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Les lieux de baignade du Léman sont-ils à la hauteur en termes de sécurité ?

Les lieux de baignade du Léman sont-ils à la hauteur en termes de sécurité ?

24 Heures7 days ago
Le manque de vigilance de certains parents a été relevé par les sauveteurs d'une piscine dans le canton de Vaud. Quelle est la situation sur les bords du Léman? Publié aujourd'hui à 06h31
Zone de baignade le long du quai d'Ouchy.
Marino Trotta – Ville de Lausanne
En bref:
Ils ont évité la noyade à douze enfants de moins de 8 ans depuis le début de l'été. Les maîtres nageurs de la piscine de Prilly ont tiré la sonnette d'alarme mi-juillet et pointé du doigt l'absence de surveillance des parents, trop absorbés par leur téléphone portable. Ils ont aussi relevé leur insouciance: ils ne prendraient pas suffisamment conscience du danger. Qu'en est-il au bord du Léman? Les plages et les bains publics sont-ils surveillés? Les parents peuvent-ils se reposer sur la vigilance des gardes-bains? Tour d'horizon des lieux de baignade de l'arc lémanique. Surveillance augmentée
À la plage des Eaux-Vives à Genève, le site de la Ville annonce d'emblée la couleur: «la baignade est non surveillée et placée sous la responsabilité de chacun», et ce malgré ses 400 mètres d'accès à l'eau et une capacité d'accueil qui affiche entre 6000 et 8000 baigneurs par jour.
En face, aux Bains des Pâquis, dont l'entrée est payante, ils sont cinq à six maîtres nageurs à surveiller chaque jour le public durant les heures d'ouverture. En tout, 17 sauveteurs travaillent aux Bains. Un chiffre en augmentation selon Philippe Constantin, coordinateur de l'Association des usagers des bains des Pâquis (AUBP). «La surveillance est vraiment importante, le téléphone portable est l'un des problèmes mais l'insouciance aussi. Nos maîtres nageurs interviennent très fréquemment.»
Selon le coordinateur, le site comporte plusieurs zones qui requièrent toute l'attention des sauveteurs comme le plongeoir, la tyrolienne, la zone qui fait face au lac ou le waterpolo. Il précise que les gardes-bains bénéficient d'une formation spéciale supplémentaire, axée sur le lac. Responsabilité parentale
À la plage d'Hermance, Ariana Sefiu, la gérante de la buvette, assure que les baigneurs sont surveillés par quatre personnes, le maître nageur, son personnel et elle-même. La plage n'accepte d'ailleurs pas d'enfants de moins de 15 ans, s'ils sont seuls. «La responsabilité incombe aux parents et ils le savent. Nous leur expliquons que les bords du lac sont plus dangereux qu'une piscine.»
La gérante estime que le problème des iPhone est moins prégnant qu'à une certaine époque. En revanche, le garde-bain de la plage n'a pas de signe distinctif, «pour éviter que certains ne se reposent trop sur sa présence». Des habitués du lieu feraient même la discipline auprès de certains parents, selon elle. «En trente ans, nous n'avons jamais eu de noyade, nous ne voulons pas d'un mort sur la conscience.» Dangerosité du Léman
À Genève-Plage, dont l'entrée est aussi payante, le directeur Christian Marchi explique que le lieu emploie quatorze surveillants au total. «Entre lac et piscine, il n'existe pas de grande différence au niveau de l'attention. Toutes les vingt minutes, ils tournent pour ne pas rester figés.» Il ajoute que certains parents ne sont pas toujours conscients que leurs enfants se débrouillent dans l'eau mais pas au plongeoir du lac. Il relève qu'en raison de la configuration du lac, il est plus compliqué de retrouver un nageur en détresse.
L'État de Genève, propriétaire de plusieurs plages autour de la rade, indique par la voix de Guillaume Marsac, directeur général adjoint de la Direction générale de l'eau, qu'il n'existe aucune obligation de surveillance découlant de la loi. «Certaines zones comme Genève-Plage ou les Bains des Pâquis sont surveillées, mais cela dépend de l'organisation du site. Elles disposent d'aménagements et offrent des services à la population.»
Avec l'augmentation des points d'accès à l'eau, le Canton envisage néanmoins de renforcer la surveillance, à l'instar des piscines municipales. Des discussions sont menées actuellement avec les communes. «Elles prennent en compte la dangerosité du site et la délimitation du plan d'eau», détaille le directeur, qui relève que «restreindre la zone de baignade n'est pas forcément du goût des baigneurs». L'État compte sur la responsabilité de chacun. Il va prochainement uniformiser les panneaux indiquant que la baignade n'est pas surveillée. Piscines avec plages gardées
Dans le canton de Vaud, à Nyon, la piscine de Colovray, qui dispose d'un accès au lac délimité, emploie six gardes-bains par jour, qui se répartissent entre le bassin Olympique, le bassin des non-nageurs et le lac. «Les jours de grande affluence, les week-ends et les mercredis, nous ajoutons une à deux personnes en renfort, notamment pour le coin des petits», détaille Rute Botica, cheffe d'équipe des piscines de Nyon. Un poste «surveillance» qui a été renforcé ces dernières années, tout comme celui de la sécurité.
En revanche, la plage des Trois-Jetées, malgré des aménagements tels que vestiaires, douches extérieures, toilettes et places de jeux, n'assure aucune surveillance. Plus d'incivilités
À Vevey, la plage de la piscine de Corseaux est délimitée par des bouées et des drapeaux indiquent la dangerosité de la baignade. Vert, la surveillance est assurée, orange, elle se fait mais en complément de celle des parents et rouge, la baignade est interdite aux enfants.
La piscine de Corseaux-Plage compte treize gardes-bains qui se répartissent autour du bassin olympique, autour du bassin non nageur et de la pataugeoire. Un tournus est organisé toutes les quinze minutes. Un des surveillants se consacre uniquement au lac. «Assurer la sécurité devient de plus en plus compliqué, notamment à cause des incivilités et du phénomène des enfants laissés sans surveillance, regrette Orsolya Bardocz, la responsable de la piscine de Vevey. J'ai dû moi-même sauter dans l'eau pour récupérer un père, une mère et un enfant de 2 ans qui ne savaient pas nager. Parfois, les petits se retrouvent seuls au lac et les parents sont au restaurant, tout habillés.»
Elle déplore l'inconscience de certains qui pensent que les enfants ne peuvent pas se noyer dans 30 centimètres d'eau, alors que 3 centimètres suffisent . Des problèmes que rencontrerait tout l'arc lémanique, selon l'Association des piscines romandes et tessinoises, dont fait partie Orsolya Bardocz.
La nouvelle zone de baignade le long du quai d'Ouchy.
Marino Trotta – Ville de Lausanne
À la piscine de Bellerive-Plage à Lausanne, la même règle des drapeaux de couleur s'applique. L'ensemble du site compte 18 surveillants sauveteurs. Pour le lac, neuf à dix d'entre eux assurent un tournus sur les sept grèves d'environ 50 mètres de long. Une d'elles est dédiée à un parc aquatique, également surveillé.
Pour les quelque 5 kilomètres de rives lausannoises, entre la plage de Vuachère, à côté de Pully, et la plage de la Chamberonne, avant Saint-Sulpice, «il n'existe aucune obligation légale de surveiller, indique la Ville de Lausanne. Il en va de la responsabilité individuelle de chacune et chacun.» Des panneaux installés par la Ville sont visibles le long des rives pour informer le public des zones de baignade autorisées. Elles couvrent l'ensemble des rives, à l'exception de celles réglementées en raison d'activités portuaires. Ces panneaux fournissent également des conseils de sécurité ainsi que les numéros d'urgence. Quelle attitude adopter en eaux vives?
En cas de problème, appelez les secours, les numéros d'urgence, 117 pour la police, 118 pour les pompiers et le 144 pour les urgences médicales. Aux familles, la Société suisse de sauvetage adresse plusieurs recommandations. Elle rappelle que la noyade est la deuxième cause la plus fréquente de décès accidentel chez les enfants. Ils sont particulièrement exposés, parce que leur centre de gravité est plus haut que celui des adultes. Leur tête lourde les entraîne automatiquement vers l'avant et vers le bas. Même une très faible profondeur peut mettre leur vie en danger. Ils se noient en silence. Avant 3 ans, ils n'ont pas la force de garder la tête hors de l'eau.
La SSS insiste sur la nécessité de garder l'enfant sous surveillance et de ne pas se laisser distraire par son smartphone ou une conversation. Enfin, les aides à la natation, brassards ou bouées, ne remplacent pas le regard attentif des adultes.
Selon un récent rapport de la SSS, 53 personnes se sont noyées dans le Léman en douze ans, entre 2012 et 2024.
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Judith Monfrini est journaliste à la rubrique locale. De formation juridique, elle a obtenu son diplôme au Centre de formation au Journalisme et aux Médias (CFJM) en 2015. Elle a travaillé plus de dix ans pour le groupe Médiaone. (Radio Lac, One fm) Plus d'infos
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