Dernières actualités avec #BenoitCharette


La Presse
16-07-2025
- Politics
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Des inspections moins fréquentes pour certains barrages
Le réservoir Kiamika, le barrage du même nom (à gauche) et la digue Morier (à droite), dans les Hautes-Laurentides Québec veut revoir la réglementation sur les barrages pour modifier la fréquence des inspections des ouvrages jugés les plus sécuritaires. Une mesure qui toucherait environ 1 % des barrages dans la province. Un projet de règlement publié dans la Gazette officielle du Québec, le 9 juillet, propose de modifier la fréquence des inspections des barrages « dont le classement a été révisé ». Le texte indique que les évaluations de ces barrages se feraient « tous les 15 ans plutôt que tous les 10 ans ». Selon le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), environ 75 barrages seraient concernés par cette modification. Le coût d'une évaluation d'un barrage est estimé à environ 50 000 $ : la mesure représenterait annuellement une diminution des coûts d'environ 1670 $, souligne-t-on. On compte dans la province, plus de 6200 barrages de toutes tailles. C'est dans la région des Laurentides qu'on en retrouve le plus (828), suivie de la Capitale-Nationale (821) et de l'Estrie (737). Tout près de la moitié (48 %) des ouvrages sont considérés comme « des barrages à faible contenance ». Dans le mémoire déposé au Conseil des ministres par le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, il est indiqué que « l'objectif principal des modifications réglementaires est d'alléger le corpus réglementaire et administratif du MELCCFP, notamment pour les secteurs de l'énergie et de l'aluminium, tout en maintenant les plus hautes exigences environnementales ». Le document précise que le Québec est la seule province au Canada à exiger le dépôt d'une étude de sécurité pour les barrages. Une période de consultation sur cette proposition réglementaire est prévue jusqu'au 23 août. Rappelons que le ministère de l'Environnement a revu la Loi sur la sécurité des barrages en 2022. En 2015, le commissaire au développement durable avait publié un rapport cinglant sur la sécurité des barrages dans la province. Il constatait notamment que le Ministère ne parvenait pas à assurer une surveillance des barrages au Québec. Le Ministère s'était engagé par la suite à mettre en œuvre un plan d'action sur la gestion des barrages.


La Presse
04-07-2025
- Business
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Québec réduit ses cibles de ventes
Le gouvernement du Québec réduit ses cibles de ventes de véhicules électriques, en raison des « nouvelles réalités » du marché automobile durement frappé par la guerre tarifaire. Un « recul » qui inquiète le milieu environnemental. Dans un communiqué diffusé en fin de journée jeudi, le ministère de l'Environnement a annoncé qu'il modifiera la norme véhicules zéro émission (norme VZE), qui encourage la vente de véhicules électriques et hybrides grâce à un système de quotas. La nouvelle disposition augmente la valeur associée aux véhicules hybrides dans ce système. Ainsi, les hybrides branchables ayant plus de 80 kilomètres d'autonomie se verront reconnaître un point entier dans le calcul des crédits. Les véhicules électriques correspondent déjà à un point. Les hybrides de moins de 80 kilomètres d'autonomie et les hybrides non branchables, eux, verront leur valeur augmenter à un demi-point. « Nous avons toujours abordé la question de l'électrification des transports de manière pragmatique et la conjoncture actuelle nous amène à revoir notre approche. Nous sommes sensibles aux perturbations que vivent les entreprises et c'est pourquoi notre gouvernement souhaite les aider à s'adapter aux nombreuses contraintes auxquelles elles sont confrontées », a commenté le ministre de l'Environnement Benoit Charette. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Le ministre de l'Environnement Benoit Charette L'annonce est un « recul réel » aux yeux d'Andréanne Brazeau, porte-parole de la Fondation David Suzuki. « Ça met sur un pied d'égalité les véhicules hybrides branchables de plus de 80 km d'autonomie et les véhicules électriques, aux yeux des constructeurs, alors que ce sont deux véhicules qui performent vraiment différemment d'un point de vue environnemental. Il y en a un qui consomme de l'essence et l'autre qui en consomme zéro », résume-t-elle. Le président-directeur général de Mobilité Électrique Canada, Daniel Breton, se montre un brin moins inquiet. « Avec ce qui se passe avec Donald Trump, je comprends que le gouvernement veuille s'adapter temporairement à la nouvelle réalité économique », explique-t-il. Qui plus est, il n'existe que deux modèles de véhicules hybrides de 80 km d'autonomie sur le marché québécois, ajoute-t-il. Daniel Breton dénonce toutefois que la norme accorde désormais un demi-point aux véhicules hybrides non branchables. « Si le véhicule n'a pas de plafond d'émissions de gaz à effet de serre, là, à mes yeux, c'est un recul », affirme-t-il. « Il y a 25 ans, un hybride non rechargeable, c'était extrêmement innovateur, comme les DVDs étaient extrêmement innovateurs. Mais est-ce qu'aujourd'hui je m'achèterais un DVD ? Non, parce qu'on est rendus ailleurs », illustre-t-il. La modification de la norme pourrait mener le Québec à rater son objectif d'interdire la vente de véhicules à essence à partir de 2035, d'après Andréanne Brazeau. « Le Québec s'est toujours distingué par son audace et son avant-gardisme en matière d'électrification des transports, mais là on ouvre la porte officiellement au recul environnemental », estime-t-elle.