
Mgr Morerod veut un registre pour connaître les antécédent des prêtres
Mgr Morerod a annoncé le déploiement d'un système dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg qui permettra en un seul scan de s'assurer de la légitimité d'un prêtre.
KEYSTONE
En bref:
Pourra-t-on connaître les accusations d'abus pesant sur un prêtre grâce à un simple QR code? C'est l'idée que défend Mgr Charles Morerod. Interviewé ce jeudi par le quotidien alémanique «NZZ» , le président de la Conférence des évêques suisses indique que cet outil, qui reposerait sur un registre, est en cours de déploiement dans son propre diocèse, celui de Lausanne, Genève et Fribourg.
«[La création] d'un tel registre est précisément mon objectif, explique-t-il. Un système numérique existe déjà en France: les prêtres reçoivent une carte d'identité avec un code QR. Cela permet à chaque paroisse de vérifier via son smartphone s'il existe des accusations ou des restrictions.» Pas (encore) de registre national
En France, ce système baptisé «Celebret» est une version numérique d'un registre plus ancien. Elle a été introduite en 2021 par la Conférence des évêques de France (CEF), en réponse aux abus sexuels qui ont secoué les institutions religieuses. Dans sa directive, la CEF précise: «Chaque prêtre possède un «Celebret», un document qui atteste qu'il a été ordonné validement, qu'il est rattaché à un diocèse ou une communauté, et qu'il peut célébrer les sacrements.» Seuls les évêques et les supérieurs des communautés monastiques peuvent délivrer ces documents.
Revenant sur son interview dans la «NZZ», largement relayée par la presse suisse jeudi, Charles Morerod précise qu'il ne demande pas un registre national, mais seulement pour son diocèse, à ce stade. Concernant la manière dont fonctionnera ce système, il note que les prêtres du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg ont déjà une carte professionnelle confirmant qu'ils ont le droit d'exercer. Le code QR devrait en revanche permettre d'avoir des informations plus rapides et voir si le feu est au vert ou au rouge. «Il s'agira d'éviter que des gens déjà connus pour être problématiques passent entre les gouttes.» Un cas qui interroge
Justement, une telle mesure permettrait-elle d'éviter – en Suisse – des cas comme celui qu'a vécu une paroisse fribourgeoise cette année? Un prêtre hébergé par l'Abbaye de Saint-Maurice y a célébré fin mai une première communion. Or ce clerc était sous le coup d'accusations d'actes pédophiles qui lui ont valu une interdiction d'exercer, en Allemagne et en Autriche.
Mentionné dans le rapport de l'Université de Fribourg sur les abus sexuels commis à Saint-Maurice , ce religieux, qui n'est pas incardiné à l'abbaye, était également visé par des accusations similaires pour des attouchements sur une adolescente à Saint-Maurice, en 2015. Le désormais ex-abbé Jean Scarcella , qui a annoncé fin juin avoir démissionné de sa charge, lui avait dès lors interdit tout contact avec des enfants en 2019.
«La paroisse l'a embauché sans en informer le diocèse, explique Mgr Morerod à la «NZZ», au sujet de ce cas. Lorsque nous l'avons appris, nous lui avons demandé les documents pertinents. Il nous a fourni son casier judiciaire et une attestation de formation à la prévention. Seul le certificat de non-lieu manquait. J'ai alors interrogé personnellement l'abbé. Il m'a expliqué que le prêtre n'était plus interdit et qu'il n'avait aucune connaissance de ses activités chez nous.» Les allégations ne suffiront pas
Interpellé par «24 heures», Mgr Morerod précise que le nouvel outil avec le code QR n'aurait pas permis d'écarter ce prêtre. «Il n'était plus l'objet de sanctions», répète-t-il. Revenant sur son apparition dans une paroisse fribourgeoise, il note néanmoins: «Il aurait été plus prudent qu'il ne vienne pas dans le diocèse et il n'y est plus.»
Des accusations ou allégations figureront-elles dans ce registre et suffiront-elles à écarter un clerc, comme le suggère l'interview de la «NZZ»? À ce sujet, Mgr Morerod nuance: «Un prêtre peut être retiré du ministère, même s'il n'a pas été condamné en justice. S'il y a des sanctions, c'est que la personne a été reconnue coupable par la justice de l'État et de l'Église. Et cela figurera dans le registre. En revanche, les accusations ne suffisent pas, contrairement aux propos retranscrits dans l'interview.»
Abus sexuels dans l'Église
David Genillard est journaliste depuis 2007 au sein de la rédaction de 24 heures, chargé plus spécifiquement, depuis 2025, de la couverture du Valais romand. Auparavant, il a travaillé durant plus de 15 ans à la rubrique Vaud & Région, où il a notamment couvert l'actualité du Chablais et des Alpes vaudoises. Il a également participé en 2021 au lancement de l'hebdomadaire Riviera-Chablais Votre Région, partenaire de 24 heures. Plus d'infos
Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre en particulier le district de l'Ouest lausannois ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles. Plus d'infos
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Mgr Morerod veut un registre pour connaître les antécédent des prêtres
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