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«Dans le vin, je ne crois pas aux grandes structures» : à La Mascaronne, l'art de faire peu mais bien par l'entrepreneur Michel Reybier

«Dans le vin, je ne crois pas aux grandes structures» : à La Mascaronne, l'art de faire peu mais bien par l'entrepreneur Michel Reybier

Le Figaro12-07-2025
Au cœur du Var, le domaine repris par l'entrepreneur français Michel Reybier en 2020 cultive le sens de la mesure et de la qualité.
«J'ai visité pas mal de propriétés en Provence . À La Mascaronne , il s'est passé un truc incroyable probablement lié à sa lumière, à sa sérénité, aux vins que j'y ai dégustés. Avec ce terroir, je me suis dit que j'allais enfin avoir la possibilité de faire les jus que je voulais en Provence », commence Michel Reybier, qui est également le propriétaire de Cos d'Estournel à Saint-Estèphe, du domaine impérial de Tokaj-Hétszölö, en Hongrie, et de la maison Jeeper en Champagne. Cinq années après son coup de cœur pour ce décor quasi toscan où les vignes qui tapissent collines et coteaux, tutoient 800 oliviers, chacun peut dire que l'entrepreneur n'a pas ménagé ses efforts.
Dans le rétroviseur : une restructuration totale du vignoble qui se poursuit, le lancement d'une cuvée haut de gamme en 2022 et un partenariat de presque trois années avec le champion de basketball Tony Parker qui vient de s'achever. Sous la houlette de l'œnologue Nathalie Longefay, en place depuis quinze ans (Michel Reybier lui a confié la direction technique du domaine en 2021, NDLR), l'expression du terroir s'affine. L'objectif de produire les meilleurs vins possibles, dans les trois couleurs et à volumes maîtrisés, est plus que jamais de mise. Et cela, sans emboîter le pas aux grands groupes qui arrosent à échelle XXL les marchés du globe.
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Un travail titanesque d'identification
Michel Reybier lui, croit à l'embellie de la Provence de l'arrière-pays et à ses vins de niche, de terroir. « Si nous ne sommes pas trop mauvais à travers le vin et l'œnotourisme, nous pouvons avoir un impact sur son attractivité », note-t-il. Pour atteindre cet horizon, il prend son temps. Et le pouls, aussi, des attentes de sa clientèle, autour de laquelle gravitent toutes ses idées. «Je suis mobilisé sur le client qui apprécie d'être chez nous chez lui. C'est pourquoi je ne crois pas aux grandes structures au sein desquelles les valeurs et l'agilité des collaborateurs se diluent », affine-t-il. Des investissements sont à venir. «Nous avons le projet d'une cave gravitaire, le vignoble s'ouvre, et il continuera à le faire avec des hébergements. Mais pas tout de suite, j'aime attendre d'être prêt », affirme Michel Reybier.
Michel Reybier, propriétaire du château La Mascaronne.
Michaël BOUDOT
« À mon arrivée, le vignoble était déjà bio. Le vin était bon, les raisins en bonne santé. Nous sommes partis sur d'excellentes bases. Puis, comme à Cos d'Estournel, nous nous sommes lancés dans une analyse fine de nos terroirs, presque pied par pied, pour espérer améliorer encore nos vins », détaille Michel Reybier. Ce travail titanesque d'identification a permis de distinguer quatre grandes unités parcellaires afin d'implanter les dix cépages du domaine aux bons endroits. « Notre vin provient exclusivement de nos raisins. C'est un parti pris risqué : celui de produire à partir de ce qu'on a, et ce n'est pas le cas partout », explique l'œnologue Nathalie Longefay. Avec son équipe, elle a commencé par réaliser des fosses pédologiques pour explorer des sols à fort pouvoir de rétention d'eau. « Je crois beaucoup à la résilience de la plante, c'est pourquoi nous n'irriguons pas. On a l'obligation de chercher à s'adapter à ce terroir complexe capable de donner des choses extraordinaires en s'affinant dans nos choix culturaux », ajoute-t-elle. Les plus vieux plants de la propriété, comme le grenache âgé de 60 ans, ont été replantés grâce à des sélections massales pour préserver la signature du cœur de gamme de rosés. Une stratégie du végétal qui s'affine d'année en année et passionne l'œnologue soucieuse d'intervenir le moins possible en cave.
Avec une production annuelle de 250 000 à 300 000 flacons, majoritairement en rosé, le domaine varois privilégie la qualité plutôt que la quantité.
Château La Mascaronne
La gamme de vins du château La Mascaronne est courte : « Nous ne voulons pas brouiller notre message », précise Emmanuel Riffaud, le directeur général du vignoble. Depuis 2022 cependant, une cuvée confidentielle, La Grande Réserve, étoffe la trilogie Château Mascaronne. Elle est produite à seulement 3 000 exemplaires, en rouge et rosé, uniquement lorsque la qualité du millésime le permet. Le rosé Grande Réserve 2023 est le résultat de l'assemblage des plus vieilles vignes de grenache et de mourvèdre de la propriété. Les raisins sont cueillis séparément, pressés puis vinifiés en petits contenants : jarres, amphores, et élevés pendant 6 mois. Un travail d'orfèvre pour livrer la quintessence du domaine. « On espère produire bientôt un blanc Grande Réserve pour parfaire la gamme qui laisse s'exprimer la personnalité de notre œnologue », note Emmanuel Riffaud.
«Le meilleur ambassadeur de nos vins ce sera toujours notre vignoble »
Si le rosé est majoritaire dans la production, il ne prend pas toute la place. «Cette propriété est un grand terroir à rouges, avec ses expositions et ses mélanges de sols argilo-calcaires qui permettent de pousser en maturité les cépages syrah et cabernet sauvignon implantés en coteaux. Ici, ils révèlent leur profil épicé, avec un côté poivré, et cette fraîcheur identitaire qui leur permet de se démarquer des autres vins rouges de l'appellation Côtes de Provence », explique Nathalie Longefay. Rouge, une couleur que Michel Reybier affectionne. 15 % des volumes lui sont consacrés chaque année. « Notre Château La Mascaronne rouge se démarque par son élevage prolongé par un temps long de vieillissement. Après un an en barrique pour 20 % à 30 % de son assemblage, il repose quatre années en bouteilles avant d'être commercialisé », note l'œnologue. Quant aux blancs, ils se fraient doucement un chemin en cave. « Nous allons progresser petit à petit sur les blancs. Nous avons replanté du rolle , du sémillon et nous veillons scrupuleusement sur notre vieil ugni blanc . Notre idée n'est pas de doubler la production pour suivre les diktats. Ce qui nous importe c'est de révéler au mieux notre terroir, en apportant le même soin aux trois couleurs », insiste Nathalie Longefay. Avec une production annuelle de 250 000 à 300 000 flacons, le domaine privilégie la qualité plutôt que la quantité. « Je n'irai pas rivaliser avec des groupes sur des millions de bouteilles. Nous, nous voulons être bio, c'est le minimum. Et nous désirons travailler le mieux possible avec nos propres raisins », affirme Michel Reybier.
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En 2021, le château Lauzade, situé à 1 km à vol d'oiseau de La Mascaronne, a intégré le portefeuille de l'entrepreneur. Avec la même philosophie. « Nous faisons partie de la même maison, mais je vinifie les deux propriétés séparément », explique Nathalie Longefay. En attendant que des synergies se mettent en place, le château La Mascaronne continue de s'ouvrir aux visiteurs, proposant des circuits de visite-dégustation et des pique-niques dans les vignes. « Cette année, nous avons noué un partenariat avec la Bulle verte, une start-up qui propose des parcours pédestres dans les vignes d'environ 2,5 km avec des arrêts commentés. On crée des ponts avec La Réserve à Ramatuelle (Michel Reybier Hospitality) en proposant à la clientèle une expérience de visite. Enfin, nous réfléchissons à intégrer, comme à Cos d'Estournel, une proposition d'hébergement à notre expérience. Quelles que soient les options, nous avons conscience que le meilleur ambassadeur de nos vins ce sera toujours notre vignoble », termine Emmanuel Riffaud.
À lire aussi Le tandem Michel Reybier-Tony Parker relance le domaine de La Mascaronne
À rebours de l'accélération générale, La Mascaronne trace son chemin avec méthode. « Notre ambition n'est pas de devenir un groupe, mais de rester fidèles à ce que nous sommes », conclut Michel Reybier. Un sillon discret, mais profondément creusé.
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« Ça me fait des frissons » : à la rencontre de Marinette et du public du Tour de France dans le village de Dourgne
« Ça me fait des frissons » : à la rencontre de Marinette et du public du Tour de France dans le village de Dourgne

L'Équipe

timean hour ago

  • L'Équipe

« Ça me fait des frissons » : à la rencontre de Marinette et du public du Tour de France dans le village de Dourgne

Pour raconter ce que le Tour fait à la France, on a passé la journée à Dourgne, un village tarnais qui s'était fait beau pour l'occasion. Et on a rencontré Marinette, une enfant de 95 ans quand passent la caravane et le peloton. Marinette a 95 ans et la beauté de l'allégresse. Derrière elle, il y a de la place à l'ombre, mais elle a demandé qu'on mette sa chaise en plein soleil. « Je veux bien voir les coureurs et la caravane », dit-elle de sa voix guillerette. Le Tour ne va passer que dans une heure, elle nous montre son bras avec un sourire complice : « Ça me fait des frissons. » On voulait passer une journée dans un village traversé par le peloton, raconter ce que la Tour fait à la France, les chaises sur les trottoirs, les tonnelles partout, les gens qui font des choses ensemble. Et on est tombés sur Dourgne et Marinette. Au départ, on n'a pas vu l'élégante dame, mais les immenses tables posées sur la place du village. Ils étaient bien trois cents à être assis là, à l'ombre des platanes, une assiette devant eux, un oeil sur l'écran géant au fond, et la tête à la joie. Pas de musique d'ambiance, pas de jeux, rien que des amis qui discutent et qui rient. Dourgne et ses 1 300 habitants ont appris que le Tour passerait au centre du village dans le courant du mois de janvier. Immédiatement, madame la maire, Dominique Cougnaud, a convoqué une sorte d'états généraux des associations locales pour décider que faire de ce « cadeau ». Certes, Dourgne avait déjà vu passer le Maillot Jaune, mais plus bas, sur la RD85. Jamais face aux Promenades, où la fête du Romarin et la fête votive sont organisées chaque année. Lors de la réunion, on s'est dit que c'était l'occasion de mettre le village en valeur. La MJC a proposé des « mini-Romarin », et c'était décidé, le Tour serait la troisième fête de l'année. Vénus de Milo, banderoles et Annie Cordy Il est un peu plus de 13 heures. Au milieu des tables, Luis, 77 ans et amoureux des « ambiances de village comme ça », raconte des souvenirs de Tour en passionné d'art. « J'ai perdu ma maman très jeune, mes oncles et tantes m'emmenaient voir le Tour passer, c'était comme voir la Vénus de Milo. » Pour l'instant, la « Vénus de Milo » est encore à Muret, ville-départ. Sur un coin de la place de Dourgne, des « jeunes » aux cheveux grisonnants, comme elles s'amusent à se décrire, ont dressé un stand avec quelques chaises et une simple table. Elles sont membres des « Amis des Arcades », une des associations qui ont décidé que le Tour ne passerait pas sans que l'on soit ensemble. Ici, on vend des confitures et curbelets faits maison. L'argent servira à payer des sorties aux pensionnaires de l'EHPAD situé quelques mètres plus haut, face à la route du Tour. « Ça égaye leur journée », explique Monique, qui ajoute en souriant : « Et puis ça sera peut-être à notre tour d'y aller plus tard. » Comme tout le village est là, ou presque, le directeur de l'EHPAD vient se mêler à la discussion. Cédrik Decavelle a quelque chose à nous montrer. Avec lui, on remonte la rue jusqu'aux arcades qui donnent son nom à l'établissement. Là, une vingtaine de pensionnaires patientent, à l'ombre et sous une banderole qu'ils ont confectionnée eux-mêmes : « Les Arcades aiment le Tour », avec un coeur dessiné à la place du « aime ». Il y a là M. Raymond, qui a vu le Tour et Annie Cordy à Revel, dans les années 1960, et qui dit d'une voix un peu lourde : « Ça fait du bien, mentalement, de le voir passer ici. » Et devant M. Raymond, seule pensionnaire sous le soleil, avec une longue robe à fleurs, un collier de perles et un bob publicitaire rouge qu'elle arrive à rendre gracieux, il y a Marinette. Un soleil. Une joie dans la joie du Tour. « Ca me fait encore plus d'effets que lorsque j'étais enfant » Marinette, spectatrice du Tour de France Il est 14 heures, la caravane est encore loin, mais Marinette est déjà traversée d'émotions. « Je crois que je vais en rêver toute la nuit », pouffe-t-elle. Dans sa jeunesse, « papa et maman » l'ont emmenée sur la route du Tour, « dans la côte de Lafontasse », près de Castres. C'est comme si ce moment lui avait inoculé une dose de bonheur pour toute la vie, et la sienne est très longue. « J'en ai encore un souvenir... C'est inexplicable. Et je crois qu'aujourd'hui, j'ai l'impression de revivre ça. Oui, ça me rappelle ma jeunesse », souffle-t-elle avec un regard qui plonge loin dans sa mémoire. Après ça, elle a revu le Tour avec son mari à Carcassonne - « On s'était perdus dans la foule », rit-elle -, elle a adoré Luis Ocaña, parce qu'il était Espagnol comme elle, elle a vu « l'Américain lever le bras avec Hinault » (« Ah oui, Greg LeMond ! »), et on en passe, parce que Marinette n'a pas oublié grand-chose à part quelques noms. Et voilà donc qu'en ce 20 juillet 2025, alors que les années ont un peu tordu ses doigts et affaibli ses jambes, le Tour vient lui rendre visite, devant « chez elle ». « Je suis époustouflée, peine-t-elle à décrire. Et les gens de l'EHPAD qui nous ont organisé cette sortie, je leur dois quelque chose de beau. » Quand la caravane arrive, « madame Massip », comme elle n'aime pas qu'on l'appelle, se met debout. D'une main, elle tient la cordelette qui sépare le trottoir de la route ; de l'autre, elle fait coucou à toutes les voitures. Longuement, avec le sourire de ses 10 ans. « Ça me fait encore plus d'effets que lorsque j'étais enfant, s'étonne-t-elle. Je suis peut-être devenue plus sensible. » Une heure plus tard, quand le peloton passe à toute allure, les larmes lui montent. Toute chamboulée, elle se retourne en montrant l'endroit des tripes : « Il y a quelque chose là-dedans, ça ne partira pas. » Et ça fait plus de quatre-vingts ans que c'est en elle. On voulait voir ce que le Tour fait à la France, et Marinette est apparue. À lire aussi La folle journée d'Alaphilippe Et si la file indienne était une erreur ? «On se bat avec nos armes» : les équipes françaises impuissantes Lipowitz, la révélation

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PARIS - Un problème de riches ? Dans un article intitulé « À Paris, les très chics opposants à une future supérette », Le Monde signalait l'existence ce samedi 19 juillet d'une pétition, signée par des riverains des rues de Vavin et Bréa, dans le VIe arrondissement, s'opposant à l'ouverture d'un Carrefour City. Très vite, la pétition a fait parler d'elle, dans la presse française et sur les réseaux sociaux. Raison première de cette forte médiatisation : le pedigree des signataires, issus des milieux de la musique, du cinéma, de la politique ou encore de la littérature. D'après les informations du média d'investigation La Lettre, le chanteur Alain Souchon et sa famille, l'actrice Catherine Frot, l'essayiste Alain Finkielkraut, la journaliste Ruth Elkrief, l'ancien homme politique Jacques Toubon ou le dirigeant de médias Denis Olivennes, ont notamment paraphé le texte. Un dénommé Pierre Richard figure aussi dans cette liste, mais il s'agirait d'un banquier homonyme, d'après l'auteur de la pétition, Bruno Segré, au Parisien. « C'est un village d'enfants gâtés » C'est à deux pas du jardin du Luxembourg que l'enseigne doit ouvrir fin août, remplaçant un magasin de jouets qui a fermé ses portes. Les contestataires craignent les nuisances sonores liées aux livraisons au petit matin de ce Carrefour City, ainsi que celles engendrées par sa fermeture tardive. Ils estiment également que les « cinq supérettes sur un rayon de 250 mètres » disponibles dans leur quartier sont suffisantes. Les signataires accusent également Jean-Paul Lecoq, le maire LR de l'arrondissement, d'avoir signé la demande de travaux de Carrefour. Ils assurent que l'édile leur avait pourtant apporté leur soutien contre l'arrivée du petit supermarché. « Une grande partie des pétitionnaires ont bossé ou bossent dans la finance », tacle désormais le maire, interrogé par Le Monde. Avant d'asséner : « C'est un village d'enfants gâtés qui croient que tout leur appartient. » Des remarques que le philosophe Alain Finkielkraut balaie dans Le Parisien: « C'est totalement absurde, les gens à l'origine de cette pétition ne sont pas des riches. Nous voulons juste préserver la beauté et la tranquillité de ce quartier. » « Quand mon nom est apparu, je suis tombée des nues » Si Alain Finkielkraut assume avoir signé la pétition, d'autres signataires démentent. À l'instar de la journaliste Ruth Elkrief, qui raconte sur X (ex-Twitter) : « J'ai juste répondu dans la rue à l'initiateur que je ne connaissais pas. Cela n'était en aucun cas un soutien. Je regrette qu'il ait ainsi utilisé mon nom. » Et assure : « Quand mon nom est apparu, je suis tombée des nues. » « Moi j'habite le 14e pas à Vavin », a de son côté tancé le chef d'entreprise Denis Olivennes, qui a été cité dans l'article du Monde. « Mais oui, je suis pour protéger autant que faire se peut l'esthétique des villes et l'équilibre entre petit commerce et grandes surfaces », concède-t-il toutefois. Quant à l'auteur de la pétition, Bruno Segré, un ex-journaliste selon nos confrères, il réfute avoir forcé la main aux signataires : « Certains font aujourd'hui machine arrière mais nous n'avons tordu le bras à personne pour signer cette pétition. » Il y a trente ans, il était déjà la figure de proue d'un combat de taille : celui d'empêcher l'arrivée de McDonald's dans le VIe arrondissement. Une première bataille qui avait été remportée par les riches riverains.

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