
Pilote jordanien brûlé vif: Un djihadiste suédois de l'EI condamné à perpétuité
Publié aujourd'hui à 02h06 Mis à jour il y a 9 minutes
Croquis d'audience montrant l'accusé Osama Krayem lors du procès des attentats de Bruxelles de 2015. Dessin réalisé par Jonathan De Cesare en avril 2023.
AFP
Le djihadiste suédois Osama Krayem, déjà condamné pour les attentats de Paris et Bruxelles de 2015 et 2016, a écopé d'une peine de prison à perpétuité en Suède pour sa participation à l'assassinat filmé d'un pilote jordanien brûlé vif dans une cage par le groupe État islamique (EI) en Syrie.
Le tribunal de Stockholm est le premier, et le seul, à avoir jugé une personne pour cet assassinat commis par des membres de l'EI, qui avait choqué le monde entier en 2015.
«L'accusé se trouvait sur le lieu de l'exécution, en uniforme, armé, et il a accepté d'être filmé (…) Il a contribué de manière si déterminante à la mort de la victime qu'il doit être considéré comme coauteur des faits», a déclaré la juge Anna Liljenberg Gullesjö, citée dans un communiqué du tribunal de Stockholm.
Le 24 décembre 2014, un avion de l'armée de l'air jordanienne avait été abattu en Syrie, près de Raqqa, et le pilote, Muath al-Kasasbeh, capturé par l'EI le même jour. Une vidéo publiée le 3 février 2015 mettra en scène sa mise à mort: la cage est incendiée par l'un des 13 combattants présents, parmi lesquels se trouve le Suédois, embrasant le pilote. Verdict conforme au réquisitoire
«Son comportement a consisté, de concert avec d'autres hommes, à garder la victime aussi bien avant que pendant l'exécution, et à la conduire jusqu'à la cage où elle a été brûlée vive», a ajouté la magistrate.
Le verdict est conforme au réquisitoire des procureurs. Osama Krayem était jugé pour «acte de terrorisme» et «crime de guerre aggravé» lors du procès qui s'est tenu du 4 au 26 juin.
Le tribunal a également accordé une indemnisation aux parents et aux frères et sœurs du pilote jordanien, à hauteur de 80'000 couronnes suédoises (près de 6700 francs) chacun.
Le djihadiste de 32 ans a gardé le silence pendant toute la durée des audiences. Une sélection d'interrogatoires filmés et écrits versés au dossier d'instruction a donc été lue et diffusée pendant le procès.
Le fait que le Suédois n'ait pas parlé n'a pas «eu d'importance notable (sur le jugement), car le parquet a présenté des preuves solides, et l'enquête a été rigoureuse», a dit à l'AFP Anna Liljenberg Gullesjö. Osama Krayem admet avoir été présent sur les lieux mais assure qu'il ignorait ce qui allait s'y passer avant d'apercevoir les caméras, selon son avocate.
Ce verdict apporte du «réconfort à la famille», a assuré à l'AFP le frère du pilote, Jawdat al-Kasasbeh, qui s'est constitué partie civile. «Au nom de la famille de Muath al-Kasasbeh et du peuple jordanien, nous remercions la Suède et le système judiciaire suédois impartial pour les efforts qu'ils ont déployés dans cette affaire», a-t-il dit. Il s'était déplacé depuis la Jordanie à l'occasion de ce procès pour y témoigner de la douleur, encore vive, qu'il partage avec ses proches.
«Les Jordaniens se souviendront toujours de cet horrible crime, et que cette décision est un pas significatif vers l'accomplissement de la justice», a réagi auprès de l'AFP le porte-parole du gouvernement jordanien Mohammad Momani. Ni empathie ni regret
L'avocat de la famille de la victime a, lors de sa plaidoirie finale, déploré que l'accusé n'eût montré ni empathie ni regret devant la cour. «La plupart des personnes qui auraient été témoins de ce que Muath a subi auraient sans doute besoin d'un traitement à vie, ou du moins long, pour surmonter le traumatisme que cela provoque chez un individu normalement constitué», avait plaidé Mikael Westerlund.
«Krayem, lui, ne semble pas avoir été traumatisé, mais inspiré. Inspiré pour poursuivre son entreprise terroriste, qui l'a conduit à participer puis à être condamné pour des actes terroristes en Europe», avait ajouté M. Westerlund.
Le Suédois a déjà été condamné à 30 ans de prison en France pour complicité lors des attentats de Paris en 2015 et à la perpétuité en Belgique pour les attentats dans le principal aéroport de Bruxelles et dans le métro en 2016.
La France a accepté le 12 mars de le remettre pour neuf mois à la Suède, le temps de l'enquête et du jugement. Il devra y être renvoyé au plus tard le 27 décembre 2025, a précisé le tribunal de Stockholm dans son communiqué jeudi. Newsletter
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