
De « passoire thermique », la Maison du Parc naturel de la Forêt d'Orient va devenir un modèle écologique dans l'Aube
Parc naturel régional de la Forêt d'Orient
, l'un des six PNR de la Région Grand Est, cela fait mauvais genre. On parle ici de la Maison du Parc et de ses près de 15 000 m2 de surface. Elle est installée à Piney, à une vingtaine de kilomètres de Troyes (Aube). Cette immense bâtisse, ainsi que la longère accolée, sont exploitées par le syndicat mixte pour l'aménagement et la gestion
du Parc naturel régional de la Forêt d'Orient
depuis 1998. C'est la porte d'entrée de ce PNR d'une superficie de 80 000 ha répartis sur 58 communes. On y trouve un point d'informations, des expositions, une boutique de produits locaux et le siège administratif du syndicat mixte. L'exploitant n'était pas le propriétaire. Les murs appartenaient au Conseil départemental de l'Aube. Le passé est de rigueur.
Mi-juillet, le Conseil départemental a cédé, pour un euro symbolique, au syndicat mixte les bâtiments dont la valeur est estimée à 230 000 euros. L'ambition est multiple et pour l'atteindre plus facilement, le syndicat mixte devait être propriétaire des bâtiments. Cela lui permettra de prétendre à des financements auxquels le Département n'aurait pas eu droit en tant que maître d'œuvre. Ancien président du syndicat mixte, Philippe Pichery, à la tête du Département depuis 2017, a parfaitement compris la requête de Jésus Cervantes, l'actuel président. « Cette cession répond à trois objectifs », souligne ce dernier.
En premier lieu, regrouper la trentaine d'employés du PNR sur un même site. Actuellement, ils sont répartis pour deux-tiers à la Maison du Parc et pour l'autre tiers au Pavillon Saint-Charles, toujours sur la commune de Piney. Une extension de 800 m2 est d'ores et déjà prévue en ce sens. Le syndicat mixte veut également faire de la Maison du Parc un exemple en matière de rénovation énergétique. L'expression « passoire thermique » revient fréquemment dans la bouche de Jésus Cervantes. « On veut s'appuyer sur des savoir-faire locaux et utiliser des matériaux biosourcés », prévient-il. Il n'y a rien d'acté mais tous les regards se tournent vers la filière du chanvre. L'Aube est le leader européen de la transformation du chanvre industriel avec un quart de la production continentale. « Le bâtiment peut évidemment être une vitrine pour le chanvre », confirme Jésus Cervantes.
La troisième ambition liée à cette cession gratuite, c'est le développement de la boutique de la Maison du Parc. Parmi les 20 000 visiteurs annuels, nombre d'entre eux ne passent pas par celle-ci. « Il y a les toilettes à gauche tout de suite en entrant dans la Maison du Parc et les gens repartent aussitôt après ! », glisse, avec humour, le président du syndicat mixte. « L'idée, c'est d'avoir une boutique de type muséale afin que les visiteurs y passent obligatoirement avant de sortir. » Et donc d'améliorer les recettes liées à cet espace.
« Avec une boutique digne de ce nom, on peut aisément les doubler », dixit Jésus Cervantes. Outre la mise en avant des produits labellisés « Valeurs Parc », il souhaite accorder plus d'espace aux produits des cinq autres PNR de la Région Grand Est. Parmi les projets liés à la rénovation figure aussi un espace de 12 m2 dédié à Seine Grands Lacs pour installer des outils pédagogiques décryptant le fonctionnement des lacs.
Le préprojet a été chiffré à 4 millions d'euros TTC. « On ne pourra pas aller beaucoup plus loin », prévient Jésus Cervantes. Début 2026, trois cabinets d'architectes, via une assistance à maîtrise d'ouvrage, remettront leurs projets pour la future Maison du Parc avec un objectif clair : que les travaux soient finis avant la fin du mandat de Philippe Pichery à la tête du Département, c'est-à-dire 2028. « La période que traverse le Parc naturel régional de la Forêt d'Orient depuis un an et demi est très intense, avec la reconstruction du label, souligne ce dernier. Le maintien de cette labellisation est essentiel pour le Parc, le Département et la Région Grand Est. »
Quelques jours avant la cession de la Maison du Parc, les représentants du PNR ont reçu l'Autorité environnementale, instance chargée de remettre des avis sur l'impact des grands projets sur l'environnement pour le compte du ministère de la Transition écologique. « Cela vient clore la première phase de la révision de la charte. » Les recommandations de l'Autorité environnementale sont attendues d'ici fin juillet 2025. L'enquête publique, elle, devrait être lancée à l'automne 2025.
Le projet de charte 2025-2040 est ambitieux : il concerne 87 communes, dont une en Haute-Marne, contre 58 actuellement. Un changement de nom du PNR, lié à ce nouveau périmètre, est aussi à l'étude. La Maison du Parc new-look ne sera pas de trop pour accompagner le nouvel élan que le syndicat mixte souhaite donner au Parc naturel régional de la Forêt d'Orient.
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