
Tri des déchets : six travailleurs sans papiers embauchés par le groupe Suez après leur mobilisation
va embaucher six anciens salariés sans papiers d'un sous-traitant aujourd'hui liquidé, NTI. C'est ce qu'ont annoncé vendredi la CGT et la direction du groupe. Ces travailleurs intervenaient dans des centres de tri des déchets en Île-de-France.
Depuis près de deux ans, 24 anciens salariés de NTI réclament leur embauche en CDI ainsi que leur régularisation. Soutenus par la CGT Île-de-France et la CGT Transports, ils travaillaient pour plusieurs grands groupes du secteur, dont
Veolia
,
Paprec
, Urbaser et
Suez
.
Une dizaine ont été embauchés par Veolia après l'occupation d'un centre de tri à Paris. Treize autres ont entamé un mouvement de protestation le 1er juillet à proximité du siège de
Suez
, dans le quartier de La Défense.
Suez
a proposé six embauches dans le cadre d'un protocole de sortie de conflit. Le nombre d'embauches, en deçà des demandes initiales de la CGT, était « le seul point possible de discussion pour aboutir à un accord », a déclaré le délégué CGT Ali Chaligui.
« Nous n'avons pas le luxe de refuser », a-t-il poursuivi, évoquant une victoire en demi-teinte, les salariés n'ayant finalement pas été contraints d'abandonner leurs actions judiciaires. Ceux-ci avaient engagé une procédure devant le conseil de prud'hommes de Paris, qui doit examiner l'affaire fin septembre.
«
Suez
a été sensible aux difficultés de ces personnes et a souhaité rechercher et proposer des solutions, parmi lesquelles la promesse d'embauche de certains d'entre eux », a indiqué le groupe dans une déclaration écrite.
Selon l'entreprise, ces embauches sont en cohérence avec une situation de recours « ponctuel et limité » à ces personnels de NTI, liquidée en 2023.
Suez
affirme avoir mis fin à sa collaboration avec ce sous-traitant « dès qu'elle a eu connaissance de ces pratiques illégales et contraires à l'éthique du groupe ».
Les promesses d'embauche sont conditionnées à l'obtention de titres de séjour.
Suez
fait valoir que ces offres pourront appuyer les demandes de régularisation des travailleurs sans papiers auprès de l'administration.
Dans le cadre de son « devoir de vigilance »,
Suez
assure avoir renforcé ses procédures et contrôles pour « prévenir toute défaillance ».

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
Budget : le gouvernement «ne veut pas baisser» les retraites, défend Amélie de Montchalin
La ministre des Comptes publics répond aux critiques sur le plan d'économies présenté par François Bayrou et dit avoir bon espoir de trouver un compromis «dans les trois mois». Le gel des retraites n'est pas une baisse. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a défendu, dans un entretien à La Tribune Dimanche ce 20 juillet, la mesure qui fait partie du plan d'économies proposé par François Bayrou pour le budget 2026. Et si geler les pensions dans une économie en constante inflation représente de facto une baisse de pouvoir d'achat, la ministre s'en prend aux Insoumis qui «font [...] croire aux Français que l'on veut baisser les retraites». «C'est tout l'inverse, s'agace la ministre : nous agissons pour pouvoir continuer à les payer !» «Stabiliser ne veut pas dire baisser», ajoute Amélie de Montchalin à propos des mêmes critiques visant les aides sociales, dénonçant «beaucoup de mensonges propagés pour inquiéter les Français». Le plan proposé par le gouvernement n'est «pas [un plan] d'austérité», assure-t-elle. «Les baisses, c'est ce qu'ont eu à vivre les populations de pays qui n'ont pas fait des choix avant qu'il ne soit trop tard. Ils ont procrastiné et se sont retrouvés dos au mur.» Publicité «Un compromis clair dans les trois mois» Interrogée sur les réactions après les annonces budgétaires du premier ministre François Bayrou mardi - dont beaucoup de négatives -, Amélie de Montchalin répond qu'il est «normal que cela fasse l'objet de réactions». Mais «celles d'octobre ne seront peut-être pas celles de juillet». «Nous sommes dans un moment particulier où il nous faut trouver des gens qui ont le courage d'assumer avec nous», dit-elle. «Trouver un compromis dans un moment historique pour notre pays sans se renier, c'est possible», assure-t-elle. Malgré les critiques, la ministre des Comptes publics a bon espoir d'aboutir à un projet de budget «d'ici à septembre» qui «rassemble le socle commun», et exhorte à trouver «un compromis dans un moment historique». «Nous voulons aboutir à un compromis clair dans les trois mois» et «notre objectif est de trouver un accord sur l'essentiel», ajoute-t-elle. «L'attente coûte cher : en crédibilité, en épargne, en capacité à investir. Tous ceux qui brigueront la présidence en 2027 mais qui auront contribué au blocage ne seront pas crédibles», selon elle.


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
Déficit : la France n'est pas menacée d'une mise sous tutelle du FMI, estime Pierre Moscovici
Le premier président de la Cour des comptes estime toutefois qu'il est urgent d'agir pour assainir les finances publiques et réduire la dette. «Je ne crois pas que la France soit menacée de mise sous tutelle .» Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a estimé, dans un entretien au Parisien ce samedi 19 juillet, que «les dangers qui nous menacent suffisent» à nous pousser à agir pour redresser les finances publiques sans qu'il ne soit «nécessaire de faire peur avec la menace du FMI». «La France n'est pas la Grèce de 2009-2010 !» Quelques jours après la présentation par François Bayrou d'un plan d'économies pour le budget 2026, Pierre Moscovici a affirmé que la France risque, selon lui, «l'étranglement de l'action publique par l'excès de la charge de la dette» et «la dégradation de nos conditions de financement sur les marchés». «Ce qui compte, ce sont les réformes structurelles. C'est toute la différence entre l'austérité et le sérieux : la France a le choix entre un effort volontaire maintenant et l'austérité subie demain.» Publicité 44 milliards d'euros d'économies à trouver Les Français «sont prêts à faire un effort collectif» mais «ils ne le sont pas forcément à consentir un effort individuel», relève le premier président de la Cour. Pour Pierre Moscovici, «quelle que soit la composition des mesures» qui seront finalement retenues, il faudra arriver à 44 milliards d'euros d'économies, «car le paiement des intérêts de la dette est la dépense publique la plus bête de toutes». «Nous consacrons chaque année 67 milliards d'euros d'intérêts au remboursement de cette dette», qui pourrait atteindre 3500 milliards d'euros en fin d'année, selon Pierre Moscovici. «C'était une petite trentaine (de milliards) en 2021, et cela sera peut-être 100 milliards d'euros avant la fin de la décennie. Cela ne peut pas continuer comme cela», estime-t-il. François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire de 43,8 milliards d'euros pour 2026, avec la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, immédiatement décriée par les oppositions qui menacent de censure au parlement. Le premier ministre a indiqué samedi se donner «deux mois» pour mettre un point final à ce plan.


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
«Manipulation idéologique», «recyclage»... Bernard Cazeneuve étrille le plan d'économies de François Bayrou
L'ancien premier ministre socialiste estime que le gouvernement propose de vieilles recettes et défend un effort plus soutenable qui s'inscrive dans la durée. Le plan d'économies annoncé par François Bayrou pour le budget 2026 «recycle les mesures budgétaires classiques de la droite en difficulté», estime Bernard Cazeneuve. Dans une tribune publiée ce 20 juillet dans La Tribune Dimanche, l'ancien premier ministre socialiste étrille des mesures «déjà faites» par de précédents gouvernements : 1996 pour l'abattement sur les pensions de retraite, 2007 pour le non-remplacement des fonctionnaires, 2011 pour l'année blanche... «À cela s'ajoute une manipulation idéologique : le gouvernement prétend que les Français travaillent moins que les Allemands», ce qui est «inexact», selon Bernard Cazeneuve, qui estime que «le vrai problème est le taux d'emploi». «Le défi est d'abord social : il n'est pas de travailler davantage, mais de permettre à plus de personnes de travailler». Publicité «Agir est indispensable» L'ancien premier ministre reconnaît toutefois qu'«agir est indispensable», compte tenu de l'état critique des finances publiques, notamment du déficit, qui atteindra 5,4% du PIB en 2025. «À force de vivre à crédit, la France devient locataire de sa propre souveraineté», alerte Bernard Cazeneuve, appelant à réagir. Mais le socialiste préférerait un effort qui «s'inscrit dans la durée» et soit «soutenable», plutôt qu'un «ajustement brutal». Il appelle à mettre davantage à contribution les ménages les plus aisés, y compris parmi les retraités, comme le prévoit le gouvernement. «Certaines dépenses doivent être réévaluées voire arrêtées», plaide également l'ancien premier ministre, citant notamment le pass Culture ou le Service national universel (SNU). Revoir sur le nombre de fonctionnaires pourrait même être acceptable, «à condition de viser l'efficacité réelle, pas l'affichage».