La tournée des Lions en Afrique du Sud en 2009, un sommet de brutalité
Ah ça, elle a été moderne et dans l'air du temps, la présentation du squad de Lions britanniques et Irlandais sélectionnés pour voyager en Afrique du Sud, à l'été 2021. Conférences vidéos et hologrammes de superproduction hollywoodienne, pour distraire des contraintes Covid. Mais quand il a dû égrener l'identité des heureux élus, Warren Gatland en est revenu à une vérité éternelle : pour affronter les Springboks chez eux, et surtout quand on revêt la tunique rouge des Lions aux quatre écussons, il faut embarquer un groupe solide, prêt à répondre à tous les défis, surtout physiques.
Le Néo-Zélandais aurait pu se replonger en 1962, quand le cubique Mannetjies Roux, trois quarts centre trapu d'1,70 m à la défense féroce, avait désossé Richard Sharp, dans un match de semaine, avec le Northern Transvall. Un plaquage qui avait fracassé la mâchoire de l'ouvreur des Lions dans un Loftus ravi. Le manager aurait aussi pu remettre au goût du jour le fameux appel de 1974, quand les Lions, prévoyants, avaient décidé d'hurler « 99 » comme cri de ralliement dès qu'une bagarre ou une brutalité les menaçait, alerte qui parvenait même à rameuter les trois-quarts, comme un JPR Williams qu'on peut voir galoper vers les attroupements à en faire frisotter ses rouflaquettes à force de moulinets virils.
Violent dès la première action
Mais non, Gatland a tout simplement fait référence à sa propre expérience, celle de 2009. Tout frais sélectionneur du pays de Galles, qu'il avait mené au Grand Chelem en 2008, il vivait sa première tournée des Lions, en tant qu'adjoint de Ian McGeechan, en charge des avants. En juin 2021, il a mentionné cette initiation, et avoué qu'elle l'avait influencé pour ses choix de cette tournée, l'incitant à composer un pack plus solide qu'à l'époque.
C'est que, douze ans après, le pelage des Lions en était encore rougi de douleurs. Le premier test, disputé à Durban, l'avait déjà froissé à rebrousse-poil. La première action ? Un avertissement clair, un coup d'envoi inversé directement sur le capitaine, Brian O'Driscoll, secoué par un petit coup de hanche désinvolte alors qu'il était encore en l'air après avoir dégagé au pied le ballon le plus vite possible. Toujours moins scandaleux et définitif que la double agression subie par le même BOD quatre ans plus tôt en Nouvelle-Zélande, quand les Blacks s'y étaient pris à deux, Keven Mealamu et Tana Umaga, pour soulever l'Irlandais, le planter directement tête dans le sol et le mettre hors-jeu définitivement, épaule en vrac.
Mais un clair message de bienvenue, transformé dans le jeu par une nette domination du pack des champions du monde 2007. La mêlée des Lions avait ainsi souffert, enfoncée notamment par un Tendai Mtawarira qui avait réveillé la Beast qui sommeillait en lui. Quant à l'un de leurs mauls, il fut acculé sur près de 30 mètres, une reculade en règle qui offrit un essai aux Boks. « Brutalized », avait alors lâché, incrédule, le commentateur de Sky Sports, avant d'esquisser l'épitaphe des Lions ce jour-là : « Les Springboks rossent les Lions, maintenant à genoux ».
les Boks voulaient achever la bête blessée
Mais tout ceci n'était qu'une aimable accolade, comparé au deuxième test, organisé au Loftus, cathédrale du rugby sud-af'. Victorieux la semaine précédente, les Boks voulaient achever la bête blessée. Les Lions, eux, n'aspiraient qu'à sauver leur crinière. « Je me souviens du discours des entraîneurs avant le match, confie Joe Worsley, l'actuel consultant de Brive (Pro D2), dans le groupe des Lions à l'époque. Ils avaient regretté leur choix pour le premier match, où ils avaient tenté quelque chose qui n'avait pas marché, et avaient donc décidé de changer leur composition d'équipe, avec un cinq de devant plus puissant pour gagner les collisions. » L'épais Simon Shaw y avait ainsi gagné sa place en deuxième-ligne, à la place d'Alun-Wyn Jones. Les Lions étaient parés au combat.
« Je me disais "mais qu'est-ce qu'ils sont en train de faire, là ? J'ai dû mal voir... Ils vont couper des têtes ou quoi !" »
Christophe Berdos, qui était l'arbitre de champ
Et il valait mieux. « Il y a eu des choses que même moi je ne voyais jamais en France, s'en étonne encore, plus d'une décennie plus tard, Christophe Berdos, qui était l'arbitre de champ cette après-midi-là. Je me disais "mais qu'est-ce qu'ils sont en train de faire, là ? J'ai dû mal voir... Ils vont couper des têtes ou quoi !" » Le sifflet français ne pouvait effectivement pas tout discerner dans ces deux heures de furie et certainement pas le premier d'une longue série de gestes rares : une fourchette.
Et une fourchette au bout de 20 secondes de jeu, s'il vous plaît, plantée par Schalk Burger, qui venait d'avoir l'honneur d'entrer seul sur la pelouse pour célébrer sa cinquantième cap. Après l'écroulement du premier maul, le flanker blondinet a enfoncé ses phalanges dans les orbites innocentes de Luke Fitzgerald. Berdos était de l'autre côté de l'édifice, il n'avait rien pu distinguer de cette agression, signalée par son juge de touche.
Le recours à la vidéo n'était alors pas autorisé hors des zones d'en-but et sans ralentis ou angles de caméras, Berdos s'était contenté d'un carton jaune. « Je ne perçois pas le geste, se remémore-t-il. Le collègue juge de touche m'interpelle et dans sa narration je ne perçois pas la gravité du geste. Ces mots, c'est ce qui permettait la graduation de la sanction. J'ai jugé plus bas que ce qui était mérité. »
En arrivant en Afrique du Sud, Berdos avait lui aussi été happé par la dimension d'une tournée des Lions. « En intensité, dans ma carrière, je n'ai pas connu plus haut que ce match, estime-t-il aujourd'hui. Que ça soit l'avant, le pendant ou l'après : même deux semaines avant, on sent que c'est tout un contexte, incomparable, une consécration pour les joueurs, une effervescence pour les spectateurs. Et pour un arbitre aussi. »
Un festival de coups bas
Berdos avait donc décidé d'en adapter son arbitrage. « C'est sûr qu'avec une fourchette dès le début, la barre était placée haut... Et ensuite, c'était 80 minutes d'un combat acharné qui a toujours frôlé la limite de l'engagement physique. Mais c'est la complexité de ce genre de matches pour un arbitre, il faut être très exigeant sur les comportements tout en évaluant la volonté de combattre des deux équipes. Si on met un carton trop tôt dans ce genre de matches, il faudra ensuite tenir cette ligne pendant 80 minutes ! Je ne voulais pas qu'on dise "il a dégainé, et il n'a fait que ça". Alors, j'ai serré les fesses tout le match ! »
C'est qu'il n'aura sans doute pas eu la moindre seconde pour relâcher cette tension postérieure. On a revu de tout dans le film de ce match, le bras qu'on laisse traîner quand on monte au contre d'un botteur (JP Pietersen sur Kearney), le coup qu'on rajoute au marqueur d'un essai qui est encore en train d'aplatir (Heaslip sur Habana), la petite gifle l'air de rien (Burger, encore, sur Phillips), l'exploration des parties intimes de l'adversaire, par un Andrew Sheridan aussi solide qu'agacé ce jour-là. Un récital total !
Du sang, une épaule déboîtée, une commotion
Dont quelques notes restées célèbres méritent qu'on s'y attarde. En début de deuxième période, les Lions ont perdu leurs deux piliers sur la même action. Gethin Jenkins s'y est donné une fracture au visage dans un choc de têtes avec Bryan Habana, qu'il tentait de plaquer, et a quitté l'arène l'arcade en sang, hagard. Pendant qu'on l'évacuait de la pelouse, une autre partie du staff médical était penchée sur Adam Jones. Le droitier chevelu souffrait de l'épaule, que venait de lui démettre Bakkies Botha sur un déblayage appuyé. Le geste vaudra d'ailleurs deux semaines de suspension au deuxième-ligne, longtemps marqué par une décision qu'il ne comprenait pas. Ses coéquipiers, la semaine suivante, en arboreront autour du bras un élastoplast bricolé et gribouillé d'un « Justice 4 » (son numéro) peut-être un peu disproportionné.
Cinq minutes après cette double sortie, l'autre fait de jeu impressionnant : Brian O'Driscoll qui se précipite sur Danie Rossouw pour le plaquer mais provoquer surtout un immense choc de têtes entre eux deux. Il y a quelque chose d'effrayant et pathétique à revoir, plus de quinze ans après, le futur Toulonnais essayer de se relever, tituber vers l'arrière, incapable de se tenir en équilibre, avec un Victor Matfield qui le ramène à la raison et l'empêche de retenter la station debout. Il y a quelque chose de tout aussi inquiétant, a posteriori, à voir BOD rester sur la pelouse, malgré tous les symptômes d'une commotion. Ça, même les Boks l'avaient perçu, puisqu'en 2021, Bryan Habana a révélé que sur l'action suivante, ils avaient décidé de viser sa zone, « parce qu'il avait l'air pas clair ». Résultat, essai pour les locaux.
O'Gara, la faute bête
Ces coups ont ainsi fini par acculer les Lions, comme sur la dernière action du match, alors que le score était de parité. Remplaçant, Ronan O'Gara venait de réceptionner un coup de pied dans son camp. Sur le bord de la pelouse, Shaun Edwards lui hurlait de dégager en touche pour finir sur un nul qui aurait laissé les Lions dans la série. Mais ROG n'avait sans doute plus toute sa tête. Cinq minutes plus tôt, il s'était littéralement fait marcher dessus par Pierre Spies, un numéro 8 impressionnant ce jour-là, qui avait donc renversé l'ouvreur d'une charge sauvage.
Pour stopper une hémorragie, l'actuel entraîneur du Stade Rochelais en avait hérité d'un bandeau sur le front. Et sans doute d'une lucidité amoindrie. Car, au lieu de mettre fin aux débats, il tenta alors une chandelle. Au point de chute du ballon, en retard, il ne sauta pas. Et ne put que bousculer le Springbok déjà en l'air pour la conquête de l'ovale. « Quand je siffle cette pénalité, se rappelle Berdos, elle m'agace. Le goût du sifflet dans la bouche n'était pas bon. Sur la gestion de fins de matches comme ça, on essaie de ne pas faire basculer un résultat sur ce genre de choses. On sent qu'O'Gara n'a pas toute sa lucidité. Alors quand je siffle, je me dis, "quel dommage". Mais je n'ai pas le choix. » Sanctionné, ROG, le visage en sang, a l'air de se maudire lui-même. Et Morné Steyn, impitoyable, passe le but de la gagne de 53 m.
Les Lions sont K.-O., la série est déjà perdue, avant même le troisième test. Mais ce n'est pas ce qui fait le plus souffrir leur corps médical. Dans le documentaire tiré de cette tournée des Lions, « Living with Pride », on entend James Robson, le docteur, commenter, au lendemain de la rencontre : « ce second test a été l'un des plus brutaux dans lequel aucun de nous n'ait jamais été impliqué. Gethin Jenkins va devoir être opéré, Adam Jones a une épaule déboîtée, O'Driscoll a subi une commotion et O'Gara a le pire oeil au beurre noir que j'aie vu hors d'un ring de boxe ! » On sent de l'amertume dans ces diagnostics. Une pointe de frayeur rétrospective, aussi. Qui selon un article du site The XV, titré La bataille de Pretoria, a incité l'un des docs, Gary O'Driscoll, à ne plus revenir dans l'encadrement des Lions pour la tournée suivante.
Son collègue Robson précisera, dans le même article : « Ça me donne des angoisses sur le nombre de matches que doivent disputer les joueurs maintenant. J'espère qu'à un moment, la santé des joueurs sera mieux prise en compte par les encadrements. Pour leur bien, j'espère que plus de mesures seront prises. On arrive à un point où les joueurs sont trop costauds, on doit provoquer des changements dans leur physionomie pour que le jeu soit plus basé sur la vitesse et l'adresse. » Un débat qui a irrigué le rugby à partir du milieu des années 2010, avec une lente éducation de tous les acteurs aux risques des commotions cérébrales, à leur prise en charge, etc. La mutation est encore en cours. Mais tous les protagonistes de cette rencontre en particulier penseront comme Berdos, sans jugement : « on n'aurait plus le même match aujourd'hui ».
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