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« La face cachée de l'homme en noir » sur TF1 : Ardisson filmé par sa femme Audrey Crespo-Mara, intime comme jamais

« La face cachée de l'homme en noir » sur TF1 : Ardisson filmé par sa femme Audrey Crespo-Mara, intime comme jamais

Le Parisien3 days ago
Une première image sur un lit de douleur. Thierry Ardisson souffre depuis 2012 d'un cancer du foie. Il est soigné à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il est en chaussettes. Noires, forcément. Mais en chaussettes. Évidemment, on ne l'a jamais vu comme ça. Aussi nu. Battant -il dit alors croire encore « à la radiothérapie », un ultime traitement- il n'a rien à perdre, mais plus grand-chose à gagner.
Audrey Crespo-Mara, sa femme, présentatrice du JT de TF1, a écrit et réalisé « La femme cachée de l'homme en noir » avec lui, pour lui. Et vêtue de noir elle aussi, comme lui. Pour lui aussi, elle le diffuse si vite
après son décès
survenu le 14 ju, trop vite diront certains, avant même les
obsèques religieuses prévues ce jeudi après-midi
à Paris. Un dernier coup. Un gros coup. Pour un homme de coups
qui a révolutionné la télé
à coups d'interviews renversantes.
On est pris, surpris, d'emblée, à la gorge, aux tripes. Ses proches qui ne parlent jamais témoignent : son petit frère, ses enfants. Un album de famille raconté par un pubard fan de Gainsbarre, qui écrit ses ultimes pages. Curieusement, la démarche fait penser un instant à Mitterrand, qui avait mis sa vie en scène au plan et à la phrase près, et jusqu'au-delà de la mort, comme lui.
Les curés chez qui il a été envoyé en pension l'appelaient « le paon ». « Je suis assez vantard, un peu prétentieux », lâche Ardisson comme une évidence. Oui, tout est millimétré dans l'ultime, ou première campagne promo post-mortem de Thierry Ardisson. À la seconde près. C'était son heure. 22h50, le début de « Tout le monde en parle », de « Paris dernière » ou de tant d'émissions de l'homme du money time, de nos fins de soirées comme des fins de matchs. Avec lui, jamais nous ne nous sommes couchés de bonne heure. Dans une vie, et même une mort, qui ne laissaient rien au hasard, il n'y en avait aucun non plus dans la diffusion ce mardi soir tard, au surlendemain de sa disparition, de « La face cachée de l'homme en noir ».
C'était plus lent que ses émissions. Plus bienveillant, puisqu'il ne parlait que de lui. Amoureux et apaisé. Tant de photos en blanc de l'homme en noir jeune premier qui n'avait pas encore trouvé son uniforme… pas si éloigné de la soutane des curés qui l'ont élevé.
« Ce monde de la nuit, je ne l'ai jamais quitté. La fête, la transgression, tout est venu de là », lâche-t-il, lui dont la vraie vie a débuté à 17 ans comme DJ du Whisky à Gogo, la boîte de Juan-les-Pins. Puis le Palace, à nous Paris. Ardisson nous aura toujours fait veiller, nous qui ne sortons pas, jusqu'à ce mercredi soir. Comme une veillée funèbre, à sa façon, clinquante et franche. « J'ai la vache qui pleure, pas la vache qui rit » : on entend le rire d'Audrey Crespo-Mara derrière la caméra quand son mari lâche ses sanglots, puis une vanne pour les faire passer, face aux images de sa jeunesse si festive. « Je pleure parce que c'était beau », dit-il.
Au bout de 20 minutes, une énorme coupure pub. Aurait-il vraiment aimé, lui dont la première vie consista à inventer des slogans ? Ça cassait l'ambiance. Le doc reprend, assez classique finalement, dans le défilé linéaire d'une carrière. Plus de retours au présent ou d'allusions à la maladie. Un CV qui défile ligne à ligne. L'écouter disserter très sérieusement du fromage Samos 99, son premier slogan à l'agence TBWA, c'est peut-être curieux juste entre son décès et sa mise en bière. C'est tout lui. Ne jamais s'arrêter de penser, de se montrer, de faire rire. Sa photo avec moustaches à l'époque valait le détour. « Être vieux c'est grave, être pauvre c'est pire » -toujours la punchline- dit-il de son goût des belles choses, de la belle vie, les beaux appartements.
Cette moustache et le foulard autour du cou, les cheveux sur les épaules, on n'était pas prêt. De sa tentative de suicide de jeunesse par amour déçu, il dit : « Je me suis ouvert les veines dans la baignoire. L'eau était de plus en plus rouge. C'était assez joli d'ailleurs ». Indécrottablement drôle, distant. Sa fiancée le quitte mais le sauve. Il part en Asie pour échapper à l'héroïne… et découvrir l'opium. Sa banquière lui envoie de l'argent pour rentrer en France, lui éviter la manche. Il promène et noie ses dépressions de Bali à Santa Barbara. Une vie de château, mais qu'il ne doit qu'à lui-même, pas à ses parents.
« Je ne vais pas dire que je suis un chrétien exemplaire », résume cet homme de mots qui a trouvé dans la religion un patch anti-héroïne. Les cheveux raccourcissent, la moustache est rasée, le business arrive. Et ses pubs de 8 secondes -déjà un concept, moins cher que les 30 secondes habituelles- qui se faufilent à l'écran. Il trouve le slogan « Lapeyre, y en a pas deux » en fumant un pétard dans son bain. « C'est comme une éjaculation, c'est jouissif, tu sais que tu as trouvé l'idée ». Ainsi parlait Ardisson. Une deuxième énorme coupure pub à minuit moins le quart. Presque autant que lors d'une soirée Star Ac. Ça, il aurait aimé, lui qui voulait avoir de la valeur, à tous les sens du terme.
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