logo
Licenciements, fermeture et recentrage chez Flo

Licenciements, fermeture et recentrage chez Flo

La Presse10-07-2025
En plus d'effectuer de nouvelles mises à pied, le fabricant et exploitant de réseaux de bornes de recharge pour véhicules électriques Flo ferme son usine de Shawinigan.
C'est une décision que le fondateur de Flo, Louis Tremblay, souhaitait éviter, mais une « tempête parfaite » en a décidé autrement. Le fabricant et exploitant québécois de réseaux de bornes de recharge doit aller plus loin que de nouvelles mises à pied – plus de 80 cette fois-ci – : il met la clé sous la porte d'une de ses usines à Shawinigan.
La jeune pousse n'a pas le choix d'effectuer un « pivot » pour traverser un « gros down », explique à La Presse son président et chef de la direction. Mais l'entrepreneur est bien conscient des répercussions de cette restructuration.
« Ma gang à Shawinigan, je les aime beaucoup et je sais que ça va être dur, lâche M. Tremblay, la gorge nouée par l'émotion, en entrevue. Il y en a, quand je les ai engagés, en 2014, le plancher était vide. »
Les employés de Flo ont pris connaissance du recentrage mercredi, dans ce qui avait les allures d'une des journées les plus difficiles dans l'histoire de la jeune pousse.
Pour l'entreprise, financée entre autres par les gouvernements et d'autres institutions publiques, la dernière année n'a pas été de tout repos. En plus d'un ralentissement du virage électrique, l'entreprise écope du contexte économique incertain qui s'est installé en raison de la guerre commerciale de la Maison-Blanche.
Au moins cinq vagues de mises à pied ont eu lieu, ce qui a fait fondre l'effectif de presque de moitié, à environ 255 personnes, selon nos calculs. La pérennité de Flo n'est pas compromise, assure M. Tremblay, mais un coup de barre était néanmoins nécessaire. Il ne se fait toutefois pas de gaieté de cœur.
« C'est sûr qu'à travers les derniers mois, ils me l'ont demandé [si leur poste était en jeu], confie le gestionnaire, visiblement ému. Je n'ai pas fondé Flo pour cela. »
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Le président et chef de la direction de Flo, Louis Tremblay
Les nouvelles réductions d'effectif s'effectueront autant au Canada qu'aux États-Unis, où la compagnie réalise près du quart de son chiffre d'affaires annuel. L'usine de Shawinigan, qui doit fermer ses portes vers la fin du mois d'août, représente près de la moitié des pertes d'emplois.
Un virage
Essentiellement, Flo se concentrera davantage sur l'exploitation et la gestion de réseaux de bornes de recharge, un créneau qui offre des revenus plus stables et davantage de prévisibilité.
Avec plus de 140 000 bornes déployées dans le marché nord-américain, ce qui inclut les unités résidentielles, publiques et privées (employeurs et commerces, par exemple), la compagnie peut compter sur un réseau d'une taille intéressante qui continuera à grandir, affirme M. Tremblay.
On continuera à fabriquer des bornes au Québec, à l'intérieur d'un autre site dans le secteur Grand-Mère, ainsi qu'à Auburn Hills, au Michigan. Flo fera également appel à des sous-traitants, comme elle l'a déjà fait dans le passé.
« Ça n'a rien à voir avec la qualité de leur travail [à Shawinigan], tient à souligner l'homme d'affaires. Ils ont été tellement résilients pendant des années là-bas. ».
N'empêche, ce recentrage de Flo survient alors qu'au Canada, la taille du réseau de bornes de recharge est insuffisante pour permettre au pays d'atteindre ses objectifs en matière de véhicules électriques, selon un nouveau rapport.
Avec un peu plus de 35 000 bornes en service d'un océan à l'autre, on est bien loin des 100 000 unités nécessaires d'ici la fin de l'année, selon le cabinet montréalais Dunsky Énergie et climat, qui aide les gouvernements et les services publics dans leurs efforts de transition énergétique.
« Tempête parfaite »
Une administration réfractaire au virage électrique au sud de la frontière, des « signaux incohérents » en ce qui a trait aux cibles d'électrification ici et un ralentissement économique… M. Tremblay ne s'en cache pas : le secteur traverse une « tempête parfaite » qui ne semble pas sur le point de se dissiper.
C'est du côté des ventes de nouvelles bornes que l'impact est ressenti.
« Par exemple, il y a des clients qui ne passent finalement pas de commande parce qu'un programme de subvention est tombé, illustre le patron de Flo. Ça fait 12-18 mois que tu travailles avec ce client, tu penses vendre et puis ça tombe. Il y a plein d'exemples. »
Le portrait est moins sombre du côté de la gestion et l'exploitation des réseaux de bornes de recharge.
Qu'il y ait des hauts ou des bas dans le marché, il y a déjà assez de véhicules électriques sur les routes pour offrir une certaine résilience. C'est pour cette raison que l'on accélère notre pivot de ce côté.
Louis Tremblay
En dépit de temps plus difficiles, Flo avait néanmoins été en mesure de boucler sa plus importante ronde de financement en juin 2024 dans le cadre d'une récolte de 136 millions.
Le gouvernement québécois, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Exportation et développement Canada ainsi que la Banque de développement du Canada y avaient participé, notamment.
Québec injectait près de 16 millions tandis que la Caisse avait mis sur la table quelques dizaines de millions – moins de 50 millions.
Flo en bref Fondation : 2019
Président et chef de la direction : Louis Tremblay
Siège social : Québec
Créneaux : fabrication de bornes de recharge et gestionnaire de réseaux
Empreinte : Bureaux à Montréal et Vancouver, sites d'assemblage à Shawinigan (dont un qui doit fermer ses portes vers la fin août) et Auburn Hills, au Michigan.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

BIXI dévoile son premier parc de remorques
BIXI dévoile son premier parc de remorques

La Presse

time11 hours ago

  • La Presse

BIXI dévoile son premier parc de remorques

Assemblées à Saint-Laurent, les remorques peuvent aussi bien s'attacher à des vélos BIXI qu'aux vélos personnels des usagers. Fini, les paniers de vélo trop pleins ? Dès lundi prochain, les cyclistes montréalais pourront compter sur de nouvelles remorques signées BIXI pour transporter leurs courses ou leurs effets personnels. « C'est une première mondiale, une remorque universelle qui positionne encore Montréal comme plaque tournante de la mobilité », a souligné Pierre-Luc Marier, directeur du marketing chez BIXI, lors du dévoilement de l'initiative samedi, au parc Père-Marquette, dans Rosemont—La Petite-Patrie. Assemblées à Saint-Laurent, les remorques peuvent aussi bien s'attacher à des vélos BIXI qu'aux vélos personnels des usagers. Chaque remorque dispose d'un cadenas permettant de la barrer pendant les arrêts. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Le parc atteindra 50 unités d'ici la fin de l'été, et BIXI espère en voir par centaines d'ici 2028. Dix remorques seront déployées à travers le réseau dès lundi. Le parc atteindra 50 unités d'ici la fin de l'été, et BIXI espère en voir par centaines d'ici 2028. « On sait que la demande est là, mais on déploie selon notre capacité à fournir. On veut s'assurer que l'expérience soit irréprochable dès le début », estime Pierre-Luc Marier. Aucune autre ville dans le monde ne dispose d'un tel parc de remorques destinées au vélopartage, selon l'organisme. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Un aller simple de moins de quatre heures coûtera 8 $ au grand public, et 4 $ aux abonnés. Des frais de 0,20 $ par minute s'ajouteront à partir de la quatrième heure d'utilisation. « On veut que les gens y pensent de manière spontanée, que ce soit pour les courses, pour porter de l'équipement de soccer après un match ou pour emmener du matériel audiovisuel chez un client », ajoute Pierre-Luc Marier. Les usagers pourront louer une remorque directement sur l'application BIXI, et n'auront qu'à la rapporter à n'importe quelle station après utilisation. Un aller simple de moins de quatre heures coûtera 8 $ au grand public, et 4 $ aux abonnés. Des frais de 0,20 $ par minute s'ajouteront à partir de la quatrième heure d'utilisation.

BIXI dévoile sa toute première flotte de remorques
BIXI dévoile sa toute première flotte de remorques

La Presse

time13 hours ago

  • La Presse

BIXI dévoile sa toute première flotte de remorques

Assemblées à Saint-Laurent, les remorques peuvent aussi bien s'attacher à des vélos BIXI qu'aux vélos personnels des usagers. Fini, les paniers de vélo trop pleins ? Dès lundi prochain, les cyclistes montréalais pourront compter sur de nouvelles remorques signées BIXI pour transporter leurs courses ou leurs effets personnels. « C'est une première mondiale, une remorque universelle qui positionne encore Montréal comme plaque tournante de la mobilité », a souligné Pierre-Luc Marier, directeur du marketing chez BIXI, lors du dévoilement de l'initiative samedi, au parc Père-Marquette, dans Rosemont—La Petite-Patrie. Assemblées à Saint-Laurent, les remorques peuvent aussi bien s'attacher à des vélos BIXI qu'aux vélos personnels des usagers. Chaque remorque dispose d'un cadenas permettant de la barrer pendant les arrêts. Dix remorques seront déployées à travers le réseau dès lundi. La flotte atteindra 50 unités d'ici la fin de l'été, et BIXI espère en voir par centaines d'ici 2028. « On sait que la demande est là, mais on déploie selon notre capacité à fournir. On veut s'assurer que l'expérience soit irréprochable dès le début », estime Pierre-Luc Marier. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE La flotte atteindra 50 unités d'ici la fin de l'été Aucune autre ville dans le monde ne dispose d'une telle flotte de remorques destinées au vélopartage, selon l'organisme. « On veut que les gens y pensent de manière spontanée, que ce soit pour les courses, pour porter de l'équipement de soccer après un match ou pour emmener du matériel audiovisuel chez un client », ajoute Pierre-Luc Marier. Les usagers pourront louer une remorque directement sur l'application BIXI, et n'auront qu'à la rapporter à n'importe quelle station après utilisation. Un aller simple de moins de quatre heures coûtera 8 $ au grand public, et 4 $ aux abonnés. Des frais de 0,20 $ par minute s'ajouteront à partir de la quatrième heure d'utilisation.

Hydro-Québec étudie le site de l'hôpital de la Miséricorde
Hydro-Québec étudie le site de l'hôpital de la Miséricorde

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Hydro-Québec étudie le site de l'hôpital de la Miséricorde

L'ancienne maternité de l'hôpital de la Miséricorde, devenue l'hôpital Pierre-Viger par la suite, sur René-Lévesque Est Hydro-Québec étudie le site de l'hôpital de la Miséricorde Hydro-Québec envisage d'installer son nouveau poste de transformation électrique sur le site de l'hôpital de la Miséricorde, boulevard René-Lévesque Est. La société d'État l'a confirmé vendredi en fin d'après-midi à La Presse. « Nous étudions actuellement différents scénarios pour optimiser la solution en vue d'obtenir une plus grande acceptabilité sociale », a indiqué Pascal Poinlane, porte-parole d'Hydro-Québec, par courriel. « Parmi ces nouveaux scénarios d'emplacement, Hydro-Québec étudie le site de l'Institut des Sœurs de la Miséricorde », le nom officiel du site. L'ancien hôpital de la Miséricorde est pourtant promis à un lotissement résidentiel de plusieurs centaines de logements, dont une tour de 28 étages. Le promoteur prévoit démolir une partie du complexe, bâeti en 1884. Le projet a été approuvé au conseil municipal de juin. Hydro-Québec n'a pas expliqué comment son projet pourrait cohabiter avec un projet résidentiel. Le poste de transformation électrique qui alimente actuellement l'est du centre-ville de Montréal est situé dans la côte Berri, près de la rue Ontario. Il a atteint la fin de sa vie utile et sa capacité ne suffit plus aux besoins du secteur. Depuis quelques années, Hydro-Québec cherche un terrain pour construire une nouvelle installation du même type. La société d'État a longtemps convoité le terrain gazonné situé juste au nord de la Grande Bibliothèque, allant même jusqu'à acquérir le terrain. L'hiver dernier, le PDG Michael Sabia avait toutefois reculé devant la levée de boucliers du monde culturel et politique devant ce projet. L'ancien hôpital de la Miséricorde est situé à 800 mètres du poste Berri. Hydro-Québec avait indiqué devoir construire sa nouvelle installation « dans un rayon de 500 mètres autour du poste existant ».

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store