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Des entrevues modernes et efficaces
Des entrevues modernes et efficaces

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time6 hours ago

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Des entrevues modernes et efficaces

Les entreprises me demandent souvent comment mener un processus d'entrevue moderne de nos jours. Voici quelques conseils pour tirer son épingle du jeu et utiliser les meilleures pratiques en cette matière. Dans un contexte compétitif et de cohabitation de quatre générations sur le marché de l'emploi, les défis pour attirer et retenir les talents sont nombreux. Il faut donc adapter et moderniser le processus d'embauche pour répondre aux attentes des candidats, tout en s'assurant de minimiser les erreurs d'embauche. Voici quelques conseils aux employeurs et aux candidats. Pour aider les employeurs Ne lésinez pas sur les entrevues Il est essentiel d'adapter le processus d'entrevue en fonction du type d'emploi et du niveau de responsabilité. Le format et le nombre d'entrevues doivent varier selon le type d'emploi. Plus le poste comporte de responsabilités, plus le risque associé à une mauvaise embauche est important et plus le processus sera long et approfondi. De plus, pour les postes de cadre ou de cadre supérieur, il est pratique courante d'exiger que les candidats prometteurs discutent non seulement avec leurs futurs patrons, mais aussi avec leurs futurs collègues et les membres de leur équipe. Le but étant de recueillir les impressions de plusieurs personnes, mais aussi de permettre au candidat de comprendre concrètement la nature du travail attendu et d'obtenir différentes perceptions. Sachez que les méthodes traditionnelles ne sont plus suffisantes pour répondre aux attentes de toutes les générations de candidats. Vous devez adapter votre processus d'entrevue pour attirer les meilleurs talents. Axez les entrevues sur l'expérience des candidats En entrevue, il est plus efficace de mettre l'accent sur le vécu et les expériences concrètes des candidats. Le contenu d'une entrevue moderne devrait se concentrer sur ce que le candidat peut apporter à l'entreprise. On peut également lui demander ce qu'il comprend du rôle, de ses défis et ce qui fera son succès, afin de mesurer s'il saisit bien l'étendue de ses futures responsabilités. Les questions comportementales (« comment avez-vous fait pour… », « comment vous y prenez-vous pour… ») sont très importantes, car elles font appel à ce qui a été appris et aux intentions des candidats, et aident donc à prédire les performances futures. En plus de questions plus techniques visant à évaluer les connaissances ou l'expertise nécessaires au poste, pensez à poser des questions en lien avec de réels défis liés aux responsabilités et à des problématiques actuelles pour tester la capacité à innover et à résoudre des problèmes complexes. Par exemple, pour un poste en ventes, on pourrait demander au candidat de proposer un plan de développement de territoire pour un nouveau produit en se basant sur quelques données de marché que vous lui aurez préalablement fournies. Utilisez les tests psychométriques Selon le niveau de risque associé à une mauvaise embauche, les tests psychométriques peuvent être un outil précieux. Ces tests aident à évaluer les traits de personnalité, les préférences de travail et les aptitudes des candidats, fournissant ainsi une image plus complète. Ils sont particulièrement utiles lorsque la courbe d'apprentissage est longue et que le taux de roulement a un impact considérable sur l'entreprise et les clients, car ils vous aideront à mieux évaluer la concordance du profil du candidat avec les exigences requises pour le poste. Lisez l'article « Les tests psychométriques, utiles ou pas ? » Faites preuve de transparence Il est important d'offrir un portrait réaliste de l'emploi. En plus de devoir « vendre » l'organisation, le rôle et les possibilités de croissance et de développement, il est primordial de communiquer les attentes, les responsabilités et les défis inhérents au poste. Une telle transparence est essentielle pour éviter une situation où l'entreprise et l'employé perdent l'énergie et le temps qu'ils ont investis si l'embauche s'avère un échec. Pour aider les candidats Faites vos devoirs Un CV bien structuré et un profil LinkedIn professionnel peuvent faire une grande différence dans la première impression que les employeurs potentiels auront de vous. Assurez-vous de bien connaître l'entreprise et le poste pour lequel vous postulez. Un bon candidat effectue ses recherches sur la culture de l'organisation, ses valeurs, son offre de services ou de produits et les exigences spécifiques du poste. Ayez en tête des exemples concrets de réalisations et de situations vécues, ainsi que ce que vous en retenez et ce qu'elles vous ont appris. Par exemple, au lieu de simplement dire que vous avez amélioré les ventes, vous devriez expliquer comment vous vous y êtes pris, mentionner les défis ou obstacles que vous avez surmontés, et donner le résultat chiffré que vous avez produit. Tout comme du côté de l'employeur, l'authenticité est primordiale. Restez fidèle à vous-même, posez des questions, faites part de vos appréhensions. N'oubliez jamais qu'un processus de sélection est avant tout un processus mutuel, où les deux parties se choisissent.

L'incertitude plane : ces travailleurs pourront-ils rester ?
L'incertitude plane : ces travailleurs pourront-ils rester ?

La Presse

timea day ago

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L'incertitude plane : ces travailleurs pourront-ils rester ?

La Presse retourne cet été dans des régions visitées l'an dernier où l'immigration temporaire semblait pleine de promesses. Aujourd'hui, les règles ont changé… et l'avenir aussi. Il y a un an, la MRC de Mékinac donnait des signes d'ouverture. Même Hérouxville, autrefois symbole de fermeture, accueillait des familles venues d'ailleurs.1 L'élan n'a jamais été spectaculaire, mais il était réel. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Maude Grenier, coordonnatrice à l'accueil et à l'intégration des nouveaux arrivants pour la MRC de Mékinac « C'était une sorte de boum. On a reçu des gens de partout. Et les employeurs se tournaient de plus en plus vers le recrutement international », résume Maude Grenier, coordonnatrice à l'accueil et à l'intégration des nouveaux arrivants pour la MRC. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE « Bienvenue dans Mékinac, ton projet de vie pour t'enraciner ici », peut-on lire sur cette affiche. Un an plus tard, les sourires sont encore là, mais les visages sont plus soucieux. Quotas resserrés, programmes suspendus, délais étirés : il y a de l'incertitude dans l'air. Un grand territoire PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Champs agricoles à proximité de Saint-Tite Mékinac, c'est plus de 5500 km² de forêt, de lacs et de terres agricoles. À peine 13 000 habitants. Moins de trois personnes au kilomètre carré. Une région magnifique, mais confrontée à des défis : taux de diplomation sous la moyenne, vieillissement de la population, rareté de main-d'œuvre. Sabrina De Trilles, agente d'intégration à la Maison des familles de Mékinac, accompagne les nouveaux arrivants depuis deux ans. Elle est elle-même immigrante temporaire. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Française, Sabrina De Trilles est agente d'intégration à la Maison des familles de Mékinac. « Je suis arrivée en 2021 avec mon mari et mes enfants. Mon mari avait un permis d'études, puis un permis post-diplôme. Moi, je suis en prolongation de permis de travail ouvert », explique-t-elle. Depuis l'automne 2024, deux programmes d'immigration ont été suspendus. Le Programme de l'expérience québécoise (PEQ) est gelé jusqu'au 30 novembre 2025, autant pour les diplômés que pour les travailleurs étrangers temporaires. De son côté, le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) a repris le 1er juillet, devenant ainsi la seule porte d'entrée vers la résidence permanente à court terme. Sabrina De Trilles est propriétaire, bien intégrée, mais vit une forme d'angoisse permanente : « C'est toujours des frais, des frais, des frais. Et cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. » Une confiance minée Chez Xylo Carbone, à Saint-Tite, le directeur de l'innovation, Simon Lavoie, ne cache pas sa frustration. « Sans exiger de diplôme, on avait, tous les ans, 20 % à 30 % de notre main-d'œuvre qui changeait, pour toutes sortes de raisons. Il n'y en avait pas une en particulier. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Nixcel Tolomia, Freddie Felicen et Lunel De Leon ont été recrutés aux Philippines par l'entreprise Xylo Carbone de Saint-Tite. Aujourd'hui, avec six travailleurs philippins, la situation s'est stabilisée. « Ils lèvent la main pour des quarts de travail supplémentaires. Ils veulent travailler. » L'entreprise fabrique du biocarbone à partir de résidus forestiers, une solution plus verte destinée à remplacer le charbon dans les procédés industriels. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Simon Lavoie, directeur de l'innovation chez Xylo Carbone, à Saint-Tite Nous, si on avait le choix entre les tarifs imposés par l'administration Trump et la possibilité de perdre nos immigrants, on aimerait mieux les tarifs. Je vais jusque-là pour montrer l'importance que ces gens-là ont pour nous. Simon Lavoie, directeur de l'innovation chez Xylo Carbone, à Saint-Tite « Dans la paperasse » À Saint-Adelphe, Julie Lavoie est responsable des ressources humaines chez Structure Robko, spécialisée dans la conception et la fabrication de structures d'acier pour le secteur de la construction. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Julie Lavoie travaille aux ressources humaines chez Structure Robko, à Saint-Adelphe. Depuis des mois, elle consacre ses journées aux démarches d'immigration. Frank Nkama, son employé camerounais, retournera dans son pays en juillet pour voir sa petite fille de cinq mois, qu'il n'a jamais vue. Son visa et son permis de travail arrivent à échéance. « Je suis dans la paperasse, sans exagérer, depuis au moins trois mois, dit Julie Lavoie. Je n'ai pas le choix de demander un renouvellement de son permis avant qu'il sorte du Canada, parce qu'il craint de ne pas pouvoir revenir si la date d'expiration est trop serrée. » Elle souligne la charge : « Je suis payée pour le faire, c'est ma job de résoudre les problèmes. Mais les autres ? Ceux qui sont seuls dans leur salon, ils font comment ? Ça coûte cher. Il faut souvent faire appel à un avocat ou un consultant en immigration. Et même là, c'est pas garanti. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Frank Nkama travaille chez Structure Robko, à Saint-Adelphe. Le stress ne cesse de s'amplifier de jour en jour. Surtout que je m'apprête à aller rencontrer ma fille. Frank Nkama, travailleur camourenais de Structure Robko, à Saint-Adelphe Une RPA reconvertie Chez GM Modulaire, Jacques Grenier loge ses travailleurs dans une ancienne résidence pour aînés. Il fournit des vêtements, paie des repas, prête de l'argent. « On avait le problème d'hébergement, dit-il. Ce n'est pas juste à Montréal ou ailleurs, la pénurie de logements. C'est partout. Ici aussi. On a eu la chance de trouver une résidence pour personnes âgées de 12 chambres, à Sainte-Anne-de-la-Pérade, qui avait fermé ses portes. On l'a achetée. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Venu d'Haïti, Roodchel Sera travaille chez GM Modulaire, à Saint-Adelphe. L'entreprise, installée à Saint-Adelphe, construit des bâtiments modulaires sur mesure. Elle compte 11 travailleurs étrangers sur 17 employés. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Exantus Mike Colby, Roodchel Sera et David Michel Sadeau travaillent chez GM Modulaire. « Sans eux, ça serait difficile. On a eu du monde local, mais ils sont trop indépendants. Ils arrivent ici et ils négocient quasiment leur chômage. Ils ne veulent pas travailler 40 heures par semaine », explique-t-il. Les nouvelles règles, notamment la réduction du seuil de 20 % à 10 % de travailleurs étrangers temporaires dans une entreprise, l'inquiètent. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Jacques Grenier, de GM Modulaire, à Saint-Adelphe La règle du 20 %, ça n'aide pas les PME. Si, demain matin, je dois renouveler les permis, il y en a qui vont devoir retourner dans leur pays. Je fais quoi, moi ? C'est ma préoccupation, mais ça ne semble pas être celle du gouvernement. Jacques Grenier, de GM Modulaire, à Saint-Adelphe « On sent la chaleur » Malgré les contraintes, l'attachement à la région est réel. Les enfants vont à l'école. Les amitiés se tissent. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Louvensky Permentier, responsable de l'urbanisme à la MRC de Mékinac « Mékinac, c'est un territoire à taille humaine. Il y a une ouverture », souligne Louvensky Permentier, responsable de l'urbanisme à la MRC, lui-même Haïtien d'origine. Il vit à Hérouxville, autrefois connue pour son « code de vie ». Aujourd'hui, il participe au développement de cette même communauté. « Les gens sont vrais. On sent la chaleur. » 1. Lisez l'article « Hérouxville 2.0 », publié l'an dernier

Suisse: le salaire minimum cantonal est-il vraiment respecté?
Suisse: le salaire minimum cantonal est-il vraiment respecté?

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time4 days ago

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Suisse: le salaire minimum cantonal est-il vraiment respecté?

L'histoire du jour | 19 juillet 2025 – Le salaire minimum cantonal est-il vraiment respecté? Des employeurs sous-paient leur personnel, au mépris de la loi. Nous avons recueilli des témoignages d'employés qui gagnent moins que le salaire minimum dans des cantons romands où il est en vigueur. Salomé Philipp Le secteur de la restauration figure parmi les premiers touchés par les infractions sur le salaire minimum. KEYSTONE Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : La restauration romande peine à respecter les salaires minimaux face aux coûts croissants. Plus d'un employeur neuchâtelois sur cinq contrôlé en 2024 a enfreint la réglementation salariale. Les courtiers en assurance, particulièrement victimes des abus salariaux, bénéficient d'un contrôle renforcé à Genève. Seuls cinq cantons suisses imposent actuellement un salaire minimum légal. Alors que le débat sur les salaires minimums cantonaux fait rage à Berne, nous nous sommes penchés sur leur mise en œuvre concrète là où ils sont en vigueur. En Suisse romande, les cantons de Genève, de Neuchâtel et du Jura ont adopté un salaire minimum, qui évolue chaque année et qui peut dépendre de la branche d'activité. Mais cette obligation n'est pas respectée par tous les employeurs, comme nous avons pu le constater. «J'ai besoin d'argent» «Je sais que je ne suis pas payé au salaire minimum, mais j'ai besoin d'argent», témoigne Nolan*, qui travaille depuis trois ans en tant que livreur pour une pizzeria dans un petit village neuchâtelois. Avec ses 17 francs de l'heure, il touche un revenu bien inférieur aux 21 fr. 31 fixés par le Conseil d'État neuchâtelois pour 2025. À Genève, Julio* travaille dans un bar des Eaux-Vives, où il ne gagne que 22 francs de l'heure, alors que le salaire minimum cantonal est actuellement de 24 fr. 48 de l'heure. Le serveur ne reçoit par ailleurs aucune compensation financière pour ses heures de travail les soirs ou les jours fériés, contrairement à ce qu'exige la loi. Son employeur engage principalement de jeunes adultes. Survivre dans un secteur en crise «Certains de mes collègues doivent cumuler plusieurs petits jobs pour s'en sortir», témoigne le jeune homme. Si le salaire est trop bas, les tâches, elles, sont exigeantes tant du point physique que mental. Entre la préparation des boissons et des mets et le service, Julio doit régulièrement gérer des clients saouls et leurs comportements inadéquats. Son employeur restant sourd à ses tentatives de dialogue, il songe désormais à démissionner. En Suisse romande, les restaurateurs peinent à boucler leurs fins de mois, et les employés en pâtissent. Nolan en a conscience: «Je sais que si mon patron ne me paie pas davantage, c'est parce qu'il ne peut pas», affirme le livreur. Des difficultés dont se fait écho Jean*, restaurateur depuis près de trois décennies et gérant d'un établissement à Genève: «C'est une profession malmenée. Les loyers sont très chers et l'augmentation des coûts de l'électricité impacte toute la chaîne d'approvisionnement.» Pris en étau entre la hausse des charges et la peur de faire fuir la clientèle, beaucoup finissent par répercuter la pression financière sur leur personnel. Jean assure n'avoir jamais fait l'objet de contrôle sur le respect du salaire minimum. Un cadre légal nouveau Nouveau venu sur le territoire helvétique, le salaire minimum n'est en vigueur que dans cinq cantons suisses. C'est dans celui de Neuchâtel, pionnier en la matière, qu'il est d'abord introduit en 2017. Puis, il est adopté dans le Jura en 2018, à Genève en 2020, au Tessin en 2021 et à Bâle-Ville en 2022. Dans chaque canton, le Conseil d'État détermine le salaire minimum selon le coût de la vie. Professeure de droit du travail à l'Université de Genève, Karine Lempen explique: «Chaque canton a ses propres législations, ses propres organes de contrôle et de sanction.» À Neuchâtel, par exemple, lorsque l'office compétent constate une infraction, la première étape consiste à tenter une conciliation. Si cela ne fonctionne pas, la commission tripartite du canton peut intervenir, avec comme ultime recours le Ministère public. «Les cas portés en justice concernent principalement les peines pécuniaires infligées aux employeurs par les autorités de contrôle cantonales, affirme Karine Lempen. Il y a peu de plaintes des employés.» Plus de 20% des employeurs contrôlés ne respectent pas les règles à Neuchâtel Dans le canton de Neuchâtel, plus d'un employeur contrôlé sur cinq ne rémunérait pas correctement ses employés en 2024. Ces chiffres, révélés par le rapport de la commission tripartite sur le salaire minimum, reflètent une nette augmentation par rapport aux années précédentes. Parmi les 25 entreprises contrevenantes, trois étaient issues du secteur de la restauration et de l'hébergement, soit 12%. Malgré des chiffres relativement élevés, les autorités se veulent rassurantes. Selon elles, les contrôles menés, le devoir de remboursement et les potentielles sanctions pénales suffisent à exercer un effet dissuasif. Elles considèrent que l'effectif actuel de contrôle «remplit son rôle de conseil et de surveillance au vu des infractions limitées sur l'ensemble des sept années d'observation». Les responsables du dossier ajoutent que les infractions sont liées à «la méconnaissance de certains employeurs, qui ne sont pas forcément soutenus par des associations professionnelles et qui n'ont pas saisi les subtilités de calcul et d'application du salaire minimum». Ils estiment en outre que leur récente augmentation découle probablement de «la plus grande variété des domaines contrôlés par rapport aux années précédentes». L'Office des relations et des conditions de travail (ORCT) surveille les salaires en vigueur au sein des entreprises. Elle opère selon des dénonciations, des plaintes, des informations externes et des observations du marché du travail. À la suite de ces interventions, plusieurs conciliations ont eu lieu entre employeurs et travailleurs: 54'000 francs ont ainsi été remboursés à 79 employés lésés. Selon la commission, la plupart des contrevenants ont versé les salaires dus dès le premier avertissement des autorités pour l'année 2024. À Genève, les abus salariaux peuvent coûter cher À Genève, où la réglementation sur le salaire minimum relève aussi des compétences cantonales, le fonctionnement diffère de celui de Neuchâtel. Les rapports publiés y sont également moins détaillés concernant les infractions constatées. Selon l'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail (OCIRT), lorsqu'une entreprise est en infraction, la priorité consiste à obtenir une mise en conformité, notamment par le rattrapage des salaires dus. La plupart des employeurs s'y soumettent. Quelques-uns, toutefois, préfèrent s'acquitter directement de l'amende, plus lourde, en cas d'absence de régularisation. Elle peut atteindre 30'000 francs, voire le double en cas de récidive. D'autres encore contestent, sans succès à ce jour, les décisions de l'inspection jusqu'au Tribunal fédéral. Stages abusifs Parmi les infractions courantes commises par les employeurs pour contourner la réglementation sur le salaire minimum, l'inspection du travail constate de nombreux cas de stages qui ne remplissent pas les critères d'exemption prévus par la loi, et qui sont à ce titre abusifs. Parmi eux, des stages dits «de formation» qui ne sont liés à aucune institution reconnue et pour lesquels aucun objectif pédagogique n'est fixé. L'OCIRT a aussi lancé sa première campagne de contrôles d'office dans des secteurs où la rémunération repose principalement sur la perception de commissions. Ce type de contrôle, mené à l'initiative de l'office sur la base d'une analyse de risques, explique en partie un taux élevé d'infractions constatées - près d'une entreprise sur deux. Les inspections peuvent être lancées pour différentes raisons, les plaintes et dénonciations menant fréquemment à la découverte d'une faute de l'employeur. Selon nos informations, un secteur d'activité en particulier est problématique: celui de courtier en assurance. Les courtiers sous contrôle renforcé Milo*, ancien courtier, ne dira pas le contraire. Dans le cas du jeune homme, aucun revenu mensuel n'était garanti: s'il ne parvenait pas à convaincre des clients d'opter pour l'assurance qu'il proposait, il ne gagnait rien. Car le métier repose souvent sur une rémunération composée de commissions, sans revenu fixe - ce qui crée une pression immense. «J'étais étudiant. Si j'avais eu une famille, des charges, j'aurais détesté ce travail», confie le jeune homme. Il ajoute que les départs réguliers d'employés et le stress constant rendent la profession instable et difficile. Il raconte encore que les jeunes recrues, fortement incitées à exploiter leur entourage pour signer des contrats, devaient atteindre rapidement des objectifs, sous peine d'être licenciées durant les deux premiers mois. «Au début, on pense qu'on peut se faire beaucoup d'argent, affirme-t-il. Mais une fois qu'on a épuisé tout notre réseau, alors la tâche se complique. Ceux qui ont pris des engagements financiers importants se retrouvent fauchés.» Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Un salaire suisse doit suffire à vivre dignement partout en Suisse
Un salaire suisse doit suffire à vivre dignement partout en Suisse

24 Heures

time4 days ago

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Un salaire suisse doit suffire à vivre dignement partout en Suisse

Accueil | Opinion | Éditorial | Opinion Le débat sur le salaire minimum en Suisse ne doit pas occulter l'essentiel: il est de la responsabilité des employeurs de proposer des rémunérations décentes. Éditorial Publié aujourd'hui à 07h56 «Un salaire décent n'est pas la responsabilité des employeurs.» C'est ce qu'a déclaré fin mars le directeur de l'Union patronale suisse, Roland Müller, devant des élus à Berne. Cette saillie s'inscrit dans la bataille politique visant à faire primer les conventions collectives de travail (CCT) sur les salaires minimums que certains cantons ont adoptés. Le camp bourgeois a emporté le morceau au National en juin, avec un texte qui prévoit que les clauses des CCT primeraient sur les lois cantonales. La prochaine manche de cette bataille acharnée se jouera donc cet automne aux États, et c'est sans doute le peuple qui aura le dernier mot. Roland Müller a depuis nuancé ses propos, affirmant à Blick que «l'objectif est que l'on puisse vivre de son salaire». Mais il relève que «des salaires minimums trop élevés peuvent entraîner la disparition de certains emplois». Et c'est problématique. On peut comprendre que le patronat préfère en passer par les CCT, sur lesquelles il a une influence directe. Mais le salaire minimum n'est pas une simple variable d'ajustement. Un salaire suisse doit suffire à vivre dignement partout en Suisse. Notre dossier le montre : les employés qui sont payés au lance-pierre peuvent rapidement basculer dans la précarité. Les chiffres sont importants, mais il faut aussi mettre du bon sens dans l'économie. C'est la responsabilité des employeurs – et la plupart d'entre eux en ont heureusement conscience. Alors avançons, mais en pensant toujours au bien-être de celles et ceux qui travaillent dur. C'est vital. Sur le même sujet Eric Lecluyse est rédacteur en chef de «24 heures» et de la rédaction romande de Tamedia depuis décembre 2024. Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ), il était auparavant rédacteur en chef du quotidien neuchâtelois «ArcInfo». Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Les Verts exigent une baisse de loyer de 10% quand il fait trop chaud
Les Verts exigent une baisse de loyer de 10% quand il fait trop chaud

24 Heures

time4 days ago

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Les Verts exigent une baisse de loyer de 10% quand il fait trop chaud

Pour lutter contre des étés toujours plus chauds, le parti propose une révolution dans le droit du bail, au travail et dans l'espace public. Le débat s'échauffe. Publié aujourd'hui à 09h34 Les Verts veulent modifier le droit du bail et proposent aux bailleurs d'accorder une réduction de loyer de 10% lorsqu'il fait trop chaud. SABINA BOBST/TAMEDIA En bref: En seulement dix jours du mois de juin, plus de 2300 personnes sont décédées dans douze grandes villes européennes en raison des chaleurs et températures extrêmes. C'est ce que révèle l'étude menée par une équipe internationale de chercheurs. Pour les Verts, il est évident que cet épisode n'était qu'un aperçu des étés caniculaires à venir, qui menaceront la santé de la population. Les personnes âgées, les jeunes enfants, les malades chroniques et les travailleurs requièrent des mesures de protection urgentes. Le parti a présenté un plan d'action pour lutter contre la chaleur . Il met la Confédération, les cantons et les communes face à leurs responsabilités. Congés en cas de forte chaleur Les Verts veulent agir à plusieurs niveaux. Ils souhaitent notamment ajuster les conditions de travail pour faire face aux étés de plus en plus chauds. La protection contre la chaleur au travail devrait être inscrite dans la loi. Les employeurs devraient mettre en place des mesures de protection de la santé de leur personnel dès que la température atteint 26 degrés à l'intérieur des locaux. Cela inclut par exemple des pauses prolongées, des boissons gratuites ou des journées de travail réduites. En cas de chaleur extrême, un droit au télétravail devrait être mis en place. Si cette obligation n'est pas respectée, les employés ont le droit d'interrompre leur travail en raison des températures élevées. Les jours de canicule , quand la température atteint ou dépasse 30 degrés, les travaux physiques intenses en extérieur devraient être suspendus ou au minimum aménagés. Les entreprises doivent être contraintes de mesurer les températures. Les Verts demandent plus d'ombre dans les centres-villes. Ici, on se rafraîchit sur la place Fédérale. RAPHAEL MOSER/TAMEDIA Les entreprises qui subissent des pertes financières à cause d'arrêts de travail liés à la chaleur devraient pouvoir bénéficier d'indemnités pour intempéries. Des secteurs comme le bâtiment perçoivent déjà ce type d'indemnités pour les pertes causées. L'argent vient de l'assurance chômage. Réduction des loyers dans les logements bouilloires Ces mesures de protection doivent s'étendre au-delà des lieux de travail pour inclure les logements et les établissements sociaux comme les foyers, les crèches et les hôpitaux. Les propriétaires sont tenus de réduire le loyer de 10% quand la température est excessive dans un logement. Dans les bâtiments anciens, cette mesure s'applique dès que la température atteint 30 degrés, tandis que dans les constructions nouvelles, elle entre en vigueur à partir de 25 degrés. Les Verts veulent inscrire cette mesure dans le droit du bail. L'obligation d'indemniser doit pousser les propriétaires à mieux protéger leurs logements contre la chaleur en améliorant l'isolation et en installant des protections solaires. Le Tribunal fédéral a déjà reconnu que des températures trop élevées dans les nouveaux bâtiments constituent un défaut qui peut donner droit à des réductions de loyer. Cependant, une jurisprudence uniforme fait défaut concernant les bâtiments anciens. Les Verts exigent que la Confédération établisse des normes contraignantes concernant la température dans les maisons de soins, les hôpitaux, les cabinets médicaux et les écoles. L'attention se porte sur les modifications architecturales et les améliorations énergétiques des bâtiments. Ces dernières doivent être partiellement financées par des fonds fédéraux. Les Verts considèrent que les réductions budgétaires prévues dans le programme d'économies de la Confédération pour le Programme Bâtiments sont préjudiciables. Si la rénovation des bâtiments ne peut pas être réalisée dans un délai raisonnable, il faut prévoir d'installer des climatiseurs . Pour les Verts, il s'agit d'une «solution intermédiaire» qui requiert l'usage de fonds fédéraux. Les arbres en milieu urbain sont un enjeu majeur pour des villes plus durables Enfin, l'espace public doit être adapté aux futures canicules, particulièrement dans les villes et leurs périphéries. Dans les zones à forte densité de population, les Verts réclament des investissements pour planter des arbres et créer des plans d'eau. D'ici 2050, les arbres devront couvrir au moins 40% de la surface du sol, mesurée par l'étendue de la canopée. Ils demandent aussi un droit à l'ombre dans l'espace public. Les arrêts des transports publics devraient obligatoirement être à l'ombre. Les cantons devraient établir des plans canicule avec des niveaux d'alerte clairs, déclenchant automatiquement des mesures précises. La ville de Zurich mise désormais sur les arbres au lieu des parkings pour lutter contre la chaleur. SABINA BOBST/TAMEDIA Les Verts considèrent que le Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) pourrait financer les mesures de protection du climat. Les transports sont une source majeure de gaz à effet de serre, contribuant fortement au réchauffement climatique. Les Verts fondent également leurs espoirs sur l' initiative pour un fonds climat . Cette initiative populaire, lancée par le Parti socialiste, les Verts, le Parti évangélique, les syndicats et les associations environnementales, demande à la Confédération de créer un fonds. Il doit financer des mesures pour atteindre les objectifs climatiques et lutter contre les effets du dérèglement. L'initiative est actuellement examinée par le Parlement. Le Conseil fédéral et le Conseil national ont rejeté l'initiative pour un fonds climatique sans proposer de contre-projet. Cette initiative n'est pas essentielle pour que la Suisse atteigne ses objectifs climatiques. Elle reposerait uniquement sur des subventions de la Confédération. Le plan d'action inclut également des mesures pour favoriser l'économie d'eau potable, protéger les eaux naturelles et adapter l'agriculture face aux changements climatiques. En septembre, les Verts présenteront au Parlement une série d'interventions politiques liées à leurs ambitions. Pour le PLR, mieux vaut investir dans des climatiseurs que des mesures étatiques coûteuses Du côté conservateur, on peine à prendre ces demandes en considération. Il y a dix jours, le PLR a accusé les Verts de faire obstacle à l'installation de climatiseurs par le biais de réglementations et d'interdictions. Les Verts ont catégoriquement démenti ces allégations. «Nous voulons que l'on puisse installer rapidement des climatiseurs» déclare le conseiller national valaisan PLR Philippe Nantermod. «Les Verts réclament à l'inverse des interventions étatiques onéreuses, qui demandent beaucoup de temps pour être appliquées et nécessitent des modifications légales.» Par ailleurs, dans les grandes villes, les administrations de gauche écologiste ont transformé l'espace urbain en véritables déserts de béton qui se transforment en îlots de chaleur durant l'été. À Lausanne, près de la gare, le nouveau quartier des arts Plateforme 10 illustre parfaitement cette tendance. Il s'érige en une véritable «cathédrale de béton». De leur côté, les Verts s'opposent à ce que l'adaptation au changement climatique soit confiée au secteur privé. «Nous refusons une Suisse dans laquelle les riches peuvent se protéger de la chaleur, tandis que les personnes modestes souffrent des conséquences néfastes du réchauffement climatique», a déclaré la présidente des Verts Lisa Mazzone. C'est pourquoi une intervention énergique de l'État s'avère indispensable. «Pendant les fortes chaleurs, personne ne devrait rester seul chez soi.» Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Canicule et changement climatique Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Markus Brotschi est rédacteur au Palais fédéral pour Tamedia. Ses reportages portent principalement sur la politique sociale et la santé. Il travaille comme journaliste et rédacteur depuis 1994. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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