04-08-2025
Un match « piège » pour Mboko
Jusqu'ici cette semaine, Victoria Mboko impressionne par son aisance en fond de terrain, par sa puissance, par son explosivité. Mais la coqueluche du tournoi a aussi démontré une belle force mentale, et elle pourra le faire de nouveau lundi.
La force mentale lui sera en effet utile pour son quart de finale. Car après avoir battu la 2e raquette mondiale, Coco Gauff, en 62 petites minutes, la Canadienne a rendez-vous avec Jessica Bouzas Maneiro, une 51e joueuse mondiale à la feuille de route sans éclat, qui ne se démarque pas particulièrement sur surface dure (fiche de 14-15 dans les 52 dernières semaines).
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Jessica Bouzas Maneiro
C'est ce qui fait dire à Guillaume Marx, vice-président de la haute performance chez Tennis Canada, que Mboko devra être sur ses gardes.
« C'est un match piège, demain. Elle jouera en fin de soirée. Elle sait que son univers a changé. Les attentes vont monter, a résumé Marx, en fin d'après-midi dimanche. C'est toujours plus dur à gérer. Et elle affronte quelqu'un qui n'a absolument rien à perdre. Il faut qu'elle fasse confiance à son tennis.
« Qu'elle gagne ou qu'elle perde, ça ne changera pas sa carrière, elle va continuer à avancer. Mais demain, ça peut être un match piège », a ajouté le gestionnaire.
On le disait : jusqu'ici, Mboko a démontré qu'elle pouvait aussi être solide entre les deux oreilles. Le premier exemple est venu jeudi, après que la Tchèque Marie Bouzkova eut remporté la première manche 6-1. Mboko est revenue dans le coup avec une deuxième manche de 6-3, avant de blanchir sa rivale en troisième manche.
De samedi, contre Gauff, l'Histoire retiendra une victoire expéditive. N'empêche qu'à 3-3 en deuxième manche, Mboko s'est retrouvée en retard 0-40 au service, avant de repousser les trois balles de bris. « Le jeu pivot, là où le match aurait pu tourner dans l'autre sens », rappelle Marx.
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Coco Gauff
Cela dit, Mboko avait déjà signifié, en mai au tournoi de Rome, qu'elle ne se laissait pas intimider par Gauff, à qui elle avait arraché une manche, en route vers une défaite de 3-6, 6-2, 6-1. C'est d'ailleurs là que Marx a compris que Tennis Canada détenait une joueuse qui pouvait accomplir de grandes choses.
« Elle a affronté Gauff et lui a tenu tête, elle a fait une finale la semaine suivante, même si la terre battue n'est pas sa meilleure surface », a souligné Marx.
Bien reposée
Dans les facteurs qui ne lui nuiront pas, on peut certainement noter le niveau d'énergie. Les erreurs mentales peuvent être le résultat de la fatigue, disent souvent les entraîneurs, peu importe le sport.
Or, depuis le début du tournoi, Mboko est parvenue à s'économiser. Aucun de ses quatre matchs n'a atteint les deux heures, une marque que sa rivale de lundi a déjà dépassée trois fois.
Marx prévient tout de même que le niveau d'énergie fait partie des éléments que l'entourage de la joueuse surveille. « Il faut faire attention à des choses sur son corps, a-t-il averti. Quand vous faites une programmation, vous ne savez pas si elle jouera un match ou cinq matchs dans la semaine. Là, elle joue beaucoup de matchs. Elle devra se reposer, rééquilibrer le corps. Mais elle montre sur le terrain qu'elle est capable d'encaisser. »
Une exemption pour Cincinnati ?
Après Montréal, le grand cirque du tennis se déplacera dans une ville qui aurait pu s'inscrire dans la série « Connaissez-vous vos saints ? », du collègue Jean-Christophe Laurence. Cincinnati, en l'occurrence.
En gagnant lundi, Mboko s'assurera une place au tableau principal de ce tournoi de calibre 1000. À l'heure actuelle, la Canadienne doit en effet passer par les qualifications, puisque son classement ne lui permettait pas un accès direct au tableau principal au moment où les places étaient attribuées. Or, les qualifications se dérouleront mardi et mercredi. Si Mboko gagne lundi, elle disputera sa demi-finale mardi ou mercredi.
Les règlements de la WTA prévoient toutefois un laissez-passer pour « exemption spéciale » dans des situations comme celle de Mboko, soit lorsqu'une joueuse joue encore dans un tournoi 1000 au moment où les qualifications d'un autre tournoi 1000 ont lieu.
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Victoria Mboko
Par contre, si Mboko perd lundi, elle devra passer par les qualifications et « ce serait peut-être un peu juste », a concédé Marx, laissant entendre qu'elle pourrait faire l'impasse sur le tournoi.
Pour les Internationaux des États-Unis, en revanche, sa place au tableau principal est déjà acquise. Elle occupe présentement le 85e rang mondial, et est assurée de grimper au 55e rang, encore plus haut si elle se rend plus loin dans le tournoi.