
«Les Français, ce sont les Arabes du Québec» : Jamel Debbouze de retour sur scène à Montréal après 12 ans d'absence
De notre envoyée spéciale à Montréal,
Douze ans qu'il ne s'était pas produit sur une scène à Montréal. Mercredi et jeudi soir, dans le cadre du Festival Juste pour rire qui se tient dans la cité des mille lumières jusqu'à dimanche, la troupe du Jamel Comedy Club proposait un spectacle de plus de deux heures à l'Olympia. Deux soirées animées par le mentor, Jamel Debbouze . Le Figaro a assisté à la dernière représentation.
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Avant d'introduire ses poulains aux 2500 spectateurs présents dans la salle de spectacle, l'humoriste a proposé un one-man-show d'une trentaine de minutes, sorte de tour de chauffe spécialement adapté au public canadien. Il rend d'abord hommage à la gentillesse des Montréalais. «Ça faisait 12 ans que je n'étais pas venu. Et bien c'est le même accueil, le même Québec, la même chaleur...», débute-t-il avant de vanner : «J'étais rue Sainte-Catherine (la rue principale, ndlr.), rien n'a changé : 12 ans de travaux et pas une construction ! Je n'ai pas vu un ouvrier. Le même plot est à la même place. (...). Un Québécois sur trois est un cône !», plaisante-t-il encore.
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Puis de s'attaquer aux Français expatriés (nombreux) à Montréal. «Il y a des Français dans la salle ?», demande Jamel Debbouze. «Vous avez vos PVT ? (le permis vacances-travail, un programme de visa)», ajoute-t-il sous les rires de l'assistance. «Ça fait quoi d'être des sans papiers ? Des immigrés ? Ça pique hein ?». Et de résumer : «Les Français, ce sont les Arabes du Québec !». Ovation du public. «Ils font comme les Arabes de Barbès, ils font du travail au black, des métiers qu'ils ne feraient pas en France. (...) Ils sont un peu en galère ici, ça me touche».
Puis, le mari de Mélissa Theuriau jette son dévolu sur un certain Mohamed, installé au premier rang, qui deviendra son running gag tout au long de la soirée. Le quinquagénaire (depuis le 18 juin dernier) est interloqué par la mine stoïque du spectateur. Il n'hésite pas à aller le voir et se mettre sur les genoux de celui-ci puis lui fait un bisou sur la joue. «Tu fais quoi dans la vie ?», interroge la star de l'humour. «Je suis dans les avantages sociaux», réplique le fan. Le public rit et le comédien renchérit : «Vous avez entendu la même chose ? Les avantages sociaux ! Quand tu vas revenir au travail lundi et que tu vas raconter que j'étais sur tes genoux...», imagine-t-il encore.
Paul Mirabel chambré
«Au Jamel Comedy Club, on a vu tout le monde passer, les grands, les petits...», enchaîne Jamel Debbouze tout en passant en revue les stars qui sont venues dans son théâtre des Grands Boulevards à Paris (les Black Eyes Peas, Stromae ou encore Kylian Mbappé et Didier Deschamps). Puis les révélations Nawell Madani (très applaudie) et Paul Mirabel, tous deux absent de la soirée. Ce dernier est particulièrement chambré par Jamel Debbouze : «Elle, quand je l'ai vue arriver... Une ancienne secrétaire de direction !», lance-t-il pour se moquer de la coupe de cheveux de l'ex-chroniqueur de Nagui sur France Inter.
Il est enfin l'heure d'annoncer le premier talent de la troupe qui va lui succéder sur scène, Nordine Ganzo. Puis viendront Anas Hassouna, Antek, Nash (la seule femme et la plus drôle de la soirée), Ilyes Djadel ou encore Mehdi Bousaidan. Le maître de cérémonie reviendra entre les sketchs de certains. Dans l'un de ses lancements, il montre toutes ses capacités d'improvisation, chauffé par un des spectateurs qui l'imagine dans le rôle d'un... prêtre ! Ni une, ni deux, il s'exécute et ironise. «Je suis le Père Jamel... Pourtant j'avais mangé du porc !».
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