
Budget 2026 : vent debout, les oppositions brandissent la menace de censure contre Bayrou
François Bayrou
, lucide, a admis qu'il n'avait « que des risques » à courir
en présentant ses annonces
et que, sans majorité, son gouvernement était « à la merci des oppositions ». Sans surprise et sans tarder, sitôt son allocution achevée, le Premier ministre a été la cible de
critiques virulentes de ses opposants
, qu'ils soient de gauche ou du Rassemblement national, dont certains ont réclamé sa chute.
« Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons », a ainsi riposté d'un tweet Marine Le Pen. Une intransigeance attendue au RN où l'on répétait depuis plusieurs jours que le parti n'accepterait pas l'idée d'une
« année blanche »
.
Autres griefs égrenés par la présidente du groupe RN à l'Assemblée : « Aucune économie sur le coût de l'immigration, des subventions aux énergies intermittentes hors contrôle, 7 milliards de hausses de notre contribution à l'Union européenne, rien sur la bureaucratie à l'hôpital ou dans l'enseignement. Ce gouvernement préfère s'en prendre aux Français, les travailleurs et les retraités, plutôt que de faire la chasse aux gaspillages. »
Ces dernières semaines, le RN avait pourtant loué la qualité d'écoute du gouvernement auquel il avait pu exposer ses idées. « Ils ont choisi de toutes les ignorer », grince Jean-Philippe Tanguy, le M. Finances du parti, qui évoque une « purge sociale et fiscale » et tire à boulets rouges sur
la suppression de deux jours fériés
, « niveau zéro de la politique ». « Une provocation », y va même le président du parti, Jordan Bardella.
« Il y a 2 milliards d'économies. Le reste, ce sont des impôts et des spoliations » reprend Tanguy, qui a longtemps surnommé François Bayrou « renard rusé ». « Je ne comprends pas où il veut aller. On est passé du renard rusé au lemming
(un rongeur connu pour se jeter tout seul du haut des falaises)
! » ironise-t-il.
La gauche aussi est vent debout. Le plan Bayrou ? « Un musée des horreurs néolibérales » dans lequel « tout est ligne rouge », pilonne le président LFI de la commission des finances, Éric Coquerel. « Bayrou déclare la guerre sociale », s'indigne la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.
Pour Jean-Luc Mélenchon, le plan présenté par le Premier ministre revient à « faire payer le plus grand nombre pour épargner les très riches ». Comme il l'avait déjà annoncé, le mouvement mélenchoniste déposera une motion de censure lors de l'examen du budget. « Attention, nous approchons du point de non-retour. Il est urgent de mettre fin à la macronie. Il faut faire partir Bayrou » exhorte le leader insoumis.
Pas en reste, le numéro un du Parti communiste, Fabien Roussel, tacle « un braquage en bande organisée ». « On craignait le pire. Le gouvernement a fait pire encore », dénoncent en écho les députés du groupe écologiste et social. Si François Bayrou espérait plus de mansuétude du côté des socialistes, qui l'avaient épargné en échange de concessions au début d'année, c'est raté.
« Ce n'est pas un plan de redressement c'est un plan de démolition de notre modèle français. Ce n'est pas une année blanche qui s'annonce mais une année noire pour les Français », tonne le patron du Parti socialiste, Olivier Faure. Le PS pourrait-il néanmoins de nouveau discuter avec le Premier ministre ? « C'est à lui de nous dire quelles sont les marges de négociation. En l'état, ce budget est inacceptable pour nous », balaye le député Philippe Brun.
« Nous ferons nos propores propositions à la rentrée. Sur la base actuelle, la seule perspective possible est la censure », appuie-t-il Olivier Faure quelques heures plus sur le plateau de BFMTV.
Mardi soir, le président du parti, Bruno Retailleau, n'a pas commenté le budget de son Premier ministre. Mais le groupe des députés était convié à 20 heures en visioconférence pour en discuter. Et l'équipe dirigeante du parti a encore prévu d'évoquer le sujet ce mercredi à la mi-journée. « Il n'y a rien sur l'immigration. Et au sujet des jours fériés, on ne peut pas demander à des gens qui travaillent tout le temps de travailler plus pour ne pas gagner plus », soupire un cadre du groupe.
Le 2 juillet, le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, avait prévenu que son groupe ne voterait pas le budget s'il y avait des hausses d'impôts. Selon lui, « l'année blanche » était un « terme pudique pour dire année rouge fiscale ». De quoi voir rouge également pour la droite.
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