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La prévention pourrait réduire les coûts de la santé de 30 milliards en 2040

La prévention pourrait réduire les coûts de la santé de 30 milliards en 2040

24 Heures13-07-2025
Deloitte prévoit une hausse importante de la facture. Mais assure qu'une réorientation globale des soins permettrait d'atténuer nettement le choc. Publié aujourd'hui à 13h27
Un robot assistant LIO aide un professionnel de la santé à réaliser des exercices de gymnastique.
KEYSTONE/Gaetan Bally
En bref:
«Si l'accent était davantage mis sur la prévention, les dépenses de santé en 2040 pourraient être inférieures de 30 milliards de francs par année.» Ce propos-choc figure dans une étude récente de Deloitte Suisse consacrée aux évolutions de la santé et de la longévité.
Prévenir plutôt que guérir. L'objectif, pour les experts de l'entreprise d'audit et de conseil, n'est pas uniquement de vivre plus longtemps, «mais aussi et surtout de vivre en meilleure santé». Ils préconisent une recette qui va au-delà des conseils d'hygiène de vie, avec «une réorientation globale des soins de santé».
Bien que la recette n'empêche pas la hausse des coûts, due notamment au vieillissement de la population, elle contribuera à la réduire. La facture était de 87 milliards de francs en 2019. Selon les calculs de Deloitte, elle passerait à 163,5 milliards en 2040 si l'on ne changeait pas de conception, contre 131,2 milliards en mettant l'accent sur la prévention.
Ce résultat est obtenu avec un modèle développé par Deloitte aux États-Unis, adapté à la Suisse sur la base des données 2019. Selon Alexander Mirow, responsable du secteur des sciences de la vie et des soins de santé chez Deloitte Suisse, les économies proviennent d'une baisse des dépenses liées aux thérapies et à la rééducation.
Alexander Mirow, responsable du secteur des sciences de la vie et des soins de santé chez Deloitte Suisse.
DR
Trente milliards, est-ce faisable? Alexander Mirow reconnaît que «dans un système de santé fragmenté comme celui de la Suisse, cela reste ambitieux, mais pas impossible – surtout si les avantages du système sont visibles au fil des ans». Idris Guessous, membre du comité de direction de la Société suisse de médecine interne générale (SSMIG) et médecin-chef de service aux HUG, abonde: «Réduire cette hausse me paraît possible, malgré la nature approximative de l'étude.» Pour lui, cette analyse montre en tout cas que «pour éviter une augmentation trop importante, il faut miser sur la prévention».
De quoi interpeller Promotion Santé Suisse . La fondation, soutenue par les cantons et les assureurs et mandatée par la loi, ne chiffre pas les économies potentielles au niveau global. Sur la base des études à disposition, elle estime néanmoins que les maladies non transmissibles coûtent chaque année 52 milliards à notre système de santé, ce qui représente 80% des dépenses. Selon Chloé Saas, sa cheffe des relations publiques, la prévention pourrait éviter certaines de ces maladies. C'est quoi, au juste, la prévention?
Tous s'accordent à dire que la promotion de la santé permet des économies, sans forcément commenter le montant avancé par Deloitte. Mais de quelle prévention parle-t-on? Ce terme n'est pas clairement défini. On peut y intégrer l'information du public, l'éducation des plus jeunes, des paramètres sociaux, économiques, environnementaux…
Deloitte défend une prévention utilisant l'intelligence artificielle, les applications favorisant un mode de vie sain, des nouvelles méthodes de diagnostic comme le séquençage ADN ou des solutions liées au marché de longévité. Idris Guessous salue ce tournant «technologique»: «La digitalisation des soins et l'intelligence artificielle sont d'autant plus importantes que nous avons toujours plus de peine à recruter le personnel nécessaire dans la santé, et qu'il ne peut souvent plus se consacrer en priorité au patient», argumente le médecin.
Cette vision ne fait cependant pas l'unanimité. «Personnellement, je trouve que nous faisons trop de médecine technologique, souvent sans avoir la preuve de sa valeur ajoutée, ce qui est délétère pour le patient, augmente inutilement les coûts de la santé, exige trop de personnel et nuit à l'environnement», réagit Valérie D'Acremont, médecin et épidémiologiste à Unisanté.
Yannis Papadaniel, professeur à la Haute École de travail social et de la santé Lausanne (HETSL), ne croit pas à la médecine personnalisée: «Cela reste une médecine basée sur la probabilité génétique (et non sociale) de développer une maladie. C'est certes une forme de prévention, mais elle exige des moyens techniques considérables et des données dont la récolte reste très incertaine.» La Suisse est loin du but
Sur le terrain, on est loin d'atteindre l'objectif prôné par Deloitte. «En Suisse, de façon générale, nous misons davantage sur la responsabilité individuelle», confirme Chloé Saas. Dans cette perspective, le Conseil des États a enterré en 2012 la loi fédérale sur la prévention, qui avait pour but d'établir une stratégie nationale.
Et la Suisse n'a consacré qu'environ 1,8% des coûts de la santé à ce poste en 2023 (comparaison avec l'ensemble des coûts de la santé, pas uniquement ceux à la charge de l'assurance de base). Une proportion qui reste relativement stable depuis 2010, si l'on exclut le saut enregistré durant les années Covid. Des coupes ont en outre été annoncées, dans le cadre du programme d'économies de la Confédération.
«La prévention est effectivement l'un des derniers secteurs où l'on agit, soupire Solange Peters, médecin cheffe du Service d'oncologie médicale au CHUV. Le problème est que des investissements sont nécessaires urgemment, à court terme, pour des effets qui ne se mesureront que sur le long terme.» La présidente d'OncoSuisse ajoute qu'«on ne se heurte pas seulement à des habitudes, mais aussi à des systèmes rigides». Un exemple? «Concernant la limitation de la publicité pour le tabac , nous devons réellement lutter pour simplement protéger les gens.»
D'autres observateurs critiquent le manque d'incitatifs dans le domaine. Martine Ruggli, présidente de la Société suisse des pharmacies, relève que, comme les assurés changent régulièrement de caisse maladie, ce n'est pas la priorité de les garder en bonne santé. «C'est d'autant plus vrai que beaucoup de prestations liées à la prévention ne peuvent pas être rémunérées car elles dépassent le cadre de la LAMal», regrette-t-elle. Des assurances plus actives que d'autres
Certaines assurances seraient malgré tout plus actives que d'autres. Cependant, Martine Ruggli mentionne un autre problème: «Nous avons en Suisse un fonds permettant de subventionner des projets, mais ceux-ci doivent à terme trouver des alternatives pour s'autofinancer.»
La Suisse sera-t-elle prête à mettre plus de moyens, et à encourager les conditions qui permettraient d'améliorer la santé des citoyens? Même si elle note que des progrès ont été réalisés, notamment dans la santé au travail ou la prise en compte de la santé psychique, Chloé Saas n'en est pas certaine: «Changer de comportement, c'est difficile. J'ai l'impression que la thématique de la prévention revient régulièrement sur la table, notamment quand on comprend que les primes d'assurance maladie vont encore une fois augmenter. Mais ensuite, on oublie vite.»
Autour de la prévention santé
Caroline Zuercher est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2005. Elle couvre en particulier les sujets liés à la santé et à la politique de santé. Auparavant, elle a travaillé pour Swissinfo et Le Matin. Plus d'infos
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