logo
Grande entrevue – Normand Noël, PDG de Croisières Navark

Grande entrevue – Normand Noël, PDG de Croisières Navark

La Presse22-07-2025
On parle beaucoup de l'importance de bien exploiter le potentiel du fleuve Saint-Laurent et de développer davantage l'économie bleue. C'est exactement ce que fait Normand Noël, PDG de Croisières Navark, qui a conçu et exploite une flotte de 30 bateaux qui sillonnent le fleuve durant l'été pour transporter des passagers à des fins récréatives et de transport collectif. Une passion de l'eau qui l'anime depuis toujours.
On pourrait dire sans se tromper que Normand Noël est né dedans quand il était petit. Son grand-père était propriétaire et capitaine de bateaux qui faisaient le cabotage de l'île d'Orléans vers la ville de Québec.
Son père et ses oncles ont été capitaines de navires durant la Seconde Guerre mondiale et son père, Paul-Émile, a lancé et exploité par la suite une navette fluviale durant Expo 67 pour transporter les visiteurs qui arrivaient par l'autoroute 20 de l'île Charron à l'île Sainte-Hélène afin de désengorger la circulation vers Montréal.
« Mon père est aussi allé chercher un bateau en Floride pour en faire un hôtel flottant durant l'Expo », raconte Normand Noël dans son bureau à la marina de Longueuil, où stationne une bonne partie de la flotte de Navark, tant les bateaux de 50 places qui font la navette fluviale que les plus gros bateaux de croisière et d'excursion capables d'accueillir 200 personnes.
Son père a poursuivi les activités de croisière et d'excursion sur le fleuve avec deux ou trois bateaux jusqu'à la réouverture du Vieux-Port de Montréal, au début des années 1990, où la « Montreal Blue Water Cruise », comme elle s'appelait à l'époque, a instauré une navette fluviale pour relier la promenade René-Lévesque à Longueuil à la piste cyclable des îles de Boucherville.
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Normand Noël, PDG de Croisières Navark
Durant les années 1990, ç'a été mes emplois d'été, j'étais capitaine du bateau qui amenait les cyclistes de Boucherville aux Îles. Un emploi qui me passionnait et qui m'a permis d'étudier longtemps.
Normand Noël, PDG de Croisières Navark
Il a d'abord fait des études en génie mécanique à l'Université de Sherbrooke, puis a obtenu un diplôme en géologie de l'Université de Montréal avant de se lancer en physique pure.
« Je voulais devenir prof de physique pour pouvoir enseigner l'hiver et naviguer durant l'été », expose Normand Noël. Une combinaison qu'a plutôt adoptée sa conjointe, qui est professeure durant l'année scolaire et aussi responsable des ressources humaines chez Navark.
C'est à partir de l'an 2000 que Normand Noël s'est impliqué totalement dans l'entreprise qu'il a rebaptisée Croisières Navark, un navarque étant le nom que l'on donnait au commandant d'une flotte de navires durant l'Antiquité.
Bâtir une entreprise navale intégrée
À partir de là, Croisières Navark a entrepris d'ajouter chaque année de nouveaux bateaux à sa flotte, des bateaux dont Normand Noël fait lui-même le design et qu'il fait construire dans son propre atelier.
« Au début, on avait un atelier à Varennes qu'on a déménagé dans le quartier industriel de Longueuil. On fait nous-mêmes nos bateaux parce que ce sont des embarcations adaptées à la navigation de rivière qui n'ont pas besoin d'un fort tirant d'eau, ils doivent être légers, économiques à opérer, ils sont tous faits en aluminium par notre équipe de 20 personnes au chantier maritime », précise Normand Noël.
En plus de construire sa propre flotte, Navark décroche des contrats à l'externe, comme celui de la fabrication de six bateaux d'intervention nautique de 25 pieds pour les services de l'Environnement.
On construit nos bateaux et on assure leur entretien durant l'hiver tout en essayant de garder nos gens avec nous. Un de nos cuisiniers sur nos bateaux de croisière a appris le métier de soudeur, qu'il pratique durant l'hiver.
Normand Noël, PDG de Croisières Navark
L'atelier de Navark vient de concevoir le plus gros bateau électrique du Québec, le Bateau Fantôme qui réalise des excursions dans le Vieux-Port pour les enfants.
Croisières Navark organise depuis plus de 30 ans des croisières et des excursions sur le fleuve et possède une île tout juste à l'ouest de l'île Charron, équipée d'une terrasse et d'un chapiteau où les gens peuvent tenir des évènements comme un mariage. « On garde ça très naturel, ce n'est pas un Beach Club », précise Normand Noël.
Les activités de croisières représentent 30 % des revenus de Navark, les activités événementielles, 30 %, les navettes fluviales, un autre 30 % et les activités de fabrication, 10 %.
Depuis cinq ans, les services de navette fluviale qui relient Pointe-aux-Trembles, Varennes, Boucherville et Longueuil au Vieux-Port de Montréal et les autres liaisons intermunicipales ne cessent de gagner en popularité avec un taux d'occupation de plus de 80 %.
« Il est temps qu'on utilise le fleuve comme on le fait partout à travers le monde. Ça nous permet de désengorger la circulation routière, alors que plus de 80 % de nos usagers laissent leur voiture pour prendre la navette fluviale.
« Les gens peuvent utiliser leur carte OPUS pour prendre la navette, ils représentent environ 15 % de nos usagers », précise le président de Croisières Navark.
En 2024, les navettes fluviales ont enregistré un taux de 99,7 % de départs à l'heure et il n'y a jamais d'arrêts de service, contrairement à d'autres modes de transports en commun…
Normand Noël attribue les succès de Croisières Navark à la forte implication des 140 employés du groupe, qui affichent un engagement entier. « J'ai un jeune qui a commencé chez nous à 15 ans et qui, à 25 ans, connaît toutes nos opérations et qui est toujours pleinement motivé », souligne l'entrepreneur.
Sa fille Lexane, 22 ans, étudiante à HEC Montréal, a déjà été capitaine et est aujourd'hui responsable des activités événementielles, alors que son fils Enaxel, 17 ans, élève au cégep, est impliqué dans l'entretien de la flotte et la logistique.
« On développe des compétences et on a aujourd'hui des gens très compétents qui participent activement à notre succès », insiste Normand Noël, qui prévoit d'élargir prochainement le réseau de liaisons des navettes fluviales à Repentigny et de réinstaurer la liaison entre Lachine et Châteauguay.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

La question référendaire sur la séparation de l'Alberta est examinée par la Cour
La question référendaire sur la séparation de l'Alberta est examinée par la Cour

La Presse

time7 hours ago

  • La Presse

La question référendaire sur la séparation de l'Alberta est examinée par la Cour

La question référendaire sur la séparation de l'Alberta est examinée par la Cour (Edmonton) Une procédure judiciaire spéciale concernant la question d'un éventuel référendum sur la séparation de l'Alberta est en cours à Edmonton. Jack Farrell La Presse Canadienne Le directeur général des élections de l'Alberta, Gordon McClure, a soumis la question proposée aux tribunaux la semaine dernière, demandant à un juge de déterminer si elle viole la Constitution ou les droits issus de traités. La question posée aux Albertains est la suivante : « êtes-vous d'accord pour que la province de l'Alberta devienne un pays souverain et cesse d'être une province du Canada ? » La première ministre Danielle Smith et le ministre de la Justice Mickey Amery ont critiqué le renvoi aux tribunaux, affirmant que la question ne devrait être approuvée et soumise à un examen judiciaire que si le « oui » l'emporte. PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith Le bureau de M. McClure a refusé de commenter davantage, l'affaire étant devant les tribunaux. De nombreux groupes, dont la Première Nation Chipewyan d'Athabasca, dans le nord de l'Alberta, souhaitent soumettre des observations. Une lettre envoyée cette semaine au juge Colin Feasby de la Cour du Banc du Roi par un avocat du gouvernement indique que M. Amery a également l'intention de présenter ses commentaires. La lettre indique également que Mitch Sylvestre, un dirigeant de l'Alberta Prosperity Project qui a proposé la question, prévoit demander la radiation de l'affaire et la fin du contrôle judiciaire avant même qu'elle débute. Un avocat du groupe n'a pas répondu aux questions mercredi. Si la question est approuvée, M. Sylvestre devra recueillir 177 000 signatures en quatre mois pour qu'elle soit soumise au vote. La lettre du gouvernement réitère que le ministre Amery estime que la question devrait être approuvée. « La position du ministre est que la proposition n'est pas inconstitutionnelle et qu'elle devrait donc être approuvée et autorisée à aller de l'avant », peut-on lire dans la lettre. « Il est établi dans la loi que le gouvernement de toute province du Canada a le droit de consulter sa population par référendum sur toute question, et que le résultat d'un référendum sur la sécession d'une province, s'il est suffisamment clair, doit être considéré comme l'expression d'une volonté démocratique. » Une question référendaire concurrente a été approuvée par M. McClure en juin. Cette dernière demande si l'Alberta devait déclarer officiellement qu'elle ne se séparerait jamais du Canada. Les efforts pour recueillir des signatures pour cette proposition, présentée par l'ancien vice-premier ministre progressiste-conservateur Thomas Lukaszuk, ont commencé la semaine dernière. M. Lukaszuk doit recueillir près de 300 000 signatures en 90 jours pour que sa question soit soumise au vote, car sa demande a été approuvée avant l'entrée en vigueur de nouvelles règles provinciales prévoyant des seuils de signature plus bas.

L'accusé est libéré jusqu'au procès
L'accusé est libéré jusqu'au procès

La Presse

time7 hours ago

  • La Presse

L'accusé est libéré jusqu'au procès

Vincent Di Maurizio est accusé d'avoir abattu un jeune homme avec une arme à feu, en juin dernier, devant sa résidence. Un homme de Mirabel accusé de meurtre a été libéré sous de strictes conditions jeudi au palais de justice de Saint-Jérôme. Vincent Di Maurizio est accusé d'avoir abattu un jeune homme avec une arme à feu, en juin dernier, devant sa résidence. L'homme de 38 ans est accusé d'avoir commis le meurtre non prémédité d'Anass Majd Eddine Bouacha, le 21 juin dernier, à Mirabel. La victime, un homme dans la vingtaine, a été retrouvée morte dans la nuit devant la résidence de l'accusé. « Les circonstances entourant ce décès soulèvent des questionnements », avait indiqué à La Presse un porte-parole de la Sûreté du Québec, à l'époque. Une large ordonnance de non-publication – commune à cette étape – nous empêche de révéler la preuve présentée cette semaine dans ce dossier, de même que les motifs du juge justifiant la libération de l'accusé pendant le processus judiciaire. La Couronne s'opposait à cette libération. Il est rare qu'une personne accusée de meurtre soit libérée pendant le processus judiciaire. Pour obtenir sa libération, Vincent Di Maurizio s'est engagé à déposer 10 000 $ personnellement. Ses proches ont aussi proposé des cautions totalisant 40 000 $. L'accusé devra respecter plusieurs conditions du Tribunal, dont un couvre-feu. À la fin de sa décision, le juge Steve Baribeau de la Cour supérieure a tenu à lancer un message clair à l'accusé. « Je ne vous ferai pas la morale, M. Di Maurizio. Je vous fais confiance. J'ai bien confiance que vous allez respecter vos dires. Quand quelqu'un est remis en liberté pour une accusation de meurtre, on s'attend à ce qu'il respecte ses conditions. » « Si vous manquez à vos conditions, il y a de grosses chances que je sois le juge. Et des gens qui ne respectent pas leurs paroles, je n'aime pas ça. La balle est dans votre camp, Monsieur », a conclu le juge Baribeau. « Merci, M. le juge », a répondu l'accusé. Me Caroline Buist représente le ministère public, alors que Me Kaven Morasse défend l'accusé.

Les fermetures de terrains de tennis se multiplient
Les fermetures de terrains de tennis se multiplient

La Presse

time7 hours ago

  • La Presse

Les fermetures de terrains de tennis se multiplient

La fermeture des terrains de tennis en terre battue de Saint-Sauveur la semaine dernière, en raison de la présence d'amiante dans les sacs de sable Har-Tru utilisés pour l'entretien, a fait boule de neige. Un peu partout au Québec, des municipalités ont dû fermer leurs installations de manière préventive en attendant les recommandations des autorités fédérales. Jeudi dernier, la Ville de Saint-Sauveur a annoncé que ses terrains de tennis en terre battue seraient fermés jusqu'à nouvel ordre en raison d'une intervention d'Environnement Canada révélant la présence d'un taux supérieur à 0,01 % d'amiante dans les sacs de sable réservés à l'entretien. Les tests préliminaires effectués sur la surface des terrains démontraient pour leur part un taux régulier, indiquait la médecin-conseil en santé environnementale à la Direction de santé publique du CISSS des Laurentides, la Dre Marie-Claude Lacombe, la semaine dernière. Le 6 août, par le biais d'un communiqué, la compagnie chargée de la distribution des produits Har-Tru au Canada, PC Court, a commandé à ses clients « de cesser l'utilisation de la terre battue verte de marque Har-Tru et de mettre de côté tous les sacs non utilisés jusqu'à nouvel ordre. » De nombreuses municipalités ont donc annoncé la fermeture préventive de leurs installations en terre battue, en vertu de la recommandation d'Environnement Canada. C'est notamment le cas pour l'arrondissement d'Outremont, à Montréal, qui a annoncé à ses citoyens qu'il procéderait à la fermeture des terrains en terre battue dans les parcs Joyce, Saint-Viateur et F. -X. Garneau. La date de réouverture est méconnue et la Ville de Montréal insiste que « les terrains seront rouverts uniquement lorsque nous aurons la certitude que les produits utilisés sur ces terrains sont sécuritaires. » Même scénario pour les terrains du parc Maurice Richard à Repentigny, ou encore dans les municipalités de Prévost et de Rosemère. Une responsabilité d'Environnement Canada L'analyse du produit Har-Tru a été effectuée par le gouvernement fédéral, précise le relationniste Gonzalo Nunez. Ce sont les autorités fédérales qui sont chargées d'« homologuer le produit pour son importation et son utilisation au Canada », ajoute-t-il. Contacté par La Presse, Environnement Canada a refusé de fournir des détails sur l'enquête en cours. On précise toutefois que le Règlement interdisant l'amiante et les produits contenant de l'amiante interdit « l'importation, l'utilisation et la vente d'amiante ainsi que la fabrication, l'importation, l'utilisation et la vente de produits contenant de l'amiante, avec un nombre limité d'exclusions. » Ces exclusions auraient seulement été acceptées dans des « circonstances exceptionnelles ». Les sacs de sable Har-Tru utilisés à l'entretien des surfaces en terre battue sont pourtant utilisés par la majorité des municipalités, en plus d'être un commanditaire officiel de Tennis Canada. À cet effet, les terrains du Stage IGA ont été fermés temporairement, bien que les installations « n'ont pas été utilisées pour la pratique du tennis durant le tournoi », précise l'organisation.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store