« C'est antisportif et je ne tolère pas ça » : Noah Lyles-Kenny Bednarek, nouvelle rivalité musclée
La séquence a marqué la dernière journée des Championnats des États-Unis, pourtant chargée en rebondissements divers. La finale du 200 m masculin, remportée par Noah Lyles d'un souffle devant Kenny Bednarek (19''63 contre 19''67), a été suivie d'un échange tendu entre les deux sprinteurs, et largement commentée ensuite sur les réseaux sociaux.
Bednarek, spécialiste du demi-tour de piste et vainqueur, la veille, du 100 m, disputait sa cinquième course du week-end. C'est pourtant lui qui avait pris le meilleur départ et fait la course en tête. Lyles, double champion du monde du 200 m (2022, 2023) a dû s'employer pour le doubler dans les derniers mètres.
En passant la ligne, le champion olympique du 100 m a toisé du regard son dauphin, et sans le quitter des yeux, a adopté une trajectoire en courbe, suivant le virage de la piste. Bednarek, lui, a poursuivi tout droit après la ligne. Agacé, il a fini par pousser Lyles des deux mains, ce qui a provoqué l'incompréhension chez l'athlète en combinaison rouge. Bednarek, dans la foulée, est allé s'expliquer, main tendue, mais la discussion a continué jusqu'à leur arrivée devant le journaliste de la NBC. « On parlera de ça après », lâchait Lyles. En zone mixte, il se refusait à épiloguer : « Sur ordre du coach, pas de commentaire. »
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« Je lui ai dit : "La prochaine fois que tu t'alignes, je gagnerai " »
Kenny Bednarek, au sujet de Noah Lyles
Interrogé sur la teneur de leur échange verbal, Kenny Bednarek a lui déclaré : « Ce qu'il m'a dit n'a pas d'importance, c'est ce qu'il a fait. C'est antisportif et je ne tolère pas ça. (...) C'est une question de respect. Je lui ai dit qu'il était frais alors que j'avais couru cinq fois. Je lui ai dit : "La prochaine fois que tu t'alignes, je gagnerai ". C'est tout ce qui compte pour moi. »
Ce geste appuyé, qui semble plein de frustration, ne ressemble pas vraiment à celui qui est surnommé « Kung Fu Kenny » en raison des bandeaux bariolés qu'il porte toujours en compétition, et qui est plutôt connu pour son flegme. Il n'est pas non plus un habitué du trash talk, contrairement à Lyles, qui avait échangé quelques amabilités par le passé avec des sprinteurs, n'hésitant pas non plus à aller piquer les basketteurs de NBA ou, dernièrement, le joueur de foot US Tyreek Hill.
Bednarek a aussi évoqué quelques affaires personnelles à régler. Le discret sprinteur de 26 ans s'est souvent incliné face à Lyles, comme l'an passé en finale des sélections olympiques. Aux JO 2024, il avait remporté l'argent tandis que Lyles avait fini en bronze, les deux hommes ayant été devancés par Letsile Tebogo. Cette rivalité ancienne, cristallisée dimanche par la poussette de Bednarek, est bien partie pour alimenter les dernières semaines avant les Mondiaux de Tokyo (13-21 septembre).
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