Après la tournée d'été en Nouvelle Zélande : Mickaël Guillard et Théo Attissogbe au tableau d'honneur, Léo Barré en difficulté
Avant le début de la Coupe du monde 2023, Fabien Galthié avait expliqué que le terme « premium » n'était plus adapté pour parler des joueurs qui composaient son équipe type. Le sélectionneur a réitéré après la troisième défaite du quinze de France en Nouvelle-Zélande ce samedi (29-19) : « On n'emploiera plus le mot ''premium'', on dira ''révéler des potentiels''. L'idée était celle-là, de révéler des joueurs qui n'avaient pas encore eu l'occasion de toucher du doigt ce niveau-là. »
Quels sont donc ces Bleus qui ont marqué des points après ce périple de près d'un mois à l'autre bout de la planète ? Le premier se nomme Mickaël Guillard (24 ans, 12 sélections). Habituel deuxième-ligne, le joueur du LOU a brillé au poste de troisième-ligne centre où il a beaucoup avancé ballon en main sans oublier de se distinguer en défense avec des plaquages appuyés et quelques ballons grattés. Nul doute qu'il viendra titiller les tauliers.
D'un point de vue général, la troisième ligne tricolore s'est montrée à son avantage durant les trois tests. Le réservoir, déjà bien fourni (Cros, Boudehent, Jegou, Alldritt, Jelonch étaient ménagés quand Ollivon est blessé), est profond. Le troisième-ligne Alexandre Fischer (27 ans) a marqué les esprits pour ses débuts internationaux en plaquant du All Black à tour de bras (20 sur le premier test, 21 lors du troisième avant sa sortie à la mi-temps).
À des degrés moindres, Joshua Brennan (Toulouse) et Pierre Bochaton (Bordeaux-Bègles) sont à mettre au rang des « bonnes surprises », comme le pilier Baptiste Erdocio (Montpellier), très engagé en défense, et le deuxième-ligne Matthias Halagahu (Toulon), irréprochable dans le travail de l'ombre. Auteur d'une entrée en jeu de haut vol lors du second test, Bastien Vergnes-Taillefer aurait mérité plus de temps de jeu. Malheureusement, le troisième-ligne de l'UBB était inapte pour la dernière rencontre. Les piliers Régis Montagne (Clermont) et Paul Mallez (Provence Rugby) ont montré de belles aptitudes. Le dernier cité a notamment tapé dans l'oeil de Scott Robertson, le sélectionneur néo-zélandais.
Fickou sort renforcé de la tournée
Concernant les autres « grands gagnants » de cette tournée estivale, on peut également nommer Théo Attissogbe. L'arrière ou ailier palois est d'ailleurs le seul avec le demi de mêlée Nolann Le Garrec, qui a confirmé son talent, à avoir disputé les trois rencontres dans la peau d'un titulaire. La presse néo-zélandaise a été très élogieuse à son sujet, le comparant à Serge Blanco. Même si la concurrence dans le triangle arrière tricolore est ultra-relevée (Ramos, Penaud et Bielle-Biarrey), il aura son mot à dire. Son alter-ego sur l'autre aile, Gabin Villière, a prouvé qu'il restait une valeur sûre dans son registre de « guerrier ». Enfin, comment ne pas citer Gaël Fickou (31 ans, 96 sélections). Le centre, rare « premium » du voyage, a assumé son rôle. Capitaine pour l'occasion, il sort renforcé de cette tournée. Au même poste, Pierre-Louis Barassi et Nicolas Depoortere ont confirmé tout le bien qu'on pense d'eux.
À l'inverse, certains tricolores ont perdu des points. À commencer par Léo Barré. L'arrière avait fait lui-même son autocritique après le deuxième test (« Je suis passé à côté » avait-il reconnu). Il s'est de nouveau manqué sur le dernier avec plusieurs erreurs qui coûtent cher. Même si le sélectionneur Fabien Galthié l'a défendu, et qu'il a aussi été victime du système défensif mis en place, le joueur du Stade Français a sans doute rétrogradé dans la hiérarchie.
Enfin, les deux piliers droits Georges-Henri Colombe et Demba Bamba n'ont pas fait oublier Uini Atonio. Le premier a explosé en vol lors du premier test et le second, qui ne faisait déjà pas l'unanimité dans le staff, a souffert en mêlée lors de son entrée en jeu sur le dernier match.
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