
Syrie : le président Chareh transfère aux Druzes le maintien de la sécurité à Soueida
Le président syrien Ahmad al-Chareh
a annoncé jeudi le transfert « à des factions locales et des cheikhs » druzes la responsabilité du maintien de la sécurité
à Soueida, théâtre d'affrontements communautaires meurtriers depuis dimanche
.
Les violences entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre.
Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué
en bombardant Damas et d'autres zones du pays
.
« Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida », a dit le président intérimaire syrien dans une allocution télévisée, en évoquant « la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur » après quatre jours de violences.
« Nous avions deux options : une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national », a-t-il expliqué.
Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueida à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche,
dont 27 civils victimes d'« exécutions sommaires »
par les forces gouvernementales.
Dans son discours, Ahmed al-Chareh a promis de faire « rendre des comptes » aux auteurs d'exactions contre « notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État ». « L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueida et des régions avoisinantes », a-t-il affirmé.
Il a accusé Israël d'avoir « eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu ».
Ahmed al-Chareh n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé « un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante » en Syrie.
Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une « cible militaire » dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas « les environs de l'aéroport militaire de Mazzé », selon les autorités syriennes.
Mercredi, des soldats israéliens déployés sur le plateau du Golan occupé ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de Druzes massés à la clôture barbelée entre Israël et la Syrie en soutien aux membres de leur communauté à Soueida, a constaté un journaliste de l'AFP. Des dizaines de personnes ont réussi à traverser la frontière dans les deux sens, dans une atmosphère de chaos.
La communauté druze de
Syrie
était, avant la guerre civile, forte de quelque 700 000 personnes, présente principalement à Soueida. Les Druzes sont aussi implantés au Liban et en Israël. Les récentes violences illustrent
les défis auxquels fait face le gouvernement
d'Ahmed al-Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites,
le président Bachar al-Assad
en décembre.
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