logo
Sur le budget 2026, comment expliquer le manque de soutien à François Bayrou de la part du socle commun

Sur le budget 2026, comment expliquer le manque de soutien à François Bayrou de la part du socle commun

POLITIQUE - « Le gouvernement n'a pas de majorité, il arrive même que ses soutiens ne soient pas totalement convaincus. (...) Il sait parfaitement qu'il est à la merci des oppositions, autant que, ici ou là, des doutes de ses soutiens. » C'est presque un euphémisme qu'a fait François Bayrou en présentant son plan de budget pour 2026. Face à des oppositions qui ont immédiatement brandi la menace de la censure, le socle commun censé appuyer sa politique traîne des pieds pour lui venir en aide.
Le 15 juillet en début de soirée, il n'y avait guère que les élus du MoDem, parti de François Bayrou, pour afficher un soutien franc dans un communiqué, sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias. Pour Renaissance, Les Républicains et Horizons, il faudra patienter 24 heures pour obtenir des réactions officielles. Lesquelles laissent davantage apparaître leurs « doutes » pour citer le Premier ministre, qu'un véritable soutien.
Certes, le 16 juillet au matin, les ministres de tous bords ont assuré le service après-vente. Gérald Darmanin a défendu la suppression des jours fériés … tout en estimant qu'il ne s'agissait pas de la mesure prioritaire et avant de sous-entendre que cette piste n'était guère différente de la fin des 35 heures que lui-même prônait. « Le Premier ministre a ses mots », a par exemple lâché le garde des Sceaux Gérald Darmanin. On l'a connu plus solidaire en défense.
Service après-vente minimum
Mais c'était presque laudatif, à la lumière des réactions d'Edouard Philippe et de Gabriel Attal. Le maire du Havre et président d'Horizons est le premier à sortir - brutalement - du silence. Dans une interview au Parisien, il charge : « Quasiment rien dans ce qu'il propose ne règle le problème. Ça permet juste de limiter les conséquences ». L'année blanche ? Un cache-misère temporaire, estime-t-il en substance. Le lundi de Pâques et le 8 mai ? Il préfère s'aligner sans le dire sur la position de Gérald Darmanin. Son lointain successeur à Matignon se montre moins offensif mais tout aussi peu emballé. En fin de journée, Gabriel Attal publie un long message sur X dans lequel il n'évoque qu'une seule des pistes de François Bayrou : la réforme de l'assurance chômage… Qu'il a lui-même défendue corps et âme avant d'être bloqué par la dissolution.
Chez Les Républicains, qui s'enorgueillissent pourtant de cinq portefeuilles ministériels, le ton est tout aussi tempéré (la mesure sur les jours fériés, par exemple, est balayée par Bruno Retailleau pour qui « il faut s'y prendre autrement ») mais exempt de critiques frontales. Dans Le Figaro trois jours après la présentation du plan, le président du parti et ministre de l'Intérieur va jusqu'à reprendre la comparaison de François Bayrou avec la Grèce. « Les deux directions que le premier ministre a voulu prendre sont les bonnes : un frein sur les dépenses et un coup d'accélérateur sur la production », valide-t-il. Bruno Retailleau comme le patron des députés LR Laurent Wauquiez se satisfont du « signal d'alarme » tiré par François Bayrou sur la dette - un avis partagé autant par Edouard Philippe que Gabriel Attal.
Voir 2027 à sa porte
Pour mieux servir leurs intérêts personnels ou plutôt présidentiels ? « Quand on est une personnalité politique présidentiable et qu'on s'approche des présidentielles, on a des solutions à tout mais aucune de celles proposées par les autres ne peut être la bonne », résume auprès du HuffPost « pas étonné mais un peu déçu », le député MoDem Erwan Balanant. Alors que François Bayrou répète à l'envi que toutes les contributions extérieures sont les bienvenues, ses alliés sur le papier comptent bien en profiter. Les Républicains se sont ainsi rués sur « l'angle mort » migratoire, tout en dénonçant la « double peine » pour les retraités. Horizons et Renaissance n'ont pas formulé à cette heure de propositions précises, mais les deux promettent de participer aux débats pour « préciser ou corriger » les propositions, dixit Gabriel Attal.
Cette stratégie a des intérêts multiples. Tout d'abord, elle permet aux trois camps de se distinguer de ceux qui « refuse(nt) tout en bloc » (Gabriel Attal), que Les Républicains nomment le « cartel du déni »: le Rassemblement national et la France insoumise. Et de jouer la carte de la « responsabilité ». En témoigne la toute première réaction de Bruno Retailleau aux annonces budgétaires : « un parti de gouvernement ne peut pas se défausser ».
Surtout, partager le constat tout en se montrant dubitatifs sur les solutions permet à toutes ses écuries d'avancer leurs pions pour 2027. Edouard Philippe, candidat déclaré, ne se cache pas quand il promet que ses troupes participeront aux débats pour « essayer de faire prévaloir nos trois piliers », à savoir « travailler plus, dépenser moins et taxer moins. » Les propositions des LR sont dans la droite ligne de tous les programmes présidentiels de la droite depuis une décennie. Quant à Gabriel Attal, ce n'est sans doute pas sans arrière-pensée qu'il a souligné qu' « en 2024, pour la première fois depuis 15 ans, l'État a dépensé moins que l'année précédente. » Soit l'année qui l'a vu s'installer à Matignon de janvier à septembre.
La trêve estivale permettra à chacun d'affiner ses propositions. Rendez-vous à l'automne pour entendre les solutions alternatives des uns et des autres et surtout, voir le sort qui leur est réservé. De cet examen, dépendra en partie la survie du bloc central, qui de l'aveu même d'un de ses membres, n'est « pas vraiment un bloc » et .
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Emmanuel Macron et François Bayrou, couple exécutif le plus impopulaire de la Ve République
Emmanuel Macron et François Bayrou, couple exécutif le plus impopulaire de la Ve République

Le Figaro

time27 minutes ago

  • Le Figaro

Emmanuel Macron et François Bayrou, couple exécutif le plus impopulaire de la Ve République

Emmanuel Macron n'était jusqu'alors jamais descendu sous la barre des 20% de popularité. Emmanuel Macron, au pouvoir depuis 2017, et François Bayrou, nommé premier ministre en décembre, forment le couple exécutif le plus impopulaire de la Ve République. Si le premier récolte 19% de satisfaits, selon un sondage IFOP/JDD paru ce dimanche, au-dessus donc de François Hollande qui était descendu à 13%, le second n'obtient que 18%. Le cumul des deux s'élève à 37%. Sous François Hollande, son premier ministre Manuel Valls recueillait tout de même 38% de soutien, offrant un taux de soutien de 51% à l'exécutif. Emmanuel Macron n'était jusqu'alors jamais descendu sous la barre des 20% de popularité. Alors que la fronde des Gilets Jaunes secouait la France, et que le président cristallisait une grande partie de la colère, il trouvait tout de même 23% de soutiens favorables dans l'opinion. Après la chute, causée par une motion de censure, du gouvernement de Michel Barnier, la popularité du chef de l'État s'élevait à 21% et était remontée à 28% en avril dernier. Une hausse attribuée aux foucades de Donald Trump sur les tarifs douaniers, à l'incertitude du contexte international et à un réflexe de ralliement autour du drapeau. Mais ce crédit s'est émoussé. Publicité Au sein même de son électorat, ses soutiens à l'élection présidentielle de 2022 ne sont que 49% à se dire satisfait de son action, une chute de 12 points. Sa cote de popularité s'érode aussi chez les cadres (8 points) et les chefs d'entreprise (18 points). Son premier ministre devient, lui, le plus impopulaire de la Ve République.

Un millier de logements d'ici dix ans dans le Val-de-Marne : la RATP cherche à rapprocher les agents de leur lieu de travail
Un millier de logements d'ici dix ans dans le Val-de-Marne : la RATP cherche à rapprocher les agents de leur lieu de travail

Le Parisien

time27 minutes ago

  • Le Parisien

Un millier de logements d'ici dix ans dans le Val-de-Marne : la RATP cherche à rapprocher les agents de leur lieu de travail

Le sourire se veut sincère. La poignée de main franche. « C'est l'une des plus belles conventions que l'on a signées », se félicite Jean Castex, le patron de la RATP . L'ancien Premier ministre a acté ce vendredi avec la ville de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et la société publique locale (SPL) Marne-au-Bois un protocole pour la construction de 500 logements, réservés aux agents de la régie publique. « La RATP va devenir l'un des bailleurs importants de la commune », se réjouit Jean-Philippe Gautrais (NFP), le maire de cette commune où 2 835 employés travaillent dans des ateliers de maintenances et autour de l'ingénierie. « C'est un parcours du combattant pour mettre ces projets en route, rappelle Jean Castex qui s'est félicité de la rapidité de la mise en place de ce projet. En un peu moins d'un an ! »

Dans le Doubs, il faisait le tour des églises pour voler l'argent de la quête
Dans le Doubs, il faisait le tour des églises pour voler l'argent de la quête

Le Parisien

time27 minutes ago

  • Le Parisien

Dans le Doubs, il faisait le tour des églises pour voler l'argent de la quête

Il ne s'intéressait pas au mobilier liturgique, ni aux tableaux ou statues qui ornent les édifices religieux. Cet homme préférait jeter son dévolu sur le fruit de la quête en s'emparant des pièces de monnaie ou des billets avant de prendre la fuite. Les gendarmes sont parvenus à identifier la plaque minéralogique de son véhicule et ont pu procéder à son interpellation jeudi 17 juillet à Sancey ( Doubs ). L'affaire a commencé une semaine plus tôt. Les militaires de la communauté de brigades de Valdahon ont été avisés d' une série de vols dans les églises de Nods, Vercel-Villedieu-le-Camp ou encore Bremondans. Les investigations menées par les gendarmes ont permis d'établir un mode opératoire : sur chaque scène, le suspect s'est introduit par effraction avant de s'emparer du tronc et de prendre la fuite. Dans certains cas, il a volé des clés laissées sur place, dans l'espoir de repasser chercher de l'argent par la suite. C'est une caméra de vidéosurveillance, située à proximité d'un monument, qui a permis de l'identifier. Jeudi, les enquêteurs se sont présentés à son domicile, dans une commune voisine. Soumis à l'ensemble des preuves lors de sa garde à vue, le mis en cause de 33 ans, déjà condamné à quatre reprises, a reconnu les faits. Les enquêteurs estiment le préjudice à quelques centaines d'euros. À l'issue de son audition, l'homme a été remis en liberté. Il comparaîtra devant le tribunal de Besançon le 4 décembre, dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store