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L'alerte de ces scientifiques éminents contre la loi Duplomb et « l'ignorance » des élus

L'alerte de ces scientifiques éminents contre la loi Duplomb et « l'ignorance » des élus

POLITIQUE - Une opposition ferme. « La loi Duplomb ne passe pas » auprès des Français, des scientifiques et de « nombreux agriculteurs » car elle est « dangereuse pour la santé de nos concitoyens », affirme ce mardi 29 juillet une tribune de fondations scientifiques, sociétés savantes et d'associations de patients, appelant le Conseil constitutionnel à rejeter le texte.
Alors que la pétition contre cette loi, qui permet la réintroduction sous conditions d'un pesticide interdit en France depuis 2018, a dépassé lundi la barre des deux millions de signatures, cette tribune notamment publiée par Le Monde appelle les Sages à « répondre à l'exigence démocratique exprimée fortement par les citoyens français ». Le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision le 7 août prochain sur ce texte, après avoir été saisi par des députés et sénateurs de gauche opposés à la loi.
« Le Conseil constitutionnel doit constater l'incompatibilité de la loi Duplomb avec le principe de précaution inscrit dans la Charte de l'environnement » et ainsi « protéger les générations futures d'un texte qui compromet, sans l'ombre d'un doute raisonnable, la santé des jeunes, des enfants et de ceux à naître », affirment les dizaines de signataires de ce texte.
Parmi eux, on retrouve des scientifiques éminents et figures du milieu médical : le président du conseil scientifique du CNRS Olivier Coutard ; le président du directoire de la Fondation pour la recherche médicale, Maxime Molina ; le président du conseil scientifique de l'Institut national du cancer, Gérard Socié ; le président de la Ligue contre le Cancer, Philippe Bergerot ; ou encore le président de la Société des Neurosciences, Stéphane Oliet.
À ces noms s'ajoutent également des associations de patients, comme la fondatrice du collectif Cancer Colère, Fleur Breteau, ou la coordinatrice d'Action Patients, Magali Leo.
« Les effets dévastateurs des pesticides »
« Nos règles constitutionnelles peuvent et doivent être interprétées à la lumière des données de la science », argumentent les auteurs de la tribune. « Comment comprendre le vote d'une majorité de parlementaires en faveur de cette loi ? Il pourrait être tentant d'évoquer des stratégies politiques visant à s'assurer le soutien de puissants relais d'opinion comme la FNSEA, mais il faudrait admettre un cynisme politique inconcevable quand la santé publique est en jeu. Une autre explication semble plus plausible, celle de l'ignorance », écrivent-ils.
Ainsi, la loi a été élaborée « en ignorant ce que les professionnels de la santé et les scientifiques connaissent des effets de ces produits sur la santé humaine », pointe la tribune, rappelant qu'en 2021, « l'Inserm a analysé plus de 5 000 articles scientifiques et retenu une présomption forte de lien entre l'exposition aux pesticides et la survenue de certains cancers, de troubles neurodégénératifs, pulmonaires, endocriniens ».
« Parmi les 53 personnalités auditionnées » au Sénat, on ne trouve « aucun médecin, toxicologue, épidémiologiste », « représentant de l'Inserm, du CNRS, du ministère de la Santé ou du Travail » alors que « les pesticides sont des facteurs reconnus de maladies professionnelles », ni « de la Caisse nationale d'assurance-maladie ou de la Mutualité sociale agricole », égrène la tribune.
« La loi Duplomb est une loi qui ne passe pas (...) pour les Françaises et les Français victimes des maladies induites par les pesticides », pour « les scientifiques, qui, constatant les effets dévastateurs des pesticides sur le vivant, ont alerté les parlementaires des conséquences prévisibles de cette loi » , et pour « de nombreux agriculteurs (...) premières victimes des pesticides » , écrivent encore leurs auteurs. Réponse le 7 août prochain pour savoir s'ils auront été entendus.
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