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Combats à l'entrée de Soueida, l'ONU demande la fin de « l'effusion de sang »

Combats à l'entrée de Soueida, l'ONU demande la fin de « l'effusion de sang »

La Presse2 days ago
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Combats à l'entrée de Soueida, l'ONU demande la fin de « l'effusion de sang »
(Walghā) Des affrontements opposent vendredi soir des combattants tribaux à des groupes druzes à l'entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie où les combats ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés ces derniers jours.
Bakr AL KASSEM, avec Acil TABBARA à Damas
Agence France-Presse
L'ONU a appelé à arrêter « l'effusion de sang » après les affrontements dans cette région à majorité druze qui ont éclaté dimanche soir et fait 638 morts selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
« Ce n'est plus un hôpital, c'est une fosse commune », a déclaré à un correspondant de l'AFP Rouba, membre du personnel de l'hôpital gouvernemental de Soueida qui ne veut pas donner son nom de famille.
L'établissement, le seul encore fonctionnel dans cette ville, a accueilli « plus de 400 corps depuis lundi matin », parmi lesquels « des femmes, des enfants et des personnes âgées », a déclaré à l'AFP le médecin Omar Obeid.
Ces violences fragilisent encore plus le pouvoir du président intérimaire, Ahmad al-Chareh, qui a renversé, à la tête d'une coalition de groupes rebelles islamistes, le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.
PHOTO OMAR HAJ KADOUR, AGENCE FRANCE-PRESSE
Les violences dans la région de Soueida ont fait près de 600 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
« Appels à l'aide »
Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l'ordre, avait déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L'OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d'avoir combattu au côté des bédouins et d'avoir commis des exactions.
Les forces gouvernementales s'étaient retirées jeudi de la ville, après des menaces et des bombardements d'Israël qui a dit vouloir protéger la minorité druze, M. Chareh affirmant sa volonté d'éviter une « guerre ouverte » avec Israël.
Un cessez-le-feu a été conclu entre les parties syriennes mais la présidence a accusé jeudi soir les combattants druzes de l'avoir violé.
Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main-forte aux bédouins, s'étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l'AFP sur place.
PHOTO KHALIL ASHAWI, REUTERS
Des combattants bédouins se déplacent à bord d'une caisse de camionnette vendredi à Soueida.
Et vendredi soir quelque 200 de ces combattants ont été vus par l'AFP échangeant des tirs d'armes automatiques à l'entrée ouest de la ville avec les groupes druzes positionnés à l'intérieur.
L'OSDH a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que « des bombardements visaient des quartiers de la ville ».
Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l'AFP près du village druze de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (Centre) « en réponse aux appels à l'aide des bédouins ».
Le correspondant de l'AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés à Walgha, désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins.
Selon l'OSDH, « les combattants tribaux sont encouragés et soutenus par les autorités syriennes qui ne peuvent plus se déployer à Soueida en raison des menaces d'Israël ».
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a demandé que « l'effusion de sang » cesse, soulignant que la protection de toutes les personnes devait être « la priorité absolue ».
« Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Près de 80 000 personnes ont été déplacées en raison des violences, s'est alarmée l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Dans la ville même, privée d'eau et d'électricité et où les communications sont coupées, « la situation est catastrophique. Il n'y a même plus de lait pour nourrissons », a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef du site local Suwayda 24, Rayan Maarouf.
« Les gens manquent de tout »
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire » dans la région.
« Les gens manquent de tout. Les hôpitaux ont de plus en plus de mal à soigner les blessés et les malades », a déclaré Stephan Sakalian, chef de la délégation du CICR en Syrie.
Mercredi, Israël avait bombardé plusieurs cibles au cœur de Damas dont le quartier général de l'armée, faisant trois morts selon les autorités.
Les États-Unis, alliés d'Israël et affichant leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé djihadiste, ont affirmé jeudi n'avoir apporté aucun soutien aux frappes israéliennes en Syrie.
Le président russe Vladimir Poutine a exprimé vendredi, lors d'une conversation téléphonique avec Recep Tayyip Erdogan, sa « profonde préoccupation » face aux violences en Syrie. Son homologue turc y a vu « une menace pour l'ensemble de la région ».
Les combats avaient commencé dimanche entre groupes druzes et tribus bédouines locales, aux relations tendues depuis des décennies.
Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700 000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam est aussi implantée au Liban et en Israël.
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time14 minutes ago

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Des résidants de Saint-Léonard, à Montréal, ont subi des inondations à la suite des pluies torrentielles du 13 juillet dernier. En début de semaine, Montréal a été frappé par des pluies diluviennes. Des résidants qui avaient subi des inondations causées par des pluies torrentielles il y a un an ont vu leurs sous-sols inondés de nouveau. C'est mon idée de l'enfer : t'as les pieds dans l'eau à sortir le mobilier, en tentant d'appeler ta compagnie d'assurances (qui te dira que t'es pas ou peu assuré). Mon idée de l'enfer, bis : me retaper ce calvaire l'année suivante ! Je n'ai qu'une chose à dire à ces gens inondés : vous avez toute ma sympathie. Je n'ai pas de message particulier, je n'ai pas de point de vue sur la pertinence ou pas d'avoir un sous-sol aménagé quand notre maison est bâtie dans une « zone de cuvette 1 », expression que je ne connaissais pas avant l'an dernier. Juste ça : je sympathise. J'ose pas imaginer le tourment qui vous prend aux tripes depuis l'inondation de dimanche… Pour la suite, collectivement, j'ai bien peur qu'il n'y ait pas de solution totalement étanche (désolé, j'essaie de détendre l'atmosphère) à ces inondations causées par des pluies de plus en plus violentes, une plaie de l'époque qui se réchauffe. Comme tout le monde, quand ces inondations ont commencé à se faire plus fréquentes, j'ai pensé que construire des égouts plus volumineux serait la solution pour évacuer les pluies du XXIe siècle… Mais, comme tout le monde, je ne suis pas un expert de ces choses-là, et les experts de ces choses-là, eux, par exemple Jean-Luc Martel de l'École de technologie supérieure, le disent : c'est impraticable. 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La solution n'est pas dans des égouts plus larges, donc. Ça n'a pas empêché Soraya Martinez Ferrada, candidate à la mairie du parti Ensemble Montréal, de nous faire croire que la solution, justement, passerait par les égouts. PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE Soraya Martinez Ferrada, candidate à la mairie du parti Ensemble Montréal Je la cite, dans son point de presse à Saint-Léonard, un quartier particulièrement vulnérable aux inondations post-pluies : « Entre vous et moi, il serait temps de faire une petite pause avec les pistes cyclables et d'investir dans les égouts. » Ah, ce serait l'fun si c'était si simple… Si, pour éviter des inondations après des pluies de plus en plus sévères, si, pour éviter le calvaire d'un sous-sol inondé à des centaines de nos concitoyens, il s'agissait simplement de mettre plus d'argent dans les égouts de Montréal plutôt que dans les pistes cyclables… Sauf que c'est une fausseté de dire ça. 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La petite maison qui tenait bon s'effondre
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time7 hours ago

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L'énorme trou créé par un glissement de terrain dans la nuit de mardi à mercredi, à Saint-Thuribe Le glissement de terrain qui a créé un immense trou dans le village de Saint-Thuribe aura finalement eu raison de la « petite maison blanche ». Une jeune famille dit avoir tout perdu dans l'effondrement. Juliette Nadeau-Besse Le Soleil Un immense trou s'est formé à Saint-Thuribe, dans Portneuf, dans la nuit de mardi à mercredi. Un glissement de terrain avait alors emporté le sol sur une superficie de 100 mètres sur 150 mètres, et créé un trou d'une profondeur de 10 mètres. Trois maisons étaient surveillées pour un risque d'effondrement, mais l'une d'entre elles était particulièrement près du glissement de terrain. Elle a tenu le coup jusqu'à vendredi matin, où une petite partie de la « petite maison blanche » s'est effondrée. Le reste de la résidence a finalement cédé dans la nuit de vendredi à samedi, s'écroulant complètement dans le gouffre. Des vies qui s'effondrent Une collecte de fonds a été lancée tard vendredi soir pour aider la jeune famille qui a tout perdu dans l'effondrement de la maison qu'elle habitait. « La situation est dramatique et cette jeune famille se retrouve sans logement, sans vêtements, sans effets personnels… mais surtout, sans repères », écrit Sarah-Jade Naud, l'instigatrice de la campagne GoFundMe. De nombreux citoyens se sont portés volontaires pour aider les parents de deux petits garçons de 3 ans et de 3 semaines à se relever. En quelques heures seulement, plus de 17 000 $ ont été amassés pour la jeune famille de Portneuf. Samedi soir, la somme amassée a atteint 23 000 $. La famille accepte des dons en argent, mais aussi des dons en objets pour la maison, en produits pour bébé et en vêtements pour enfants. Les trois maisons qui entouraient le cratère appartenaient à Sylvain Trottier, un résidant de longue date de Saint-Thuribe qui possède une ferme familiale.

Rubio exige que le gouvernement empêche l'arrivée de « djihadistes violents »
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Des hommes armés d'une tribu bédouine s'engagent dans des affrontements avec des combattants druzes dans un quartier de Soueida, malgré l'annonce par le président par intérim syrien d'un « cessez-le-feu immédiat », le 19 juillet 2025. (Soueida) Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exigé samedi du gouvernement syrien qu'il empêche l'arrivée de « djihadistes violents » dans le sud du pays, théâtre d'affrontements communautaires meurtriers depuis une semaine. Bakr ALKASEM et Shadi AL DUBAISI avec Acil TABBARA à Damas et Layal ABOU RAHAL à Beyrouth Agence France-Presse Les autorités syriennes doivent utiliser « leurs forces de sécurité pour empêcher l'ISIS et autres djihadistes violents d'entrer dans la région et d'y perpétrer des massacres », a écrit M. Rubio sur le réseau social X, en employant l'acronyme en anglais du groupe État islamique (EI). Les combattants druzes ont chassé samedi soir leurs rivaux de la ville syrienne de Soueida, théâtre de combats dans la journée malgré l'annonce d'un cessez-le-feu, a rapporté une ONG, faisant état de 940 morts en sept jours de violences intercommunautaires. Des affrontements se poursuivaient toutefois dans le reste de la province éponyme entre les druzes et des tribus et bédouins sunnites, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). PHOTO KHALIL ASHAWI, REUTERS Des objets volés confisqués sont éparpillés à un poste de contrôle des forces de sécurité intérieure visant à empêcher les combattants bédouins d'avancer vers Sweida en Syrie, le 19 juillet 2025. Le pouvoir syrien a annoncé plus tôt le début du déploiement de ses forces dans la province méridionale à majorité druze, appelant « toutes les parties à respecter » la trêve qu'il a proclamée. Des combattants tribaux Samedi dans la journée, dans un quartier de la ville, des combattants tribaux, certains au visage masqué, tiraient avec des armes automatiques, selon des images de l'AFP. L'un des combattants avait le front ceint d'un bandeau noir portant la profession de foi de l'islam. Un autre brandissait des ciseaux, utilisés pour taillader les moustaches des vieux druzes, insulte suprême pour ce peuple de fiers guerriers. PHOTO OMAR SANADIKI, ASSOCIATED PRESS Des combattants bédouins armés reviennent de la province de Soueida à Damas, le 19 juillet 2025. Un correspondant de l'AFP a vu des dizaines de maisons et de voitures brûlées et des hommes armés mettre le feu à des magasins après les avoir pillés. « Les combattants tribaux se sont retirés de Soueida samedi soir », après une contre-offensive druze, mais continuaient à bombarder la ville après leur retrait, a indiqué l'OSDH. 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Barrack a indiqué s'être mis d'accord avec les chefs des diplomaties jordanienne et syrienne « sur des mesures concrètes pour aider la Syrie à mettre en œuvre l'accord » de cessez-le-feu, à l'issue d'une réunion à Amman samedi. L'OSDH, des témoins et des groupes druzes avaient accusé les forces gouvernementales déployées à Soueida d'avoir combattu aux côtés des bédouins et commis des exactions. Depuis le 13 juillet, les violences ont fait 940 morts dans la province, dont 588 Druzes (326 combattants et 262 civils), 312 membres des forces gouvernementales et 21 Bédouins sunnites, d'après l'OSDH. Ni eau, ni électricité Près de 87 000 personnes ont été déplacées, d'après l'Organisation internationale pour les migrations. Vendredi, des combattants de tribus ont afflué de régions syriennes vers Soueida pour aider les bédouins. 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En mars, des massacres avaient fait plus de 1700 morts, essentiellement des membres de la communauté alaouite dont est issu M. Assad, après des affrontements dans l'ouest du pays, selon un bilan de l'OSDH. Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700 000 personnes. Cette minorité est aussi implantée au Liban et en Israël.

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