
Carney doute du retrait des droits de douane même avec un accord négocié
(Ottawa) Pendant que Donald Trump qualifie d'« entente » les lettres qui menacent de frapper le Canada de nouvelles mesures tarifaires, le premier ministre Mark Carney soutient qu'un accord négocié avec les États-Unis est toujours possible, mais que cela n'éliminera pas forcément les droits de douane.
Émilie Bergeron
La Presse Canadienne
« Il n'y a pas beaucoup d'évidence à ce moment-ci (que) des accords, des ententes ou des négociations avec les Américains, pour n'importe quel pays, n'importe quelle juridiction, (signifient) d'avoir un accord sans tarif », a déclaré M. Carney mardi, en français, alors qu'il s'apprêtait à présider une rencontre de son conseil des ministres.
Cette réunion, qui a lieu virtuellement, est la première depuis que le président américain a brandi, par le biais d'une missive publiée sur les réseaux sociaux, la menace de nouvelles salves tarifaires de 35 % sur les importations canadiennes.
Ces nouveaux droits de douane s'appliqueront dès le 1er août, a écrit Donald Trump, et la Maison-Blanche a précisé que les marchandises conformes à l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) sur le commerce en seront exemptées.
Si M. Trump évoque de possibles ajustements dans sa lettre publiée la semaine dernière, il a affirmé, lundi, que cette missive et celles envoyées à une panoplie d'autres chefs de gouvernement et d'État constituent en elles-mêmes des accords – ou des « deals », comme il l'affirme en anglais.
« Les ententes sont déjà faites. Les lettres sont les 'deals'. Ils sont faits. Il n'y a pas d'accord à conclure », a-t-il dit depuis le bureau Ovale.
Quoi qu'il en soit, M. Carney s'attend tout de même à ce que les discussions commerciales avec les États-Unis s'intensifient avant l'échéance du 1er août.
En plus du nouveau 35 % mentionné par M. Trump, les États-Unis menacent aussi d'imposer des droits de douane de 50 % sur les importations de cuivre.
MM. Carney et Trump avaient convenu le mois dernier de travailler à la conclusion d'un nouvel accord commercial et sécuritaire d'ici le 21 juillet, mais le président américain a unilatéralement repoussé l'échéance au 1er août.
M. Carney doit rencontrer les premiers ministres des provinces et territoires la semaine prochaine.
Avec David Baxter
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