relégué Jonas Vingegaard à 1'05 - il a levé quand même les bras sur ses terrains fétiches à Rouen et, ce vendredi, à Mûr-de-Bretagne, « une montée iconique » d'après Pogacar. Sans qu'on sache réellement dans quelle mesure il souhaite mettre la tête du Danois sous l'eau (quand il a sprinté à Vire pour la... 9e place) ou garder à sa main le peloton et donc l'équipe néerlandaise.
La vérité se situe sûrement entre l'orgueil et sa soif de toujours tout rafler mais chez UAE Emirates - XRG, « on ne discute pas de ça. Tadej veut juste gagner. Il a ça dans la tête, c'est Tadej », sourit Simone Pedrazzini, un des directeurs sportifs habitué à voir ses plans déboulonnés par la folie du champion du monde. Mais sur ce Tour comme lors du précédent, déjà, Pogacar a appris à préserver son réservoir et le matelas qu'il se confectionne lui offre de ne pas être un acteur unique de la course, en tout cas pas en solo et pas à cinquante kilomètres de l'arrivée.
Le temps des mines disséminées un peu partout - qui lui avaient coûté peut-être la Grande Boucle en 2022, quand il fut puni dans le col de Granon -, est terminé et réservé aux classiques. La formation émirienne en viendrait presque à calquer sa stratégie sur celle des ex-Jumbo : « Tout était à peu près préparé comme ça s'est passé, assure Pedrazzini. À Vire, on voulait que l'échappée aille au bout et aujourd'hui (vendredi), on voulait l'étape, on a donc contrôlé quand on a eu besoin de le faire. »
Avec Nils Politt et Tim Wellens en rouleau compresseur pour gérer puis, dans la partie finale, avec Jhonatan Narvaez et Joao Almeida pour le lancer. Les dirigeants ont à peine frissonné avec la chute du Portugais, à six kilomètres de l'arrivée : l'Équatorien a endossé le rôle du capitaine de route du jour en remontant à un kilomètre de la ligne puis en se mettant en danseuse à 500 mètres.
Un travail préparatoire terminé par son leader qui a enclenché à 200 mètres de l'arrivée quand, à Rouen, « Pogi » avait attendu la rampe de Saint-Hilaire, à 5,5 km, pour expurger le peloton mais sans totalement décrocher le double vainqueur du Tour, pour s'imposer finalement en réglant un sprint que Mathieu Van der Poel avait initié.
« Mûr-de-Bretagne est une étape qui convenait à Tadej. S'il avait la possibilité de jouer la victoire, il n'allait pas freiner non plus. »
Mauro Gianetti, manager général de UAE Emirates - XRG
« Mûr-de-Bretagne est une étape qui convenait à Tadej, appuie Gianetti. S'il avait la possibilité de jouer la victoire, il n'allait pas freiner non plus. Quand Visma a accéléré, il a fallu suivre, on ne pouvait pas les laisser partir. C'était une bataille entre les meilleurs là-haut et quand tu es là, il faut sprinter pour gagner et prendre les bonifications. »
Le manager ne veut pas s'excuser de cette omnipotence, ni de cette stratégie à l'économie alors que Pogacar a récupéré le maillot jaune et encore gratté quatre secondes à Vingegaard (4e à 1'17 au général) : « Nous, on est devant, ce n'est pas à Tadej d'attaquer. Attaquer pour faire quoi ? S'il peut gagner le Tour comme ça, tant mieux, il faut gérer les énergies quand même car les autres marchent aussi, il n'est pas seul en course. » De plus en plus, quand même.
À lire aussi
«Vous êtes des fous furieux» : immersion au coeur du Mûr breton
Healy, une « méthode dans la folie »
Une journée dans l'intimité de l'équipe Picnic-PostNL
Van der Poel-Pogacar, deux puncheurs d'exception aux qualités différentes
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Parisien
12 minutes ago
- Le Parisien
On a assisté aux Olympiades de la physique… et c'est pas du gâteau !
Le silence règne ce samedi matin dans le hall de l'École polytechnique , sur le plateau de Saclay (Essonne). Si ce ne sont d'étranges cliquetis de règles métalliques et d'inattendus bruissements de sable. Il est pourtant loin d'être vide. Sous les deux bustes d'Henri Poincaré et d'Augustin Fresnel, anciens polytechniciens, une longue rangée de sacs à dos indique la tenue du concours. Dans les centaines de box alignées, 400 candidats planchent, dos voûté, sur l'épreuve expérimentale, des Olympiades internationales de physique . À l'entrée de chacune de ces boîtes, une feuille affiche le drapeau du pays d'origine des participants. 87 délégations sont présentes. « Ils disposent aussi chacun de trois autres drapeaux s'ils ont besoin d'aller aux toilettes, d'avoir de l'eau ou de demander de l'aide », explique un bénévole.


Le Parisien
12 minutes ago
- Le Parisien
Tour de France : Thymen Arensman remporte la 14e étape, Lenny Martinez prend le maillot à pois
Malgré la pluie, qui a accompagné les 182,6 km de cette étape de haute montagne du Tour de France reliant Pau à Luchon-Superbagnères, les organismes ont chauffé ce samedi. Dans cette configuration, le Néerlandais d'Ineos Grenadiers Thymen Arensman, 25 ans, s'est imposé en solitaire précédant le leader du général Tadej Pogacar (+ 1'08) et son dauphin Jonas Vingegaard (+ 1′12). Le maillot jaune a lancé un sprint dans les derniers mètres pour grappiller encore six secondes sur son rival danois. Florian Lipowitz, 5e de l'étape, est 3e du général. Arrivé 10e (+ 3'08), le Français Kevin Vauquelin (Arkéa - B&B Hotels) est parvenu à conserver sa 5e place au général. Ce samedi aura été particulièrement animé par l'aventure d'un homme : Lenny Martinez. Le Français de 22 ans avait annoncé qu'il profiterait de cette étape pour chasser les points. Il a tenu sa promesse. Le coureur de Barhain Victorious s'est judicieusement intégré à l'échappée d'une dizaine de courageux partis à l'assaut du Tourmalet (Kuss, Healy, Arensman, Rodriguez, Storer, etc). Une accélération fulgurante à 7 km du sommet lui a permis de s'envoler vers les 20 points alloués au premier grimpeur à atteindre ces hauteurs. Il en avait encore sous la pédale pour passer en tête au Col de l'Aspin (5 km à 7,6 % /5 points), un peu moins pour celui de Peyresourde (7,1 km à 7,8 %) où il grattait les 8 points du deuxième, le Néerlandais Thymen Arensman (INEOS Grenadiers) le devançant sur le fil. Avec un total de 33 points dans la besace, 60 au classement général de la montagne, il était assuré de prendre le maillot à pois même en cas de victoire finale de Tadej Pogacar. Il a aussi été nommé combatif du jour. Cette journée aura également été marquée par l'abandon de Remco Evenepoel dès le 99e kilomètre. Troisième du général à plus de sept minutes de Tadej Pogacar et porteur du maillot blanc du meilleur jeune, le Belge a calé dès les premières pentes du Tourmalet (19 km à 7,4 %).


Le Figaro
12 minutes ago
- Le Figaro
Tour de France : Lipowitz grimpe sur le podium, Vauquelin dans le top 5... Le classement général après la 14e étape
Profitant de l'abandon de Remco Evenepoel, Florian Lipowitz s'empare de la 3e place derrière Jonas Vingegaard, une nouvelle fois écœuré par le maillot jaune Tadej Pogacar. Kévin Vauquelin remonte au 5e rang, Jordan Jegat est 11e. S'il n'y a pas eu de grande bagarre derrière le vainqueur du jour Thymen Arensman, la 14e étape du Tour de France a encore souri à Tadej Pogacar au sommet de Luchon-Superbagnères. Imperturbable, le maillot jaune a maîtrisé l'attaque de son rival Jonas Vingegaard avant de lui prendre six secondes supplémentaires (4 + 2 de bonifications) sur la ligne d'arrivée. Le Slovène porte son avance à 4'13'' d'avance sur le Danois au classement général. À découvrir Le classement du Tour de France 2024 Pogacar en contrôle, Jegat aux portes du top 10 Profitant de l'abandon surprise de Remco Evenepoel ce samedi, l'Allemand Florian Lipowitz monte sur le podium et récupère le maillot blanc de meilleur jeune. Suivi du Britannique Oscar Onley et du Français Kévin Vauquelin, à nouveau 5e malgré ses secondes de perdues aujourd'hui (10e de l'étape à 3'08'' d'Arensman). L'Autrichien Felix Gall, à l'attaque dans le final, chipe à la 7e place à Tobias Johannessen tandis que Matteo Jorgenson sort du Top 10. Ce qui profite à l'Irlandais Ben Healy (9e) et l'Espagnol Carlos Rodriguez (10e). Publicité Enfin, notons la belle 11e place du Français Jordan Jegat. Le grimpeur de TotalEnergies, qui s'était glissé dans l'échappée, figure à 24'18'' de Pogacar, soit à 1'21'' du Top 10. Classement général du Tour de France après la 13e étape : 1. Tadej Pogacar (SLO/UAD) en 45h22'51 2. Jonas Vingegaard (DEN/TVL) à 4'13'' 3. Florian Lipowitz (GER/RBH) (BEL/SOQ) à 7'53'' 4. Oscar Onley (GBR/DFP) à 9'18 5. Kévin Vauquelin (FRA/ARK) à 10'21'' 6. Primoz Roglic (SLO/RBH) à 10'34'' 7. Felix Gall (AUT/DAT) à 12'00'' 8. Tobias Johannessen (NOR/UXT) à 12'33'' 9. Ben Healy (IRL/EFE) à 18'41'' 10. Carlos Rodríguez (ESP/IGD) à 22'57'' 11. Jordan Jegat (FRA/TEN) à 24'18'' Le classement général complet du Tour de France est à retrouver ici.