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Le directeur artistique de Locarno s'apprête à vivre une édition qui s'annonce hors normes
Le directeur artistique de Locarno s'apprête à vivre une édition qui s'annonce hors normes

24 Heures

time6 days ago

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Le directeur artistique de Locarno s'apprête à vivre une édition qui s'annonce hors normes

Accueil | Culture | Cinéma & séries | Le directeur artistique de Locarno s'apprête à vivre une édition qui s'annonce hors normes. On fait le point avec lui. Publié aujourd'hui à 13h56 Giona A. Nazzaro, directeur du Festival de Locarno depuis 2021. KEYSTONE En bref: À lui la dure tâche de choisir, sélectionner, parlementer, puis montrer, dévoiler, et finalement rassembler. En cas de pépins, on le montrera du doigt. En cas de réussite, il restera dans l'ombre. Telle est la loi impitoyable des festivals de cinéma. En attendant de savoir ce que vaut sa sélection, quels films attireront du monde ou non, et si son édition est réussie, on l'a passé au crible des questions. Giona A. Nazzaro, qui a débuté dans ses fonctions en 2021, s'apprête à honorer sa 5e édition. Serein. Du moins en apparence. Tout d'abord, on est obligé de vous parler de la sélection du dernier Kechiche en compétition, «Mektoub My Love: Canto due». Êtes-vous conscient que vous avez réalisé un gros coup en le sélectionnant et que, depuis, tout le monde ne parle que de ça? Je suis surtout content qu'il soit perçu, d'avance, comme un film majeur. Nous le savions terminé et nous sommes entrés en contact avec la production du film. Nous avons été tout de suite sidérés par sa beauté. Pour moi, je trouve que c'est l'un des films majeurs de Kechiche. Il donne le sentiment d'avoir été fait dans l'urgence, alors qu'on sait que ce n'est pas le cas. Vous n'avez pas peur qu'il déséquilibre la compétition? Pas du tout. Le programme est riche et diversifié, je l'assume jusqu'au bout. Quant à la section Cinéastes du présent, elle aussi compétitive, c'est une des meilleures qu'on n'ait jamais faite. Et je suis aussi très ravi, cette année, de la section Hors compétition. La présidente du festival, Maja Hoffmann , est-elle quelqu'un d'interventionniste? Pas du tout. Je travaille en totale liberté. Et je ne vous fais pas une réponse diplomatique, là. Maja Hoffmann est habituée à côtoyer des curateurs. Un directeur artistique d'un festival de films, c'est un peu pareil. Je l'ai rencontrée partout, à Los Angeles, à Zurich, à Cannes, à Arles. Jusqu'à quand dure votre mandat? Il a été renouvelé et prolongé. Il s'arrête à la hauteur de 2027, qui marquera la 80e édition du festival. La compétition a-t-elle été difficile à composer? Disons qu'il ne suffit pas de trouver des films qui soient une addition d'œuvres différentes, mais des titres capables de réfléchir sur la complexité du temps. On se dit parfois «À quoi bon faire un festival lorsque la guerre a lieu dans plusieurs endroits du monde?» Cette question nous hante, car elle engage notre responsabilité. Le concours n'est composé que de premières mondiales. C'est une condition pour participer? Oui, c'est toujours le cas. Sinon, le film passe Hors compétition ou sur la Piazza Grande. Êtes-vous quelqu'un qui a besoin de tout contrôler ou qui préfère beaucoup déléguer? La machine du Festival est très grande. Il faut inévitablement savoir déléguer lorsqu'on dirige ce paquebot. Mais il y a aussi des choses fondamentales que je tiens à contrôler, en rapport avec le choix des films. J'ai à ce titre le privilège de travailler avec une équipe qui me le permet. Quel est votre secret pour tenir douze jours dans le stress du festival? Je n'ai pas de secrets. J'aimerais bien en avoir, mais non, je n'en ai pas. J'ai des passions, y compris en dehors du cinéma. J'aime les parfums, les vêtements. Je reste toujours curieux du cinéma et je sais que cette curiosité est liée profondément aux affiches de films des années 70, westerns, films de kung-fu et comédies, qui me faisaient toujours rêver. Le cinéma m'a aidé à élargir mon monde. La première fois que j'ai vu «Le fantôme de la liberté» de Buñuel ou «Cris et chuchotements» de Bergman, je n'ai rien compris, mais tous ces films m'ont posé des questions et fait comprendre qu'il existe quelque chose au-delà de ce que je connais. Est-ce que vous suivez la carrière des films présentés les précédentes années à Locarno? Je le fais à travers le bureau. C'est important que la vie des films continue après la fin du festival. D'après vous, qu'est-ce qui fait la grandeur du festival? De pouvoir intercepter ce qu'il y a de nouveau dans le cinéma. Aujourd'hui, il y a des réalités intangibles. Et basiquement, une division assez forte entre cinéma commercial et cinéma d'auteur. Le premier se retrouve directement en salles, le second se dévoile davantage dans les festivals. De plus, la presque totalité du cinéma européen est un cinéma d'auteur. Comment discerner les émergences de la contemporanéité là-dedans? C'est le rôle des festivals. Quels sont vos espoirs pour cette édition? Quinze jours de beau temps, une Piazza Grande toujours pleine et des salles qui ne désemplissent pas. Et des réalisateurs qui sont contents d'être ici. Le reste vous appartient à vous, les critiques. Quel est votre meilleur et votre pire souvenir de vos premiers festivals? Il n'y en a pas de meilleur parce qu'il y en aurait beaucoup. D'avoir donné un prix d'honneur à Renzo Rossellini . D'avoir accueilli Shah Rukh Khan , icône et star absolue du cinéma de Bollywood (ndlr: des gens étaient même venus de New York pour voir l'idole) . D'avoir accompagné Michael Cimino au festival et d'avoir assisté à la projection de «Heaven's Gate» avec lui, et de le deviner en larmes derrière ses lunettes noires. Quant au pire souvenir, je ne vois pas non plus. Peut-être la grêle qui a ravagé le Tessin il y a un an ou deux après la fin du festival. Sur le Festival de Locarno Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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