
Une dizaine d'interpellations après les émeutes anti-immigrés en Espagne
Parmi les dix personnes interpellées, trois sont suspectées d'avoir joué un rôle dans l'agression de cet homme à la retraite, et sept autres pourraient avoir participé aux émeutes qui ont suivi ce fait divers, a précisé la déléguée du gouvernement central dans la région de Murcie, Mariola Guevara, faisant le point sur le bilan des violences qui ont secoué ces derniers jours cette ville de 40 000 habitants.
Dans le cadre de l'enquête ouverte après l'agression d'un retraité à Torre Pacheco mercredi 9 juillet, les autorités avaient déjà fait état de l'interpellation de deux « immigrés » n'habitant pas à Torre Pacheco. La troisième personne a été arrêtée au Pays basque, dans le nord du pays, alors qu'il se dirigeait vers la France, a précisé Mariola Guevara lundi soir.
Les sept autres personnes, un citoyen marocain et six Espagnols, ont été interpellées pour leur participation aux affrontements qui ont suivi. Ils sont poursuivis pour des délits de « troubles à l'ordre public », « haine » et « blessures volontaires », a-t-elle détaillé.
Situation « maîtrisée »
Selon la déléguée du gouvernement, près de 80 personnes ayant pris part à ces altercations ont par ailleurs été identifiées. « Beaucoup d'entre elles ont des antécédents pour des faits de violence » et « la majorité ne sont pas de Torre Pacheco », a-t-elle insisté.
Ces violences ont été déclenchées par l'agression en pleine rue d'un habitant de 68 ans, prénommé Domingo. Ce dernier a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué sans motif apparent par trois jeunes d'origine nord-africaine.
Après cette agression, filmée et mise en ligne sur les réseaux sociaux, des groupes d'extrême droite se sont rassemblés dans les rues de la ville pour s'en prendre à des personnes d'origine nord-africaine, malgré le déploiement d'importantes forces de sécurité.
« Hier, nous avions déjà déployé 90 agents de la Garde civile », l'équivalent espagnol de la gendarmerie, et « leurs effectifs seront renforcés demain et dans les jours suivants », a précisé le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska. Interrogé sur la chaîne de télévision publique TVE, le maire de Torre Pacheco, Pedro Ángel Roca, a assuré de son côté que la situation avait été « maîtrisée » dimanche soir grâce à la présence policière, et a de nouveau appelé au calme.
« Chasse » aux personnes nord-africaines
« Les menaces, les agressions et la peur dans les rues doivent cesser », a dénoncé de son côté l'Association marocaine pour l'intégration des immigrés, en exigeant dans un communiqué « une véritable protection pour les personnes concernées ».
Selon Pedro Ángel Roca, 30 % des 40 000 habitants de Torre Pacheco sont des immigrés, principalement d'origine marocaine, et travaillent en majorité dans des exploitations agricoles. « Ce sont des gens qui vivent dans la ville depuis plus de 20 ans », a insisté l'édile. Mais « il y a aussi de la délinquance, bien sûr », a ajouté ce membre du Parti populaire (PP, droite), en appelant à une présence policière renforcée tout au long de l'année et à l'interdiction pour les groupes d'extrême droite de se regrouper dans la ville.
Selon les autorités, plusieurs mouvements d'ultradroite extérieurs à la ville ont participé aux affrontements. Parmi eux figure le groupe « Deport them now » (« Déportez-les maintenant »), qui a appelé sur Telegram à une « chasse » aux personnes d'origine nord-africaine.
Selon les dernières données de l'Institut national de statistique (INE), 920 000 Marocains vivaient en Espagne au 1er janvier 2024. Il s'agit de la principale diaspora dans ce pays, devant les Roumains (620 000 personnes).
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37 minutes ago
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